Plaidoyer pour la Turquie
162 pages
Français

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Plaidoyer pour la Turquie , livre ebook

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Description

Après une étude précise des six siècles de concorde culturelle, diplomatique, militaire et commerciale franco-turque, Plaidoyer pour la Turquie s'attache à montrer que, si nous voulons une Europe forte, il est fondamental, d'un point de vue géostratégique, politique et économique, que la Turquie intègre l'Europe. De Gaulle, Mitterrand et Chirac avaient fixé les règles du jeu. Des intérêts électoraux, dopés par un populisme qui gangrène l'Europe, ont-ils succédé à l'intérêt national ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 24
EAN13 9782296476189
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Plaidoyer pour la Turquie
Questions Contemporaines

Collection dirigée par J.P. Chagnollaud ,
Bruno Péquignot et Denis Rollan d

Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les “ questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection “ Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.
Derniers ouvrages parus
Julien Pinol, Projet Manhattan tome 1 et 2, 2011 .
Florence SAMSON, U ne femme présidente pour la France , 2011.
Philippe QUEME, Monnaie bien public ou “ banque-casino »? , 2011.
Elsa FOREY, Christophe GESLOT, Internet, machines à voter et démocratie , 2011.
Alain ZOLTY, L’espoir citoyen, 2011.
Hervé CAUDRON, Quand les sagesses nous endorment , 2011.
Daniel LAGOT, Le droit international et la guerre, Nouvelle édition , 2011.
Frank MISTIAEN, La richesse n’est pas produite ou Essai sur la nature et l’origine de la valeur marchande et la richesse matérielle, 2011.
Hélène HATZFELD, Les légitimités ordinaires, 2011.
Riccardo CAMPA, La place, et la pratique plébiscitaire, 2011.
Bernard LAVARINI, La Grande Muraille nucléaire du III e millénaire, Plaidoyer pour un bouclier antimissiles européen , 2011.
Arnaud KABA, Le commerce équitable face aux réalités locales : l’exemple d’une plantation de Darjeeling , 2011.
Christian SAVÈS, Éthique du refus. Une geste politique , 2011.
Marieke LOUIS, L’OIT et l’Agenda du travail décent, u n exemple de multilatéralisme social , 2011.
Jean-Pierre Salvetat
Catherine Izzo
Plaidoyer pour la Turquie
De François 1 er à Nicolas Sarkoz y
Six siècles de relations franco-turque s

