Les Indiens d Amazonie face au développement prédateur
360 pages
Français

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Les Indiens d'Amazonie face au développement prédateur , livre ebook

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Description

Peu à peu, la politique d'assimilation des Indiens d'Amazonie disparaît des nouveaux textes constitutionnels qui reconnaissent la richesse procurée par la diversité des peuples qui composent les différentes nations. Pourtant, les droits fondamentaux des autochtones (ceux qui ont trait aux territoires et à leurs ressources) ne sont toujours pas respectés. Ce livre donne des d'exemples de la réalité du terrain : routes, barrages, entreprises minières, pétrole et gaz, concessions forestières, tout cela prime de plus en plus sur tout autre droit.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2015
Nombre de lectures 29
EAN13 9782336398679
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1550€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

LES INDIENS D’AMAZONIE FACE AU DÉVELOPPEMENT PRÉDATEUR
NOUVEAUX PROJETS D’EXPLOITATION ET MENACES SUR LES DROITS HUMAINS
Sous la direction Simone DreyfusGamelon et Patrick Kulesza
COLLECTION QUESTIONS AUTOCHTONES
GITPA
LES INDIENS D’AMAZONIE FACE AU DÉVELOPPEMENT PRÉDATEUR
Nouveaux projets d’exploitation et menaces sur les droits humains
Collection « Questions Autochtones » Collection dirigée par Simone Deyfus‐Gamelon et Patrick Kulesza avec Joëlle Chassin Il y a dans le monde plus de 370 millions d'autochtones répartis entre 5 000 peuples au moins, dont la situation varie selon le degré de reconnaissance de leurs droits par les États qui les englobent. Marginalisés politiquement, économiquement et culturellement par les événements historiques qu'ils ont subis (conquêtes, guerres, spoliations de leurs territoires et de leurs ressources, atteintes à leurs visions du monde), ces peuples revendiquent des droits dans les États dont ils veulent faire évoluer la gouvernance. La collection "Questions autochtones" souhaite faire connaître au public francophone les expériences de développement des peuples autochtones dans les domaines politiques, économiques, sociaux et culturels, ainsi que les luttes qu'ils mènent auprès des organisations internationales pour la reconnaissance de leurs droits à disposer d'eux‐ mêmes et la protection de leurs droits humains. Déjà parus WIBEN JENSENMarianne2005, (dir.), Droits territoriaux des peuples autochtones.WESSENDORF Katrin(dir.), 2006,Paroles de femmes autochtones.DAHL Jens(dir.), 2007,Peuples autochtones d’Afrique et Objectifs du millénaire.STIDSEN Sille, WIBEN JENSEN Marianne(dir.), 2007,Exploitations forestières et peuples autochtones.NUTTALL Marc, WESSENDORF Kathrin(dir.), 2008,Gaz, pétrole de l’Arctique et peuples autochtones.NUTTALL Mark(dir.), 2009,Changements climatiques et peuples autochtones. WIBEN JENSEN Marianne (dir.), 2010, Pasteurs nomades et transhumants autochtones. DAHL Jens, ROSE Genevieve(dir.), 2012,Développement et droit coutumier. DOYLE Cathal, CARINO Jill (dir.),2014, Peuples autochtones et industries extractives.
Groupe International de Travail pour les Peuples Autochtones (GITPA)
LES INDIENS D’AMAZONIE FACE AU DÉVELOPPEMENT PRÉDATEUR
Nouveaux projets d’exploitation et menaces sur les droits humains Sous la direction de Simone Dreyfus-Gamelon Patrick Kulesza
Responsables de la publication : Simone Dreyfus‐Gamelon, Patrick Kulesza Révision : Joëlle Chassin, Irène Bellier, Simone Dreyfus‐Gamelon, Josette Isidore, Patrick Kulesza Couverture : Évelyne Chotard Maquette : Patrick Kulesza GITPAGroupe International de Travail pour les Peuples Autochtones 3, rue de la Châtaigneraie 92310 Sèvres tél : 06 78 28 21 55 Fax : 01 46 26 81 73 Courriel : gitpa@orange.fr Site Internet: www.gitpa.org Photo couverture Les Indiens Munduruku arrivent au village de Sâo Luis du Tapajos lors de la manifestation « la Caravane de la résistance ». La manifestation, organisée par les autochtones locaux et les communautés riveraines, fait partie de la lutte contre les projets du gouvernement de construire une série de barrages qui inonderont les terres habitées le long du Tapajos qui coule dans la forêt amazonienne de l’État de Para, au Brésil. Photo : Aaron Vincent Elkaim.
