Le Dernier Chirac
87 pages
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Le Dernier Chirac , livre ebook

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Description

Dans un récit vif et haletant, fourmillant de détails croustillants et de révélations politiques, l'auteur nous fait pénétrer, parfois avec humour, parfois avec tendresse, dans l'intimité du " dernier Chirac ". Après son départ de l'Élysée en 2007, Jacques Chirac fut le premier ancien Président à connaître une " vraie " retraite, sans l'idée d'un possible retour à la vie politique, comme Giscard, Sarkozy ou Hollande, et sans être presque aussitôt, rattrapé par la mort, comme De Gaulle ou Mitterrand. Ces douze années furent celles d'un lent déclin et d'un douloureux enfoncement dans la nuit. Mais avant que la maladie ne le paralyse, elles furent également riches en activités de toute sorte (le Conseil constitutionnel, sa Fondation, ses Mémoires, mais aussi ce procès auquel il n'assista pas), nourries d'amitiés
fi dèles mais aussi de quelques rancoeurs. Elles furent surtout marquées par un regain spectaculaire de sa popularité, qui a éclaté à l'occasion de son décès.


À quoi ressemblaient les journées de l'ancien chef de l'État ?
Quel regard portait-il sur ses différents successeurs ? Comment vivait-il sa popularité renaissante ? Quels rapports, à la fois tendres et tumultueux, entretenait-il avec son épouse Bernadette ?


C'est à toutes ces questions, et à bien d'autres encore, que Bruno Dive a tenté de répondre dans un livre qui fit sensation, lors de sa parution en 2011, et dont sort aujourd'hui une version réactualisée
avant, puis après son décès.



Sujets

Informations

Publié par
Nombre de lectures 4
EAN13 9782372541602
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0097€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Avertissement
Ce livre est précédemment paru en 2015 sous le titre Chirac, la vie d’après . Dans un souci de cohérence et d’honnêteté, nous avons actualisé les informations obsolètes sans repenser le plan mais en ajoutant un chapitre relatant les années vécues par Jacques Chirac depuis la parution.
Tous droits réservés. Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle faite par quelque procédé que ce soit est interdite sans l’autorisation écrite de l’éditeur.
ISBN : 978-2-372-541602
Pour vous tenir informé des prochaines publications de Mareuil Éditions, contactez : louis.demareuil@yahoo.fr
© MAREUIL ÉDITIONS – 2019
Ce document numérique a été réalisé par Nord Compo .
Préface de François Hollande

Avec Jacques Chirac, j’ai désormais une relation qui n’est plus politique mais personnelle.
J’ai pourtant été son adversaire local le plus constant en Corrèze. J’avais 26 ans lorsqu’en juin 1981, je le défiais en pleine vague rose dans la circonscription d’Ussel, et jusqu’à ce qu’il fût élu président de la République, m’étant fait élire comme député de Tulle, je menais la tâche obscure mais qui ne se révéla pas vaine de réduire son influence. Et je fus l’un des premiers à établir les liens qui unissaient la Ville de Paris sous son autorité au département de la Corrèze, qui fut un moment appelé le 21 e  arrondissement de la capitale !
 
Et que dire de mon rapport à Jacques Chirac durant ses deux mandats à l’Élysée ? Son élection en 1995 aurait pu signer ma perte. La Corrèze, qui jusque-là avait marqué des résistances, s’était ralliée sans retenue à lui. La gauche paraissait écartée pour longtemps de la responsabilité du pays. Jacques Chirac bénéficiait de la faveur des mêmes milieux qui l’avaient pourfendu pendant des décennies. Il existe ainsi des cycles en politique dont le seul avantage – par construction – est qu’ils roulent.
Comme porte-parole du PS de 1995 à 1997, puis comme premier secrétaire dans cette longue cohabitation avec Lionel Jospin, je m’étais attribué le rôle, qui ne fut jamais ingrat sans devenir jubilatoire, de premier opposant à Jacques Chirac. Préposé à la réplique, chaque fois qu’il intervenait, soucieux de ne rien lui concéder, chaque fois qu’il débordait de son rôle institutionnel, je ne lâchais rien. Sans que, d’ailleurs, nos relations – épisodiques mais cordiales – n’eussent à en souffrir. Il le comprenait fort bien. Et nous nous retrouvions comme si de rien n’était en Corrèze.
 
Au lendemain du 21 avril 2002, j’eus la responsabilité d’appeler les Français à utiliser le bulletin Chirac pour réduire autant qu’il était possible le score du candidat de l’extrême droite. S’il en est un pour qui cette décision fut difficile, c’était le maire de Tulle que j’étais devenu en 2001. Comment voter pour celui que j’avais longtemps combattu, critiqué, contesté ?
Pourtant, je fus fier que, dans ma ville, Jacques Chirac obtint 95 % des suffrages. C’était le signe d’une vitalité républicaine qui avait conduit la gauche et ce fut vrai dans l’ensemble du pays, à ne pas barguigner face à un danger qui n’était pas de l’ordre du réel – Le Pen ne pouvait pas gagner – mais du symbolique, la présence pour la première fois de l’extrême droite au second tour de la présidentielle.
 
