Lettres d un diplomate en Chine au début du XXe siècle
320 pages
Français

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Lettres d'un diplomate en Chine au début du XXe siècle , livre ebook

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Description

Tiré de la correspondance du grand-père maternel de l'auteur, Raphaël Réau, cet ouvrage est la suite de Jeune Diplomate au Siam (1894-1900). Alors que les pressions des Puissances accélèrent le déclin de la dynastie mandchoue, il décrit la vie professionnelle et familiale d'un jeune ménage et de ses deux filles au cours de ses trois affectations successives en Chine de 1900 à 1908. Il permet de prendre conscience de l'ampleur des changements intervenus dans les conditions de vie en à peine un siècle.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2011
Nombre de lectures 99
EAN13 9782296802773
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1300€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Lettres d’un diplomate en Chine au début du XX e siècle
HONG KONG, HAI NAN, YUNNAN (1901–1909)
Mémoires Asiatiques Collection dirigée par Philippe Delalande
Déjà parus
Jianping SUN, Une jeune Shanghaienne dans la Chine de Mao (1954-1981) , 2008.
Paul GUILLAUMAT, La Chine à l’Encan , Rapports et souvenirs d’un officie r français du 2 e Bureau en Extrême-Orient (1897-1901) , 2008.
Claude GILLES, Le Cambodge. Témoignages d’hier à aujourd’hui , 2006.
Maly CHHUOR, Le serment , 2005.Stéphane FERRERO, Formose vu par un marin français du XIX e siècle , 2005.
Philippe Marchat
Lettres d’un diplomate en Chine au début du XX e siècle
HONG KONG, HAI NAN, YUNNAN (1901–1909)
L’Harmattan
Du même auteur
L’économie Mixte , Que sais-je ?, Presses universitaires de France, 1971.
Un Empire convoité. Le Maroc et les Puissances de 711 à 1942 , Prix Lyautey 2007 de l’Académie des Sciences d’Outremer, Muller Edition, 2007.
Jeune diplomate au Siam (1894-1900). Lettres de mon grand-père. Raphaël Réau , Muller Edition, 2009.
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-54333-1
EAN : 9782296543331
AVANT-PROPOS
Cet ouvrage, qui fait suite à Jeune diplomate au Siam (1894-1900), retrace la vie de mon grand-père maternel, Raphaël Réau, à partir de sa correspondance, inopinément retrouvée. Commencée dès sa mise en pension par ses parents qui habitaient l’île d’Oléron, elle nous fait partager sa vie de lycéen à La Rochelle, d’étudiant en droit et d’élève de l’Ecole des Langues Orientales à Paris, et son année de conscrit à Rochefort. Alors commence sa carrière, avec pour premier poste le Royaume, encore très féodal, du Siam, où il reste de 1894 à 1900. Il est appelé à y rechercher, comme “ troisième consul ” , parfois au péril de sa vie, des résidents indochinois pour en faire des “ protégés français ” , mais aussi à assister au Palais royal de Bangkok, à des réceptions fastueuses, ou émouvantes lorsqu’il s’agit de crémations. Il épouse, durant son congé en France une cousine, Laure, charentaise comme lui, et rejoint avec elle, en janvier 1901, comme interprète, le Consulat de Hong Kong – le port parfumé, traduction française du cantonais Heung Gong.
La Chine, un Empire convoité en voie de déliquescence
L’enclave insulaire de Hong Kong est, avec sa splendide rade abritée au pied du fameux Pic, le Tai Mo Shan qui culmine à 958 mètres, un havre de paix, alors que la Chine qui en borde les Nouveaux Territoires, connaît depuis des années des troubles qui ne cessent de s’aggraver. C’est l’Angleterre qui, dès 1840, a initié ce que l’on a qualifié sa “ pénétration ” par diverses Puissances étrangères. L’incapacité grandissante de la dynastie mandchoue des Ts’ing – ou Qing –, au pouvoir depuis 1649, à remplir ses fonctions régaliennes, encourage et facilite leurs interventions. L’interdiction, en 1839 par Pékin, de poursuivre le trafic de l’opium est à l’origine d’une intervention militaire de l’Angleterre à Canton. Elle obtient l’ouverture de cinq ports et la liberté de commercer, comme les Etats-Unis et la France, qui se voit en outre attribuer deux ans plus tard le droit de protéger les missions catholiques. Les hausses d’impôts, une famine et diverses épidémies qui font en 1849 une dizaine de millions de victimes amplifient l’hostilité populaire contre le pouvoir impérial et favorisent le développement d’un mouvement religieux, le T’ai Ping, qui va jusqu’à créer à Nankin un pseudo-Etat. C’est avec une aide étrangère – américaine et anglaise du futur gouverneur du Soudan Charles Gordon –, que le pouvoir vient à bout, en 1864, de cette jacquerie, dont le bilan s’élève, là encore, à plusieurs millions de morts. La multiplication des meurtres de missionnaires, l’hostilité des autorités et le non-respect des clauses des traités de Tien-tsin (aujourd’hui Tianjin) qui avaient ouvert onze nouveaux ports, sont à l’origine d’une nouvelle expédition, cette fois franco-anglaise, dirigée par Cousin-Montauban, qui, après la victoire de Palikao et la prise de la capitale, aboutit à la signature des traités de Pékin. Outre l’accès à de nouveaux ports, ils accordent aux étrangers divers droits concernant la propagande religieuse et les représentations diplomatiques et consulaires.
