La ville & les arts
367 pages
Français

La ville & les arts , livre ebook

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367 pages
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Description

Qu'en est-il des rapports complexes et riches entre la ville et les arts, alors que plus de la moitié de l'humanité vit aujourd'hui en ville ? Problèmes fondamentaux permettant de mieux comprendre la ville même, de mieux entendre les arts, l'histoire de l'art et l'esthétique. Problèmes aussi à la fois politiques et économiques. L'auteur mène cette enquête et ces interrogations à partir de l'oeuvre de Philippe Cardinali, philosophe et historien de l'art.

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Date de parution 01 octobre 2011
Nombre de lectures 40
EAN13 9782296469877
Langue Français
Poids de l'ouvrage 21 Mo

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Extrait

© L’Harmattan, 2011 5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan1@wanadoo.fr ISBN : 978-2-296-55286-9 EAN : 9782296552869
La ville & les arts À partir de Philippe Cardinali
CollectionEi d o sdirigée par Michel Costantini & François Soulages Série RETINA Manuela de Barros,Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langageEric Bonnet (dir.),Le Voyage créateur Michel Gironde (dir.),Les mémoires de la violence François Soulages (dir.),La ville & les arts. A partir de Philippe CardinaliSérie Photographie Michel Jamet,Photos manquées Panayotis Papadimitropoulos,Le sujet photographique François Soulages (dir.),Photographie & contemporainFrançois Soulages & Julien Verhaeghe (dir.),Photographie, médias & capitalismeMarc Tamisier,Sur la photographie contemporaine Marc Tamisier,Texte, art et photographie. La théorisation de la photographie Série Groupe E.I.D.O.S. Michel Costantini (dir.),Ecce Femina Michel Costantini (dir.),L’Afrique, le sens. Représentations, configurations, défigurations Groupe EIDOS,L’image réfléchie. Sémiotique et marketing Pascal Sanson & Michel Costantini (dir.),urbainLe paysage Marc Tamisier & Michel Costantini(dir.),Opinion, Information, Rumeur, Propa-gande. Par ou avec les imagesHors Série Michel Costantini (dir.),Sémiotique du beau Michel Costantini (dir.),La sémiotique visuelle : nouveaux paradigmes Bibliothèque VISIO 1, Biblioteca VISIO 1, Library VISIO 1 Comité scientifique international de lecture Les Professeurs Aniko Adam (Université Pázmány Péter, Piliscsaba, Hongrie), Pilar Garcia (Université Bellas Artes de Séville, Espagne), Yasuaki Kawanabe (Université de Tsukuba, Japon), Alberto Olivieri (Université Fédérale de Bahia, Brésil), Panayotis Papadimi-tropoulos (Université d’Ioanina, Grèce), Silvia Solas (Université de La Plata, Argentine), Fran-çois Soulages (Université Paris 8, France), Rodrigo Zanuga (Université du Chili, Santiago, Chili) Publié avec le concours de RETINA.International,Recherches Esthétiques & Théorétiques sur les Images Nouvelles & Anciennes, de PEI,Philosophie & Esthétique de l’Image, d’ECAC,Europe Contemporaine & Art Contemporain, & d’AIAC,Arts des Images & Art Contemporain, EA 4010 de l’Université Paris 8
Sous la direction de François SOULAGES La ville & les arts À partir de Philippe Cardinali L’Harmattan
Du même auteur Livres de François Soulages Dedans/Dehors, Paris, Faut Voir, 1984. L’alphabet indien, Aubervilliers, La Maladrerie, 1986. Proximité, Paris, Argraphie, 1987. Création (photographique) en France, Toulon, Musée de Toulon, 1988. Moments éphémères, Paris, Argraphie, 1988. Esthétique de la photographie. La perte et le reste, Paris, Nathan, 1998. Les images de l’historien, dialogue avec Pierre Vidal-Naquet, Paris, Klincksieck, 2007 L’homme effacé, Bratislava, Editions Albert Marencin — Vydavatel’stvo PT, 2007. Une femme philosophe, dialogue avec Christine Buci-Glucksmann, Paris, Klincksieck, 2008 Vera Chaves Barcellos, obras imcompletas,Porto Alegre, Editora Zouk, 2009 - Prix Açorianos de la meilleure publication d’art 2009 du Brésil Livres sous la direction de François Soulages Photographie et inconscient, Paris, Osiris, 1986. Image du corps et corps vivant, Toulon, Ecole des Beaux-Arts, 1988. Images des-diresParis, Argraphie, 1990. Communications, littératures et signes,Paris, Argraphie, 1992. Communications & entreprises, Paris, Argraphie, 1992. La couleur réfléchie, Paris, L’Harmattan, 2001. Dialogues sur l’art & la technologie, Autour d’Edmond Couchot, Paris, L’Harmattan, 2001. Recherche & Bibliothèque,Paris, PUV, 2004 Image, inconscient & entreprise, Paris,Humanisme & entreprise, 2005. RelireKosztolanyi, Paris, L’Harmattan, 2006. Photographie, médias & capitalisme, Paris, L’Harmattan, 2009 Photography, Media, Capitalism 