Rwanda, le triomphe de la criminalité politique
292 pages
Français

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Rwanda, le triomphe de la criminalité politique , livre ebook

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Description

Peut-on trouver une explication rationnelle aux guerres à répétition en Afrique des Grands Lacs sans se référer à la guerre déclenchée en octobre 1990 par le FPR ? Elle a non seulement réveillé et exacerbé les vieux antagonismes ethniques, mais également, ses débordements sur les pays voisins continuent de faire de nombreuses victimes dans la population civile livrée à la brutalité et à la rapacité de chefs de guerre d'un type nouveau. L'espoir fondé dans la justice internationale et la démocratisation s'est effondré et la question lancinante du génocide rwandais reste posé.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2009
Nombre de lectures 111
EAN13 9782336273709
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Photo de couverture Jeunes soldats du FPR à Byumba en mai 1994 (photo FlavLiz )
© L’Harmattan, 2008 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296073555
EAN : 9782296073555
Sommaire
Page de Copyright Page de titre Avant-propos Préface Introduction Chapitre I - Les fondements historiques des violences au Rwanda Chapitre II - L’IDC dans la tourmente rwandaise Chapitre III - Les voies de la guerre en Afrique centrale Chapitre IV - Le TIPR devant un dilemme : dire la politique ou le droit ? Chapitre V - Le rapport Bruguière: quel apport pour l’instruction criminelle ? Conclusion - La question lancinante du génocide et de son suivi Index des personnes citées Etudes Africaines
Rwanda, le triomphe de la criminalité politique

