Hommage à Van Gogh par Gaudreau

Robert Bernier

Description

Jean Gaudreau inaugure cette nouvelle collection, appelée Hommage à un grand peintre disparu, par une conversation picturale avec l’un des personnages les plus mythiques de la peinture : Vincent Van Gogh.
Il revisite l’œuvre de Van Gogh comme un musicien de jazz réinterprète une partition classique ou, si vous préférez, comme un chanteur insuffle un souffle nouveau à de grandes chansons de répertoire, tel que Nina Simone l’a fait avec Ne me quitte pas de Jacques Brel.
Voilà un défi énorme, à n’en pas douter, que Jean Gaudreau relève comme un boxeur jaugeant d’instinct l’adversaire, car il se doute bien que le contact aura des allures de combat. Un corps à corps de 12 rounds…
Le résultat est impressionnant.

Informations

• Publié par: Éditions Sylvain Harvey
• Date de parution: 13 septembre 2021
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782924782439
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 1 Mo

Extrait

H O M M A G E
À
Van Gogh
P A R
G A U D R E A U
R O B E R T B E R N I E R

T A B L E D E S
M A T I È R E S
J E A N G A U D R E A U E T V I N C E N T V A N G O G H
4
J E A N G A U D R E A U
À L A R E N C O N T R E D E V I N C E N T
6
P A R C O U R S D E S ΠU V R E S
12
Le regard du génie
14
Un jaune de Van Gogh est comme un or alchimique
18
The Siesta
22
Van Gogh et ses grandes fleurs jaunes
26
Le palanquin du surdoué
30
L'incompris

34
Dormitory

40
Le troquet de nuit
42
Parabellum

46
Lumière de nuit
52
L'automutilation ou Le coup de sabre de Gauguin
54
Les mangeurs de légumes
60
J E A N G A U D R E A U
62
V I N C E N T V A N G O G H
63
R E M E R C I E M E N T S E T C R É D I T S
64                                    
J'avoue, avec un peu de gêne, avoir connu Jean Gaudreau avant de
connaître véritablement Vincent Van Gogh, qui n'était toutefois pas,
bien entendu, un mystère entier pour moi. C'est cependant à partir de
ma rencontre avec le premier, mon ami Jean, que j'ai commencé, sur le
tard, à m'intéresser avec un minimum de sérieux à la peinture. Et pour
cela, comme pour tant d'autres choses, je le remercie.
Je le remercie aussi, ainsi que son éditeur Sylvain Harvey, pour m'avoir
demandé de préfacer ce premier beau livre de la série Hommage à des
peintres disparus qu'ils offriront ensemble au public intéressé par ce
noble art visuel.
Tout parallèle entre un artiste aussi gigantesque que Vincent Van Gogh
et un de ses contemporains ou successeurs sera toujours bien hasar -
deux. Je me le permets tout de même, en jouant de prudence et en
annonçant d'emblée mon amitié pour Jean, mais également un respect
doublé d'une admiration continue pour son travail acharné, la beauté
qu'il ne cesse de créer et l'ensemble de son œuvre, encore inachevée
Dieu merci!
Depuis près d'une décennie que je connais Jean Gaudreau, je suis à
même de témoigner de sa grande discipline. Il produit des tableaux – et
des sculptures même –, de manière ininterrompue, en se permettant le
doute, l'exploration de nouveaux chemins, l'élaboration de thèmes sur -
prenants et l'usage de techniques novatrices, jouant sans cesse avec
J E A N G A U D R E A U
E T V I N C E N T