2, Séoul, K-SAD, 2009 La photographie & le contemporain, Paris, L’Harmattan, 2009 Politiques de la photographie du corps. Photographie & corps politiques, 1, France,Paris, Klincksieck, 2007 Fotografia es politikai test. Photographie & corps politiques, 3, Hongrie,Budapest, Lettre Internationale, 69 szàm, n° 69, 2008 nyàr, 2008 Corps photographiques & corps politiques.Photographie & corps politiques, 4, Canada,Chicoutimi, Protée, 2009 Du Printemps de Prague à la Chute du Mur de Berlin. Photographie & politique. Photographie & corps politiques, 6, Slovaquie,Paris, Klincksieck, 2009 Imagem da Cidade e Corpo Politico. Photographie & corps politiques, 8, Salvador, Brésil,Salvador, Cultura visual, 2008 Ausencia y Presencia. Fotografia y cuerpos poliricos, 7, Argentina, La Plata, Edulp, 2011. En couverture : Philippe Cardinali :Vicenza, Corso Garibaldi, 24 juillet 1999.
INTRODUCTION La chose urbaine & la chose humaine La ville est au confluent de la nature et de l’artifice. […] Elle est à la fois objet de nature et sujet de culture ; individu et groupe ; vécue et rêvée : la chose humaine par excellence. Claude Lévi-Strauss La v i l l e & l e s a r t s Qui entend pleinement la formule de Lévi-Strauss, « la ville 1 est […] la chose humaine par excellence » , a un double désir : vivre (dans) les villes du monde et réfléchir sur la ville. Et qui ou que ren-contre-t-il ? Des femmes et des hommes, des immeubles et des rues, des monuments et des œuvres d’art, mais surtout des flux et de la mobilité, des voitures et des bus, du travail et de l’économie, des bruits et des odeurs, des tensions et des légèretés, de l’ordre et du désordre, des rapports sociaux et des vies intimes, des autos et des piétons, des espaces publics et des lieux privés, des défilés et des
1  Claude LEVI-STRAUSS,Tristes tropiques, IV, ch. XIII, Œuvres, Paris, Gallimard, La Pléiade, 2008, p. 112.  7
émeutes, des passages et des dérives, une infinité de choses… Il se découvre lui-même avec son manteau d’Arlequin. Car la ville est si complexe, qu’un découragement le prend : « Comment peut-on penser la ville ? » Penser la ville semble plus complexe que penser Dieu. Nous savions depuis longtemps que toute ville était divine ; et si Dieu était une ville ? Aussi, au lieu de chercher les conditions de possibilité néces-saires pour penser la ville dans sa totalité et sa globalité, prenons pour guide un homme qui réfléchit depuis des années sur la ville : Philippe Cardinali ; suivons-le sur la piste qu’il nous propose : la ville et les arts. « Mon goût pour la chose urbaine, écrit-il, se serait sans doute contenté de ces flâneries photographiques sans l’occasione que m’a offert la nécessité où je me suis trouvé, il y a quelques années de cela, de concevoir un cours sur “l’espace urbain et sa représentation dans différents arts”. Ce sujet m’a parua prioriimpossible : j’imaginais — je redoutais — un corpus pléthorique. Et ma première surprise est née du constat que s’il devenait d’autant plus fourni qu’on se rappro-chait de notre époque, il l’était d’autant moins qu’on s’en éloignait. De quoi je ne m’étonnais guère, s’agissant des derniers siècles du premier millénaire, qui virent l’urbanisation connaître en Europe au moins un formidable recul. Mais la chose m’apparut bien davantage surprenante s’agissant de Rome, de la Grèce, ou d’une Mésopotamie qui a inventé la chose urbaine, dans nos contrées du moins. C’est alors que je me suis avisé que c’était avec deux images de ville, les fameusestavoletteperdues de Brunelleschi, que s’était pour la peinture 2 ouvert le temps de la représentation. » Ces quelques phrases de ce conteur — mais il est aussi philo-sophe, historien de l’art, photographe, etc. — nous ont convaincus : nous devons étudier les rapports multiples et complexes entre la ville et les arts : il en va des hommes — plus d’un sur deux vit aujourd’hui dans des villes, révolution globale dont on ne mesure pas encore les effets économiques, sociaux, politiques, mais surtout anthropolo-giques : il en va de l’humanité. Or les arts ont accompagné la ville dès l’origine : l’urbanisme est un art, l’architecture et l’art des jardins aussi, mais faut-il oublier la peinture, la photographie, le cinéma, la mu-sique, la danse, etc. ? Donc penser la ville, c’est aussi penser ses rap-ports aux arts et les rapports des arts à la ville.
2 Philippe Cardinali,Inédit, 2008. 8