L’Harmattan
© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

harmattan1@wanadoo.fr
ISBN : 978-2-296-55580-8
EAN : 9782296555808
“ À voir grand et ne plus craindre la Turquie, l’Union Européenne s’obligerait enfin à renforcer son cœur en avançant, non plus en crabe, mais tout droit et vite (…). »
Bernard Guetta. Libération, 21/04/2010.
“ C’est par le pluralisme culturel et religieux que se révèlent, à mon sens, les multiples facettes du pays. »
Thierry Zarcone. La Turquie moderne et l’islam , Flammarion, 2004.
OUVERTURE
par Jean-Pierre Salvetat
La Turquie a changé.
Voilà plus de trente ans que je l’arpente, du Nord au Sud et d’Est en Ouest.
De Phocée — cité mère de Marseille — jusqu’à l’extrême Est et Ani, l’antique capitale arménienne, aux ruines éparses sur un plateau désolé qui dominait la frontière soviétique, que l’on avait à peine le droit de regarder au-delà du ravin. Et près de cette frontière, d’immenses parcs remplis de centaines de chars. Les Occidentaux étaient alors heureux de se sentir protégés sur le flanc sud-est de l’Europe par la seule armée turque.
D’Antioche au Sud jusqu’à la mer Noire au Nord, ses forêts de noisetiers le long d’une côte souvent sévère.
La Turquie a changé.
Aux charrettes à chevaux non éclairées qui rendaient la nuit les routes dangereuses, ont succédé d’abord des tracteurs aux remorques remplies de paysannes en fichus — non ce ne sont pas des foulards islamiques — de puissants 4 X 4, puis des autoroutes, des nœuds d’autoroutes, un train rapide depuis Ankara, des bateaux puissants qui sillonnent la mer de Marmara. Et Istanbul avec ses quartiers aux architectures ultra modernes et audacieuses et ses hommes et femmes d’affaires — ils sont semblables partout dans le monde.
Est-on à Toronto ou à New-York ?
Mais le peuple n’a pas changé. Toujours si hospitalier, curieux de l’extérieur et si souvent de la France. Je me souviens de ce garçon, rencontré près de Sainte-Sophie, tout fier de montrer qu’il apprenait le français dans un album de Tintin !
Comme je me souviens de ses élites intellectuelles qui faisaient leurs études dans les grands lycées francophones. Ils étaient heureux de montrer le portrait du Général de Gaulle accroché en bonne place au musée du Lycée Galatasaray — et lorsqu’un président de gauche, François Mitterrand, s’est rendu à Istanbul à l’occasion de la création de l’Université de Galatasaray, ils ont cru que l’Histoire continuait. Et elle continuait alors.
Car de Gaulle avait promis... Mitterrand et Chirac aussi s’étaient engagés. Sur la voie de l’entrée de la Turquie dans l’Europe.
Depuis, Jacques Chirac est venu en 2010 y recevoir les insignes de docteur honoris causa . Il s’y est exprimé chaleu¬reusement mais il n’est plus qu’un ex-président et les Turcs savent alors que le gouvernement français n’a pas tenu ses engagements.
Comment ne pas s’en indigner ?
Le présent des relations entre la France et la Turquie doit s’éclairer bien sûr par le passé, mais réclame aussi une vision.
Être visionnaire, c’est le propre des grands. Cela permet d’échapper aux pressions médiocres, à la dictature du populisme et de l’opinion moins aveugle qu’aveuglée.
Cela demande aussi du courage : « J’ai eu tout le monde contre moi, chaque fois que j’ai eu raison. » fait dire Malraux à de Gaulle dans Les Chênes qu’on abat.
C’est sur ce chemin, conscient du passé mais soucieux de l’avenir, empreint de réalisme mais étranger aux facilitées démagogiques du présent, que je veux entraîner mon lecteur.
À la lecture du livre Istanbul carnets curieux de Catherine Izzo, je lui ai demandé d’enrichir mon propos de sa sensibilité et de son empathie pour ce pays qu’elle sillonne depuis plus de dix ans. Sa Turquie n’est pas nécessairement la mienne mais nous nous rejoignons dans le message que nous voulons transmettre. Quelle soit ici remerciée.
OUVERTURE
par Catherine Izzo
La Turquie...
Ce fut la découverte et la fascination, il y a quelques dix ans, pour Istanbul, ses sons — les sirènes des bateaux, l’appel à la prière, les voix des vendeurs de rue — son bouillonnement et ses jardins de thé à l’abri des mosquées, l’embrassement de Marmara avec la Corne d’Or et le Bosphore, le ballet des cargos, des barques des pêcheurs et des vapur . Ce passage perpétuel et unique au monde, de l’Europe vers l’Asie, de l’Asie vers l’Europe, si proches.
Istanbul sous la pluie, palette subtile de gris, la beauté de ses cimetières.
Ce fut aussi, ces dernières années, la découverte d’une ville en effervescence, buildings à l’architecture audacieuse, quartiers sens dessus dessous.
Je m’y suis souvent perdue, volontairement, bien loin des grands lieux touristiques, à la recherche d’une ville qui sait être si poétique.
Ce fut encore la découverte de l’Anatolie, ses plateaux déserts — les peupliers courbés au vent délimitent les champs — les petits villages — quelques uns encore au toit plat de terre — les paysannes penchées dans les champs, enveloppées dans les pantalons bouffants à petites fleurs et fichus colorés qui les protègent de la poussière, la longue route qui distille les anciens caravansérails seldjoukides, Iznik, petite ville au bord d’un lac calme et serein, berceau de cette céramique unique aux couleurs veloutées.
Les grands sites archéologiques aussi, Ephèse, Troie, Pergame.
La mer Noire, encore, austère parfois — alternance de montagnes où se nichent les dernières maisons de bois et les petites plages discrètes — la mer Egée, plus méditerranéenne, et qui n’est pas ma préférée !
La Thrace, longue plaine un peu triste, mais au bout de la route, Edirne, ancienne capitale de l’Empire ottoman, à la frontière bulgare aujourd’hui, et l’ultime chef-d’œuvre de Sinan, la mosquée Selimiye.
La Turquie.
Imprégnée d’un Empire ottoman qui comptait trente cinq pays à son apogée, la beauté fascinante des calligraphies, les arbres centenaires, ses cuisines simples et goûteuses, ses musiques, une langue si chantante.
La complexité de ce pays, un islam si particulier dans un pays laïc, un dynamisme économique dans ce pays que l’on s’entête à croire sous-développé.
Et les Turcs.
Leur accueil unique, leur sourire, leur belle pudeur, leur amitié, leur curiosité pour l’Europe.
Ce pays, j’ai eu à cœur de le comprendre et de le connaître.
Je le connais un peu.
Je sais combien il aspire — aspirait ? — à appartenir à l’Europe. Il attend, sans doute un peu découragé aujourd’hui, que nous lui ouvrions nos portes.
Pourquoi ne le faisons-nous pas ?
Peur, toujours mauvaise conseillère ?
Ignorance ?
Négation d’une Histoire commune? C’est ce que, avec Jean-Pierre Salvetat, nous avons voulu raconter.
N

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