Pour une Russie européenne
197 pages
Français

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Pour une Russie européenne , livre ebook

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Description

Au moment où l'on s'interroge sur le comportement de la Russie et où l'on pourrait craindre les conséquences de la volonté de Vladimir Poutine de la ramener au-devant de la scène, Gilles Gallet souligne sa vocation européenne et plaide pour une reprise du dialogue des Européens avec Moscou. Son livre met en relief les constantes géopolitiques de la Russie à travers les âges, étudie l'histoire de ses relations avec les voisins de son ex-empire, examine l'évolution de ses atouts stratégiques et décrypte la nouvelle posture de l'armée russe.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 juin 2016
Nombre de lectures 226
EAN13 9782140011870
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Collection « Inter-National »
Collection « Inter-National »
dirigée par Denis Rolland,
Joëlle Chassin et Françoise Dekowski

Cette collection a pour vocation de présenter les études les plus récentes sur les institutions, les politiques publiques et les forces politiques et culturelles à l’œuvre aujourd’hui. Au croisement des disciplines juridiques, des sciences politiques, des relations internationales, de l’histoire et de l’anthropologie, elle se propose, dans une perspective pluridisciplinaire, d’éclairer les enjeux de la scène mondiale et européenne.

Série générale (dernières parutions) :

Dolores THION SORIANO-MOLLA, Noémie FRANÇOIS, Jean AALBRESPIT, Fabriques de vérités (vol. 1). Communication et imaginaires , 2016.
Dolores THION SORIANO-MOLLA, Noémie FRANÇOIS, Jean AALBRESPIT, Fabriques de vérités (vol. 2). L’œuvre littéraire au miroir de la vérité , 2016.
Cyril GARCIA, Amado Granell, libérateur de Paris , 2016.
Miche FABREGUET (coord.), Mémoires et représentations de la déportation dans l’Europe contemporaine , 2016.
Mathilde LELOUP, Les banques culturelles. Penser la redéfinition du développement par l’art , 2016.
Eriona TARTARI KERTUSHA, L’esprit des Lumières en Europe de l’Est. Traduire Jean-Jacques Rousseau en Albanie , 2016.
Salim TOBIAS PEREZ, Religion, immigration et intégration aux Etats-Unis. Une communauté hispanique à New York , 2015.
Daniel GRANADA DA SILVA FERREIRA, Pratique de la capœira en France et au Royaume-Uni , 2015.
Patrick HOWLETT-MARTIN, La coopération médicale de Cuba. L’altruisme récompensé , 2015.
Maria Teresa GUTTIEREZ HACES, La continentalisation du Mexique et du Canada dans l’Amérique du Nord. Les voisins du Voisin , 2015.
Eric DICHARRY, Théâtre, résidence d’artiste, médiation et territoire , 2014.
Catherine DURANDIN et Cécile FOLSCHWEILLER, Alerte en Europe : la guerre dans les Balkans (1942-1913) , 2014.
Estelle POIDEVIN, L’Europe : une affaire intérieure ? Ce qui change en Europe , 2014.
Juliette MAFFRE, La légalisation du mariage homosexuel en Argentine , 2014.
Titre

