Le récit du disciple déchu
162 pages
Français

Le récit du disciple déchu , livre ebook

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162 pages
Français

Description

Sous l'aspect d'un immense pamphlet, cet ouvrage dénonce, en filigrane, le caractère ésotérique du régime en place au Cameroun, et le langage stéréotypé de son chef. Alternant récits et analyses, l'oeuvre décrit, sous la forme d'une confession, les stratagèmes d'accession et de confiscation du pouvoir au Cameroun, dont les similitudes avec le cas du Nigéria semblent définir les causes de la menace islamiste au Cameroun.


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Informations

Publié par
Date de parution 01 novembre 2016
Nombre de lectures 26
EAN13 9782140021701
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CharlesBI WOLÉATA NGA NA
LE RÉCIT DU DISCIPLE DÉCHU Dénonciation et analyse d’un gouvernement despotique
Lettres camerounaises
Le récit du disciple déchu
Lettres camerounaises Collection dirigée par Gérard-Marie MessinaLa collection « Lettres camerounaises » présente l’avantage du positionnement international d’une parole autochtone camerounaise miraculeusement entendue de tous, par le moyen d’un dialogue dynamique entre la culture regardante – celle du Nord – et la culture regardée – celle du Sud, qui devient de plus en plus regardante. Pour une meilleure perception et une gestion plus efficace des richesses culturelles du terroir véhiculées dans un rendu littéraire propre, cette collection s’intéresse particulièrement à tout ce qui relève des œuvres de l’esprit en matière de littérature. Il s’agit de la fiction littéraire dans ses multiples formes : poésie, roman, théâtre, nouvelles, etc. Parce que la littérature se veut le reflet de l’identité des peuples, elle alimente la conception de la vision stratégique. Déjà parus Egbokanlé Roméo SALAMI,L’aventure d’Iwé sur les chemins du savoir, 2016. Chantale Chekam KEMADJOU, Matcha’a ou l’attrait de l’illusion, 2016. Marc KÉOU,Le crépuscule des mœurs, 2016. Maboa BEBE,Salmat la musulmane et Alan le chrétien, 2016. Maboa BEBE,Dangereuses fréquentations. Une arnaque financière, 2016. OPIC Saint Camille,Les chansons du cœur, 2016. Patricia NOUMI,Une aube nouvelle, 2016. Marie-Louise BILO’O NDI,À contrecœur, 2016.MADJIRÉBAYE HERVÉ,Déportation rémunérée, 2016. Hubert ONANA MFEGE,Au fond du crépuscule, 2016. Calvin Blaise MANJIA,Un amour empoisonné, 2016. Ebenezer KOB-YÈ-SAMÈ,L’équation de mon pays. Jour et nuit / Buose na Bulu, 2016.
Charles BIWOLÉATANGANA Le récit du disciple déchu Dénonciation et analyse d’un gouvernement despotique
Du même auteur Cameroun, Amorçage raté d’une démocratie promise, éditions L’Harmattan, septembre 2013. © L’Harmattan, 2016 5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris www.harmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr ISBN : 978-2-343-10144-6 EAN : 978234101446
1La réclame
PROLOGUE
(Poèmes satiriques)
Écoute ma réclame ; M’a exhorté le peuple. Et les populations qui réclament M’ont dit ceci : Nous sommes fils de ce pays, Nous ne faisons pas triste mine ; Nous ne demandons qu’à vivre. Nous en voulons à la crise économique Et nous Bénissons ceux qui nous oppriment, Et rendent difficile notre quotidien ; Car ils nous disent, C’est grâce à eux Que le pain n’est pas cher. Le pays en proie à la gabegie, Est la mort au bas peuple. Quand l’ouragan l’a pris dans ses tenailles Popol, le père de la Nation, Appelle à la contribution générale. Mais quand la tempête est passée, Et que la croissance croît, Le président bonasse Dit à son gouvernement : il faut doubler ta batterie de privilèges. Écoute la réclame de mes enfants, Fils de ce beau pays ; M’a dit le peuple. Et les enfants qui réclament