PréfaceManuela Carneiro da Cunha 7 IntroductionNéo« développementalisme » et limitation des droits des peuples autochtones en Amazonie Irène Bellier131ère partie : AMAZONIE BRÉSILIENNE1. Quand le développement et l’essor économique étranglent les droits des autochtones Artionka Capiberibe, Oiara Bonilla 45 2. Développement et peuples autochtones en Amazonie occidentale : le cas de l’État d’Acre et desAshaninkade la frontière BrésilPérouJosé Pimenta 65 3. Belo Monte, Belo Sun et autres spoliations en Amazonie brésilienne : politiques publiques d’appropriation des terres autochtones Christian Caubet, Maria Lucia Navarro Lins Brzezinski 101 2ème partie : AMAZONIE DU PLATEAU DES GUYANES1. Amérindiens dans la Guyane européenne : un état des lieux Gérard Collomb, Francis Dupuy, Alexis Tiouka 129 2. Suriname : le peupleSaamakadéfend ses terres Richard Price 145 e e 3. « Conquistadors » des XX et XXI siècles au Guyana Audrey Butt Colson 165 4. Plus loin que plus loin. Droits autochtones au Venezuela, mineurs illégaux etguerillerosen Amazonie vénézuélienne Catherine Ales 211 3ème partie : AMAZONIE DES PIÉMONTS ANDINS1. L’initiative Yasuni ITT : redéfinition du paradigme de développement ou exclusion des droits des peuples autochtones en Équateur ?Sofia Cevallos Vivar 245 2. La liaison routière ou ferroviaire entre Pucallpa au Pérou et Cruzeiro do Sul au Brésil : un défi pour les droits des peuples autochtones Françoise Morin 277 3. Le devenir incertain des territoires et des droits autochtones dans les Basses Terres de l’État plurinational de Bolivie Laurent Lacroix 307 LISTE DES CONTRIBUTEURS349
© L’HARMATTAN, 2015 5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.harmattan.fr diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN :978-2-343-07940-0 EAN :978234307940-0
Préface Manuela Carneiro da Cunha Qu’en est‐il des Indiens d’Amazonie en ce début du troisième millénaire? Ce livre fait admirablement le point, et tout de suite on est frappé par un paradoxe. L’Amérique du Sud se figure ne plus être la même, mais plus elle change, plus c’est la même chose. De nouvelles constitutions ont été adoptées ces vingt‐cinq dernières années, pour la plupart à la suite de ruptures de régimes. Citons le Brésil, en 1988, la Colombie en 1991, le Venezuela en 1999 et plus récemment l’Équateur, en 2008 et la Bolivie en 2009. Les autochtones y figurent comme jamais auparavant. On en est venu à renoncer à l’équivalence nécessaire, ou du moins souhaitable, entre un état et une nation: la plurinationalité, la multiethnicité, et l’interculturalité font aujourd’hui partie de la définition de plusieurs de ces États. Désormais, l’autochtonie n’est plus une condition transitoire qu’il s’agit, à plus ou moins long terme, d’abandonner. La politique d’assimilation des autochtones, souvent codée sous le nom d’“intégration”, c’est à dire celle qui enjoignait l’État à dissoudre toute différence culturelle ou historique, disparaît des nouveaux textes constitutionnels. On jette au rebut du langage des lois tout un lexique devenu périmé : des termes tels que : évolution, modernisation, voire “progrès”, sont évacués. Certaines de ces constitutions proclament leur fierté de la richesse procurée par la diversité culturelle. Les langues maternelles et leurs enseignements sont prescrits pour les autochtones. Dans certains pays, toutes deviennent langues officielles. La personnalité juridique des peuples ou communautés autochtones est reconnue. Des sièges sont réservés à leurs élus en Bolivie et au Venezuela, des quotas
