L’Union européenne face à la montée des nationalismes et des populismes
98 pages
Français

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L’Union européenne face à la montée des nationalismes et des populismes , livre ebook

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Description

Depuis quelques années, l’Union européenne est confrontée à une montée en force des populismes. En témoignent la victoire du Brexit au Royaume-Uni en juin 2016 et les bons scores obtenus par plusieurs partis populistes européens, notamment en Italie, en Autriche et en Allemagne, lors de diverses échéances électorales. Parallèlement, une progression des nationalismes est aussi perceptible. Tel est le cas, par exemple, en Ecosse et en Irlande du Nord où les partis nationalistes sont opposés au Brexit et à l’accord de retrait. Ou encore en Catalogne avec le référendum sur l’indépendance en 2017 et les rebondissements qui ont suivi. Populismes et nationalismes ne renvoient pas aux mêmes idéologies, ni aux mêmes discours. Ils n’impliquent pas non plus la même attitude à l’égard de l’UE. Toujours est-il qu’ils remettent, tous, le projet européen en question ou bien en critiquant son mode de fonctionnement et ses institutions, ou bien en impliquant une modification de sa composition.
À travers l’étude de divers partis nationalistes et/ou populistes en Allemagne, Autriche, Belgique, Espagne, France, Italie et au Royaume-Uni, cet ouvrage se propose d’étudier comment la progression des nationalismes et des populismes pourrait remettre l’UE en question sur les court et moyen termes.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 20 décembre 2019
Nombre de lectures 6
EAN13 9782304047936
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0500€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Sous la direction de Carine Berbéri
L’Union européenne face à la montée des nationalismes et des populismes
Auctoritas
é ditions Le Manuscrit Paris


ISBN 9782304047936
© Décembre 2019


Dans la même collection
UK and France: Friends or Foes
Geraldine Gadbin-George et Elizabeth Gibson-Morgan, 2019
L’Europe en pièces Carine Berbéri et Alexis Chommeloux, 2017
Dire et faire en révolution Jean-Jacques Tatin-Gourier et Lhoussain Bouddouh, 2016
Federalismo, autonomía y secesión en el debate territorial espanol Jorge Cagiao y Conde et Vianney Martin (dir.), 2015
La notion d’autorité en droit Jorge Cagiao y Conde (dir.), 2014
Comité scientifique
Xavier Arbós Marín - Université de Barcelone
Alexis Chommeloux - Université de Tours
Gennaro Ferraiuolo - Université de Naples
Alain-G. Gagnon - Université du Québec à Montréal
Dimitrios Karmis - Université d’Ottawa
Eric Millard - Université de Paris Ouest Nanterre
Christophe Parent - Université de Poitiers
Javier Pérez Royo - Université de Séville


Collection Auctoritas Dirigée par Jorge Cagiao y Conde
Auctoritas non veritas facit legem. C’est par cette célèbre sentence que Thomas Hobbes, dans son Léviathan, définit le droit. Transparaît ici une conception réaliste du droit : une manière de signifier que droit et politique ont une dimension commune et constituent deux sphères qu’il convient de saisir conjointement.
La collection Auctoritas se propose d’ouvrir un espace de réflexion et de recherche sur les grandes questions juridiques et politiques qui traversent nos sociétés, à la lumière de leur histoire, de leurs fondements philosophiques et des formations discursives et culturelles dans lesquelles elles s’insèrent.
La collection a pour objectif de publier les recherches et travaux, en français et en langues étrangères, des juristes, des politistes, des historiens, des philosophes ou des sociologues concernés. Seront particulièrement appréciés les efforts réalisés par les auteurs afin d’éclairer notre compréhension des problèmes et des enjeux propres aux démocraties contemporaines au vu des profondes transformations qui ont marqué en ce début de xxi e siècle tant le droit et le politique que les sciences qui les prennent pour objet.