Gilles G ALLET







POUR UNE RUSSIE EUROPÉENNE


Géopolitique de la Russie d’hier et d’aujourd’hui
Copyright





























© L’HARMATTAN, 2016
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris
www.harmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-76423-8
INTRODUCTION PERCEPTIONS ET RÉALITÉS DE LA RUSSIE
La Russie n’en finit pas de faire peur ou de déranger, quand elle ne suscite pas de commentaires entendus sur les dérives de sa culture politique et son retour de puissance. Ces perceptions et ces jugements mériteraient pourtant d’être nuancés et gagneraient à être confrontés à son environnement géopolitique et au poids de son histoire ; d’autant qu’ils passent souvent sous silence les évolutions positives qui s’y sont produites depuis que ce pays s’est débarrassé du carcan du régime soviétique. Car on n’accorde généralement aucun crédit à la Russie d’avoir renoncé au communisme et d’avoir rendu leur liberté aux républiques qui lui étaient associées au sein de l’Union soviétique. Après avoir éprouvé une grande crainte de l’Union soviétique, on a continué à avoir peur de la Russie des années 1990 quand elle était trop faible et qu’il semblait que le pire pouvait s’y produire. À l’époque, Moscou aurait certes préféré éviter les conséquences géopolitiques de la disparition du Pacte de Varsovie et de l’Union soviétique mais, confronté au constat du délitement intérieur et de l’effondrement économique du pays, Boris Eltsine s’est efforcé de rendre irréversible le changement de régime. Et il n’est pas le seul à avoir joué le jeu de l’évolution démocratique.
Plus tard, le style décidé et autoritaire de Vladimir Poutine a encore suscité davantage de craintes car il apparaissait clairement au service d’une volonté de remise en ordre de la Russie à l’intérieur et de retour de puissance à l’extérieur. À cet égard, les interventions russes en Géorgie et en Ukraine ont été interprétées un peu hâtivement comme les symptômes d’une nouvelle Guerre froide alors qu’on pourrait peut-être y voir les ultimes conséquences de l’effondrement de l’Union soviétique, disparition dont Vladimir Poutine a dit qu’elle était une catastrophe géopolitique. Cette déclaration est abondamment citée comme preuve de la nostalgie du président russe pour un régime qui avait dominé la moitié de l’Europe. Les perceptions qu’il en a sont sans doute beaucoup plus complexes et elles conditionnent son comportement d’aujourd’hui. Quand il évoquait une catastrophe géopolitique, il regrettait surtout les conséquences immédiates de la fin de l’URSS : une périphérie proche laissée à ses déchirements internes et la perte d’un espace historique russe entraînant l’abandon de vingt millions de compatriotes devenus, dans leur majorité, citoyens ukrainiens ou kazakhstanais. Il avait aussi à l’esprit la mise à l’écart de la Russie de la nouvelle architecture de sécurité en Europe, en dépit des promesses faites à Gorbatchev : disparition du Pacte de Varsovie, maintien et surtout extension de l’OTAN jusqu’aux marches de la Russie. Enfin il regrettait vivement que tout cela se soit accompagné de la mise en place d’un monde unipolaire dominé par les États-Unis, autorisant des interventions militaires sans mandat des Nations Unies et humiliant la Russie.
Après dix ans d’un mépris affiché de Washington pour la Russie de Boris Eltsine, Vladimir Poutine avait cherché à faire admettre Moscou comme partenaire égal des Occidentaux et il avait proposé ses offres de service, en particulier après le 11 septembre 2001. Il a toutefois eu le sentiment que le président G.W Bush négligeait son offre et continuait de pousser son avantage en Irak, dans une région d’intérêt traditionnel russe, ainsi qu’en Europe en projetant d’installer aux frontières de la Russie un dispositif de défense antimissiles, susceptible d’être une atteinte à la crédibilité de son système de dissuasion nucléaire. Dès lors, rien d’étonnant à ce que Vladimir Poutine ait profité des crises en Géorgie et en Ukraine pour défendre un périmètre de sécurité menacé par les élargissements de l’OTAN et pour se rétablir, en Crimée, sur un espace considéré comme russe. Enfin, si son intervention en Syrie avait pour vocation première de réaffirmer le droit de la Russie à être prise en compte dans les grands dossiers internationaux et de signifier son retour de puissance, elle devait aussi permettre la réintégration et la coopération de Moscou dans le petit cercle de ceux qui combattent le terrorisme islamiste. Vladimir Poutine en avait profité pour appeler à repousser tous les désaccords au deuxième voire au troisième plan au nom du combat commun contre le terrorisme islamiste.
Cela dit, il ne faudrait pas réduire la Russie aux perceptions que l’on a de son président, ni céder au sentiment que les dirigeants russes auraient la capacité d’orienter la politique générale de leur pays dans des directions que réprouveraient la majorité de leurs concitoyens. On en tirerait alors la conclusion hâtive qu’il suffirait de favoriser un changement de régime pour que Moscou se comporte différemment. En réalité, c’est un pays qui a résisté beaucoup plus qu’on ne veut le reconnaître à l’empreinte de ses différents régimes et à la forte personnalité de ses dirigeants. Charles de Gaulle ne s’y était pas trompé, lui qui, à la grande époque de l’Union soviétique, ne parlait jamais que de la Russie soviétique, voire de la Russie tout court. Les grands dirigeants de la Russie lui ont rarement fait suivre des directions contraires à son identité et n’ont jamais fait que céder à sa pente naturelle, à sa géopolitique traditionnelle, même Staline comme le relève le général de Gaulle dans ses mémoires de guerre : « Seul, en face de la Russie, Staline la vit myst&#

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