Propositions pour sortir de la crise centrafricaine
224 pages
Français

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Propositions pour sortir de la crise centrafricaine , livre ebook

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Français

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Description

Ce livre est un vrai cri de révolte contre les humiliations que subit l'Afrique et, plus précisément, la Centrafrique. Comme les prophètes de l'Ancien Testament, Monseigneur Yombandje dénonce les tares d'une société en pleine déconfiture et annonce une aube nouvelle pour la Centrafrique.

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Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2011
Nombre de lectures 20
EAN13 9782296475939
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Propositions pour sortir
de la crise centrafricaine
Nous sommes conscients que quelques scories subsistent dans cet ouvrage.
Vu l’utilité du contenu, nous prenons le risque de l’éditer ainsi
et comptons sur votre compréhension.


© L’Harmattan, 2011
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-55924-0
EAN : 9782296559240

Fabrication numérique : Actissia Services, 2012
François-Xavier YOMBANDJE


Propositions pour sortir
de la crise centrafricaine
PENSER SAUVAGEMENT, SANS MAITRE ET SANS BRIDE
Soleil levant de notre emblème, irradie de ta clarté notre vallée de tous les dangers, de tous les risques, de toutes les souffrances et de toutes les misères. Redonne couleurs et forme à toutes ces ombres qui rasent les murs de notre histoire et espoir à tous les rampants de notre antichambre de la mort.
À la gloire de tous ceux qui se sont battus
Sans voir le soleil de tous les possibles se lever.
A la gloire de ceux qui se battent dans le silence en serrant les dents
Pour qu’un jour, il se lève au moins pour les générations prochaines sans aucun espoir pour eux-mêmes.
À la gloire de ceux qui se battront pour que le jour arrive
Qu’il arrive demain ou plus tard peu importe !
Nous passerons tous. Le pays est éternel et le peuple aussi !
A quoi peut servir une vie qui passe comme un nuage, sans donner sa pluie ?
La mesure du temps qui passe et des hommes aussi
Est dans la marque
Qu’ils laissent
Pour la prospérité.
I. LE PEUPLE RESIGNE ET FRUSTRE DE TOUTES LES HUMILIATIONS
Avec le soleil levant, on sort de la nuit et les contours des choses se présentent mieux. On ne peut se tromper ni des amis ni des ennemis, ni des arbres ni des hommes, ni des ombres ni des vivants. Une étape est passée, commence une nouvelle où il ne faut pas se permettre d’avancer en tâtonnant et en commettant les mêmes erreurs. Il faut ouvrir bien grandement les yeux du cœur, de l’âme et du chef pour ne pas être le jouet des ombres de la nuit. Et il ne faut pas se voiler la face quand on a, cette fois-là, raté sa cible. On est maladroit ou on a, un autre handicap. Les réalités sont là, brutes et il faut les assumer comme elles sont. Personne n’a plus d’excuse quand on a les bonnes dispositions éthiques, du jugement et d’humanité. Une société qui veut sortir de ses ténèbres doit prendre la mesure des choses et assumer sa responsabilité. Nous ne sommes pas moins bien lotis que les autres s’il faut que nous nous comparions aux autres pour justifier notre non-développement, mais il faut viser haut et voir loin. Voir avec perspective en ne s’attardant pas dans la logique des caniveaux et des eaux dormantes.
Ce n’est pas pour les autres que nous devons organiser notre société et assumer notre histoire mais pour que chacun de nous se sente heureux et fier de vivre dans ce pays. Nous n’avons même pas besoin de nous regarder dans le regard des autres pour avoir une idée de nous-mêmes. Nous n’avons pas besoin d’attendre qu’ils ouvrent la bouche pour que nous sachions qui nous sommes. Si ces perspectives inspirent nos voisins, tant mieux ! Sinon, c’est pour nous-mêmes, pour chacun de nous et surtout, pour les plus petits et les plus fragiles parmi nous. Cet essai n’a donc pas pour but de dénoncer, de déchirer et de décourager. Il veut tenter de susciter des élans pour une prise de conscience nationale et pour la canalisation systématique de nos énergies (les forces vives de la nation), afin de nous permettre de sortir de l’ombre de nous-mêmes pour donner à notre pays la chance de ses possibilités. C’est un discours qui se veut volontiers provocateur, accusateur, agressif et délirant pour espérer l’effet escompté. Je voudrais faire le fou du pays pour que les premiers rayons du soleil qui arrivent jusqu’à nous, nous permettent de nous secouer de notre torpeur et de commencer les premières journées conscientes, actives et positives de notre histoire. Je suis ce fou qui passe nu, les chaînes au pied dans nos rues, nos places fortes, dérangeant tout le monde par sa nudité, le bruit de ses chaînes qui cliquettent sur le goudron et sa folie qui lui accorde quelques libertés. Ou alors, je voudrais être comme cette mère éplorée qui ne sait comment cacher son malheur et qui parle du matin jusqu’au soir à elle-même pour épancher son cœur.
