La conquête de l extrême droite en France
562 pages
Français

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La conquête de l'extrême droite en France , livre ebook

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Description

Ce livre analyse les évolutions de la sociologie électorale de l'élection présidentielle de 2007 aux élections européennes de 2014. Les résultats obtenus dans toutes les régions et dans tous les départements sont comparés. Les territoires confrontés aux difficultés économiques, sociales et culturelles comparables fournissent des indications sur les ruptures entre le pouvoir et les attentes des citoyens. L'ouvrage apporte aussi un éclairage sur les dynamiques comparées des formations politiques engagées dans des batailles électorales, de l'extrême gauche à l'extrême droite.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2014
Nombre de lectures 12
EAN13 9782336363844
Langue Français
Poids de l'ouvrage 4 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ces territoires en vue de tenter de comprendre les spécificités de
aux difficultés économiques, sociales et culturelles comparables
Emmanuel Nkunzumwami
La conquête de l’extrême droite en France
La conquête de l’extrême droite en France
Emmanuel Nkunzumwami La conquête
de l’extrême droite en France
© L'HARMATTAN, 2014 5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Parishttp://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-04394-4 EAN : 9782343043944
Introduction
Le présent travail présente les évolutions de la dynamique électorale au sein des départements et des communes en France, entre les élections européennes du 7 juin 2009, l’élection présidentielle des 22 avril et 6 mai 2012, et les élections européennes du 25 mai 2014.
L’élection présidentielle de 2012 se déroule à la fin du mandat de cinq années du président de la République, Nicolas Sarkozy, investi à l’Elysée le 16 mai 2007. La dynamique exprimée par les taux de participation élevés à cette élection présidentielle, indique les enjeux pour les citoyens dont les mobilisations avaient été plus faibles pour les élections européennes de 2009 et les élections régionales de 2010, malgré l’intérêt des mêmes citoyens porté sur l’offre des collectivités locales dans leur vie quotidienne. On peut néanmoins comparer l’impact présidentiel, européen et régional dans la vie de la cité, et les attentes des Français dans l’amélioration de leur vie quotidienne telles qu’ils les perçoivent à travers leur mobilisation à ces scrutins, en comparant les élections européennes, d’une part, le premier tour des élections régionales et de l’élection présidentielle, d’autre part. Dans tous les cas, les électeurs se sont exprimés à la fois sur les enjeux et les projets tels qu’ils leur ont été présentés par les candidats et leurs partis, et surtout sur l’impact des politiques nationales proposées telles qu’elles sont perçues ou souhaitées dans leur vie de tous le jours.
Depuisl’étéde l’année 2007, la France traverse une crise économique, financière et sociale qui a lourdement pesé, dans tous les scrutins, comme un des déterminants majeurs de l’issue des élections.En allant voter, l’électeur part avec ses problèmeset les exprime dans le choix de son bulletin qu’il dépose dans l’urne. Nous avons observé les scores importants et inattendus des candidats de l’extrême droite et
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de l’extrême gauche par rapport au candidat de la gauche républicaine, François Hollande, et celui de la majorité présidentielle sortante, Nicolas Sarkozy. La forte percée du Front national à travers tout le pays, jusqu’à représenter 55% des suffrages à Pys (93 électeurs) et 63% des suffrages à Epécamps (8 électeurs), peut interroger les pratiques politiques sur la communication claire entre les actions du gouvernement et le peuple. Loin de constituer des cas isolés, la percée du Front national en fait la première force électorale dans de nombreuses communes de toutes les circonscriptions de la Somme. Aussi, situation inédite au cours des élections récentes, le parti d’extrême droite domine dans 27 bureaux de vote dans la première circonscription, 6 de la deuxième circonscription, 66 de la troisième circonscription, 97 bureaux de vote de la quatrième circonscription et 132 bureaux de