Un Siècle de marxisme
378 pages
Français

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Description

L'importante mobilisation intellectuelle des penseurs radicaux alentour du projet de Marx a produit une floraison d'«interprétations» et de «contributions» dans tous les domaines de la connaissance des faits sociétaux. Sans dénier l'importance historique de ces apports à la connaissance, la question reste encore ouverte : l'œuvre de Marx et de ses continuateurs constitue-t-elle une rupture épistémologique radicale avec la pensée «dominante» ?

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 22 avril 2011
Nombre de lectures 1
EAN13 9782760522978
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0150€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait




sous la direction de
Lucille Beaudry
Christian Deblock et
Jean-Jacques Gislain
1990
Presses de l’Université du Québec
Case postale 250, Sillery, Québec G1T 2R1
ISBN 2-7605-0546-4
Tous droits de reproduction, de traduction
et d’adaptation réservés © 1990
Presses de l’Université du Québec
eDépôt légal - 2 trimestre 1990
Bibliothèque nationale du Québec Canada
Imprimé au Canada
Remerciements

Nous tenons à remercier François Blanchard et René Gobeil qui ont assuré
le traitement du manuscrit. Nos remerciements s’adressent également aux
évaluateurs anonymes pour leurs critiques et commentaires pertinents, aux
correcteurs des épreuves et à l’Université du Québec à Montréal pour sa
collaboration financière.
TABLE DES MATIÈRES
PRÉSENTATION ............................................................................................9
PREMIÈRE PARTIE
Le marxisme : un enjeu de la pensée radicale ..................................................23
Alain LIPIETZ
Les crises du marxisme : récurrences et approfondissements ...........................25
Dorval BRUNELLE
Le marxisme et son double ...............................................................................35
Jean-Jacques GISLAIN
Marx : quelle critique radicale de l’économie politique ? .................................51
Josiane BOULAD-AYOUB
Marx, philosophe de la critique et critique de la philosophie ...........................77
Christian DEBLOCK
Marx et le projet marxiste .................................................................................93
Textes inédits de Karl POLANYI (1886-1964)
présentation de Marguerite MENDELL
Polanyi, sur Marx et le marxisme ................................................................... 117
Gilles LABELLE et Jean-Marc PIOTTE
Marx et l’individu moderne ............................................................................137
Stephen KATZ
(Traduit par Christian DEBLOCK)
Les problèmes de 1’européocentrisme et de l’évolutionnisme
dans la pensée de Marx sur le colonialisme ....................................................153
Micheline de SÈVE
Du socialisme patriarcal au féminisme socialiste ...........................................175
DEUXIÈME PARTIE
Le marxisme : un enjeu de l’action politique ................................................ 195
Lucille BEAUDRY et Luc DUHAMEL
La condition ouvrière en URSS .................................................................... 197
Luc DUHAMEL
Gorbatchev, les ouvriers et la perestroïka .................................................... 219
Ting Yuan SUN
Le marxisme-léninisme en Chine .................................................................231
Lucille BEAUDRY
Le marxisme au Québec : une hégémonie intellectuelle
en mutation (1960-1980) ..............................................................................259
Louis FAVREAU
Mouvements socialistes, marxisme
et question nationale au Québec ...................................................................281
Michael O’SULLIVAN
(Traduit par Lucille BEAUDRY)
Le marxisme dans la vie intellectuelle du Canada anglais ............................297
Maurice Honoré M’BEKO
Le socialisme africain : fondements et faiblesses .........................................315
Philippe Alain BLÉNALD
Guadeloupe-Martinique : marxisme d’hier et d’aujourd’hui ........................331
Marc LAGANA
Le Parti communiste français
et la conquête du pouvoir (1917-1984) ......................................................... 349
PRÉSENTATION
Plus de cent ans après la mort de Karl Marx, faut-il répondre à la
