Le Peace Corps en Ukraine

Paul Matthey

Description

L'ouvrage tente de saisir les enjeux sous-tendant la présence sur le sol ukrainien d'une organisation gouvernementale américaine, le Peace Corps, qui vise à améliorer l'image des Etats-Unis en apportant une aide à des pays en difficulté. Pour le faire, elle place des volontaires missionnés pendant deux ans dans des villages isolés. Comment se déroule leur service en Ukraine ? De quelles manières représentent-ils leur pays ?

Sujets

• Relations internationales
• Diplomatie
• Géopolitique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juillet 2015
• Nombre de lectures: 12
• EAN13: 9782336387536
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

Couverture
4e de couverture
« Diplomatie et stratégie »
Collection dirigée par Emmanuel Caulier

Dernières parutions

Sékou OUEDRAOGO, L’agence Spatiale Africaine , 2015.
Olivier LAJOUS, L’Art du temps , 2015.
Cantal-Nina KOUOH, Diplomates indépendants. Emergence d’un statut. La dynamique des diplomaties non gouvernementales à l’orée du XXI e siècle , 2015.
Raymond H. A. CARTER, Comment se défendre verbalement au quotidien. La parole, arme ultime de la « communication psychotactique » , 2014.
Raymond H. A. CARTER, Guide pratique de survie en zone urbaine et en campagne , 2014.
Alain OUDOT DE DAINVILLE, Faut-il avoir peur de 2030 ? , 2014.
Lambert ISSAKA, La grande chute , 2014.
Abdul Naim ASAS, Les enjeux stratégiques de l’Afghanistan , 2013.
Guy SALLAT, Décider en stratège. La voie de la performance , 2013.
Arnaud MAILHOS, Les travailleurs birmans dans le nord de la Thaïlande. Géopolitique d’un pays clandestin , 2013.
Mehdi LAZAR, Espace et histoire de l’université américaine, De Bologne à Harvard , 2013.
Nathalie BORDEAU (dir.), L’Intelligence Économique à l’épreuve de l’éthique , 2013.
Stéphane Charles NATALE, Business à risque à Bagdad. Le retour des entreprises françaises en Irak , 2012.
Arnaud MAILHOS, Nicolas MEUNIER, Juliette SIMONIN, La vague noire en Israël. L’ultra-religiosité menace-t-elle l’Etat hébreux ? , 2012.
Naim Abdul ASAS, Analyse de la représentation afghane , 2012.
Medhi LAZAR, Délocalisation des campus universitaires et globalisation de l’enseignement supérieur. Le cas du Qatar , 2012.
Alexandre HENRY, La privatisation de la sécurité. Logiques d’intrusion des sociétés militaires privées , 2011.
Titre
Paul MATTHEY






Le Peace Corps en Ukraine


Observation critique d’un outil
du soft power américain
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris

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EAN Epub : 978-2-336-73764-5
Remerciements
Mes remerciements s’adressent avant tout à Ioulia Shukan et à Jean-Robert Raviot, ainsi qu’à toute l’équipe pédagogique du Master « Cultures politiques et sociétés d’Europe centrale et orientale » de l’Université Paris Ouest-Nanterre, sans qui ce projet n’aurait pu prendre forme. Je leur suis reconnaissant de la liberté, de la confiance et des conseils qu’ils m’ont donnés.

Je tiens aussi à remercier mes proches : tout d’abord mes parents, Philippe et Isabelle, pour leurs soutiens sans faille, et puis ma sœur Anouk pour son aide précieuse. Je ne saurais oublier mes amis – Hugo et Elsa tout particulièrement – qui me parlent encore malgré cette fixette d’un an. Et, ça va sans dire, ma tante Solange pour son formidable travail de relecture !

Je n’aurais pu mener à bien mon travail sans la confiance et la sympathie que m’ont témoignées les volontaires du Peace Corps, n’hésitant pour la plupart pas à m’aider et à se livrer avec sincérité : merci pour les lits et merci, surtout, de m’avoir laissé entrevoir votre quotidien, sans méfiance apparente et avec une grande spontanéité.

Si la réalisation de ce travail m’a procuré un immense plaisir, c’est aussi, et principalement, grâce à tous les Ukrainiens rencontrés par hasard sur les routes de leur magnifique pays. La liste est longue, mais je souhaite particulièrement remercier Oleg, Luda, Maksim, Alla et Ioulia qui m’ont accueilli sous leurs toits pendant les moments d’incertitude. Pour eux tous, je clame : « Slava Ukraïni » !

