Michelin, matricule F276710
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Michelin, matricule F276710 , livre ebook

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Description


Parcours d'un ouvrier dans l'engrenage d'une des plus importantes entreprises mondiales




Derrière lui, les murs de poussière se referment après plus de quatre décennies passées à l’usine, bleu de travail et poids des années sur les épaules. De ses premiers pas de coursier, à l’âge de 17 ans, aux différents emplois dans les ateliers clermontois de la manufacture Michelin, Jean-Michel Frixon nous entraîne au gré de ses rencontres, de ses émotions mais aussi de ses plus profondes déchirures.


Une vie d’usine où le temps peut paraître une éternité, où l’avenir ne s’écrit jamais sans crainte. De ces odeurs entêtantes de gomme mêlées au bruit continu des presses, des visages brisés de fatigue jusqu’aux éclats de voix déchirant ces innombrables nuits sans sommeil, le tout juste retraité explore quelques-uns de ses souvenirs les plus marquants. Bruts parfois, tendres souvent. Des moments suspendus à des rencontres inattendues où l’ouvrier retrouve, le temps d’un instant, une considération trop souvent oubliée. De ces bulles d’espoir, souvent éphémères, naissent parfois des histoires d’hommes et de femmes aux horizons multicolores.



Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 17 juin 2021
Nombre de lectures 2
EAN13 9782381536903
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0067€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Michelin, matricule F276710

 
La SAS 2C4L — NOMBRE7, ainsi que tous les prestataires de production participant à la réalisation de cet ouvrage ne sauraient être tenus pour responsables de quelque manière que ce soit, du contenu en général, de la portée du contenu du texte, ni de la teneur de certains propos en particulier, contenus dans cet ouvrage ni dans quelque ouvrage qu’ils produisent à la demande et pour le compte d’un auteur ou d’un éditeur tiers, qui en endosse la pleine et entière responsabilité.

Jean-Michel Frixon
Michelin, matricule F276710

 
Les personnages, les lieux, les faits de ce récit sont rigoureusement exacts. Seuls les noms des personnes ont été modifiés.
 
 
À mes enfants, Guillaume et Élodie
et à M. Lucien Bonnet, chef d’équipe
« Écrire est un acte d’amour. S’il ne l’est pas, il n’est qu’écriture. »
Jean Cocteau
 
 

Un remerciement particulier à mon frère Bernard, pour son dessin et sa relecture attentive.
 
Propos liminaires
Les maîtres « Capelovici », les inconditionnels de la syntaxe académique ou tout bonnement les lecteurs amoureux de la langue française, sauront faire preuve de mansuétude à mon égard, car je sais qu’il reste vraisemblablement quelques coquilles orthographiques et grammaticales dans mon texte, et j’en suis désolé par avance. Ces personnes tiendront certainement compte du fait que je suis issu du monde ouvrier, où les effets de style et envolées littéraires ne sont pas de mises, et où l’occasion de rencontrer de nombreux cadres et collègues de travail imprégnés de la lecture des romans de Victor Hugo, Gustave Flaubert, ou J.M.G. Le Clézio, sont à la marge. Personnellement, je n’en ai jamais vu.
Retraité depuis peu, et pourvu d’une bonne expérience de la vie, je suis pourtant néophyte dans l’art d’écrire. En effet, j’ai découvert tardivement une nouvelle expérience : celle de la plume qui, à l’instar de la musique, de la peinture ou de la sculpture, déclenche certainement la même sensation de plaisir, d’émotion et de créativité. De même, j’ai appris que l’inspiration est aussi fluctuante qu’une action en bourse et ce, d’une journée à l’autre . J’ai également constaté que l’écriture est une leçon de ténacité, et qu’elle ne quitte votre esprit qu’à la dernière lettre du mot… fin. J’en veux pour preuve, que lors de mes footings quotidiens, au gré de mes foulées, venaient à mon esprit des sujets de chapitre à vous écrire ! J’avais beau courir le plus vite possible, mon livre me rattrapait avec une aisance à faire pâlir les meilleurs marathoniens ! En résumé, l’autodidacte que je suis, a essayé tout simplement de provoquer une rencontre, entre vous et moi…
Ainsi, en qualité d’ouvrier, je tenais à vous faire découvrir mon parcours professionnel fort de 43 années, dans l’antre de l’une des plus importantes entreprises mondiales, la Manufacture Française des Pneumatiques Michelin. Par avance, je tiens à préciser que ce livre n’est en aucun cas un contentieux envers une entité ou des personnes. Je me suis efforcé de respecter au plus près ce point important à mes yeux. Mon but est de vous faire découvrir ma vie d’ouvrier au sein de cette entreprise. Écrire et décrire en toute impartialité. Votre point de vue sera le meilleur arbitre…
En effet, chaque lieu, chaque scène, chaque personnage que vous allez découvrir, a été dépeint en toute authenticité. Rien n’a été inventé ou enjolivé afin de renvoyer un écrit plus fort ou plus intense, pour en espérer un meilleur effet. Tout est absolument vrai. La réalité des situations évoquées ici n’est, je pense, nullement l’exclusivité de l’entreprise Michelin. Vraisemblablement, sont-elles toutes présentes dans n’importe quelle autre société en France ou dans le monde.
Je vous convie donc, à m’accompagner sur mon GR professionnel, en vue de partager un grand voyage entrecoupé d’étapes. La topographie des parcours sera des plus variées, passant du sol plat à vallonné, jusqu’à des sentiers plus pentus. Aussi, en tant que guide, je suis assuré que certains panoramas vous surprendront, d’autres vous saisiront. Tout du moins, je l’espère. C’est pourquoi, ajustez bien votre sac à dos, lacez bien vos chaussures, tout en espérant ne pas vous lasser… de mon écriture !
Pour clore ce préambule, j’aimerais citer une pensée de l’écrivain Robert Sabatier, qui résume à elle seule, tout l’esprit de ma démarche dans l’écriture de ce livre.
« Écrire, c’est lire en soi, pour écrire à l’autre… »
 