Les timides réformes de l’impératrice douairière T’seu hi, arrivée en 1861 au pouvoir, n’améliore en rien une situation de troubles et de massacres qui, en 1870, n’épargnent pas les religieuses de Tien-tsin. Le Japon, bien que Puissance asiatique, y voit l’occasion de participer, lui aussi, au “ dépeçage ” de sa grande voisine en l’attaquant en 1894. Le traité de Shimonoseki du 17 avril 1895 lui accorde Formose (aujourd’hui Taiwan) et la presqu’île de Leao-tong avec Port Arthur, provisoirement restitué à la Chine sur les instances de la Russie, qui l’obtiendra comme “ territoire à bail ” en 1898. “ Le démembrement ” s’accentue au cours de cette période, avec la cession, par Pékin, de la baie de Kiao tchéou à l’Allemagne, de Wei hai Wei (aujourd’hui Wei-hai), de la Birmanie et d’une zone d’influence dans le bassin du Yang-tse à l’Angleterre, et, à la France, de la baie de Kouang tcheou Wan, ainsi que d’une concession de chemin de fer au Yunnan. Le ressentiment qui en résulte conduit à l’éviction pendant trois mois – les Cent Jours – de l’Impératrice par l’Empereur Kouangsiu. Celui-ci lance à son tour des réformes, que T’seu-hi s’empresse d’annuler dès son retour au pouvoir. Elle fait arrêter les chefs réformistes, et oblige l’Empereur à désigner comme son successeur P’ou Tsiu, dont les Japonais feront, sous le nom de P’ou Yi, en 1934, l’Empereur du Mandchoukouo qu’ils auront préalablement envahi.
Ces “ révolutions de Palais ” favorisent l’extension à tout l’Empire d’une situation de plus en plus chaotique, due en partie à la montée en puissance de la Société secrète des Boxers, dont la forte idéologie xénophobe et les constantes agressions contre les étrangers confortent l’influence. Appuyée par l’impératrice, leur attaque du quartier des Légations étrangères à Pékin, et le meurtre du ministre d’Allemagne, provoquent l’envoi en 1900 d’une expédition internationale et l’imposition l’année suivante de lourdes réparations à la Chine. Celles-ci ne manquent d’accroître plus encore une opposition populaire qui vise autant le pouvoir impérial pour son impéritie, que les “ diables étrangers ” pour leurs assauts continuels. L’anarchie est telle qu’à côté des Boxers apparaissent et se développent Seigneurs de la guerre et bandes armées. L’une d’elles, les Pavillons noirs, dont le nom rappelle la couleur de leurs oriflammes, sévit surtout dans les provinces méridionales et la zone frontalière du Yunnan et du Tonkin. Ils s’étaient opposés à la politique de pacification que la France y avait menée après avoir rattaché cette ancienne province chinoise à l’Union indochinoise créée en novembre 1887.
La situation particulière de Hong Kong et de Macao
Arrivé comme simple interprète au Consulat français de Hong Kong, Raphaël y bénéficie rapidement, comme cela avait été le cas à Bangkok, de circonstances favorables qui lui permettent d’en devenir le gérant au bout de quelques mois, le titulaire du poste partant en retraite, et son successeur n’étant pas à même de l’occuper. La circonscription consulaire dont il a la charge diffère profondément, par sa taille et son statut, de la précédente qui s’étendait sur l’ensemble du Siam. Elle regroupe l’île – avec son Pic, sa rade et la ville de Victoria –, et, sur les 30 kilomètres bordant la côte chinoise, la presqu’île de Kowloon et les Nouveaux Territoires, ainsi que les îles Stonecutters et quelque 237 ilots. Au Sud-est de la Chine, et à environ 130 kilomètres au Sud de Canton, cet ensemble de 1.000 kilomètres carrés, et de 3.000 avec ses eaux territoriales, jouit d’un statut particulier qu’il doit à l’histoire et à sa position stratégique.
La première guerre de l’opium précitée, déclenchée après une saisie chinoise, à Canton, d’importants stocks d’opium, permet à l’Angleterre d’obtenir l’île de Hong Kong, par la convention de Chuenpi du 20 janvier 1841. Le traité de Nankin du 29 août 1842 perpétue cette cession, et la convention de Pékin qui clôt le 26 mars 1860 la seconde guerre de l’opium y ajoute Kowloon et les îles Stonecutters. Leur rétrocession à la Chine, décidée le 1 er juillet 1997, intervient, comme prévu, le 9 juin 1998 .
Macao, ville côtière proche de Hong Kong, est incluse dans sa juridiction consulaire, ce qui explique

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