Le Moyen-Orient en feu face à un Occident impuissant
294 pages
Français

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Le Moyen-Orient en feu face à un Occident impuissant , livre ebook

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Description

Le sang n'a pas fini de couler en Orient comme le prévoyait l'écrivain syrien Adonis. Haine religieuse entre sunnites et chiites, guerre contre Daech inopérante du fait de l'hétérogénéité de la coalition, rivalité irano-saoudienne, défaut de stratégie claire de l'Amérique, échec des négociations de paix en Syrie et au Yémen, agonie de l'Irak, tout cela laisse à penser que les guerres d'Orient vont continuer, tandis que l'implosion des frontières héritées de Sykes-Picot est annoncée et que l'Europe se déchire sur la crise migratoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2016
Nombre de lectures 6
EAN13 9782140013300
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright




















© L’Harmattan, 2016
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-76566-2
Titre

Jean-Pierre Estival







Le Moyen-Orient en feu face à un Occident impuissant

La guerre comme seul horizon
Dédicace






A tous mes anciens étudiants syriens dispersés aujourd’hui dans le monde.
A ceux qui ont partagé mes idées, et qui m’ont encouragé à écrire ce nouvel ouvrage.
A ceux qui ne partagent pas mes idées, mais qui sont toujours présents dans mon esprit et dont je n’oublierai jamais les indicibles souffrances.
Et surtout à ceux que la mort a déjà emportés et dont les visages sont gravés à jamais dans mon cœur.
Citations