Durant le second mandat de Jacques Chirac, nos rapports évoluèrent. Il n’y avait plus d’enjeux. Je n’ai jamais pris au sérieux l’hypothèse d’une nouvelle candidature en 2007. Je le voyais débordé par son ministre de l’Intérieur et de plus en plus influencé par son secrétaire général de l’Élysée qui devint en 2005 son Premier ministre. Il cherchait à être reconnu, apprécié au-delà même de son camp. Il lui était d’ailleurs donné acte de la pertinence de sa position sur l’Irak. La non-participation de la France à l’intervention américaine restera le fait majeur de son quinquennat. Son discours sur l’urgence écologique, et notamment celui qu’il prononça en Afrique du Sud, eut l’incontestable mérite d’accélérer la prise de conscience qui justifie aujourd’hui le rendez-vous de Paris sur le réchauffement climatique. De même, a-t-il eu sur le Traité européen la bonne position. Mais il commit l’erreur d’annoncer un référendum sans avoir préparé l’opinion à son enjeu. Les conséquences furent lourdes pour l’Europe, la France, et pas simplement pour lui-même.
J’eus alors l’occasion de m’entretenir avec lui dans le cadre des rencontres officielles qu’il organisait avec les chefs de parti. Je mesurais la sincérité de son engagement européen. Vingt-sept ans après l’appel de Cochin, il savait que l’avenir de la France est en Europe. Il en avait pris la mesure au moment de Maastricht, en 1992, lorsque, contre la position majoritaire de son parti, il avait appelé à voter oui, sans qu’il se soit posé la question de savoir si ce choix renforçait le prestige de François Mitterrand et risquait lui-même de lui coûter. Ce n’était plus le sujet et c’est là qu’il est devenu un homme d’État avant d’être trois ans plus tard chef de l’État.
 
De 2001 à 2007, comme maire de Tulle, je l’accueillais lors de la cérémonie des vœux aux Corréziens, laquelle était devenue un rite immuable devant une presse rompue à ce protocole sans jamais être lassée par le scénario. Il parlait, je commentais, il faisait des adieux, j’annonçais mes initiatives. C’est pourquoi j’ai répondu à la sollicitation de Bruno Dive de préfacer son ouvrage sur le « Chirac d’après ». D’après le pouvoir, d’après le combat politique, d’après la grande aventure humaine qui fut la sienne pendant plus de quarante ans.
 
Je conçois cette participation comme un témoignage. Je veux évoquer ce qui peut faire le paradoxe de cet homme. Il a occupé, jeune, les fonctions ministérielles les plus diverses, de secrétaire d’État à l’Emploi en 1967, à l’Intérieur, sans oublier le Budget, les relations avec le Parlement puis Matignon deux fois. Il a épousé souverainisme, travaillisme à la française, libéralisme et le pragmatisme mâtiné de radicalisme fut sa ligne de conduite. Sans jamais sortir du pacte républicain, en se tenant constamment à distance de la droite extrême, ce qui ne l’empêcha pas à certains moments de céder à la polémique. Il savait être subtil. Cette dimension républicaine donne une cohérence au long parcours de Jacques Chirac. Dans les moments les plus essentiels, il n’est jamais tombé du mauvais côté.
Le paradoxe est que cet homme qui a donné sa vie, oui, toute sa vie, à la politique, pour parvenir au sommet de l’État, a pu donner l’impression, malgré le travail qu’il consacra à cette tâche de ne pas avoir la même voracité pour la conduite du pouvoir, de ne pas éprouver le même goût à tout bousculer sur son passage. Son successeur en jouera habilement en évoquant « la rupture ». Celle-ci était fondée sur le procès de cette conception de l’action et du temps, alors même qu’il y avait chez Jacques Chirac le souci de l’apaisement.
Jacques Chirac avait confié un jour, et ce n’était pas une coquetterie, qu’il aurait voulu être un marin au long cours ou un grand commis de l’État. La politique s’est emparée de lui et réciproquement. Il a mis son tempérament, sa vitalité et sa témérité à son service. D’où cette ambiguïté, il était monté comme un hussard sur son cheval pour n’en plus descendre. Et dans la cavalcade, il est allé en bataille jusqu’au moment où une victoire, celle de 2002, lui est apparue trop cruelle pour être conquérante.
Comme souvent, ceux qui l’ont trahi lui ont rendu le meilleur service. Ils lui ont offert ce sursaut qui permet, alors que rien n’indique le possible succès d’une entreprise, d’en réussir l’accomplissement par la mobilisation d’une force que l’on croyait disparue et par la certitude que l’adversité, la

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