Penser en images
184 pages
Français

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Penser en images , livre ebook

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Description

Le propos de l'auteur étant lié à l'idée que même le plus abstrait des concepts peut être traité par l'image et que, autant que les mots, le tableau, la peinture, la représentation plastique peuvent être signifiants et démontrer ainsi la force de la peinture.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2015
Nombre de lectures 24
EAN13 9782336385396
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Henriette Bessis






Penser en images

La force de la peinture
Du même auteur
Mémoires, Visages, Fantasmes , par H. Bessis (historienne de l’art) et A. Clancier, J. Cophignon, M. Fognini, J. Gorot, A. Gutman, S. Panzera-Flamand (psychanalystes), Lyon, Éd. Cesura, 2008 ; nouvelle éd. à paraître en 2015.

George Sand, questions d’art et de littérature , ouvrage posthume, présenté et annoté par H. Bessis et J. Glasgow, Paris, Éd. des Femmes, 1991.

Delacroix, tout l’œuvre peint , nouvelle édition revue et mise à jour, Flammarion, Paris, 1984.

Le Romantisme dans la peinture française (1820-1870) , Centre national de documentation pédagogique, Paris, 1982.

Psychanalyse des arts de l’image , sous la direction d’H. Bessis et A. Clancier, Colloque de Cerisy la Salle, Éd. Clancier-Guénaud, Paris, 1980.

Marcello sculpteur , Musée d’Art et d’Histoire, Fribourg (Suisse), 1980 .
Copyright

© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-73550-4
Dédicace

C’est à mes enfants et à mes petites-filles que j’ai pensé
en réunissant ces divers textes publiés ici.
Voilà la raison principale pour laquelle je leur dédie,
à l’aube de mes quatre-vingt-douze ans,
ce recueil de quelques-uns des travaux qui m’ont apporté
tant de passion pendant la recherche et tant de plaisir,
et parfois tant d’angoisse à les exposer publiquement.
Introduction
« L’œuvre vit du regard qu’on lui porte, je ne demande rien au spectateur, je lui propose une peinture : il en est le libre et nécessaire interprète. »
Pierre Soulages

« Un tableau ne vit que par celui qui le regarde. »
Picasso

Réunir des textes aussi divers peut paraître une gageure et inquiéter peut-être un lecteur aussi bien par leur diversité que par leur ressemblance. Il me faut donc avant toute chose m’en expliquer.
Ces articles divers sont le résultat d’un travail passionnant et passionné. Ils ont été publiés dans des recueils collectifs ; chacun d’eux est bien distinct, autant par son thème que par le public auquel je m’adressais : des littéraires la plupart du temps, des philosophes ou encore des psychanalystes, mais jamais des historiens d’art.
C’est là justement que je vais devoir expliciter non pas ma « méthode », un mot beaucoup trop scientifique, je dirais plutôt ma « position » qui n’a jamais été élaborée ; elle fut spontanée, puis éprouvée, ressentie enfin comme naturelle, personnelle et peut-être quelque peu différente de celle de l’enseignement ou de l’écriture d’un article à propos d’un artiste ou d’une œuvre précise. Je me suis, cependant, toujours comportée en historienne de l’art qui a enseigné à l’université.
C’est pourquoi je voudrais tout d’abord évoquer l’historien d’art traditionnel, méthodique, armé de son savoir et de son rôle d’enseignant. Son approche est tout autre que celle présentée dans les différents textes ici proposés, ce qui est tout à fait compréhensible puisque le but est différent.
L’historien, qu’il enseigne ou qu’il étudie une œuvre donnée, va tout d’abord la situer dans son temps, rechercher les « influences » qu’il va discuter, comparer, laisser parfois son imagination vagabonder ; il évoquera ensuite l’importance de la date de l’œuvre, pour la situer dans l’Histoire et souvent dans l’histoire de la peinture, également préciser si l’œuvre répondait à une commande de l’État ou à celle d’un mécène, ou bien si elle était tout simplement le résultat de l’imaginaire propre au peintre en question ; ensuite les mesures de la toile ainsi que le lieu de sa conservation, seront bien indiqués ; vient alors une autre interrogation importante devant l’œuvre pour, en une constatation objective, reconnaître si l’iconographie est appropriée ou non au sujet ; l’historien va s’interroger ensuite pour savoir si l’artiste est resté dans la tradition ou s’il l’a transgressée il va alors accorder une grande importance à la technique du peintre en la comparant soit à celle du passé soit à celle de ses contemporains ou encore souligner sa spécificité ou sa « modernité ».
De plus et c’est fort important, la réception de l’œuvre dans son temps est loin d’être négligée ; on consulte alors les critiques contemporains parmi lesquels les poètes sont les plus parfaits « passeurs », ceux qui font le mieux résonner la peinture.
Mais là encore on trouve différentes réceptions de l’œuvre, selon qu’il s’agisse d’une commande ou d’une œuvre née du désir, du plaisir de l’artiste et, bien entendu de sa liberté, cela se conçoit aisément.
Il me faut aussi faire mention des théoriciens de l’art, très importants à mon sens, qui ont eu et ont toujours une grande influence pour la perception voire même pour la compréhension de l’œuvre d’art.
La France, l’Italie, l’Angleterre, les États-Unis comptent de nombreux chefs de file ainsi que des suiveurs qui ont écrit des ouvrages remarquables et souvent très différents selon les présupposés de l’auteur en question. Mais là je n’en dirai pas plus, car c’est un tout autre problème que je n’ai pas à aborder ici.