Nous l’avions déjà commencé autour de la problématique de 3 l’art & des arts : l’histoire pouvait, devait nous instruire sur les rap-ports réels, possibles et rêvés entre l’art & les arts, en particulier celle de la Pré-Renaissance et de la Renaissance, eu égard à la mise en place certes de nouveaux rapports territoriaux et disciplinaires entre les arts, mais surtout d’un nouvel habiter-ensemble, d’un nouvel être-avec : la ville de la Renaissance avec sa topologie technologique et politique. Les travaux de Cardinali explorant ces questions, il était bon de ren-trer en dialogue avec et de partir de ses textes pour penser, avec écart et passion, cette problématique si fondamentale qu’Adorno la prit comme titre d’un de ses livres ; nous devions nous interroger sur les rapports entre peinture, sculpture, architecture et urbanisme, mais on aurait pu aussi dire littérature, photographie, cinéma, etc., et ce, en rapport à la ville. En effet, comment le concept d’art se construit-il et se modifie-t-il en fonction des arts particuliers historiques — réels, possibles et rêvés —, au point qu’il faille peut-être changer de para-digme, mais non de concept quand on en vient à examiner l’art con-temporain ? La généalogie et l’archéologie étaient alors à l’ouvrage avec l’esthétique et la philosophie.  Nous approfondirons donc ici cette problématique en nous confrontant directement aux problèmes des rapports philosophiques, esthétiques, historiques et artistiques entre la ville et les arts. Dans le premier moment fondateur de ce livre, nous réfléchi-rons sur les rapports possibles et souhaitables entre la philosophie, l’esthétique, l’histoire de l’art et l’histoire. À partir de là, nous pourrons, dans le deuxième moment, étudier des arts en particulier et plus précisément les interactions qui peuvent se jouer entre eux : photographie, architecture, peinture, sculpture, cinéma… Alors, dans un troisième moment, seront analysés frontale-ment les rapports de la ville et des arts. Enfin, dans le quatrième moment, nous réfléchirons sur la ville et l’utopie.
3 Journée d’étude,L’art et les arts. Peinture, sculpture, architecture, urbanisme, cinéma. A partir de Philippe Cardinali, sous la direction de François Soulages, INHA, Paris, 22 mars 2010.  9
PC a r d i n a l ih i l i p p e Les textes de Cardinali se caractérisent par leur érudition critique, entendons par là par une culture immense qui s’interroge sur elle-même et par elle-même pour penser le passé et le présent. Avec Cardinali, nous ne sommes pas dans le monde du slogan, de l’imposition, de l’implicite et de la simplicité — « Simplifier, c’est sacrifier », aimait à dire Bachelard ; nous sommes dans celui du pro-cessus hypothético-démonstratif, de la proposition, de l’explicite et de la complexité. Le premier relève de la publicité, de la propagande, de la sophistique et de la philodoxie ; il a une fonction pratico-sociale évidente et produit unestory telling qui à la fois fait du présent, de l’instant et de l’effet les juges de paix et génère une confusion douce-reuse. Le second relève de la réflexion, du doute, de l’enquê te, de la connaissance et parfois de la philosophie ; il a pour fonction d’interroger ce qui fait fonctionner des représentations en mettant au cœur du système le questionnement, la quête du fondement, le travail de la complexité, l’expression difficile de la clarté, l’interrogation par la raison et de la raison. Cardinali milite — explicitement ou non, n’oublions pas la notion de « rationalisme militant » chère à Bachelard — pour ce sérieux de la pensée. Car la pensée est une affaire sérieuse, dont l’enjeu est l’organisation et l’institution de l’humanité et de la société, comme Pierre Legendre l’a montré et démontré ; sinon la pensée est défaite et lezoon politikon, si cher à Aristote, aussi. Le travail de Cardinali relève certes de l’histoire de l’art — en par-ticulier de l’histoire de l’architecture et de l’urbanisme — et de l’esthétique, mais aussi de la politique, de la philosophie politique et de la philosophie en général — par ses objets, par ses méthodes, par ses enjeux, par son travail sur ses présupposés. Cardinali a donc choi-si d’avoir une approche esthétique articulée à une approche théoré-tique qui, bien sûr, utilise l’histoire et donc l’histoire de l’art : cette méthode est fondée en raison, efficiente et ouverte. Nous approfon-dirons cette question dans le premier moment. Rappelons quelques-unes de ses travaux :L’invention de la ville mo-4 derne – Variations italiennes 1297-1580 , Esthétiques(s) de l’image et de la 5 ville dans l’Italie de la Pré-Renaissance & de la Renaissance (1297-1580),De la cité idéale à l’utopie ou le désenchantement du monde (Les villes utopiques dans
4 Paris, Les Éditions de La Différence. 2002, ISBN 2-7291-1403-3, 896 p. 5 Université Paris 8, 2008, 1 392 p. 10
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