Les migrations dans les rapports euro-méditerranéens et euro-arabes
232 pages
Français

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Les migrations dans les rapports euro-méditerranéens et euro-arabes , livre ebook

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Description

L'ouvrage s'attache moins à analyser la politique migratoire européenne qu'à présenter des études de cas démontrant la variété des modes de traitement de la question des migrations par des pays émetteurs et des pays récepteurs.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2012
Nombre de lectures 161
EAN13 9782296478640
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Les migrations dans les rapports
euro-méditerranéens et euro-arabes
© L’H ARMATTAN , 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-56273-8
EAN : 9782296562738

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
Bichara KHADER (coordinateur)


Les migrations dans les rapports
euro-méditerranéens et euro-arabes

Études de cas




CERMAC (UCL-Belgique)
Cet ouvrage est dédié à la mémoire de mon ami Charles Ullens dont le soutien financier a permis le lancement de l’Initiative Belge inter-universitaire sur l’Immigration et l’Intégration que j’ai eu l’honneur de piloter, et dont le présent ouvrage est la continuation.
Introduction
Peut-on dire encore quelque chose de neuf sur la thématique de la migration et de l’intégration ? Celle-ci a déjà fait l’objet de milliers de livres et de rapports. Aucune facette n’est demeurée inexplorée. Est-ce à dire que cet ouvrage n’apporte aucune valeur ajoutée ? Si tel était le cas, je ne me serais pas donné la peine d’organiser un séminaire intitulé " Les migrations dans les rapports euro-méditerranéens et euro-arabes : études de cas". Il m’a paru utile en effet d’analyser, mais surtout de confronter les différentes expériences européennes en matière d’immigration et d’intégration. Les cas de la France, de l’Allemagne et de la Grande-Bretagne ont été laissés de côté, à bon escient : ce sont de pays de longue tradition migratoire et ils ont déjà fait l’objet de très nombreuses analyses. Nous avons au contraire épinglé le cas d’autres pays ou régions où la problématique migratoire est plus récente (Italie, Portugal, Catalogne), moins connue (Croatie), plus interpellante (Turquie, Maroc).
Le séminaire a été organisé dans le cadre de WOCMES 2010, à Barcelone. Il a réuni une douzaine de chercheurs confirmés. Et il a comporté trois séances. La première a été consacrée à des questions d’ordre général telles que "l’immigration arabe dans l’UE : une synthèse historique et statistique" (Bichara Khader), "le marché de travail dans l’espace méditerranéen "(Ivan Martin). La deuxième séance a abordé des questions plus spécifiques telles que "les régularisation dans l’espace européen" (Sotieta Ngo), "l’intégration en milieu urbain : le cas de Bruxelles" (Abdelfattah Touzri) et "l’externalisation des politiques migratoires" (Bichara Khader). La troisième séance a porté, quant à elle, sur les études de cas : "la question migratoire au Maroc" (Mohamed Hachani), "les politiques d’intégration en Catalogne" (Jordi Garreta Bochaca), "la politique migratoire en Croatie" (Snjezana Gregurovic), "les politiques d’immigration et d’intégration en Italie" (Maria Bombardieri), "les politiques d’intégration au Portugal" Maria Beatriz Rocha-Trinidade) et "la politique migratoire de la Turquie" (Basak Kale).
Les communications sont reproduites dans la langue de leur présentation, notamment le français et l’anglais.
Je tiens à remercier l’ensemble des collègues qui ont accepté de participer au séminaire de Barcelone et dont les contributions figurent dans cet ouvrage. Mes vifs remerciements vont également à mes collègues directs, les professeurs Amin Cha’lal et Vincent Legrand qui m’ont aidé à mener à bien cette initiative. Et enfin, je sais gré à la Fondation Roi Baudouin qui depuis quelques années déjà a pris le relais en assurant le suivi de l’Initiative de Charles Ullens qui avait permis d’organiser le Consortium Belge Inter-Universitaire sur l’Immigration et l’Intégration que j’ai eu l’honneur de piloter et dont le présent ouvrage est en quelque sorte la continuation.

