La Grèce à l heure du décrochage européen
232 pages
Français

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La Grèce à l'heure du décrochage européen , livre ebook

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Description

Une introduction qui débute au coeur de l'intrigue et par une nouvelle percutante : la sortie définitive de la Grèce de l'Union européenne. le lecteur est plongé au coeur de la conflictualité psychologique et sociologique de l'État hellénique. En définitive, l'analyse sociologique des faits politiques, hors de tout jugement de valeur, s'organise au fil des pages comme un travail de recomposition thématique. La sclérose du système y est abordée sous l'angle de la diversification des points de vue.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2013
Nombre de lectures 71
EAN13 9782336287331
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot, D. Rolland et Jean-Paul Chagnollaud
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Dernières parutions
Grégory CARTEAUX, Eva Joly et les affaires financières. Analyse du discours télévisuel , 2012.
Alain CHEVARIN, Fascinant/Fascisant. Une esthétique d’extrême droite , 2012.
Marcelo BIDINOST, La ville comme paysage du sentiment, Le sentiment urbain à Buenos Aires aux XIX e et XX e siècles , 2012. Gérard SAINSAULIEU, Les trottoirs de la liberté. Les rues, espace de la République , 2012.
Jean-Christophe TORRES, Les enseignants. Quelle reconnaissance pour un métier en crise ?, 2012.
Gérard LEFEBVRE, Les chemins du silence , 2012.
Hubert LEVY-LAMBERT et Laurent DANIEL (dir), Les douze travaux d’Hercule du nouveau Président , 2012.
Tony FERRI, Qu’est-ce que punir ? Du châtiment à l’hypersurveillance , 2012.
Abou-Bakr Abelard MASHIMANGO, La dimension sacrificielle de la guerre. Essai sur la martyrologie politique , 2012.
Jordane ARLETTAZ, Séverine NICOT (dir.), Le cadre juridique de la campagne présidentielle , 2012.
Alain BÉNÉTEAU, Louis MALLET, Michel CATLLA, Les régions françaises au milieu du gué, Plaidoyer pour accéder à l’autre rive, 2012.
Jean BRILMAN, Réconcilier démocratie et gestion , 2012.
Titre
François DI SALVO










Le Grèce à l’heure du décrochage européen
Copyright
Du même auteur
L’Europe désunie : comment en est-on arrivé là ? , Paris : Éd. L’Harmattan, Coll. Questions contemporaines, 2012, 270 p.
Mutations, transformations et réformations historiques de l’Etat , Paris : Éd. Edilivre Aparis, 2011, 366 p.
Propositions pour une âme collective européenne , Paris : Éd. Edilivre Aparis, 2010, 168 p.










© L'HARMATTAN, 2012
5-7, rue de l'École-Polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 9782336287331
Dédicace