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établis dans les universités ou les agences gouvernementales, le droit coutumier est reconnu dans les régions autochtones. Le droit international a accompagné et stimulé ces changements de cap et l’Organisation internationale du travail a joué un rôle majeur. Sa Convention 107 de 1957, rédigée dans l’esprit intégrationniste de l’après‐guerre, est remplacée par la Convention 169 de 1989 qui, elle, prescrit la consultation libre et informée des peuples indigènes et tribaux préalablement à toute politique ou projet de développement qui les affecte. Elle impose également leur participation dans la formulation de ces politiques et projets. Des neuf pays qui se partagent l’Amazonie, seuls le Guyana, le Suriname et la France n’ont pas signé ni ratifié la Convention 169 de l’OIT. La France a cependant appuyé la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones de 2007, qui contient les mêmes principes que la Convention 169 de l’OIT mais qui, à la différence de celle‐ci, n’est pas légalement contraignante. La Bolivie et la Colombie en premier (1991), le Pérou (1994) et l’Équateur (1998) à leur suite, le Brésil et le Venezuela en dernier (2002), tous ces pays ont ratifié la Convention, ce qui contraste avec l’abstention des pays africains et asiatiques. Avec une telle panoplie légale, on pourrait penser que les droits des autochtones d’Amazonie sont désormais respectés. Il n’en est rien. Les droits essentiels, ceux qui peuvent assurer la survie des peuples autochtones ont trait aux territoires et à leurs ressources. Et c’est sur ce terrain que les choses se passent. Les pays impliqués en Amazonie reconnaissent des droits aux autochtones sur leurs territoires. Certains, comme le Brésil d’abord et à sa suite le Venezuela, ont même inscrit dans leurs Constitutions que ces droits étaient originaires, c’est à dire qu’ils
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précédaient toute constitution et que le rôle de l’État se bornait à les reconnaître et à les assurer. Cependant, tous ces États imposent des exceptions au droit des autochtones à leurs territoires et à leurs ressources : le motif très courant étant l’intérêt national, dont les critères sont vagues. Mais il y a bien d’autres entorses faites : au Guyana, on exclut les rivières navigables de ces territoires, ce qui les découpe et permet l’avancée de colons. En Bolivie, l’utilisation des ressources n’est pas réservée exclusivement aux Indiens, et toutes sortes d’entreprises empiètent sur leurs terres. Au Venezuela, 90% des peuples autochtones recensés n’ont toujours pas de titres de propriété de terres. Au Pérou, le réseau routier est plus dense dans les territoires des Indiens amazoniens que partout ailleurs. Le Pérou se démarque de ses voisins par un traité bilatéral de commerce avec les Etats‐Unis. Le gouvernement Alan Garcia a promu un grand programme de réformes néo‐libérales, avec force concessions d’extraction de pétrole, de minerais et de bois. L’opposition des Indiens à Bagua a débouché sur un massacre en 2009. Le gouvernement a reculé sur certains points mais, en 2012, 72% de l’Amazonie péruvienne se trouvaient sous concession à des entreprises pétrolières. Un des résultats de cette politique est que nombre de peuples autochtones du Pérou, qui s’étaient sciemment tenus à distance et isolés dans les forêts du Pérou, comme les Mashco‐Piro du haut Madre de Dios, sont à présent forcés de quitter leurs territoires. De même, sous la pression des entreprises forestières, les Ashaninka et des groupes de langue Pano volontairement isolés au Pérou, se réfugient au Brésil et se voient obligés de chercher le contact. Ce livre montre, entre autres, que le bois, largement exploité au Suriname et au Pérou, l’est également dans des pays tels que la Bolivie d’Evo Morales et l’Équateur de Rafael Correa, et cela sans égards pour les droits des autochtones. En fait, et c’est là le constat le plus décevant, l’idée du développement n’a guère changé Le président équatorien, Rafaël  9
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