Professeur Bichara KHADER
Louvain-la-Neuve
Avril 2011
Migrations arabes (surtout maghrébines) vers l’Europe : une synthèse historique et statistique
Professeur Bichara Khader

Directeur du Centre d’Etudes et de Recherches
sur le Monde Arabe Contemporain,
Université Catholique de Louvain, Belgique
Bichara.khader@uclouvain.be


Introduction
Au cours des deux derniers siècles, les Arabes ont connu trois mouvements migratoires importants. Dés le XIX e siècle, il y a eu d’abord la migration outre-atlantique , vers les pays d’Amérique Latine et les Etats-Unis. Elle concerne surtout l’espace proche-oriental (Syrie, Liban et Palestine), surtout à partir de la révolution des Jeunes Turcs de 1908. Par milliers, des Syriens, des Libanais et des Palestiniens, fuyant la répression turque et la misère économique, partent vers des horizons lointains, d’abord en Amérique Latine et ensuite aux Etats-Unis. Ces premiers pionniers sont rejoints, après la 2 e guerre mondiale, par d’autres moyen-orientaux, notamment des Palestiniens, déracinés par la création de l’Etat d’Israël. Au fil des années, les communautés arabes immigrées en Amérique Latine s’enrichissent de nouveaux arrivants encouragés par la présence de réseaux familiaux et attirés par les perspectives d’une vie meilleure. Aujourd’hui, on estime le nombre des Arabes immigrés en Amérique Latine et de leurs descendants entre 7 à 8 millions. Certaines statistiques situent leur nombre à plus de 12 millions, mais cela me parait exagéré. Généralement, c’est une communauté aisée , bien intégrée dans les différents contextes nationaux et relativement influente dans les milieux d’affaires et dans les cercles du pouvoir. {1} Certains de ses membres sont devenus des présidents de République {2} , des gouverneurs et des députés respectés. D’autres sont devenus de célèbres écrivains {3} . C’est dire combien le qualificatif " arabe" est connoté positivement en Amérique Latine contrairement à l’Europe.
Le cas des Etats-Unis est légèrement différent, d’abord parce que l’immigration arabe y est plus récente (après la 1 ère guerre mondiale), plus diversifiée par pays de provenance et plus qualifiée (exode de cerveaux). Bien qu’elle totalise entre 2 à 3 millions, cette communauté arabe n’est pas très influente politiquement , du fait de sa fragmentation et de sa dispersion sur un vaste territoire. Mais, généralement, c’est une immigration installée , bien assimilée et intellectuellement présente aussi bien dans les centres de recherche spécialisés que dans les campus universitaires.
Ensuite, il y a les migrations arabes vers "l’or noir" , c’est-à-dire les pays arabes pétroliers. Débutant dans les années 50, ces migrations interarabes connaissent une croissance spectaculaire après l’ajustement des prix pétroliers de 1973. Au début des années 80, on ne compte pas moins de 4 à 5 millions d’arabes (Palestiniens, Jordaniens, Libanais, Syriens, Yéménites, Egyptiens, Tunisiens) travaillant dans les pays du Golfe et en Libye. Ils occupent une large palette d’activités et transfèrent à leurs pays d’origine des sommes considérables estimées à plus de 10 milliards de dollars, contribuant de la sorte à une redistribution indirecte de la rente pétrolière. C’est généralement une immigration perçue comme temporaire. Le retournement du marché pétrolier (contre-choc de 1982-86), les difficultés économiques induites par la baisse des revenus pétroliers, la 2 ème guerre du Golfe (1991) et l’invasion américaine de l’Irak (2003) produisent trois effets : la substitution d’une immigration asiatique moins coûteuse à l’immigration arabe du Proche-Orient et des politiques mettant en avant « les préférences nationales » (saoudisation, qatarisation, etc.), ainsi que l’exode forcé de certaines catégories d’immigrés arabes, comme c’est le cas des Palestiniens et des Jordaniens refoulés de Koweït en 1991 sous le prétexte qu’ils aient appuyé l’occupation du pays par les troupes de Saddam Hussein.
Conjuguées, ces évolutions contribuent à diminuer le stock des immigrés arabes dans le Golfe. Il n’empêche qu’aujourd’hui, il reste entre 4 à 5 millions d’immigrés arabes du Machrek (Proche-Orient arabe) installés dans les pays du Golfe, soit prés d’un 7ème % de la population totale des pays du Conseil de Coopératio

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