La Gauche est morte. Vive la gauche !
169 pages
Français

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La Gauche est morte. Vive la gauche ! , livre ebook

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Description

Homme de conviction, socialiste de cœur et de raison, Max Gallo dresse le bilan de dix ans de gauche au pouvoir, « des illusions perdues, des espérances trahies, des problèmes laissés sans solution ». Sans attaques personnelles mais sans concessions, ce tableau critique de la France d'aujourd'hui cherche à redonner une nouvelle vigueur à l'esprit de réforme et de progrès de la gauche.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 septembre 1990
Nombre de lectures 0
EAN13 9782738137302
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0650€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Romans
L E C ORTÈGE DES VAINQUEURS , Laffont, 1972, et Livre de Poche.
U N PAS VERS LA MER , Laffont, 1973, et J’ai Lu.
L’O ISEAU DES ORIGINES , Laffont, 1974, et J’ai Lu.
L A B AIE DES A NGES  :
   I. L A B AIE DES A NGES , Laffont, 1975, et J’ai Lu.
  II. L E P ALAIS DES F ÊTES , Laffont, 1976, et J’ai Lu.
III. L A P ROMENADE DES A NGLAIS , Laffont, 1976, et J’ai Lu.
L A B AIE DES A NGES , 1 vol., coll. « Bouquins », Laffont, 1982.
Q UE SONT LES SIÈCLES POUR LA MER , Laffont, 1977, et Livre de Poche.
L ES HOMMES NAISSENT TOUS LE MÊME JOUR  :
  I. A URORE , Laffont, 1978, et Livre de Poche.
II. C RÉPUSCULE , Laffont, 1979, et Livre de Poche.
U NE AFFAIRE INTIME , Laffont, 1979, et Livre de Poche.
F RANCE , Grasset, 1980, et Livre de Poche.
U N C RIME TRÈS ORDINAIRE , Grasset, 1982, et Livre de Poche.
L A D EMEURE DES PUISSANTS , Grasset, 1983, et Livre de Poche.
L E B EAU R IVAGE , Grasset, 1985, et Livre de Poche.
B ELLE É POQUE , Grasset, 1986, et Livre de Poche.
L A R OUTE N APOLÉON , Laffont, 1987, et Livre de Poche.
U NE A FFAIRE PUBLIQUE , Laffont, 1989.
Histoire, essais
L’I TALIE DE M USSOLINI , Perrin, 1964 et 1982, et Marabout.
L’A FFAIRE D ’É THIOPIE , Le Centurion, 1967.
G AUCHISME , RÉFORMISME ET RÉVOLUTION , Laffont, 1968.
M AXIMILIEN R OBESPIERRE . H ISTOIRE D ’ UNE SOLITUDE , Perrin, 1968 et 1989, et Livre de Poche.
H ISTOIRE DE L ’E SPAGNE FRANQUISTE , Laffont, 1969, et Marabout.
C INQUIÈME C OLONNE , 1939-1940, Plon 1970 et 1980, éd. Complexe, 1984.
T OMBEAU POUR LA C OMMUNE , Laffont, 1971.
L A N UIT DES L ONGS C OUTEAUX , Laffont, 1971.
L A M AFIA , MYTHE ET RÉALITÉS , Seghers, 1972.
L’A FFICHE , MIROIR DE L ’ HISTOIRE , Laffont, 1973 et 1989.
L E P OUVOIR À VIF , Laffont, 1978.
L E XX e   SIÈCLE , Perrin, 1979, et Livre de Poche.
G ARIBALDI , LA FORCE D ’ UN DESTIN , Fayard, 1982.
L A T ROISIÈME A LLIANCE , Fayard, 1984.
L ES I DÉES DÉCIDENT DE TOUT , Galilée, 1984.
L E G RAND J AURÈS , Laffont, 1984, et Presses Pocket.
L ETTRE OUVERTE À R OBESPIERRE SUR LES NOUVEAUX M USCADINS , A. Michel, 1986.
Q UE PASSE LA J USTICE DU R OI , Laffont, 1987.
J ULES V ALLÈS , Laffont, 1988.
L ES C LÉS DE L ’ HISTOIRE CONTEMPORAINE , Laffont, 1989.
M ANIFESTE POUR UNE FIN DE SIÈCLE OBSCURE , Odile Jacob, 1990.
Politique-Fiction
L A G RANDE P EUR DE 1989, Laffont, 1966.
Conte
L A B AGUE MAGIQUE , Castermann, 1981.
En collaboration
A U N OM DE TOUS LES MIENS , de Martin Gray, Laffont, 1971, et Livre de Poche.
© O DILE J ACOB , SEPTEMBRE 1990.
15, RUE S OUFFLOT , 75005 P ARIS
www.odilejacob.fr
ISBN : 978-2-7381-3730-2
Le code de la propriété intellectuelle n'autorisant, aux termes de l'article L. 122-5 et 3 a, d'une part, que les « copies ou reproductions strictement réservées à l'usage du copiste et non destinées à une utilisation collective » et, d'autre part, que les analyses et les courtes citations dans un but d'exemple et d'illustration, « toute représentation ou réproduction intégrale ou partielle faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause est illicite » (art. L. 122-4). Cette représentation ou reproduction donc une contrefaçon sanctionnée par les articles L. 335-2 et suivants du Code de la propriété intellectuelle.
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Pour mon père et pour mon fils.
« Moralement, nous sommes tous malades, parce que nous avons pris l’habitude de dire une chose et d’en penser une autre. »
Vaclav Havel, 31 décembre 1989