Gaspard Musabyimana
Avant-propos
Dans le cadre du procès dit « Gouvernement I » devant le Tribunal International pour le Rwanda (TPIR) et regroupant les anciens responsables du MRND 1 , Alain De Brouwer, ancien conseiller politique de l’Internationale Démocrate Chrétienne (IDC), a été appelé pour déposer comme témoin de contexte dans l’affaire « Le Procureur contre Edouard Karemera » à Arusha en Tanzanie (case ICTR-98-44-T) 2 .
Dans ce cadre, il a rédigé un texte sur base des documents d’archives de son organisation 3 , l’IDC, et ayant trait aux relations de celle-ci avec les institutions rwandaises, en particulier le parti politique MRND, pendant la période tragique entre 1990 et 1994.
Le travail réalisé par Alain De Brouwer pour soutenir sa comparution devant la Cour est constitué d’un texte central intitulé :
« Qu’avons-nous retenu au Secrétariat général de l’IDC de l’action des dirigeants nationaux du MRND durant la période cruciale qui a débouché sur le drame de 1994 ? ». Il est accompagné de six fiches thématiques : Quels sont les fondements historiques des violences meurtrières qui ont culminé avec le génocide de 1994 ? Les voies de la guerre en Afrique centrale et les blocages des missions ONU de paix et de justice internationale. . Une évaluation politique du drame rwandais, contemporaine des événements de 1994, intitulée : L’échec sanglant de la démocratisation. Le rapport Bruguière : quel apport pour l’instruction criminelle ? Les expertises et témoignages privilégiée. Le chef du gouvernement intérimaire : un planificateur ou un témoin privilégié ?
Le texte et ses annexes sont d’une grande valeur historique. Ils remettent à jour les différentes péripéties de cette organisation dans la contribution à la paix au Rwanda et actualisent les attitudes et les agissements des différents acteurs de la scène politique rwandaise d’avant 1994.
En complétant son texte par des fiches thématiques, Alain De Brouwer fut guidé par le fait que le procès des responsables du gouvernement intérimaire et celui des dirigeants du MRND dans lequel il était appelé à témoigner, ne constituent pas une procédure isolée, mais s’encadrent dans un contexte historique et géopolitique particulier et dans une évolution diplomatico-judiciaire qui sont loin d’être anodins. Ces fiches sont dès lors utiles pour comprendre, avec un maximum d’exactitude, l’enchaînement des événements et l’ampleur de la criminalité humanitaire à l’œuvre au Rwanda.
Les documents produits par Alain De Brouwer sont destinés à l’ensemble du Tribunal Pénal International pour le Rwanda (TPIR), tant le Parquet que la Défense, dans la mesure où ceux-ci partagent le même souci de cerner la vérité sur les événements qui ont conduit à la destruction du pays, ainsi que sur les acteurs clés en présence. Et cela dans la perspective bien timide encore de renverser le règne de l’impunité en Afrique centrale, mais surtout, de favoriser la réconciliation au sein du peuple rwandais, un peuple qu’Alain De Brouwer qualifie d’attachant qui, souligne-t-il, n’a aucune vocation particulière à la barbarie et à la violence sanguinaire.
Enquêteur dans l’affaire sus-mentionnée, j’ai suivi de près le processus de finalisation de ces textes qui, d’emblée, avaient forcé mon estime au point de vue qualitatif.
Après son témoignage qui a eu lieu fin avril 2008, j’ai repris contact avec Alain De Brouwer pour voir comment faire bénéficier le grand public de l’analyse développée à travers des centaines de pages de ce travail. Il a accepté de les mettre à ma disposition pour que je leur donne une dernière touche en les adaptant et en mettant en relief certains passages, en vue de leur publication. Elles constituent donc l’ossature principale du présent ouvrage.
Avant de terminer mon propos liminaire, il me faut encore répondre à une question reliée à l’engagement d’Alain De Brouwer au sein de I’IDC : c’est quoi au juste cette organisation internationale ?
Au Rwanda de Paul Kagame, tout rattachement supposé ou imaginaire à celle-ci reste un motif d’accusation grave dans le cadre de la lutte anti-subversive menée à l’encontre des opposants politiques et même de tout esprit critique. Peu importe le fait qu’à l’IDC, les débats sur le Rwanda aient été ouverts, pluralistes et nuancés. Il n’est donc pas inutile de reprendre la description faite par Alain De Brouwer sur la démarche originale de cette internationale politique :
« L’ IDC ressemble une bonne soixantaine de formations politiques de par le monde, essentiellement en Europe et en Amérique latine, mais aussi en Afrique, où, depuis la chute du mur de Berlin, une période d’ouverture (celle des Conférences Nationales) s’est enclenchée.
Depuis son origine entre les deux guerres mondiales, l’IDC a accordé une priorité à la promotion d’une culture démocratique d’inspiration personnaliste, face à la montée des régimes totalitaires (fascistes ou soviétiques).
Durant la guerre de 40-45, obligé de quitter son siège parisien (Secrétariat International des Partis Démocratique d’Inspiration Chrétienne = SlPDIC), le mouvement international démocrate chrétien s’est reconstitué à Londres sous l’appellation international Christian Democratic Union, et y a défendu une conception de la communauté mondiale basée sur la personne, la responsabilité et la coopération, opposée à la conception nazie de la « communauté de destin ».
Lors de son meeting général du 8 avril 1943, cette internationale en exil a invité dans ses résolutions les alliés à ne pas attendre la fin de la guerre pour rendre opérationnelles les Nations unies, en vue d’organiser la paix sur base de l’acquis de la Société des Nations, à œuvrer en faveur des Juifs européens persécutés en les accueillant aux Etats-Unis et dans les pays neutres et à combattre toute résurgence de l’antisémitisme.
Enfin après la guerre, dès la relance de son action par les « Nouvelles Equipes Internationales », elle n’a cessé de réclamer la constitution d’un Haut Commissariat pour la défense des droits de l’homme dans le cadre de l’ONU.
L’I.D.C. a acquis une expérience particulière dans le soutien et l’accompagnement de processus de transition démocratique en Amérique latine, notamment dans des pays confrontés à des régimes de sécurité nationale et à des mouvements de guérilla, avec des situations graves de violation des droits de l’homme.
Ces précisions sur l’IDC ne sont pas inutiles, si l’on a à l’esprit la campagne développée contre l’équipe de son Secrétariat général à partir de 1994, à propos de son attitude “équivoque” au Rwanda, son “négationnisme”, voire même sa “collusion” avec les milieux dits “Hutu power” » 4 .
Gaspard MUSABYIMANA Termonde, le 5 décembre 2008
Préface
Pour avoir été, très modestement et durant une période limitée, confronté aux événements abordés dans ce livre, je ne peux m’empêcher de me sentir concerné par toute tentative honnête d’appréhender le pourquoi et le comment de cette tragédie humaine de la démesure qui, depuis tant d’années, n’en finit pas d’ensanglanter la région des Grands Lacs. Il est vrai que forcé et contraint, le 19 avril 1994, de quitter le Rwanda en pleine implosion, j’ai aussi emporté avec moi nombre d’interrogations dont certaines, depuis, sont toujours en attente de réponse.
Nous connaissons tous cet adage : les peuples qui ignorent leur histoire sont appelés à la revivre. C’est précisément dans cette optique que s’inscrit la démarche de Gaspard Musabyimana : œuvrer à la manifestation de la vérité historique. Car, en effet, de l’avis unanime des experts de l’Afrique centrale (même ceux qui ne partageaient pas cette façon de voir à l’origine), la véritable histoire des

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