Les années folles de la Ve République 1988-2014

Petitpré Gérard

Description

Ce volume couvre la période de 1988 à 2014 et permet au lecteur de vivre ou de revivre les principaux événements survenus sous les mandats des sept présidents de la République. Une rubrique permet aussi de suivre François Hollande et Nicolas Sarkozy dans des itinéraires croisés et parallèles, de l'enfance à l'Elysée. Cet ouvrage est issu d'un travail d'observateur, d'historien et de constitutionnaliste.

Sujets

• Science politique
• Histoire
• Sociologie, société et politique

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 15 septembre 2014
• Nombre de lectures: 2
• EAN13: 9782336356846
• Langue: Français

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Gérard Petitpré






LES ANNÉES FOLLES DE LA V e RÉPUBLIQUE

1988-2014
Copyright
Du même auteur
Le pouvoir de suffrage sous la V e République , Conseil général du Nord, 1992.
Les trente glorieuses de la V e République , L’Harmattan, 2014.

















© L’Harmattan, 2014
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
[e-mail]
EAN Epub : 978-2-343-04317-3
Pour comprendre

POUR COMPRENDRE
Collection dirigée par Jean-Paul Chagnollaud
L’objectif de cette collection Pour Comprendre est de présenter en un nombre restreint de pages (176 à 192 pages) une question contemporaine qui relève des différents domaines de la vie sociale.
L’idée étant de donner une synthèse du sujet tout en offrant au lecteur les moyens d’aller plus loin, notamment par une bibliographie sélectionnée.
Cette collection est dirigée par un comité éditorial composé de professeurs d’université de différentes disciplines. Ils ont pour tâche de choisir les thèmes qui feront l’objet de ces publications et de solliciter les spécialistes susceptibles, dans un langage simple et clair, de faire des synthèses.
Le comité éditorial est composé de : Maguy Albet, Jean-Paul Chagnollaud, Dominique Château, Jacques Fontanel, Gérard Marcou, Pierre Muller, Bruno Péquignot, Denis Rolland.
Dernières parutions
Walter AMEDZRO ST-HILAIRE, Fondements et méthodes en gestion appliquée , 2014.
Jean-Marie GILLIG, Histoire de l’école laïque en France , 2014.
Jean-Baptiste ESAÜ, Les élections présidentielles Aux Etats-Unis, 2014. Gérard PETITPRÉ, Les trente Glorieuses de la V e République (1958-1988) , 2014.
Xavier BOLOT, Les Trois Réalités. Physique, perçue, représentée ici, maintenant, évolutions , 2014.
Alain DULOT, Ce que penser veut dire. Essai , 2013.
Claude-Michel VIRY, Guide historique des classifications de savoirs , 2013. Maixent LOUBASSOU-NGANGA, L’immigré et la gestion du patrimoine , 2013.
André MESIN, De Smith à Marx : deux approches du capitalisme , 2013. Xavier BOLOT, Comment représenter l’action. Le bonheur d’appliquer les sciences de la vie aux arts du vivants , 2012.
Thomas SEGUIN, Le postmodernisme. Une utopie moderne , 2012.
Nicolas BALTAZAR, La place des salariés dans l’entreprise de demain. Que cache la rationalisation des entreprises françaises ? , 2012.
Denis MONNEUSE, Les jeunes expliqués aux vieux , 2012.
Gérard PARDINI, Grands principes constitutionnels. Institutions publiques françaises , deuxième édition, 2012.
Bernardin MINKO MVE, L’anthropologie , 2012.
Georges M. CHEVALLIER, Systèmes de Santé. Clés et comparaisons internationales, nouvelle édition, 2011.
Charles KORNREICH, Une histoire des plaisirs humains , 2011.
Jean-Jacques TUR, Les nouveaux défis démographiques, 7 milliards d’hommes… déjà ! , 2011.
Iraj NIKSERESHT, Kant et la possibilité des jugements synthétiques a priori, 2011.
Adriana NEACŞU, Histoire de la philosophie ancienne et médiévale , 2011.
Dédicace
Je dédie ce second volume de l’histoire de la V e République aux Présidents et aux Premiers ministres, en fonction dans le passé ou dans le présent. Ce sont eux qui ont façonné cette histoire.
Leur témoignage est essentiel pour la compréhension des événements qu’ils ont créés ou subis. Le lecteur est ainsi au cœur des événements.
Les ouvrages qu’ils ont écrits, ou qui ont été écrits sur eux, méritaient d’être repris et cités dans cet ouvrage. Indispensables pour ce devoir de mémoire.
Chapitre I Les événements marquants du second septennat du Président François Mitterrand
La réélection du Président Mitterrand