Je vais écrire, écrire jusqu’à l’épuisement pour qu’on sache quel est le malheur de mon peuple, afin que s’il y avait quelque part un cœur généreux parmi mes contemporains, qu’il m’écoute au moins, qu’il me lise au moins jusqu’au bout, même s’il ne peut ni me consoler ni voler à mon secours. Je ne demande pas mieux que d’attirer l’attention sur mon peuple. On a jeté un voile pudique sur nous, nous empêchant de pleurer et de dire que nous avons mal. Je veux enfin être l’enfant qui refuse de se taire quand on l’a frappé et qui fait en sorte que tout le quartier en soit alerté. On peut me traiter de tous les noms de bêtes et d’oiseaux, il faut que l’on sache que nous allons mal et que nous devons changer de mentalité et de comportement. On ne se préoccupe pas de la destinée d’un peuple comme nous le faisons chez nous.
Si ce discours relève de la folie, c’est à dessein. S’il tire sur une overdose de paroles, de mots, c’est encore à dessein. S’il tire sur la complainte, ce sera toujours à dessein. Je suis à la recherche de la meilleure façon d’exprimer notre malheur national : Vous me le concèderez. Acceptez que je parle mal, haut et fort pour les besoins de la cause…
Une pensée sauvage et folle sans règle, sans maître et sans bride qui tourbillonne sur elle-même comme pour prendre de l’élan avant de partir en sifflant et en rageant à la conquête des choses, des plantes, des animaux, des hommes, des espaces et des temps. Elle s’arrête comme une abeille pour butiner à chacune de ces réalités. Elle se charge du pollen du temps qui passe et se nourrit du goût des événements de l’histoire, tantôt amer, tantôt doux. Elle passe comme une brise légère sans faire de bruit et en rafraîchissant les temps et les espaces.
Parfois, elle passe en les desséchant et fendillant les lèvres trop légères. Parfois encore, elle soulève de la poussière, aveugle les passants et rend les espaces et les temps insupportables. Elle peut donc aussi polluer sur son passage, car elle vient de quelques espaces et de quelques temps pourris. Parfois, elle passe avec rage et grondement pour faire sentir à chacun le trop plein de sa colère ou de son impatience. Sur son passage, elle casse tout de ce qui trompe et corrompt. En passant, elle s’acharne à déchiqueter tout ce qui mystifie et déshumanise. Elle se donne enfin la prétention de dimensionner les choses, les êtres et les hommes. Pensée sauvage, pensée folle ! Ne vous méprenez point en cherchant des noms, des visages, des lieux et des temps de chez vous, après son passage. Elle vient peut-être de sa tournée de l’autre côté de l’horizon. Ne vous y trompez cependant pas. Ce qu’elle souffle en passant, peut vous rafraîchir ou vous réchauffer, vous dessécher ou vous fertiliser. Elle a ses temps de paix et ses temps de guerre. Elle a ses saisons sèches et ses saisons de pluie. Elle n’a pas de parent, pas de maître, pas d’attache et pas de repos. C’est la pensée sauvage et folle qui parcourt les cités et les champs avec l’humeur des événements et la sagesse des hommes à double vue. Elle pleure la mort du pauvre, enrage contre les méchants et les injustes, rit et s’amuse avec les enfants qui joue, se met en colère contre la puissance devenue aveugle, pachyderme ou croque-mitaine. Mais j’aime surtout quand je passe après ma sœur la pluie, surtout quand elle a béni les terres et que d’elles monte comme en reconnaissance la louange sacrée de ses entrailles. J’aime ce temps chargé de promesse et que j’annonce avec joie en passant. C’est un temps qui annonce un autre temps. J’aime bien ces temps entre les temps qui attendent seulement un peu de sueur, de confiance en soi et de volonté pour bourgeonner en mille points d’espoir.
Mais malheureusement, nous vivons une époque de tous les délires, il faut donc un discours délirant pour en rendre compte. Vous retirez de notre société sa dimension délirante, ce discours s’essouffle de lui-même comme un ballon de baudruche gonflé à bloc qui se laisse transpercer par un corps solide et piquant ou qui explose à cause de son trop plein d’air. Nous vi

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