Que reste-t-il du socialisme ?
192 pages
Français

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Que reste-t-il du socialisme ? , livre ebook

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Description

Cet ouvrage retrace l'histoire de l'utopie qui, au XIXe siècle, donne naissance au socialisme, et décrit les principales expériences qui ont été menées en son nom. Les expériences socialistes limitées comme celle des Acadiens ont disparu rapidement, les plus grandes ont engendré des dictatures qui se sont effondrées comme en URSS ou qui ont renoncé au socialisme comme en Chine. Il montre enfin comment le socialisme d'aujourd'hui s'adapte aux réalités et rejette les utopies qui l'ont fait naître.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 8
EAN13 9782296507531
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Du même auteur :
Recherche et Développement , Paris, Vuibert, 1994.
Stratégie industrielle , Paris, Vuibert, 1998.
Dictionnaire de stratégie d’entreprise , Paris, Vuibert, 2006, en collaboration avec Christine Huttin.
L’Opéra de Paris. Gouverner une grande institution culturelle ,
Paris, Vuibert, 2006, en collaboration avec Philippe Agid.
The Management of Opera, An International Comparative Study ,
Palgrave Macmillan, 2010, en collaboration avec Philippe Agid.
Le management des opéras. Comparaisons internationales , Paris,
Descartes & Cie, 2011, en collaboration avec Philippe Agid.
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-296-98581-0
Titre
Jean-Claude TARONDEAU






QUE RESTE-T-IL DU SOCIALISME ?
Questions contemporaines
Collection dirigée par B. Péquignot et D. Rolland
Chômage, exclusion, globalisation… Jamais les « questions contemporaines » n’ont été aussi nombreuses et aussi complexes à appréhender. Le pari de la collection « Questions Contemporaines » est d’offrir un espace de réflexion et de débat à tous ceux, chercheurs, militants ou praticiens, qui osent penser autrement, exprimer des idées neuves et ouvrir de nouvelles pistes à la réflexion collective.

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Introduction
Un tel titre sent le pamphlet, voire la provocation. Pourquoi poser cette interrogation alors que le socialisme est revendiqué par des partis de gouvernement, s’imprime dans des programmes d’action et exerce parfois le pouvoir au nom du peuple français ?
Pour répondre à cette question sans cesse posée et toujours sans réponse claire et constante : qu’est-ce que le socialisme, ici et maintenant , comme l’écrivit l’un de ses leaders ?
Le socialisme, c’est la quête du bonheur sur terre. Le concept de socialisme a été forgé au cours d’une longue histoire qui a vu fleurir des idées généreuses et utopiques. De nombreuses mises en pratique ont été menées à l’échelle de communautés réduites, d’états ou d’empires. La quête de l’harmonie sociale reposait sur une conception idéalisée de l’homme, sage, généreux, respectueux des autres et de la nature. Mais l’égoïsme, le goût du pouvoir, la poursuite d’intérêts individuels ou de clans se sont imposés comme des réalités indépassables. De nombreuses utopies ont été délaissées, d’autres ne conservent que des apparences sans contenu. L’utopie fait-elle encore rêver ?
Issu du mot grec « ou-topos », le mot utopie a un double sens. Il peut se traduire par « nulle part » ou par « lieu du bonheur ». Utopie serait donc un lieu mythique à l’existence improbable. Pourtant le concept d’utopie a généré une abondante littérature et de nombreuses expérimentations. Avant Thomas More, inventeur du mot, Platon décrit dans la République une cité idéale, Callipolis , comme un moment privilégié dans l’histoire de toute société humaine. Plus tard, Montaigne et ses cannibales , Voltaire et son El Dorado célèbrent des sociétés exemplaires pour mieux révéler les imperfections de celles où ils vivent.
C’est dans une île fictive baptisée Utopie qu’est né le socialisme en 1516. Thomas More, philosophe et homme d’église anglais, sera reconnu quatre siècles plus tard par l’église catholique qui le béatifie avant de le canoniser et par le Kremlin qui lui érige un obélisque sur la Place Rouge en tant que précurseur de la révolution d’Octobre. Jean Paul II en fera le « patron » des responsables de gouvernement et des hommes politiques. Le Vatican rendait hommage à un homme qui fut décapité pour s’être opposé à Henri VIII lorsque celui-ci rompit avec le Pape qui faisait obstacle à son divorce. On ne saurait mieux incarner l’universalisme.
La république de Thomas More est de son temps : patriarcale, rurale et agricole, théocratique, mais elle rompt de façon radicale avec des piliers de l’organisation sociale en supprimant l’échange marchand et la monnaie, la propriété individuelle et l’héritage et en instaurant la liberté de culte et l’élection des dirigeants et des prêtres.
Bien que reprises par les Encyclopédistes, il fallut attendre l’éclosion du socialisme utopique au 19 e siècle pour que refleurissent les idées de Thomas More mais dans un contexte radicalement nouveau et avec de nombreuses variations. La révolution industrielle portait en germes les grandes mutations de la société. Les paysans quittaient la terre pour l’usine, la campagne pour la ville, la liberté pour le salariat. L’église perdait ses biens et, progressivement, son pouvoir au profit d’une société civile qui affirmait sa souveraineté.
Dans la ligne tracée par More, Gracchus Babeuf prône la collectivisation des terres et des moyens de production pour obtenir la parfaite égalité et le bonheur commun . Saint-Simon, qui ne croit pas aux progrès offerts par la providence divine, affirme sa foi dans les mutations sociales que permettent d’entrevoir la science et l’industrie. L’âge d’or ne saurait ressembler au paradis perdu. L’homme est en mesure de le construire grâce aux fabuleux progrès de ses connaissances. L’industriel anglais Robert Owen considère que la cause principale de la misère du peuple est à rechercher dans les oppositions entre le monde ouvrier et le système industriel. Il invente la coopérative pour que les hommes s’unissent pour contrôler l’outil de travail. Dans son Voyage en Icarie, Etienne Cabet rejoint More en affirmant que : L’inégalité de fortune, la propriété et la monnaie, enfantent les privilèges et l’aristocratie, puis l’opulence et la misère, puis la mauvaise éducation, puis la cupidité et l’ambition, puis tous les vices et tous les crimes, puis tous les désordres et le chaos, puis toutes les calamités et toutes les catastrophes. Charles Fourier invente une société idéale, égalitaire et harmonieuse dont la cellule de base est inspirée de Thomas More : le phalanstère. Pierre Joseph Proudhon, bisontin comme Fourrier, affirme que la propriété, c’est le vol mais voit dans la recherche de l’égalité des risques pour la liberté. Il ouvre, comme Alexis de Tocqueville à la même époque, ce débat toujours actuel sur l’opposition, voire la contradiction, entre égalité et liberté. A ce titre il serait plus anarchiste que socialiste. Louis Auguste Blanqui appelle à la révolution sociale et passe l’essentiel de son existence en prison d’où il inspire les communards .
Tous ces « socialistes » ont en commun d’hériter de Thomas More et d’être qualifiés d’utopistes par Marx et Engels. Plutôt que d’inventer une société idéale mais improbable, ceux-ci fondent leur démarche sur une observation critique et rigoureuse de la société de leur temps. Auguste Comte, fondateur du positivisme scientifique et disciple de Saint-Simon, leur fournit une démarche pour éliminer les spéculations abstraites et tenter de comprendre les lois de l’organisation sociale.
Les modèles d’organisation sociale hérités du socialisme utopique ont été expérimentés. Le « familistère »

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