« Les superstitions et les religions ayant pris la place des idéologies, nous voici dans la confusion…
Comme si l’admirable effort de l’humanité – pensée, travail, héroïsme et beauté – venait de retomber à la manière d’une fusée qui n’atteint pas son orbite et s’affaisse .
Et ce qui nous reste à présent – notre rôle – c’est la prophétie, au sens où l’on peut lire l’Ancien Testament, le devoir de prophétie : sarcasmes, invectives et prévision, critique des temps actuels, annonce. »
Antoine Vitez, 4 mai 1990, in Le Monde
Avant-propos

Crise internationale.
Quel démenti à tous ceux qui annonçaient la fin de l’histoire. Une pièce se termine, la guerre froide, d’autres acteurs entrent en scène. On décrivait la mort des idéologies, des nations, pourquoi pas des religions, un nouvel ordre mondial et les dividendes de la paix. Or jamais le mélange explosif des passions nationales et religieuses, de soif de puissance, d’intérêts et de rivalités, le poids des problèmes non résolus depuis des décennies, des inégalités criantes entre peuples et le fonctionnement même de l’économie mondiale, l’écart entre le Nord et le Sud, n’a paru aussi dangereux.
C’est bien « une fin de siècle obscure » 1 qui s’annonce comme nous l’écrivions il y a quelques mois.
* *     *
Déjà, aux armées qui se rassemblent, s’ajoute la hausse du prix du pétrole, et les risques de récession, d’inflation, de chômage accru, de chute des marchés boursiers, préexistants à la tension dans le golfe Persique, se trouvent multipliés.
La leçon est évidente : les problèmes ne peuvent être niés ou oubliés. Le réel refoulé revient comme un boomerang.
 
Ceci vaut naturellement pour la France.
Or la crise internationale peut par un effet de consensus dissimuler un temps les réalités lourdes de contradictions qui s’accumulent depuis plus de vingt ans dans notre pays.
Cet aveuglement devant le malaise de la Nation serait d’abord grave pour la gauche. Elle est aux affaires. Les choix lui incombent. Il lui faut donc voir clair. Savoir qui elle est et ce qu’elle veut. Car la crise internationale va obliger à chaque instant à des décisions difficiles.
Qui va payer la facture ? Politique de rigueur ? Comment faire face ? Avec qui ? Au bénéfice de qui ? Quelles orientations prendre ? Y a-t-il encore une gauche et une droite ?
 