V A N G O G H
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les couleurs, les nuances, les rythmes et les textures. Toujours dans un
esprit de pure création, il avance, sachant qu'il y aura sans cesse autant
de morceaux d'âmes à coucher sur la toile qu'il y a d'émotions qui nous
parcourent au gré des aléas de la vie.
Vincent Van Gogh a passé sa trop courte vie à produire lui aussi à un
rythme effréné. Il a exploré divers styles, faisant parler les couleurs et
les ambiances au fil de ses mélancolies et de ses grandes souffrances.
Jean Gaudreau s'abreuve, il est vrai, à une autre fontaine que la dou -
leur et la tristesse. Et si Van Gogh s'est librement inspiré de Millet,
Gauguin, Toulouse-Lautrec et Doré, par exemple, Jean Gaudreau s'ins -
pire tout aussi librement du sujet de ce livre, bien sûr, mais également
des grands de son temps, des classiques de son métier, des Pellan,
Riopelle, Basquiat et autres automatistes.
La grande pandémie de COVID-19 a été difficile pour tous, anxiogène
pour plusieurs, brûlant au passage les ailes de beaucoup trop d'entre
nous. De son côté, Jean Gaudreau en a profité, seul dans son atelier,
pour peindre, tantôt doucement, tantôt frénétiquement, afin de nous
présenter une série d'hommages aux grands peintres de la modernité.
En notre nom à tous, j'en suis convaincu, je le remercie de faire revivre
les œuvres de ces génies sous un nouveau souffle, en leur donnant
ainsi une nouvelle temporalité.
Stéphane Dion
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Comme plusieurs artistes, Jean Gaudreau est un être contemplatif.
On imagine aussitôt une personne en arrêt et méditative. Chez Jean
Gaudreau toutefois, la contemplation opère par l'action. Étant par
nature un être d'initiative, il se nourrit du mouvement qu'engendre
l'exécution de ses projets, qu'il utilise comme un mantra.
P R É M I C E S
À travers le rythme effréné de l'atelier où les projets se succèdent, une
idée a tranquillement fait son chemin. Celle de peindre ce qu'il nom -
mera par la suite des conversations avec de grands peintres disparus.
Cet ouvrage témoigne de cette expérience hors du commun, d'autant
qu'il s'agit d'un échange pictural avec le mythe par excellence de la
peinture, Vincent Van Gogh, incontestablement l'un des grands maîtres
de la modernité. Le défi est à la hauteur du sujet, titanesque. Mais
Gaudreau n'en est pas à son premier projet de grande envergure. En
2012, il amorce une série en utilisant le cuivre de la toiture du Château
Frontenac. Une année lui sera nécessaire pour apprendre à manier le
cuivre. Comme quoi cet artiste aime travailler en défiant les éléments
et les certitudes.
Mais qu'entend-il par conversation avec de grands peintres disparus ?
Il revisite l'œuvre de peintres importants comme le font depuis long -
J E A N G A U D R E A U
À L A R E N C O N T R E
D E V I N C E N T
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temps déjà les musiciens de jazz qui réinterprètent une partition clas -
sique ou les chanteurs qui insufflent un souffle nouveau à de grandes
chansons de répertoire, telle Nina Simone avec Ne me quitte pas de
Jacques Brel.
Cet aspect de sa démarche, relativement récente dans son œuvre, s'im -
posait d'elle-même, car depuis le début, sa peinture s'exprime à travers
le mouvement et la danse. En outre, l'une de ses plus célèbres séries
est inspirée du cirque avec tout ce que cela suppose de rythme. Il y a
chez lui, assurément, l'expression constante d'une musicalité subtile.
L E P R O J E T V A N G O G H
Le nom de Vincent Van Gogh est aujourd'hui un mythe que l'on associe
à une vie d'artiste au dénouement tragique. C'est oublier, cependant,
que son œuvre est colossal et qu'il est un peintre d'exception.
Van Gogh avait une extraordinaire connaissance des matériaux et un
sens de la synthèse plastique hors du commun. S'il était inconnu du
public d'alors, il jouissait toutefois du respect de ses pairs.
Passionné par la peinture, il fait rapidement ses devoirs et ses appren -
tissages. Les peintres hollandais du XVII e siècle le fascinent et il voue
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à la peinture de François Millet, de 40 ans son aîné, un amour incon -
ditionnel. Puis, un jour, il découvre l'art japonais. Le choc créatif sera
déterminant. Le japonisme lui ouvre enfin la porte qui le mènera vers
son authenticité. Bientôt, il trouvera sa propre voie.
Revisiter l'œuvre de Van Gogh constitue un défi énorme. L'intuitif qu'est
Jean Gaudreau perçoit bien l'ampleur de l'aventure sans pour autant
être totalement conscient du danger. Il a confiance en ses moyens
et par nature il cherche les défis. Il plonge dans le projet comme un
boxeur, en jaugeant d'instinct l'adversaire, car il se doute bien que le
contact aura des allures de combat. Un corps à corps d'une durée de
12 rounds…
Il en sortira douze tableaux, dont chacun demandera à l'artiste un effort
et une créativité soutenus. Au départ, la ligne n'est pas clairement éta -
blie. Elle se révélera en chemin. Il effectue d'abord une première sélec -
tion de neuf tableaux du maître. Pour certains, le choix est facile, car ils
évoquent chez lui des souvenirs d'enfance alors qu'il feuillette les livres
d'art de sa mère. Les autres s'imposent par l'ampleur du défi à relever.
Le résultat est impressionnant. Qu'est-ce qui a permis à Gaudreau de
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