Avant-propos
Elisabeth Gavoille
Ce livre est issu de la journée d’étude organisée le 23 février 2018 par Carine Berbéri, « L’Union européenne face à la montée des nationalismes et des populismes », qui ouvrait le nouveau programme de l’unité de recherche « Interactions culturelles et discursives » (ICD EA 6297). Ce laboratoire interdisciplinaire de l’université de Tours, né en 2012 d’une fusion de plusieurs équipes dont celle des anglicistes, le GRAAT, s’est engagée, après le programme « Paradigmes de l’autorité » conduit par Mónica Zapata (2012-2017), sur le thème converse des « Libertés » (2018-2022). L’analyse des discours et les rapports entre culture et idéologie, opinion et politique sont au cœur de ses recherches, et la journée d’étude s’inscrivait précisément sur le premier axe d’étude, intitulé « Culture et politique » – modernité et transformations de la culture, pluralité culturelle et identité dans le contexte de la globalisation, envisagés selon la double dimension d’influence et de réaction.
La réflexion collective proposée ici s’attache à des questions d’une extrême actualité, que l’on voudrait contribuer à éclairer aussi en remontant à l’histoire des mots et à leur étymologie. Le terme de « nationalisme », attesté à partir de la toute fin du xviii e siècle, est alors étroitement lié à la conscience nationale qui se fait jour avec la Révolution française, avant de gagner au xix e siècle d’autres pays européens, où s’éveille le sentiment d’une identité commune et s’exalte une aspiration à l’indépendance, comme en Grèce, en Pologne, en Italie, en Allemagne. Il prolonge celui de « nation », apparu dès le xii e siècle pour désigner une communauté d’origine, de langue, de culture — cela à partir du latin natio qui désigne, en concurrence avec gens , une peuplade, un peuple au sens ethnique (comme ethnos en grec), car natio comme gens est formé à partir de la racine * gen – « naître » 1 . D’abord chargé dans le contexte du « printemps des peuples » d’une valeur laudative et révolutionnaire 2 , « nationalisme » prend à la fin du xix e siècle et à l’approche de la Première Guerre mondiale le sens négatif d’une attitude défensive et xénophobe, affirmée par des courants de droite voire d’extrême droite.
Le mot « populisme » quant à lui, d’apparition récente (début xx e ), est une formation savante par extension directe du latin populus à l’aide du suffixe - isme . Sur un plan esthétique, il a pu servir à caractériser, dans les années 1930-40, une description réaliste des gens du peuple, des milieux populaires, à travers des œuvres littéraires (Léon Lemonnier, Eugène Dabit) ou picturales et cinématographiques. Mais c’est dans le domaine politique qu’il est avant tout utilisé : dans ses premières attestations, il renvoyait – en calquant le russe narodnichestvo , de narod « peuple » – à un courant socialiste révolutionnaire des années 1850-80 en Russie, qui ambitionnait d’entraîner la paysannerie contre le pouvoir tsariste ; puis il a servi à désigner un mouvement américain de la fin du xix e siècle, qui portait la protestation des petits exploitants agricoles contre l’industrialisation massive. Aujourd’hui, « populisme » est employé de manière généralement péjorative, à propos d’un type de discours qui entend s’adresser au peuple et qui se réclame du peuple, en s’opposant aux « élites », en critiquant « le système » et ses représentants. On peut considérer que c’est un synonyme récent de « démagogie », et rappeler que selon certaines théories politiques antiques, la démagogie représente le risque inhérent à la démocratie, sa forme dégradée (de même que la monarchie peut glisser vers la tyrannie et l’aristocratie vers la tyrannie, chaque type de régime ayant sa mauvaise pente) 3 . Dans cette perspective, « populisme » est le mot d’origine latine (à partir de populus ) qui correspond au grec « démagogie » (à partir de demos , la politique qui consiste à flatter le peuple). En latin populus – comme demos en grec – signifie le peuple au sens de corps politique, ensemble des citoyens, de sorte que l’adjectif correspondant pour le sens est publicus 4 (cf. Cicéron, La République 1, 39 : res publica, res populi , « la république est la chose du peuple » 5 ). L’étymologie de populus reste obscure, entre plusieurs hypothèses : on a proposé le rapprochement avec les verbes pello « pousser » ou pleo « emplir » 6 (racine ple- impliquant ici l’idée de plénitude, de « plein développement du corps social » 7 ), et avancé récemment la racine * pel - « mettre en mouvement » qui est à la base des verbes grec pallô « brandir, agiter » (avec idée d’émotion forte) et slovène póljem « être agité, bouillonner », et du nom grec polemos « agitation des lances » d’où « combat, guerre » – de sorte que le latin populus signifierait étymologiquement « peuple en armes » 8 . Il est vrai qu’à Rome le corps politique rassemble les citoyens-soldats ; mais il faut aussi se souvenir de la faction des populares (les « populaires » ou progressistes) qui à la fin de la période républicaine, des Gracques à Jules César, défendaient un programme de réformes telles que la redistribution des terres et l’ouverture de la citoyenneté à l’ensemble des Italiens.
Ainsi, dans « populisme » où l’on entend populus , qu’entend-on au juste par « peuple » ? Les premiers emplois du mot (dans son acception originaire en Russie et aux États-Unis, et aussi esthétique) semblent renvoyer à la notion de petit peuple, de couches populaires – mais ensuite, dans notre compréhension contemporaine ? En français le même mot « peuple » recouvre trois sens différents, répartis en latin sur trois mots différents : populus ,

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