Tous les problèmes que la gauche affronte depuis 1981 vont se trouver posés avec plus d’acuité encore. Or une expérience de dix ans de pouvoir donne à la gauche la possibilité de se retourner pour voir le chemin qu’elle a parcouru.
Donc autant savoir où « nous » en sommes et choisir en toute lucidité. L’histoire ne pardonne rien. Surtout en période de crise.
1
Les ombres ne sont que des ombres

La gauche est morte. Nous le savons tous.
Mais nous qui fûmes ses pères, ses frères, ses maris, ses fils, ses amants, ses amis, ses camarades, nous n’osons pas encore le proclamer.
Nous chuchotons entre nous.
Les preuves de sa disparition s’accumulent. Inégalités, cynisme, corruption, chômage, démagogie, impuissance, reniements. Qui peut croire qu’elle vit encore ?
Mais quand on nous crie qu’elle est morte et bien morte, que son acte de décès est inscrit dans les statistiques sociales, dans les taux d’abstentions, et dans la poussée des idées et des forces racistes, quand on nous démontre que si elle était vivante, ces réalités-là, après dix ans de pouvoir, n’existeraient pas, nous nous récrions.
Admettre sa mort c’est dire qu’une part de nous-mêmes, notre jeunesse, nos certitudes, nos illusions, nos combats et notre participation active à ces dix années de gouvernement, est morte aussi.
Alors nous nous rassurons. Elle n’est qu’assoupie. Nous l’entendons respirer.
Elle avait, elle a tant d’ennemis, elle était si belle, si forte, si nécessaire, qu’il est impossible qu’elle ait disparu ainsi. Malgré nous.
La gauche ne meurt pas, répétons-nous.
 
D’ailleurs tout n’est-il pas en place encore, comme il y a dix ans ?
Des ombres vont et viennent. Des portes battent. On ouvre les placards. Nous devinons qu’ils sont pleins des parures de la gauche, de ses vêtements de parade. Le social, l’égalité, les réformes, la justice. Et nous reconnaissons des visages. Ils ressemblent à ceux de nos camarades d’hier.
La gauche est bien vivante puisqu’ils sont là. Qu’ils occupent les palais et les tribunes, les présidences, les comités, les cabinets, les secrétariats, les postes de direction.
Président, Premier ministre, ministres, Premier secrétaire, notables, directeurs, ils forment une immense pyramide. Et ils jettent vers nous des mots d’autrefois, ceux d’il y a dix ans.
Mais dix ans ont passé. Et les mots entre nos doigts s’effritent : sable, poussière, vent.
Le mirage se dissipe. Les ombres ne sont que des ombres. Les visages des masques.
C’est du haut des taux de profit réalisés en Bourse que l’on condamne la spéculation financière. Et c’est devant la porte des Palais de Justice où l’on interroge les « initiés » issus du pouvoir qu’on parle de morale.
Nous sommes seuls à ne pas dire qu’elle est morte, la gauche.
Soixante pour cent des citoyens la confondent avec sa vieille ennemie : la droite. Et le ministre des Finances qui garde le nom de l’un de nos camarades, cligne de l’œil et lance : « Mettre de l’argent à gauche, c’est adroit. »
Qu’attendons-nous alors pour la porter officiellement en terre, cette gauche si morte que 75 % des électeurs d’une commune qui eut pour maire l’un de ses plus tonitruants prétendants 1 , refusent même de voter comme si le monde auquel elle appartenait n’existait plus.
Qu’est-ce qui nous retient ? La difficulté de formuler une autre politique ?
La peur, si nous l’enterrons, de voir la droite triompher ?
Mais elle est là, la droite, et l’extrême droite campe dans le cimetière des illusions perdues, des promesses oubliées, des espérances trahies, des problèmes laissés sans solution.
Voulons-nous alors prolonger le simulacre, par respect, déférence, à l’égard de ceux qui continuent de jouer un rôle, avec plus ou moins de talent, habiles, cyniques, généreux ou crédules, peu importe ! Ils se trompent et nous trompent.
Et à les laisser dire, à les laisser faire, nous serons complices.
La gauche est morte ?
Une gauche. Celle qui fut la nôtre.
Fermons d’abord la tombe. C’est le préalable nécessaire au temps des propositions nouvelles.
Commençons donc le travail de deuil. Pour que vive

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