Création en contexte
108 pages
Français

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Création en contexte , livre ebook

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Description

Cette étude aborde le processus dynamique des mutations en vigueur dans les arts plastiques en ciblant spécifiquement les créations d'artistes contemporains dits africains ou d'ascendance. La création en contexte est une étude des processus de dépassement et une remise en cause des normes et des liens traditionnels pouvant engager ou maintenir notamment l'artiste dit africain à l'élément ethnique ou de culture.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2011
Nombre de lectures 41
EAN13 9782296463721
Langue Français
Poids de l'ouvrage 5 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0474€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CRÉATION EN CONTEXTE
COLLECTION « PENSÉE AFRICAINE »
dirigée par François Manga-Akoa


En ce début du XXI e siècle, les sociétés africaines sont secouées par une crise des fondements. Elle met en cause tous les secteurs de la vie. Les structures économiques, les institutions politiques tels que les Etats et les partis politiques, la cellule fondamentale de la société qu’est la famille, les valeurs et les normes socioculturelles s’effondrent. La crise qui les traverse les met en cause et au défi de rendre compte de leur raison d’être aujourd’hui.
L’histoire des civilisations nous fait constater que c’est en période de crise que les peuples donnent et expriment le meilleur d’eux-mêmes afin de contrer la disparition, la mort et le néant qui les menacent. Pour relever ce défi dont l’enjeu est la vie et la nécessité d’ouvrir de nouveaux horizons aux peuples africains, la Collection « PENSEE AFRICAINE » participe à la quête et à la création du sens pour fonder de nouveaux espaces institutionnels de vie africaine.


Dernières parutions

Jean Claude ATANGANA, Bilan philologique de l’Esquisse d’une théorie de la pratique de Pierre Bourdieu : étude comparée des éditions de 1972 et de 2000, 2011.
Elie DRO, La part de l’ombre dans la peinture. La poïétique du suspens, de l’Afrique à l’Occident, 2011.
Thierry AMOUGOU, Cinquantenaire de l’Afrique indépendante (1960- 2010). Enjeux de développement, défis sociopolitiques et nouvelles opportunités, 2010.
Pius ONDOUA, Existence et valeurs IV. Un développement « humain ». Réflexions éthiques et politiques, 2011.
D. SESANGA HIPUNGU, La voie du changement. Un pari de la raison pour la Rd Congo , 2011.
R. KAFFO FOJOU, Capital, travail et mondialisation, 2011.
Berthe LOLO, Mon Afrique. Regards anthropopsychanalytiques , 2010.
Berthe LOLO, Que faire de l’inconscient ou à quoi sert le rêve ? Fascicule 2, 2010.
Berthe LOLO, Concepts de base en psychopathologie. Fascicule 1, 2010.
Koffi Célestin YAO


CRÉATION
EN CONTEXTE


Une pratique plastique
aux croisements des cultures


L’H ARMATTAN
L’art est notre territoire


Déjà paru :
Entretiens avec Grobli Zirignon, Éditions Cycas, 2010.


© L’H ARMATTAN, 2011
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-54113-9
EAN : 9782296541139