M’ont dit ceci : Nous sommes fils de ce pays, Nous ne faisons pas triste mine ; Nous ne demandons qu’à vivre. 2 L’appelLe Cameroun est figé ; L’espace n’est ni noir ni clair. L’œil du citoyen vainement se ferme : Sur les espoirs suscités Plane un vague et profond désarroi. Nulle rumeur ne vient donner Satisfaction au peuple. Et dans sa rude condition, Il regarde, en songeant, Les élus s’épanouir. Entendezvous les militants qui chantent ? Leurs têtes s’agitent, et leurs yeux brillent, Aux sons des discours de leur chef. Tous semblent heureux ; Ce sont partout des cris joyeux : Comme une cendre au vol léger Qui par nappes fines s’épanche, Un diaphane espoir semble se disperser de toutes parts, Un attachement fort luit et déferle ; Les militants frémissent, adhèrent massivement, Et, dans le triangle national, La vie semble couler normalement. Entendezvous les militants qui chantent ? Entendezvous le bas peuple qui crie ? Son âme blessée, Subit comme un souffle cruel, La mauvaise gouvernance tant décriée.
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Lorsque son cri emplit le ciel, Entendezvous le bas peuple qui crie ? Entendezvous les laisséspourcompte qui pleurent Au fond de leurs taudis menacés Par les engins du grand maire ? Dans leur égoïsme, Les élus se sont enfermés. Il faut, pour eux, que ces encombrants damnés meurent. Et des larmes semblent couler De ces pauvres êtres condamnés. Entendezvous les laisséspourcompte qui pleurent ?
3Le cri de la jeunesse
La jeunesse crie dans la rue Et pleure à se fondre les yeux : Sur son avenir menacé Qui se noie dans le futur incertain. Pour raconter son infortune Au pays de ses ancêtres La jeunesse crie dans la rue Et pleure à se fondre les yeux. Mais aucune réponse, aucune, À ses longs appels anxieux. Et le regard orienté vers ses aînés, Plein de rancune, La jeunesse crie dans la rue.
4 Le rêve de l’étudiant
Sur les bancs de l’université, Rêve un jeune citoyen. Entre deux cours, dans un coin ; Allégrement son rêve de S’en aller bien loin commence.
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Il murmure : « Eh ! Oui ! Au collège point de trace d’un avenir ! Maintenant au temple du savoir, La société, de la considération Qu’elle accorde à ceux qui y sont admis, Semble avoir tracé mon chemin. Qui sait ? Avec le destin, Peutêtre deviendraije un ‘’grand’’, Influent par son charisme et ses pensées. Je commanderai du haut de ma gouvernance, Imposant ma volonté où tout finit ». Ainsi cogite le jeune étudiant, Formant en son for intérieur, Cent projets d’avenir. Comme l’eau qui bout dans un vase, Son enthousiasme ne peut se contenir. Mais le berceau touche à la tombe ; Les bancs de l’université quittés Le ‘’grand’’ futur vieillit ‘’petit’’ : Le système a eu raison des espoirs. 5 Le petit conducteur de brouette du marché Mvogmbi.Actif, poli et rapide, Ayant pour client l’élu du peuple, Aux avantages sociaux infinis ; Le petit conducteur de brouette suit Le sinueux chemin du marché plein de boue Où il quête sa pitance ; À son client soumis, il pousse son engin lourdement chargé, Du haut de son insolent orgueil, Celuici à peine voit sa douleur.
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Comme un esclave, Vêtu de haillons il est un fourbi ; On le reconnaît à son accoutrement. À peine on lui accorde un brin de considération. Le monde dans lequel il vit ; Le patron en sa modestie extrême, N’a pas intention de s’éterniser. Pendant qu’il s’arrête, Pour redonner souffle à sa dure besogne, Celuici pressé, Lui reproche de perdre son temps. De la misère du peuple Il est le reflet : Il subira encore pour longtemps L’âpre pauvreté. 6PopolÀ la tête du pays, On retrouve Popol, Homme mystérieux, Au courroux presque inexistant ; Avec des caractéristiques d’un laxiste. Pourtant, ne vous y fiez pas. Et boycottez ses instructions, Ministres, directeurs ! En s’énervant, il pourrait, Pour donner exemple, Vous désavouer. Citoyens véreux, Dans son équipe ne figurez point ; Hôte du gouvernement, Écoutez donc !... J’entends se lamenter Des ministres conduits vers les prisons…
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