 
Un peu d’histoire
L’entreprise est fondée en 1889 à Clermont-Ferrand, par les frères André et Édouard Michelin. Au début des années 1900, Michelin crée les premiers ateliers dans la cité auvergnate, et implante ses toutes premières usines en Europe, à Turin et à Londres, puis aux États-Unis en 1907. La sagacité et l’intelligence de ces deux hommes à transformer une substance élastique imperméable en un pneumatique, est un chapitre important figurant sur le livre des grandes inventions de notre civilisation. Plus que toute autre société, au cours de ces années, la politique patronale pouvait s’apparenter à une gouvernance dite « paternaliste ». Néanmoins, cette volonté mise en place par la direction, était pour l’époque avant-gardiste.
Si, la manufacture Michelin avait besoin d’une main-d’œuvre conséquente et variée, les patrons de l’époque se souciaient réellement du « bien-être » de son personnel. Et ce, qu’il soit ouvrier, collaborateur, ou cadre. Recruter et loger, voilà bien un argument qui allait inciter nombre de personnes à présenter leurs candidatures. Et c’est ainsi que d’innombrables maisons identiques, agrémentées d’un jardinet pour la plupart, sortirent de terre. Le loyer était d’un coût modéré, de telle façon que chacun puisse profiter de ce privilège. Ces petites maisons s’appelaient communément les « cités Michelin ». Certaines d’entre elles existent encore actuellement, dans différents secteurs de l’agglomération clermontoise. Aujourd’hui, la manufacture les a toutes cédées à un prix peu élevé, afin que la plupart des locataires puissent accéder à la propriété. L’esprit des frères Michelin était ainsi sauvegardé.
La gratuité des pneus, dits pneus d’essai, pour l’ensemble du personnel fut un avantage non négligeable et apprécié de tous. Ainsi, par ce moyen astucieux, la firme suivait dans le même temps, les différentes évolutions de ses produits élaborés dans les ateliers, par un examen annuel de ceux-ci . Michelin concevait un pneumatique, ses employés le testaient le plus souvent. Autre exemple de privilège, je me souviens lorsque j’étais enfant, la manufacture Michelin mettait à la disposition de son personnel, un bâtiment où se trouvait un grand magasin réparti sur deux étages, dit SOCAP MICHELIN. Au rez-de-chaussée, se trouvait l’alimentation et au-dessus, la partie habillement et ameublement. En fait, cet endroit était le précurseur des futures grandes surfaces. Michelin était déjà un grand visionnaire du monde de demain. Vous sourirez certainement en découvrant cette petite anecdote, qui va suivre. Dans le prolongement de ce lieu, existaient des douches, où chaque famille pouvait venir profiter du bienfait de celles-ci, car de nombreux logements en étaient dépourvus à l’époque des années 1960. Fort de mes soixante années passées, je me remémore pourtant très bien de l’ambiance chargée d’humidité des bains douches, presque suffocante. Je revois encore la serviette blanche que l’on nous attribuait à notre arrivée, composée d’un liseré rouge, où l’on pouvait lire sur chaque côté : Manufacture Michelin.
Si le travail était rude au sein des ateliers, aussi incroyable soit-il, les patrons se préoccupaient en parallèle, de la vitalité de son personnel. La santé par le sport, telle devait être la devise des frères Michelin. C’est ainsi qu’ils construisirent un stade où chaque employé pouvait s’initier à loisir, à la pratique sportive, dans le but de s’entretenir physiquement et se détendre à la fois. Ce lieu existe encore aujourd’hui, il est devenu le temple des amateurs de rugby de la région Auvergne. Il s’appelle, le stade Marcel Michelin. En complément de cette enceinte, fut construit également, tout près de l’usine des Carmes, une piscine réservée exclusivement, au personnel de l’établissement. Aujourd’hui, celle-ci n’existe plus. Elle se dénommait, Association Sportive Montferrandaise (ASM). Au pied du petit bassin, trônait un gigantesque Bibendum fontaine en ciment, qui semblait surveiller les apprentis nageurs ! Les bouées mises à disposition, étaient ni plus ni moins, de grandes chambres à air de camionnette ou de camion. Comme quoi, rien ne se perdait au sein de la manufacture ! Et c’est ici, enfant, que j’ai appris les rudiments de la natation, vague après vague, brassée après brassée, sans jamais me douter qu’un jour, je côtoierais ce logotype, durant quarante-trois années…
Aujourd’hui, la société actuelle et industrielle est totalement différente. La politique du « paternalisme » n’existe plus. Les différents composants de la vie économique, imposent aujourd’hui, des lois complexes combinées à la rigueur des directives européennes et de la pression de l’actionnariat. Toutes ces dispositions législatives engendrent en retour, hélas, ses revers aussi…
Par le jeu de la pyramide des âges, au cours des années 2010 à 2020, la société multinationale fut confrontée à de nombreux départs à la retraite d’une partie de son personnel, principalement dans les ateliers. Celle-ci, a dû par voie de conséquence, s’adapter, pour séduire une génération différente de la mienne par exemple. Hier, on entrait dans cette société, avec l’ambition de réaliser, la plupart du temps, toute sa carrière au sein d’elle. Actuellement, ce n’est plus le cas. Aussi, dans ce contexte d’une société en perpétuelle mutation, le groupe a dû, lui aussi, se mettre au diapason des exigences d’une symphonie d’un nouveau monde...
Recruter et intéresser à la fois, dans l’objectif d’attirer la jeunesse d’aujourd’hui, qu

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