Esthétique et épistémologie du naturalisme abstrait
257 pages
Français

Esthétique et épistémologie du naturalisme abstrait , livre ebook

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257 pages
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Description

Lorsque l'imagination du peintre pénètre dans l'intimité des substances élémentaires, quelles images picturales produit sa rêverie? Qu'en est-il lorsque sa démarche s'inscrit dans le cadre de l'Abstraction? L'utilisation des travaux de Gaston Bachelard sur l'imagination matérielle pour aborder l'étude du naturalisme abstrait permet de mettre en évidence le rôle singulier et éminent d'un courant trop souvent considéré comme un avatar impur de l'Abstraction en raison de son appartenance contradictoire à la fois au Naturalisme et à l'Abstraction.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 mai 2005
Nombre de lectures 297
EAN13 9782296397033
Langue Français
Poids de l'ouvrage 10 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0950€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

ESTHÉTIQUE ET ÉPISTÉMOLOGIE
DU NATURALISME ABSTRAITCollection" Épistémologie et Philosophie des Sciences JO
dirigée par Angèle Kremer Marietti
La collection « Epistémologie et Philosophie des Sciences» réunit les ouvrages se donnant pour tâche de
clarifier les concepts et les théories scientifiques, et offiant le travail de préciser la signification des termes
utilisés par les chercheurs dans le cadre des connaissances qui sont les leurs, et tels que "force', "vitesse',
"accélération', "particule', "onde', etc.
Elle incorpore alors certains énoncés au bénéfice d'une critériologie capable de répondre, pour tout système
scientifique, aux questions qui se posent dans leur contexte conceptuel historique, de façon à détenniner ce
qu'est théoriquement et pratiquement la recherche scientifique considérée: I) quelles sont les procédures: les
conditions théoriques et pratiques des théories invoquées, débouchant sur les résultats; 2) quel est, pour le
système considéré, le statut cognitif des principes, lois et théories, assurant la validité des concepts.
Déjà parus
Angèle KREMER-MARlETT!, Nietzsche: L'homme et ses labyrinthes, 1999. L'anthropologie positiviste d'Auguste Comte, 1999.
Angèle Le projet anthropologique Comte, 1999.
Serge LATOUCHE, Fouad NOHRA, Hassan ZAOUAL, Critique de la raison économique, 1999.
Jean-Char1es SACCHI, Sur le développement des théories scientifiques, 1999.
Yvette CONRY, L'Évolution créatrice d'Henri Bergson. Investigations critiques, 2000.
Angèle KREMER-MARlETT!, La Symbolicité, 2000. KREMER MARlETTI (00.), Éthique et épistémologie autour du livre Impostures intellectuelles de
Sokal et Bricmont, 2001.
Abdelkader BACHTA, L'épistèmologie scientifique des Lumières, 2001.
Jean CAZENOBE, Technogenèse de la télévision, 200 1.
Jean-Paul JOUARY, L'art paléolithique, 2001.
Angèle KREMER MARlETT!, La philosophie cognitive, 2002. Ethique et méta-éthique, 2002.
Michel BOURDEAU (00.), Auguste Comte et l'idée de science de l'homme, 2002.
Jan SEBESTIK, Antonia SOULEZ (00.), Le Cercle de Vienne, 2002.
Jan SEBESTIK. (dir.), Wittgenstein et la philosophie aujourd' hui, 2002.
Ignace HAAZ, Le concept de corps chez Ribot et Nietzsche, 2002.
Pierre-André HUGLO, Approche nominaliste de Saussure, 2002.
Jean-Gérard ROSSI, La philosophie analytique, 2002.
Jacques MICHEL, La nécessité de Claude Bernard, 2002.
Abdelkader BACHT A, L'espace et le temps chez Newton et chez Kant, 2002.
Lucien-Sarnir OULAHBill, Éthique et épistémologie du nihilisme, 2002.
Anna MANCINI, La sagesse de l'DDcienne Égypte ponr l'Internet, 2002,
Lucien-Sarnir OULAHBill, Le nihilisme français contemporain, 2003.
Annie PETIT (00.), Auguste Comte. Trajectoires du positivisme, 2003.
BemadetteBENSAUDE-VlNCENT (dir.), BrunoBERNARDI (dir.), Rousseau et les sciences, 2003.
Angèle KREMER-MARlETT!, Cours sur la premiére Recherche Logique de Husser!, 2003.
Abdelkader BACHT A, L'esprit scientifique et la civilisation araiJo.-musulmane, 2004.
Rafika BEN MRAD, Principes et causes dans les Analytiques Seconds d'Aristote, 2004.
Monique CHARLES, La Psychanalyse? Témoignage et Commentaires d'un psychanalyste et d'une
anaIysante,2004.
Fouad NORRA, L'éducation morale au-delà de la citoyenneté, 2004.
Angèle KREMER MARlETT!, Épistémologiques, philosophiques, anthropologiques, 2005.
Edmundo MORlM DE CARVALHO, Le statut du paradoxe chez Paul Valéry, 2005.
Taoufik CHÉRIF, Éléments d'Esthétique arabo-islamique, 2005.
Pierre-André HUGLO, Sartre: Questions de méthode, 2005.Michèle Pichon
