Le nouveau grand jeu en Asie centrale

Georgiy Voloshin

Description

Dotée de vastes ressources énergétiques et située au carrefour des civilisations, l'Asie centrale est devenue un enjeu de premier plan dans le "nouveau Grand jeu", compétition géopolitique entre grandes puissances (Russie, Chine, Etats-Unis...). Cette étude s'appuie particulièrement sur le Kazakhstan, pays le plus riche et le plus développé de la région. A bien des égards, le futur de l'Eurasie se joue ici.

Sujets

• Géopolitique
• Diplomatie
• Relations internationales

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 décembre 2012
• Nombre de lectures: 75
• EAN13: 9782296511132
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Georgiy Voloshin






LE NOUVEAU GRAND JEU
EN ASIE CENTRALE

Enjeux et stratégies géopolitiques
Du même auteur
Kazakhstan Aims to Modernize its Energy Sector , Eurasia Daily Monitor (Jamestown Foundation), Volume : 9, Issue : 181
CSTO Launches War Games amid Growing Regional Uncertainty , Eurasia Daily Monitor (Jamestown Foundation), Volume : 9, Issue : 150
Russia’s Eurasian Union : A Bid for Hegemony ? , 24 septembre 2012, Geopolitical Monitor
US-Tajik Relations : A Dangerous Liaison , 6 août 2012, Geopolitical Monitor
Kazakhstan’s Economic Proposals Reveal Fears about Political Instability , 13 juin 2012, Central Asia-Caucasus Analyst
Russia Helping United States out of Afghanistan , 24 avril 2012, Atlantic Sentinel
Ensuring Security in the Eurasian Balkans : Kazakhstan and Central Asian Security , Fletcher Forum of World Affairs (Tufts University), Volume 36, Issue 1 (Winter 2012), pp. 81-99
Unrest in Kazakhstan’s West Challenges Government , 11 janvier 2012, Central Asia-Caucasus Analyst
The Struggle for Resources in Central Asia : A Curse or An Opportunity ? , Yale Journal of International Affairs, Volume 6, Issue 2 : Spotlight on Resources (Summer 2011), pp. 81-89
La “primavera araba” avvicina l’Asia centrale alla Cina , 26 mai 2011, Eurasia Rivista di Studi Geopolitici
Don’t Expect Mideast-Style Revolution in Central Asia , Global Asia, Volume 6, Issue 1 (Spring 2011), pp. 88-91
Post-Election Kyrgyzstan : An Ally Lost or Regained ? , 10 janvier 2011, Foreign Policy Journal
Central Asian Conundrum : Who Wears the Pants in the Eurasian Balkans , 22 août 2010 , Foreign Policy Journal
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

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EAN Epub : 978-2-296-98940-5
Dédicace

À mon épouse
Remerciements
J e tiens à exprimer ma plus profonde reconnaissance à Mme Laure DELCOUR, directrice de recherche à l’Institut des relations internationales et stratégiques (IRIS), pour ses conseils d’une qualité exceptionnelle et le soutien précieux qu’elle a apporté à la rédaction de cette monographie.

Je tiens également à remercier M. Michel FRANCK qui a assumé le rôle de premier lecteur, et ce avec beaucoup d’enthousiasme et des suggestions utiles.
Avant-propos
La présente monographie a pour objet d’étudier le phénomène du nouveau Grand Jeu en Asie centrale, notamment au Kazakhstan, en s’appuyant sur des parallèles historiques avec la compétition géopolitique entre la Russie et la Grande-Bretagne au XIX e siècle.

L’écroulement du plus grand pays du monde, l’Union soviétique, et son effet immédiat pour les relations internationales – la fin de la Guerre froide – ont démonté l’ordre bipolaire fondé sur les deux superpuissances. L’apparition de nouveaux acteurs de la politique régionale en Asie centrale a eu pour conséquence la complexification des rapports interétatiques. L’exemple du Kazakhstan illustre bien les principaux défis auxquels ont été confrontées, dès les premiers jours de leur indépendance, les républiques centrasiatiques, sur fond d’une compétition renouvelée pour les ressources et l’influence.

Le recours à la politique multi-vectorielle est devenu pour le Kazakhstan, comme pour certains autres pays de l’ex-URSS, le premier outil de dialogue et de maintien de l’équilibre dans ses relations avec les nouvelles puissances du monde multipolaire. Cette politique s’est notamment traduite par l’intensification des contacts à l’échelle régionale, avec la création de plusieurs organisations internationales à finalité politique, économique ou bien militaire. La prolifération d’enceintes multilatérales aura permis de constituer une plateforme de dialogue en continu érigée en bouclier contre les risques de dérive et de rivalité trop importante. Pourtant, le fonctionnement de ces structures et la place du Kazakhstan en leur sein ne peuvent pas être dissociés des rapports qui existent entre les grandes puissances elles-mêmes, parfois impliquées dans des situations difficiles dans d’autres parties du monde.

