Mémoires de patrimoines
336 pages
Français

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Mémoires de patrimoines , livre ebook

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Description

Ce livre tente une approche de cas concrets en France, en Italie, en Espagne, mais surtout en Allemagne, autour des thèmes de patrimoine, d'identité de mémoire. Mais il y a inflation de lieux, de monuments et par conséquent de mémoires et le patrimoine se gère, se protège, se restaure. D'où l'importance du droit, des statuts, des acteurs sociaux, des associations, des villes, des nations, de l'Unesco.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2008
Nombre de lectures 90
EAN13 9782336272054
Langue Français
Poids de l'ouvrage 3 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1350€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

© L’Harmattan, 2008
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr
9782296065017
EAN : 9782296065017
Mémoires de patrimoines

Jean-Pierre Vallat
ITINERAIRES GEOGRAPHIQUES
Sous la direction de Colette Vallat

Espace de débats scientifiques reflétant la diversité et la densité des intérêts géographiques comme la richesse méthodologique qui préside à la recherche en ce domaine, cette collection veut rassembler tous les itinéraires menant au territoire (géographie sociale, culturelle, quantitative, normative, aménagement...). Forum où rien de ce qui touche à l’homme n’est indifférent la collection donne aussi l’occasion d’ouvrir le dialogue avec de nombreuses sciences humaines en accueillant les textes présentant une réelle curiosité pour l’espace, les cultures et les sociétés.

Déjà parus Corinne Eychenne, Hommes et troupeaux en montagne : la question pastorale en Ariège (2005) Richard Laganier (ed.), Territoires, inondation et figures du risque, la prévention au prisme de l’évaluation (2006) Ugo Leone, Gilles Benest, Nouvelles politiques de l’environnement (2006) Alexandre Moine, Le territoire : comment observer un système complexe (2007) Gabriel Dupuy, Isabelle Géneau de Lamarlière (ed.), nouvelles échelles des firmes et des réseaux, un défi pour l’aménagement (2007) Yves Guermond (coord.), Rouen : la métropole oubliée (2007) Hervé Rakoto (coord.), Ruralité Nord-Sud, Inégalités, conflits, innovations (2007) Jean-Pierre Vallat (dir.) Mémoires de patrimoines (2007)

Titres à paraître
Patrice Melé, Corinne Larrue (coord.), Territoires d’action
Lionel Laslaz, Les zones centrales des Parcs Nationaux alpins
Julien Frayssignes, Les AOC des filières fromagères dans le développement territorial
Philippe Dugot, Michaël Pouzenc, Territoire du commerce et développement durable
Sommaire
Page de Copyright Page de titre ITINERAIRES GEOGRAPHIQUES Liste des tableaux INTRODUCTION GÉNÉRALE PREMIÈRE PARTIE - DU PAPIER A LA PIERRE: RESTAURATIONS, RÉHABILITATIONS
INTRODUCTION Chapitre 1 - UN PALIMPSESTE BÂTI : L’ABBAYE NOTRE-DAME D’AIGUEBELLE Chapitre 2 - LE PRYTANÉE NATIONAL MILITAIRE DE LA FLÈCHE : DU MONUMENT HISTORIQUE AU SITE TOURISTIQUE Chapitre 3 - INVENTAIRE DE LA RUE DE TOLBIAC Chapitre 4 - PATRIMOINE D’USAGE Chapitre 5 - LE PATRIMOINE DE LOGEMENTS DU SECOND VINGTIÈME SIÈCLE EN FRANCE
DEUXIÈME PARTIE - DES PIERRES AUX PAPIERS: POLITIQUES DU PATRIMOINE
INTRODUCTION Chapitre 6 - PLAN LOCAL D’URBANISME DE PARIS Chapitre 7 - LE PATRIMOINE MONDIAL DE L’HUMANITE Chapitre 8 - TOURISME ET VILLES INSCRITES AU PATRIMOINE MONDIAL EN ESPAGNE Chapitre 9 - LA GESTION DU PATRIMOINE ARCHITECTURAL EN ALLEMAGNE
TROISIÈME PARTIE - LES PATRIMOINES EN ALLEMAGNE : ENJEUX DE MÉMOIRE
INTRODUCTION Chapitre 10 - DRESDE 1933-1945 Chapitre 11 - LA RECONSTRUCTION DU CENTRE-VILLE DE DRESDE. ENTRE RUPTURE, RECONSTRUCTION ET INNOVATION. Chapitre 12 - « J’AI ENCORE UNE VALISE À BERLIN » Chapitre 13 - BERLIN, UN « LIEU DE MÉMOIRE » FRANCO-ALLEMAND Chapitre 14 - DE LA VILLE HANSÉATIQUE DE HANIBOLTRG A HARBOURPOLIS Chapitre 15 - LES INVENTAIRES DE BIENS MEUBLES HAMBOURGEOIS
CONCLUSION Ont collaboré à cet ouvrage...
Liste des tableaux
Tableau 3.1 Tableau 3.2 Tableau 5.1 Tableau 5.2 Tableau 7.1 Tableau 7.3 Tableau 7.4 Tableau 7.5 Tableau 8.1 Tableau 8.2 Tableau 8.3
INTRODUCTION GÉNÉRALE
Jean-Pierre Vallat