Je reviendrai plutôt vers le résultat de mon travail que je présente ici en quelques exemples, traités, bien entendu, en historienne de l’art.
J’ai dit plus haut qu’il n’est pas le fruit d’une réflexion systématique mais bien celui d’une spontanéité toute personnelle où le thème imposé se traduit pour moi en représentation plastique comme un éclairage, une avancée par l’image, vers le concept proposé. Position facile, peut-être, mais qui m’a beaucoup apporté : la prépondérance de l’image, image vue, étudiée, par mon propre regard fait d’attention extrême, au moindre détail, accompagné, bien évidemment des connaissances acquises, auxquelles se sont ajoutées mes préférences, ma sensibilité, des a priori peut-être et, pourquoi ne pas l’avouer, ma passion pour la peinture en général. Tout cela sans oublier que je regarde une œuvre d’art dans le but d’illustrer un concept, une idée, un thème, autour duquel se sont réunis des participants concentrés sur le même sujet.

Ce regard fut attentif à la technique de l’artiste et tout particulièrement à sa touche, qui est ce geste si particulier et si personnel pour « attaquer » la toile ou tout autre support, et qui, dès le XIX e siècle va contribuer à transformer l’espace plastique et « à donner à la peinture, un accent que le fondu des teintes ne peut produire » (Eugène Delacroix). Ce regard, le mien donc, est toujours sensible à la mise en place de la composition (en photographie ou au cinéma on parlerait de cadrage), indispensable à la traduction d’un sujet donné pour lui rendre toute son éloquence, ou son silence, ou encore sa complexité ou sa simplicité, voire même sa linéarité dans la mise en scène, car « Un tableau ne vit que par celui qui le regarde » (Picasso).
Regard, encore, tourné vers la lumière dont le rôle est grand, non seulement dans la composition elle-même mais aussi dans le rendu d’un détail comme dans celui de l’ensemble, collaborant ainsi « aux fins esthétiques les plus hautes en faisant naître des états d’âme particuliers » (Goethe).
La lumière ainsi que la couleur jouent un rôle fondamental dans toute œuvre picturale et ici il me faut citer la célèbre formule de Cézanne : « Quand la couleur est à sa gloire, la forme est à sa plénitude. »
La forme, la maniera , si chère à Alberti, notre premier historien d’art, s’expose, pour sa part, soit par une économie de moyens, soit par une profusion de détails, et fait naître en nous, la compréhension, l’émotion, des fantasmes peut être.
Souvenons-nous de Diderot qui aimait tant les peintres et la peinture (ne fut il pas l’un de nos premiers « salonniers » ?) mais qui toujours adjurait l’artiste ainsi « étonne moi, déchire moi, fais moi tressaillir, pleurer, frémir, m’indigner. »
Phrase qui m’a toujours été présente et qui, peut-être, a influencé ma « manière » de réfléchir en image. Car tout est dit dans ces quelques mots de Diderot, résumant ce problème si important de la réception de la représentation plastique qui, dit Courbet, doit « penser et faire penser » ; elle doit également proclame Delacroix, « être une fête pour l’œil » ou selon Schelling, « un univers en habit de fête ». Quant à Max Ernst il

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