« Pour vivre ensemble, les hommes ont besoin de s’entretuer à intervalles réguliers. »
(Chesterton)
« Deux choses menacent le monde : l’ordre et le désordre. »
(Paul Valéry)
« Ce que nous voyons aujourd’hui est l’effritement de l’ordre international post-seconde guerre mondiale. »
(interview du général Michael Hayden, ancien chef de la CIA et de la NSA, le 26 février 2016 à CNN)
« Nous sommes entrés, nous tous le sentons bien, dans une nouvelle époque caractérisée par la présence durable de l’hyperterrorisme. Un hyperterrorisme qui se trouve à la confluence d’un pseudo-messianisme religieux et de l’usage de la terreur de masse. »
(Manuel Valls Premier ministre à Munich le 13 février 2016)
Sommaire
Couverture
4 e de couverture
Copyright
Titre
Dédicace
Citations
Sommaire
PRÉFACE
CHAPITRE I La Syrie en lambeaux peut-elle renaître de ses cendres ? Avec ou sans Assad, cela semble improbable
CHAPITRE II Genèse d’un Irak écartelé proche de l’implosion
CHAPITRE III Vers une troisième guerre du Golfe ? Le complot pétrolier de l’Arabie face au printemps iranien
CHAPITRE IV La poudrière yéménite conséquence de la confrontation entre les régimes saoudien et iranien
CHAPITRE V La poudrière turque : fin du rêve de domination du monde arabe et premiers symptômes de délitement
CHAPITRE VI La poudrière égyptienne. La lutte sans fin contre le terrorisme intérieur et extérieur
CHAPITRE VII La poudrière libanaise. Le Liban, otage du conflit irano-saoudien, peut-il vaciller vers une troisième guerre civile ?
CHAPITRE VIII La poudrière jordanienne. Les signes d’une prochaine tempête
EN GUISE DE CONCLUSION La guerre comme seul horizon ?
Adresse
PRÉFACE
« La Guerre, ce n’est pas seulement le passé, cela peut-être notre avenir »
(François Mitterand)
Le monde arabe n’arrête pas de souffrir. L’heure est tragique. Dans une interview à CNN le 26 février 2016, le général Michael Hayden, ancien chef de la CIA et de la NSA comparait cette période à une secousse tectonique de durée illimitée, capable de défaire l’ordre mondial : « Je suis très tenté de dire que l’Irak n’existe plus, la Syrie n’existe plus, et ils ne vont pas redevenir ce qu’ils étaient. Le Liban est en train de vaciller, et la Libye a cessé d’exister depuis un certain temps. Il s’agit d’une phase tectonique, au moment où une guerre est menée contre le terrorisme » . L’Europe toute proche est déjà ébranlée, déchirée par les antagonismes nationaux et elle commence aussi à vaciller incapable de trouver une position commune sur ce Moyen-Orient qui sombre devant nous, tandis que ses jeunes djihadistes qu’elle avait laissé partir dés 2011 dans l’espoir de faire rapidement chuter le régime syrien sont de retour semant la terreur et la consternation. L’Europe paye au prix fort son incurie et son incapacité à agir efficacement et elle doit affronter le coût du tsunami migratoire qui déferle sur ses côtes. Il n’y a jamais eu de position commune européenne sur les guerres de Lybie, d’Irak, de Syrie et du Yémen, malgré les compromis officiels de façade des Sommets européens qui n’ont servi à rien. Les chrétiens d’Orient le savent mieux que quiconque, eux qui ont été trahis, abandonnés et traités comme de vulgaires variables d’ajustement par les gouvernements britannique et français, eux qui dès 2012 ont constitué les premières colonnes de migrants moyen-orientaux, dont aucun média ne voulait parler. Mais les autres minorités l’ont aussi appris aussi à leurs dépens. Quant aux variantes nombreuses de l’islam entre l’islam modéré, l’islam militant, l’islam wahhabite et l’islam du djihadisme qui puise ses fondements dans le précédent, l’Occident n’a jamais été en capacité de choisir et il s’est même enfermé dans un comportement paranoïaque, vilipendant la doctrine djihadiste tout en manifestant depuis des années à l’égard des pétromonarchies qui ont enfanté cette doctrine violente de l’islam une amitié inconsidérée. Tant que l’Occident ne sera pas capable de mettre un terme à cette profonde contradiction, consistant d’une part à vouloir lutter par les armes contre un djihadisme qui se réclame de ces conceptions extrêmes de l’islam et d’autre part à couvrir de lauriers ces pétromonarchies génératrices de la doctrine dont se réclame le djihadisme terroriste, il y a peu de chance que le tremblement de terre actuel dont parle Michael Hayden se résorbe. Au contraire, il ne peut que devenir plus puissant. C’est d’ailleurs à cause de cette contradiction manifeste que l’Occident se trouve confronté aux deux grandes nébuleuses djihadistes d’al-Qaeda et de Daech, considérées aujourd’hui comme terroristes au niveau mondial, nébuleuses dont nous n’avons même pas osé briser l’essor à leurs débuts tant elles nous apparaissaient utiles dans le combat contre Bachar al-Assad. La seule question intelligente et donc raisonnable qu’il est permis de se poser est la suivante : fallait-il alors dépenser tant de moyens humains, financiers et matériels, immobiliser tant de forces armées et médiatiques pour une toute petite Syrie d’à peine 23 millions d’habitants sous le seul prétexte que ce régime ne nous apparaissait pas démocratique, bien qu’il fût un des très rares pays du monde arabo-musulman à protéger les minorités religieuses, à promouvoir les droits de la femme et la laïcité, alors qu’à longueur de journée nous baisons les pieds de tant d’autres dictateurs dans le monde entier, à commencer sur ces mêmes terres d’Orient ? Et ne parlons pas des pieds des dictateurs que nous avons embrassés pendant des décennies, en Amérique latine, en Extrême-Orient et ailleurs, dès lors qu’ils servaient nos intérêts. Est-ce que cette minuscule nation justifiait de telles dépenses occidentales inconsidérées de dizaines de milliards de dollars, et ce, en pleine crise économique mondiale, ainsi qu’un tel déversement de millions de tonnes d’armement ? Ces armes vont demeurer et s’intégrer à ces terres d’Orient pour y déclencher de nouveaux conflits. La guerre est devant nous, pas derrière. La disproportion des moyens mis en œuvre eu égard au but affiché qui n’était qu’un simple changement de régime d’un tout petit pays est plus que manifeste ; elle serait la preuve d’un grave comportement maladif de l’Occident s’il n’existait pas d’autres mobiles puissants et secrets d’ordre géostratégique, des desseins à haut rendement et à haute valeur ajoutée. D’ailleurs, c’est bien là qu’il faut mener la recherche, puisque les belligérants étrangers, parties prenantes au conflit, comme le Qatar et l’Arabie saoudite, se plaignaient au début de 2016 de n’avoir pas « rentabilisé leur investissement » dans ce conflit, à savoir que les milliards de pétrodollars déversés pendant des années sur les champs de bataille syriens n’avaient encore rien « rapporté »(sic) après six ans de conflit. Et c’est bien là le drame moral consubstantiel au conflit. Chacune des puissances qui y a participé attendait quelque chose en retour. On touche là un nouveau concept de guerre à « rendements financiers »

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