A ma famille A Cricri, A Monique ,
A Laetitia, Maxime, je vous dédie cette pensée :
« Parmi toutes les mesures que l'on pourrait prendre d'un homme ou d'un peuple, l'une des plus révélatrices serait celle de sa force de refus » , Georges Roditi, L'Esprit de perfection .
Avant-propos
« La Grèce a quitté l’Union sous la pression des Etats tiers coalisés autour d’un projet restreint de diète fédéraliste » : ainsi titraient les principaux quotidiens européens à l’ouverture des kiosques en ce début du mois de décembre. La surprise fut grande de lire dans quelles conditions l’exclusion du mauvais élève était advenue. Le quotidien allemand Die Welt indiquait en première page : « Wir sind ein Volk » (nous sommes un seul et même peuple), et soulignait que l’expansion rigoureuse du modèle de développement économique ne pouvait être poursuivie sans une confiance absolue et réciproque entre les Etats coalisés. La fin de la confiance aveugle avait sonné le glas de l’effervescence d’antan.
La poursuite de la construction commune, de l’entité européenne, ne pouvait être réalisée sans que des contre-garanties mutuelles aient été apportées par chacun des co-fondateurs. De son côté, le Daily Telegraph était allé jusqu’à qualifier l’acte de sabordage de « Up Eurs » (translittération de « up yours 1 »), expliquant que l’on ne pouvait profiter inlassablement de la générosité collective sans ne jamais avoir à rendre des comptes sur l’usage qui en était fait en interne.
Qu’on se le dise, les marchés de dupes finissent généralement par se retourner contre leurs cocontractants. La Grèce devait en payer les conséquences, mais l’Europe loin d’avoir été innocente avait trouvé dans ce jeu du « pas vu, pas pris » un tout autre intérêt stratégique. Cette subtilité avait échappé au plus grand nombre des non-initiés.
En la circonstance, le Conseil avait joué un rôle déterminant dans l’éviction de la Grèce. Faisant usage des prérogatives qui relevaient de sa compétence, cela était prévu depuis Maastricht (Cf. les art.4 et 6§1 TUE), les divers représentants des Chefs d’Etat et de gouvernement avaient été saisis du contentieux politique relatif à l’insubordination Athénienne. A la demande expresse de 9 Etats pétitionnaires, représentant 1/3 au moins des Etats membres de l’UE, et contre toute attente des divers avis formulés par la Commission, le Conseil avait été appelé à se réunir en session plénière courant le mois de Mars 2013.
Chef de file de ce coup de Trafalgar, un groupe d’Etats farouchement attaché à constituer une Europe « à noyau dur 2 », et poursuivant une vision fédéraliste de la croissance économique anti-keynésienne. En parcourant le quotidien Il sole 24 ore , le commentateur de l’événement avait alors souligné que : « Le agenzie di rating hanno collocato Atene nella categoria degli 'insolventì (…) il default di Atene ha avuto conseguenze “catastrofiche” per la moneta unica europea 3 ». Le sort avait été jeté. Les agences de notation avaient fini par avoir gain de cause. Elles avaient poussé les Etats souverains à renoncer tacitement à leur souveraineté d’appréciation et de direction, et s’étaient mêlées de leur propre champ tactique.
Montrant au grand jour sa force de coercition morale sur la volonté autonome du politique, Standard and Poor's était parvenu à un tour de force inimaginable. Simple institut externe privé, non communautaire, cet organisme avait dépassé les espérances de sa mission d’analyse, d’évaluation et de conseil. Non sans anachronisme d’action, cette agence s’était substituée aux divers représentants qui animaient le Conseil « affaires générales » Elle exerçait un lobbying d’opinion d’une telle ampleur que les ministres de l’économie et des finances de l’Eurozone avaient été dépossédés de leur capacité effective d’action. Ministre de l’économie par complicité d’association et de prise d’intérêt dans la dette souveraine des Etats, l’économie avait délégué à sa mission de recalage une composante de son exosquelette. Déclassant progressivement la Grèce du triple « A » à la note triple « C », puis enfin « CC 4 », la peur d’une contagion économique négative à l’ensemble des pays de la zone euro avait réveillé les pires craintes. Les plus inquiets avaient été ceux des partenaires Etatiques dont la rigueur de gestion les préservait encore un peu des tumultes existentiels.
Qu’on ne s’y méprenne pas, tout ce qui vient d’être relaté n’est que fiction. Toutefois, au-delà de l’ancrage dans une réalité historique potentielle de la situation de départ, le drame politique et juridique qui est joué ici emprunte à la véracité événementielle les arguments dont il a besoin pour exister en tant que fait.
La crise Grecque, présente dans toutes les mémoires, a fait intervenir un certain nombre d’acteurs. Elle a été jouée en deux actes. L’acte premier retrace l’instant au cours duquel la supercherie étatique a conduit les Etats à une polarisation de leurs intérêts convergents, contre un « dissident » commun. Le second acte, en revanche, correspond à celui de la résolution du conflit, au moyen d’une action dramatique appropriée. Les moyens développés en syntonie ont servi à pallier un système dont les carences futures ont conduit les Etats coalisés à adopter des postures fortement « marquées » Elles ont été inscrites dans le réel via une série d’attitudes fortement contradictoires.
Compte tenu de ce qui vient d’être exposé, et suivant la double acception théâtrale et pédagogique du terme, une fonction réifiante

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