fameuse question concernant le Sphinx, ce curieux « animal » à
identifier, à supposer que cet « animal » puisse être le « marxisme »,
ayant atteint l’âge de la maturité, reposant solidement sur ses deux pattes
que sont une théorie de la connaissance scientifique (le matérialisme
dialectique) et une théorie de l’histoire et de l’action politique (le
matérialisme historique) ? Faut-il plutôt répondre que cet « animal », qui
fut jadis l’un des fruits les plus brillants et les plus bruyants de la culture
occidentale, a atteint l’âge de la sénilité, et que la troisième patte qui le
fait encore tenir debout est celle (de bois comme le langage qu’elle
parle) que constituent les partis communistes ? Ou enfin faut-il répondre
de façon ambiguë que cet « animal » est « à quatre pattes » ? Dans ce
dernier cas, le ton ironique de la réponse pourrait laisser entendre que le
marxisme est en pleine jeunesse, que, encore mal assuré sur ses quatre
pattes que sont l’héritage de la philosophie allemande, l’héritage de
l’économie politique anglaise, l’héritage de la pensée politique française
(pour reprendre le fameux triptyque de Engels), et l’héritage de la classe
ouvrière organisée sous la direction éclairée des partis communistes
(pour actualiser un peu ce triptyque), il ne devrait pas tarder, une fois la
synthèse révolutionnaire réalisée, à se dresser pour changer la face du
vieux monde ; inversement, le ton cynique de cette dernière réponse
pourrait laisser entendre que le marxisme est à bout de souffle et qu’une
telle posture « à quatre pattes » ne peut être que l’illustration flagrante
du rôle idéologique qu’il remplit au service de l’asservissement à un
pouvoir autoritaire.
Bien entendu nous ne nous risquerons pas à répondre à cette
question, non pas que nous craignions d’être mangés tout un, mais tout
simplement parce qu’une particularité exemplaire d’une certaine pensée
marxienne a toujours été de refuser que soit définitivement circonscrit le
champ de la réflexion et de l’action ouvert par Marx lui-même à l’orée
de la modernité.
Ce qui est qualifié actuellement comme étant une « crise du
marxisme » s’inscrit beaucoup plus généralement dans la crise de la
pensée radicale et de l’action révolutionnaire. Le fait que les doigts
soient pointés sur le « marxisme » n’est rien d’autre que la conséquence
de la fabuleuse capacité de monopolisation qu’ont eue, respectivement,
les écrits du « socialisme scientifique » sur l’intelligentsia radicale, et les
10 UN SIÈCLE DE MARXISME
principes marxistes-léninistes d’action politique sur l’organisation des
luttes sociales révolutionnaires.
C’est la pertinence actuelle de ce quasi-monopole dont a bénéficié le
marxisme qui apparaît maintenant problématique à de nombreux égards.
L’importante mobilisation intellectuelle des penseurs radicaux, dont
a fait l’objet le projet de Marx de construire les fondements d’une
connaissance scientifique radicale de la réalité sociale, a produit une
floraison d’« interprétations » et de « contributions » dans tous
les domaines de la connaissance des faits sociétaux. Sans dénier
l’importance historique de ces apports à la connaissance, notamment
dans les domaines de la philosophie matérialiste dialectique, de
l’économie politique, de la sociologie des grands groupes sociaux, de
l’analyse des fondements idéologiques du discours politique et des
formes juridiques de domination, de l’analyse de la nature et du
rôle social de l’État et des institutions, etc., la question reste encore
ouverte, et peut-être plus que jamais, de savoir si l’œuvre de Marx et de
ses « commentateurs » et « continuateurs » constitue effectivement une
rupture épistémologique radicale avec la pensée « dominante ».
Par ailleurs, ce premier questionnement sur l’effective radicalité
scientifique de Marx et de la pensée marxienne, se trouve alimenté par le
fait paradoxal que ces nouveaux territoires du « continent Marx » ont été
à l’origine de nouvelles formes d’idéologisation spécifiquement
marxistes et particulièrement sectaires et dogmatiques.
Ces interrogations sur la radicalité de la pensée marxienne et sur la
paradoxale incontinence idéologique du discours politique marxiste se
doublent, d’autre part, d’inévitables questions, que l’on ne peut pas n

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