La France a connu sa première cohabitation de 1986 à 1988 et à l’approche de la présidentielle de 1988 nul ne sait si le Président Mitterrand, élu en 1981, se représentera ; mais en 1987, il atteint dans les sondages un taux de 59 % de personnes satisfaites, un record.
Il s’agit de la sixième élection présidentielle depuis la naissance de la V e République, instaurée par la Constitution du 4 octobre 1958.
C’est la cinquième au suffrage universel direct, c’est-à-dire l’élection du Président de la République par les citoyens : 1965 (Charles de Gaulle), 1969 (Georges Pompidou), 1974 (Valéry Giscard d’Estaing) et 1981 (François Mitterrand).
Nous avons vu dans le premier volume Les Trente Glorieuses de la V e République (1958-1988) que l’élection du Président, sous la V e République, est régie par les articles 6 et 7 de la Constitution. L’Art 6 Cion stipule : « Le Président de la République est élu pour sept ans au suffrage universel direct » et l’Art 7 Cion précise : « Le Président de la République est élu au premier tour à la majorité absolue des suffrages exprimés. À défaut, il est procédé à un second tour. »
Pour mémoire, rappelons que pour se présenter il faut avoir recueilli 500 parrainages d’élus provenant des 47 000 élus habilités à le faire, répartis dans au moins 30 départements ; en fait 42 000 avec le cumul des mandats. Les parrainages seront développés dans le volume, à venir, de compréhension de la Constitution.
Les candidatures potentielles sont nombreuses, multiples et variées. La candidature du Premier ministre Chirac ne fait pas de doute.
Valéry Giscard d’Estaing aurait pu vouloir prendre sa revanche de 1981, mais il y renonce le 11 février 1987 : « J’ai déjà servi. C’est à d’autres de servir à leur tour et je souhaite qu’ils réussissent. » La question se posera de nouveau pour lui en 2002, mais nous n’en sommes pas encore là.
Raymond Barre, dont la cote remonte dans les sondages, a l’intention de se présenter. Pour mémoire, il s’était prononcé contre la cohabitation.
Le 1 er juin 1987, François Léotard déclare dans Le Point : « Pour le Parti républicain, il n’y a que deux solutions, le soutien à Raymond Barre ou le soutien à François Léotard. Toute autre hypothèse est exclue. » La réponse du Premier ministre Chirac est cinglante : il faut choisir entre exercice de fonctions ministérielles et rôle de militant, le premier étant incompatible avec le second. La leçon sera retenue.
De nouveau, Michel Rocard se sent des ailes ; il aura 58 ans en 1988, il a déjà été candidat en 1969 et il avait obtenu 3,6 % des suffrages. En 1981, il avait dû se retirer devant la candidature de François Mitterrand. Le 19 octobre 1987, de sa mairie de Conflans-Sainte-Honorine, Michel Rocard se déclare prêt à être candidat ; peu avant le Président Mitterrand lui aurait dit ne pas savoir s’il sera candidat et l’invite donc à « s’avancer ». Le candidat Rocard installe son QG de campagne près de l’Élysée et il est convaincu que François Mitterrand ne se représente que pour l’empêcher d’être candidat : de vrais ennemis de 30 ans, depuis la guerre d’Algérie.
La question majeure est de savoir si le Président Mitterrand va se représenter ou pas.
Le 22 mars 1988, sur Antenne 2, le Président Mitterrand annonce sa candidature en répondant aux questions d’Henri Sannier :
« Monsieur le Président, ma première question est simple et directe à la fois et quelque chose me dit que je serai le dernier journaliste de France et de Navarre à vous poser cette question : êtes-vous à nouveau candidat à la présidence de la République ? Réponse : Oui.
« On peut savoir quand vous avez pris votre décision ? Réponse : Je n’en sais rien moi-même.
Au fond, pourquoi briguer un nouveau mandat, Monsieur le Président, j’allais dire, Monsieur le candidat. Réponse du Président : « Vous savez, depuis déjà quelques mois, j’ai beaucoup écouté les discours des uns et des autres, et dans tout ce bruit, j’aperçois un risque pour le pays de retomber dans les querelles et les divisions qui, si souvent, l’ont miné ; eh bien, je veux que la France soit unie et elle ne le sera pas si elle est prise en main par des esprits intolérants, par des partis qui veulent tout, par des clans, par des bandes […] Je dis que la France ne sera pas unie non plus si des intérêts particuliers, égoïstes par nature, exercent leur