ESTHÉTIQUE ET ÉPISTÉMOLOGIE
DU NATURALISME ABSTRAIT
Avec Bachelard: rêver et peindre les éléments
À la mémoire de Gaston Bachelard
L'Harmattan L'Harmattan ItaliaL'Harmattan Hongrie
5-7, rue de l'École-Polytechnique Via Degli Artisti, 15Konyvesholt
75005 Paris 10124 TorinoKossuth L. u. 14-16
FRANCE ITALIE
1053 Budapest@ L'Harmattan, 2005
ISBN: 2-7475-8318-X
EAN : 9782747583183INTRODUCTION
Dans les ouvrages consacrés par Gaston Bachelard à l'imagination
matérielle, on ne trouve pas de référence à la peinture. L'honnêteté intellectuelle
de l'auteur l'a vraisemblablement conduit à passer sous silence un domaine de
l'art qui, à ses yeux, relevait trop peu de sa compétence. Certaines remarques de
sa part permettent de le supposer. Néanmoins, les textes publiés après sa mort
sous le titre «Le droit de rêver» comportent des analyses fines et pénétrantes
du rôle de l'imagination matérielle dans certaines œuvres picturales. Ces
quelques tentatives de la part du philosophe peuvent légitimer une application
plus générale de ses thèses à la peinture.
Au milieu du siècle dernier s'instaura, autour de l'art dit abstrait, une
intense polémique. Fallait-il considérer figuration et abstraction comme deux
démarches picturales différentes en nature, ne mettant en jeu ni les mêmes
moyens, ni les mêmes finalités, ni la même conception de la peinture? Fallait-il
voir en elles un lien de continuité, l'abstraction n'étant qu'un degré extrême de
transposition et de déformation imposées par tout artiste à la réalité visible? Ou
bien fallait-il admettre que l'abstraction ne faisait que révéler l'essence de l'art
occultée dans les œuvres figuratives, tout art étant par nature abstrait? Le débat
était d'autant plus complexe que les partisans de ces différents points de vue
n'accordaient pas forcément le même sens au concept d'abstraction et ne se
référaient pas nécessairement aux mêmes types d' œuvres abstraites.
A cette confusion vint s'ajouter l'irruption de tendances atypiques,
certains peintres refusant d'inscrire leur démarche dans le cadre de l'opposition
entre abstraction et figuration et revendiquant un lien, évident pour eux, de leur
œuvre avec la nature qu'ils magnifiaient, exaltaient et en laquelle ils
prétendaient trouver une source d'inspiration. Toutefois, leur peinture n'était
jamais descriptive et excluait toute intention de représenter la réalité visible. TI
s'agissait plutôt, semblait-il, d'exprimer des tonalités affectives induites par un
paysage en isolant des rythmes ou des fragments de celui-ci, non identifiables
pour le spectateur. Cette démarche pouvait être jugée abstraite au sens
étymologique du verbe abstraire: tirer de, séparer, isoler. Cependant, ceux qui,
en accord avec Léon Degand, considéraient que l'Abstraction excluait toute
forme de référence à la réalité visible, reléguaient ces œuvres du côté d'une
figuration déguisée. Afin de les distinguer, Michel Ragon inventa les notions de
«paysagisme abstrait» et de «naturalisme abstrait ». La définition de ces
concepts était si imprécise que leur extension s'avéra suffisamment vaste pour
qu'ils s'appliquent à des démarches profondément différentes en nature. Au lieu
d'éclairer le débat, cela ne fit qu'accroître la confusion.
Phénomène plus paradoxal encore, certains peintres, jugés « abstraits»
et revendiquant eux-mêmes cette étiquette, virent leurs oeuvres très souvent
5commentées par les critiques à l'aide d'images empruntées à des paysages
naturels, alors que la nature ne constituait pour ces artistes ni un modèle, ni
même, dans un certain nombre de cas, une source d'inspiration reconnue
comme telle. Les mêmes critiques se défendaient d'ailleurs de considérer figuratives ces démarches et insistaient sur la valeur métaphorique de
leurs discours. Les oeuvres nuagistes, par exemple, furent souvent l'objet de ce
type de commentaires. Leurs auteurs ne les jugeaient pas figuratives. Si certains
d'entre eux évoquaient volontiers la nature en laquelle ils admettaient trouver
une forme d'inspiration, d'autres niaient catégoriquement s'y référer d'une
quelconque manière. Mais les nuagistes n'étaient pas les seuls à voir leurs
oeuvres susciter une profusion d'images naturalistes. Tel était aussi le cas pour
des peintres abstraits lyriques comme Zao Wou-KI ou encore des artistes qu'il
semblait beaucoup plus difficile de situer dans un courant particulier tels Léon
Zack ou Jean Piaubert. Leurs oeuvres étaient classées, faute de mie

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