Ainsi, la situation en Asie centrale subit l’influence déterminante des relations entre les États-Unis et la Russie, la Russie et la Chine, la Chine et les États-Unis, ainsi qu’avec l’Union européenne ou les pays islamiques. Leurs contradictions et intérêts communs structurent le nouveau Grand Jeu en Asie centrale, le rendant un phénomène aléatoire, difficilement contrôlable, assujetti à la fois à des logiques de compétition et de coopération. Les théories des relations internationales utilisées dans cette monographie pour expliquer les différentes postures des acteurs locaux et des grandes puissances permettent de constater une grande diversité de stratégies géopolitiques, qu’elles soient fondées sur la force militaire, le potentiel économique ou le soft power .

Pour faire face à ces défis issus du nouveau Grand Jeu, le Kazakhstan poursuit la politique de modernisation économique et industrielle et soutient l’intégration régionale, en espérant modérer les ambitions des acteurs en lice et tirer profit des structures communes. En dépit de ses vertus présumées, cette orientation politique se heurte à des risques graves liés à la stabilité du régime kazakh. D’abord, l’absence de réformes en profondeur visant à démocratiser le système pour aider l’épanouissement des énergies sociales créatrices d’idées freine la réalisation de ces programmes ambitieux. Par ailleurs, la transition politique dont serait inévitablement marquée la fin de l’époque de Noursoultan Nazarbaïev, président depuis 1991, rend de telles perspectives particulièrement incertaines.

Dans ce contexte, le nouveau Grand Jeu ouvre des opportunités, mais comporte également des risques. D’un côté, il encourage les acteurs régionaux à plus de coopération afin de trouver des réponses aux problèmes partagés. De l’autre, ce phénomène géopolitique n’exclut pas la possibilité de conflits et remet en question la souveraineté des républiques centrasiatiques risquant de basculer de nouveau dans le camp des satellites de certaines puissances extérieures.
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Du même auteur Copyright Dédicace Remerciements Avant-propos Sommaire Liste des principales abréviations Introduction PREMIÈRE PARTIE I. L’émergence du nouveau Grand Jeu en Asie centrale : le retour d’une compétition entre les grandes puissances à l’ère de la désidéologisation des relations internationales 1. Les différences – vraies ou fausses – entre le nouveau Grand Jeu et le Grand Jeu historique 2. Pourquoi l’Asie centrale est-elle au cœur du nouveau Grand Jeu ? 3. La place et le rôle du Kazakhstan dans l’évolution de la compétition entre les grandes puissances après la fin de l’URSS et de la Guerre froide II. Les réponses du Kazakhstan aux défis du nouveau Grand Jeu, de la naissance d’un pays souverain jusqu'à nos jours (1991-2011) 1. La politique multi-vectorielle kazakhe : équilibre et équidistance dans les relations extérieures 2. L’intégration régionale, remède jugé puissant contre d’éventuels conflits et garantie fiable de stabilité à long terme 3. La modernisation économique, nécessité du XXIe siècle sur fond de crise des économies des matières premières (2008-2011) DEUXIÈME PARTIE I. La diplomatie de proximité, un vrai défi pour le Kazakhstan : comment être un ami de tous sans être un vrai ami de quiconque ? 1. Les relations russo-kazakhes à l’aune de l’ouverture de l’espace centrasiatique aux influences extérieures : sera-t-il possible de « redémarrer » l’histoire ? 2. L’étoile ascendante de la Chine dans le ciel du Kazakhstan : trop puissante pour être négligée, trop puissante pour être tolérée 3. Le Kazakhstan et son voisinage centrasiatique, deux décennies de leadership kazakh ou vingt ans de vide stratégique II. Le Kazakhstan à cheval entre l’Occident et l’Orient : divergence des valeurs, affrontement des idées 1. Le partenariat démocratique avec les États-Unis issu du « vent de changement » de l’après Guerre froide : coopération à long terme ou moyen tactique de politique antirusse ? 2. La coopération du Kazakhstan avec l’Union européenne stimulée par le triomphe des idées libérales après 1991 : conquérir sans coup férir ? 3. Les nouveaux partenariats proches et lointains, ou comment réconcilier l’irréconciliable : islam libéral de la Turquie versus dogmes traditionnels de l’Iran et des pays arabes du Golfe persique 4. Les acteurs mineurs, les stratégies ponctuelles : Japon, Corée du Sud, Inde, autant de nouvelles cartes p