Enfin, mes recherches n’auraient pu prendre cette tournure si spéciale sans les conducteurs de marshrutky , ces bus de l’extrême, et sans le personnel des trains ukrainiens, ces invisibles pourtant vus et revus, vers qui je me tournerai pour porter ce cinquième toast, en leur adressant un formidable Bud’ma !
Sigles, Acronymes & Définitions
CD : Community Development : un des trois programmes du Peace Corps en Ukraine
Country Director : directeur du Peace Corps dans un pays
FLEX : Future Leader Exchange : programme financé par des fonds publics américains dont l’objectif est d’envoyer de jeunes Ukrainiens talentueux aux États-Unis pendant un an
NED : National Endowment for Democracy : ONG financée par des fonds publiques, fondée en 1983 pour promouvoir la démocratie
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OTAN : Organisation du Traité Atlantique Nord
PCV : Peace Corps Volunteer(s) : volontaire(s) du Peace Corps
RPCV : Returned Peace Corps Volunteer : ancien volontaire du Peace Corps
SVE : Service Volontaire Européen : programme de volontariat développé par l’Union européenne présent dans de nombreux pays de l’UE et autour de l’UE
TEFL : Teaching English as a Foreign Language : un des trois programmes du Peace Corps en Ukraine
USAID : United States Agency for International Development : organisation gouvernementale américaine créée en 1961 et liée au Département des Affaires étrangères, dont l’objectif officiel est de supporter le développement économique et l’assistance humanitaire.
YD : Youth Development : un des trois programmes du Peace Corps en Ukraine.
Déroulement chronologique de la recherche et méthodes de terrain
Le recours à la première personne du singulier dans ce travail s’explique entre autres par la méthode de recherche employée. Je dois pour cela préciser mes sentiments à l’égard de ce que doit être un travail de recherche ainsi que le chemin parcouru, du choix de mon sujet à la rédaction finale, chemin qui justifiera de lui-même la méthode employée.
On peut diviser cette expérience en plusieurs catégories :
1. Le choix du sujet
2. La phase de découverte
3. Le voyage : première partie
4. Le retour à Paris : phase de maturation
5. Le voyage : seconde partie
6. Second retour parisien : mise au point et rédaction
1. Le choix du sujet : janvier 2013-mars 2013
Il convient avant toute chose de préciser les raisons qui m’ont poussé à étudier le Peace Corps en Ukraine. Ce choix, il faut l’avouer, n’a pas été seulement guidé par des objectifs universitaires. Ma première visite de l’Ukraine m’avait laissé un goût d’inachevé et une envie pressante d’y retourner. Pour mon premier vrai travail de recherche, je ne pouvais envisager un travail de bibliothèque, reposant seulement sur des sources existantes, sans expérience de terrain, ni véritable découverte. En un mot, sans aventure. Une fois le lieu choisi, le choix du sujet s’est fait assez rapidement. Le fait de ne parler ni ukrainien, ni russe m’a vite dirigé vers des sujets abordables en français ou en anglais. Depuis quelques temps intéressé par le soft power américain en Europe centrale et orientale, tout particulièrement en Ukraine, où les États-Unis sont régulièrement accusés de financer des organisations antirusses voire plus largement les mouvements sociaux de 2004 et de 2013-2014, j’ai d’abord émis l’idée de m’intéresser à ces aides. Or, plusieurs éléments m’en ont détourné : tout d’abord, ce sujet, trop vaste et étudié à de nombreuses reprises avec plus ou moins de succès, a fait l’objet du très bon mémoire de Camille Gangloff. Reprendre un sujet déjà traité ne m’attirait que moyennement. Ensuite, et c’est là la clef de mon choix, je ne voulais pas utiliser le seul aspect « macro » qui, souvent, écrase le « micro » biaisant ainsi les analyses des spécialistes. Lors d’une conversation avec Jean-Robert Raviot, j’ai pour la première fois entendu parler du Peace Corps, organisation gouvernementale américaine de développement fondée en 1961, présente dans l’espace post-communiste et en Ukraine depuis la chute de l’URSS. Cette organisation envoyant des « diplomates de terrain », et dont l’importante activité en Europe centrale et orientale semble être peu assumée par les officiels, n’a que très rarement été étudiée en français. Si le sujet en lui-même m’a d’emblée attiré, la méthode de recherche qu’il exigeait est l’autre point qui a retenu mon attention : associer le « macro », analyse géopolitique du soft power américain et des objectifs officiels de l’organisation qui en dépassent souvent les véritables acteurs, au « mi