Fabrication numérique : Socprest, 2012
Ouvrage numérisé avec le soutien du Centre National du Livre
Faire en sorte que l’affrontement devienne dialogue, échange et enrichissement mutuel des différences, prélude à un développement des hybridations, des symbioses et des métissages originaux, créateur de nouvelles différences, après des télescopages et des bricolages bâtards moins convaincants. Mais au détriment d’une uniformisation planétaire d’un art dit « international » . {1}
Avant-propos
Dans la somme d’interrogations qui jalonnent les espaces dévolus à l’art moderne, il arrive parfois certaines formes originales d’arts ou mouvements collectifs qui changent l’ordre des choses en bouleversant ce qui s’y trouve confiné. Si en effet, cela se passe dans le but de trouver des idées nouvelles et de faire avancer la locomotive de la création artistique ; de toute évidence, les combats engagés contre les formes de conformisme et d’académisme sont loin d’être gagnés. À la lumière des bouillonnements intenses qui sont apparus, nous notons deux tendances qui se dégagent nettement et qui s’opposent. D’une part, il y a la mouvance qui prône la séparation de l’art dans les secteurs distincts : les arts dits africains, les arts dits indiens, les arts dits négro-caribéens, les arts occidentaux, etc. D’autre part, nous avons l’alternative qui suggère un renouvellement et une reconsidération des valeurs en vue de favoriser d’avantages une symbiose des cultures. Les arts d’origines diverses parcourent le monde et l’animent par le biais des musées, des galeries publiques ou privées en créant des influences réciproques. Il y eut de premiers bouleversements énormes à travers des mouvements comme le primitivisme artistique et des précurseurs comme Gauguin, Matisse, Picasso, Giacometti, Derain, Braque, etc. qui ne cachaient pas leur source d’inspiration. En Occident, nous avons la naissance de Dada, du Fauvisme, du Surréalisme, de l’Expressionnisme viennois, du Blaue Reiter, du Rayonnisme, du Cubisme, etc. En Afrique, à la faveur de la colonisation et des mouvements migratoires des populations, l’art moderne s’est diffusé et avec lui les mouvements et les nouveaux styles qui le caractérisent.
Nombre de mouvements artistiques se sont créés, encouragés en cela par la prise de conscience des populations colonisées et confrontées aux traditions culturelles occidentales qui leurs étaient imposées manu militari. Sortis de leur temps ou de leur époque, ces mouvements semblent essoufflés et des alternatives créatives de dépassement sont mises en valeur.
Introduction
Ma démarche plastique concerne concrètement la création en contexte. Notre argumentaire va prendre forme autour de la notion de « cri » et ses déclinaisons. La démarche choisie consiste à faire des expositions temporelles dans l’environnement et la nature, ainsi que des installations in situ . On aurait tendance à croire de facto qu’il s’agirait d’une démarche ayant un quelconque rapport avec l’espace sonore, dont la musique. Comment pourrait-on en effet s’imaginer qu’il s’agirait d’arts plastiques ? Où est le rapport ?
Le rapport réside dans le fait qu’à défaut d’avoir trouvé un thème de référence comme Support-Surface, Vohou-Vohou, Cubisme, Futurisme, etc., la notion trouvée, traduit au mieux après maintes réflexions cette démarche plastique qui se veut singulière. Comment puis-je justifier ce concept ? Nelson Goodman indexe la « sonorité des images », il considère en effet qu’« exemplifier une propriété qui n’a pas de nom revient habituellement à exemplifier un symbole non verbal pour lequel nous n’avons pas un seul mot ou de description correspondant » {2} .
Pour Goodman, « les gestes d’un chef d’orchestre dénotent des sons à produire, mais ne sont pas eux-mêmes des sons. Ils peuvent réellement posséder et même exemplifier certaines propriétés de la musique – disons de vitesse ou de cadence –, mais les gestes ne figurent pas parmi leurs propres denotata. C’est également vrai d’activités de réponse à la musique telles que les tapotements de pieds et de doigts, des balancements de tête et autres petits mouvements variés. Que ces derniers naissent de la musique alors que les gestes du chef d’orchestre la font naître n’affecte en rien leur statut d’étiquettes ; car on peut se servir d’étiquettes pour enregistrer ou pour prescrire » {3} . De façon littérale, la notion de cri désigne une expression, un sentiment spontané humain ou animal, désignant un état de colère, d’indignation ou de joie.
En quoi son utilisation comme démarche plastique peut-il créer sens. Je suis parti d’un postulat simple né des changements subis dans ma pratique des arts.
Ma pratique est passée du bouleversement au renouvellement et au-delà à des variations diverses débouchant finalement sur un état de vertige.
Après analyse, je me suis rendu compte que cet état était similaire à celui du cri humain en ce qui concerne les étapes de son émission, de sa répercussion et de la connotation du son. Trois étapes qui exemplifient de façon métaphorique, les différents moments de mon art. Dans une autre mesure, comme je l’ai fait remarquer, ma pratique fait la synthèse de plusieurs pratiques à la fois. Il m’était difficile et même quelque peu impossible d’adopter une telle expression artistique au détriment d’une autre. À bien des égards, cela est gênant, parce que je me dis que finalement je gagnerais à évoluer en dehors et en marge de tout mouvement artistique.
D’une certaine façon, j’enrichis ma pratique en ne me bornant pas à des clauses esthétiques figées. Il est vrai cependant qu’au vu des résultats que j’obtenais avec le concept de « cri », j’aurais pu le classer sous certaines formes plastiques modernes comme Support-Surface ou Vohou-V

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