vote de la cinquième circonscription, selon le nouveau découpage des circonscriptions en vigueur, applicable à compter des élections législatives de juin 2012 dans le département de la Somme. De nombreuses communes, qui avaient régulièrement voté pour la majorité présidentielle depuis 2007, se sont orientées vers l’extrême droite ; mais la situation est remarquée pour les communes ayant placé les candidats de la gauche républicaine en tête des dernières élections régionales. Le phénomène de migration vers les extrêmes est donc général, et affecte tous les partis de gouvernement. Il convient alors de ramener les débats avec des réponses claires et crédibles aux habitants pour désamorcer leur colère, leurs angoisses, leurs inquiétudes, et partager leurs attentes par la prise en compte de leurs interrogations.
Le monde bouge à une vitesse telle que les Français de nos territoires ruraux de province ne suivent plus. Les politiques ont donc le devoir de les rassurer, et de communiquer sur le sens de leurs actions pour le pays. En termes électoraux, et selon les situations observées sur le terrain, nous proposons d’entretenirl’électorat (pour des électeurs votant encore massivement pour les partis de gouvernement), dedévelopperl’écoute active et les échanges fréquents dans le cas des électeurs qui hésitent dans les choix de leur positionnement, et deconquérir les masses de citoyens perdus dans les démagogies populistes, comme cela a été révélé par les résultats de la dernière élection présidentielle. De nombreux électeurs ont trouvé leurrefuge dans les trappes des discours populistes d’extrême droite et d’extrême gauche.Le discours du pouvoir est devenu inaudible.
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Après le premier tour de l’élection présidentielle du 22 avril 2012, nous avons relevé les évolutions des électeurs, circonscription par circonscription; puis à l’intérieur des circonscriptions, les évolutions des cantons et à l’intérieur des cantons, les progressions sont étudiées commune par commune. Ces évolutions ont alors été mises en parallèle entre celles des électeurs d’Europe Écologie-Les Verts, du Front national, du MoDem et du Front de gauche. L’effondrement du MoDem à 7,7% et d’Europe Écologie-Les Verts à 1,5% dans ces élections dans la Somme, ainsi que la faible percée, mais réelle du Front de gauche à 11,5%, cèdent à la montée fulgurante de l’extrême droite qui réalise 26%. Celle-ci devient ainsi la seconde force politique du département après l’alliance Parti socialiste-Parti radical de gauche (28,4%),et loin devant l’alliance de la majorité présidentielle sortante UMP-l’Union du centre (le Nouveau centre et le Parti radical), qui se contente de 23,9% des suffrages.
Au second tour, nous assistons à une solidarité entre Europe Écologie-Les Verts et le Front de gauche pour soutenir l’alliance Parti socialiste-Parti radical de gauche,qui se conclut par l’élection de François Hollande à la Présidence de la République. Nous proposons alors un scénario optimiste des reports des voix des Écologistes, des électeurs du MoDem, du Front de gauche et de l’extrême droite vers la Majorité présidentielle sortante, et battue dans cette élection.
Al’issue de ce scrutin de l’élection présidentielle de 2012, on observe une forte mobilisation des électeurs dans la Somme, de 81% au premier tour et 82% au second tour. La victoire de François Hollande à cette élection peut alorss’analyser comme une triple combinaison : la forte mobilisation des électeurs pour exprimer leurs inquiétudes croissantes face à un monde qui semble échapper à un grand nombre de Français, le rejet de la politique économique et sociale menée par le président Nicolas Sarkozy et très fortement amplifié par les médias contre « la personne de Nicolas Sarkozy », et l’appel de tous les opposants de gauche, d’extrême gauche et d’extrême droite à fairebarrage au candidat Sarkozy. Nous avons même assisté à un franchissement de frontière de la neutralité et du devoir de réserve, pour certaines organisations professionnelles, dont celle des magistrats, qui ont mobilisé leurs adhérents en vue de faire battre Nicolas Sarkozy.Ce n’est donc plus une campagne pour un nouveau projet ou de nouvelles ambitions, mais contre un homme. 9
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