Définition
Ce livre tente une approche de cas concrets autour des thèmes de patrimoine, d’identité, de mémoire. Son originalité tient avant tout à la dialectique entre la définition des formes de patrimoines et de mémoires et la gestion mémorielle et politique des patrimoines. Patrimoine bâti et immatériel, patrimoine vernaculaire et monumental, patrimoine local, national, international font l’objet d’une telle bibliographie et de tant de colloques que c’est un peu une gageure que de vouloir réexaminer ces questions. Chaque thème, chaque mot mérite un livre, et a fait, souvent, l’objet d’un livre, d’un colloque. Mais que serait un roman, une pièce de théâtre, un film s’il ne prenait toujours le même objet, le même thème en tentant de le traiter à sa façon, s’il n’essayait d’en changer la perception, s’il ne s’efforçait d’en cerner les contours, s’il ne souhaitait en pénétrer l’essence. C’est justement comme cela qu’on note, qu’on remarque, qu’on repère un monument, un marqueur urbain, un phare dans la ville. Mais c’est aussi comme cela qu’on se repère dans sa mémoire, que l’on retrouve un pavé ou une madeleine qui viennent remémorer une sensation, une odeur, une histoire personnelle ou collective. Le palimpseste, l’inventaire, la stratigraphie aident à lire tout en étant difficiles à déchiffrer : sens multiples, correspondances malaisées, traductions complexes. Nous sommes là en présence du et des langages, des écritures, de la grammaire qu’ils soient ceux du livre, des biographies, des actes de mariage ou de décès, ou ceux d’une fouille, de la façade d’un immeuble, d’une cathédrale, d’un château. Qu’est ce qui importe dans la ville, l’objet architectural ou les relations entre les objets, les trajets, les places, les vides, l’espace ? Le monument historique érigé pour entretenir la mémoire, pour « énoncer le passé en le peuplant des figures que l’autorité souhaite immortaliser » n’est plus, aujourd’hui isolé. Il génère un espace, une « zone » de protection, d’aménagement. Le monument historique n’est même plus dominant et majoritaire parmi les objets patrimoniaux : l’usine, le pavillon d’habitation, le logement social des toutes dernières années entrent, à leur tour, dans la catégorie des bâtiments à protéger. Le patrimoine joue du rapport entre la pérennité monumentale, sa pesanteur et la fugacité des réseaux, des perceptions, de la consommation visuelle et corporelle des objets urbains. Mais l’architecture est-elle pour autant capable de produire des libertés temporaires et de l’incertitude programmatique ? Les lois du marché, les prix des loyers, des achats, des transports l’emportent très souvent sur la théorie et l’idéalisme de l’architecte et de l’urbaniste. Le patrimoine d’usage est-il capable, sans être passéiste et conservateur, de laisser une place à la mémoire du travail, du bruit, de l’odeur des machines, à la densité des luttes sociales, dans l’usine désaffectée, devenue souvent friche industrielle, puis réhabilitée, transformée ? Le visiteur de la ville n’est ni un « je ni un « nous » : il est un entre deux, tantôt égoïste et égotiste. Il est tantôt altruiste, tantôt capable de résister et de détourner les sens, de squatter, tantôt moutonnier, livré au flux des masses. Il n’a pas une identité mais plusieurs, comme chacun de nous. C’est là qu’intervient la force du politique, du législateur, dans la définition des espaces publics et privés, dans leur usage et leurs concessions, dans la limitation des seuils et des empiètements, dans la définition de ce qui est ou devient patrimoine et mémoire. C’est là que joue la nature des rapports sociaux et économiques, de la famille à la tribu, de la tribu au quartier, du quartier à la ville, de la ville à la nation et au monde. Toutes notions qui contribuent à définir et à étendre le mot patrimoine. C’est là que s’impose toute la force de l’économie, de la ghettoïsation ou de la boboïsation des centres-villes, voire, parfois des périphéries. Au XIX ème siècle on s’encanaillait sur les bords de Seine ou de Marne, on prenait avec un frisson d’inquiétude le train à la gare de la Bastille pour aller jouir d’un pique-nique et d’un bal parmi les ouvriers et les grisettes. Aujourd’hui, à Paris, on longe le quai de Valmy, on monte les rues Oberkampf ou de Belleville, on s’aventure jusqu’à Saint-Denis pour découvrir l’authentique bistrot, le bar à rap ou à slam. Mais la soud ou le funk passent, en quelques semaines, de l’improvisation et des groupes de rue qui « font la manche » à des artistes qui se produisent sur scène et « vendent ». Le baile funk des favelas de Rio ou le kuduro du Cap Vert sortent de Castelo das Pedras et de Luanda pour envahir Lagoa, Paris, New York et leurs quartiers chics. La jeunesse dorée n’a guère changé depuis le jazz de la Nouvelle-Orléans et du quartier latin. Elle s’approprie vite les codes, les rythmes et les lieux des classes populaires. Ainsi, le patrimoine immatériel, celui des sociabilités, des modes de vie, des cultures, des manières de manger, de croire, de travailler, des habitus, prend-il corps, se matérialise-t-il en des lieux toujours mouvants, plus ou moins authentiques.
La réflexion est complexe et difficile à mener. Elle port

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