Casque d'Or : lectures croisées

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Description

Ce recueil propose sept lectures du film Casque d'Or de Jacques Becker (1952), par des chercheurs en études cinématographiques qui ne sont pas spécialistes de Becker mais chercheurs dans un champ particulier (histoire culturelle, gender studies, star studies, étude de scénario...). Sont abordés : le réception du film, sa mise en perspective dans l'histoire du cinéma français d'après-guerre, le genre "Belle époque", la représentation des rapports de sexes, la modernité de Casque d'or et celle de la star Signoret...

Sujets

• Gender Studies
• Photographie
• Beaux arts
• Cinema

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 février 2010
• Nombre de lectures: 264
• EAN13: 9782336260167
• Langue: Français

Extrait

Champs visuels
Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi, Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez

Une collection d’ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages esthétiques et sociaux des techniques de l’image fixe ou animée, sans craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.
Dernières parutions
Jean FOUBERT, L’Art audio-visuel de David Lynch , 2009.
Geneviève CORNU, L’art n’est pas un langage. La rupture créative , 2009.
Yves URO, Pauline Carton, itinéraire d’une actrice éclectique , 2009.
Bernard LECONTE, La télé en jeu(x) , 2009.
Gilles REMILLET, Ethno-cinématographie du travail ouvrier , 2009.
Jean-Paul AUBERT, L’Ecole de Barcelone. Un cinéma d’avant-garde en Espagne sous le franquisme , 2009.
Thibaut GARCIA, Qu’est-ce que le « virtuel » au cinéma ? , 2009.
Yannick MOUREN, Filmer la création cinématographique. Le film-art poétique , 2009.
Raphaëlle MOINE, Brigitte ROLLET et Geneviève SELLIER (sous la dir.), Policiers et criminels : un genre populaire européen sur grand et petit écrans , 2009.
Françoise LUTON, Peter Blake et Sergeant Pepper , 2009.
Dominique CHATEAU, Philosophie d’un art moderne : le cinéma , 2009.
Simon LAISNEY, Le jeu de Harvey Keitel dans les films de Martin Scorsese , 2009.
Christophe CORMIER, Contre-culture et cinéma : Dennis Hopper à l’œuvre, 2008.
Casque d'Or : lectures croisées

Marguerite Chabrol et
Alain Kleinberger
© L’HARMATTAN, 2010
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris http://www.librairieharmattan.com [e-mail] harmattan1@wanadoo. fr
9782296113657
EAN: 9782296113657
Remerciements
Nous tenons à remercier Raphaëlle Moine et nos collègues de l’équipe de recherche HAR (Histoire des Arts et des Représentations, Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense) dirigée par Christian Biet pour leur soutien dans la réalisation de ce recueil.
Sommaire
Champs visuels Page de titre Page de Copyright Remerciements Avant-propos La gloire de Casque d’Or Casque d’Or , le spectacle d’une femme rebelle Signoret/Casque d’Or : une star en sourdine Casque d’Or , film secret, film à secrets ? La poétique du décor dans Casque d’Or Pour un observateur lointain : une lecture « épique » de Casque d’Or Théâtralité(s) de Casque d’Or  : le sens du tragique Présentation des auteurs
Avant-propos
Marguerite Chabrol, Alain Kleinberger

Les textes qu’on trouvera réunis ici complètent et approfondissent la plupart des communications qui seront prononcées lors de la Journée d’étude du 13 février 2010, « Casque d’Or , approches croisées », manifestation organisée à l’Institut National d’Histoire de l’Art, avec le soutien de l’Equipe d’Accueil dirigée par Christian Biet, Histoire des Arts et des Représentations, de l’Université Paris Ouest-Nanterre-La Défense.
Les coordinateurs du présent recueil ont souhaité profiter de l’inscription du film au programme des agrégations internes de lettres pour solliciter des lectures réactualisées de cette œuvre, susceptibles d’ouvrir de nouvelles pistes et, à la fois, d’informer des lecteurs et des auditeurs encore peu familiers des nouvelles orientations de la recherche. C’est pourquoi ils n’ont pas fait appel en particulier à des spécialistes de Jacques Becker, mais plutôt à des chercheurs représentatifs d’approches innovantes en matière d’études cinématographiques, et reconnus comme tels. Chacun d’entre eux étant invité à appliquer son regard spécifique à un objet commun, Casque d’Or (1952).
Les articles proposés ci-après parcourent donc assez largement le champ disciplinaire : gender studies (Geneviève Sellier), star studies (Susan Hayward), esthétique (Laurence Schifano), études actorales (Jacqueline Nacache), scénario (Francis Vanoye), intermédialité (Marguerite Chabrol), tandis que le texte introductif vise surtout à faire justice d’un certain nombre d’idées reçues à propos du film et de sa réception, et relèverait plutôt en cela de l’histoire culturelle (Alain Kleinberger).

On le verra pourtant, aucun des auteurs ne s’est finalement contenté de réduire le film de Becker à son domaine de spécialité personnel. Ainsi, le texte de Geneviève Sellier, « Casque d’Or , le spectacle d’une femme rebelle » – qui montre à la fois la modernité de la figure de Casque d’Or, et les ambiguïtés d’un récit qui fait triompher l’ordre patriarcal –, contribue-t-il aussi à replacer le film dans son contexte générique et son système de production. L’auteure montre en particulier comment le cinéaste bouscule les attentes associées jusqu’ici au genre « Belle Époque », dans un film construit du point de vue de l’héroïne qu’il laisse libre d’exister comme sujet de son désir. Dans son article « Signoret/Casque d’Or: une star en sourdine», Susan Hayward souligne la singularité de la persona de Signoret dans le paysage cinématographique et médiatique des années 1950, et le constat débouche sur plusieurs analyses filmiques originales, mettant notamment en relief les représentations des rapports de sexe et les dispositifs spectatoriels mis en scène par Becker. Francis Vanoye place le film sous la figure tutélaire problématique de Renoir et montre que dans Casque d’Or , le règlement de compte ne concerne peut-être pas que les apaches… Dans une approche de type psychanalytique, il révèle les significations latentes en exhumant notamment le passé cinématographique des interprètes et en replaçant l’œuvre en perspective historique : les traumatismes de l’Occupation ne sont pas les moindres des secrets dans « Casque d’Or , film secret, film à secret ? ». Pour caractériser « La poétique du décor dans Casque d’Or », Laurence Schifano nous invite à revoir la genèse du scénario, à comparer le travail des principaux architectes-décorateurs de films du genre, pour dévoiler la modernité d’une œuvre qui conduit les personnages à conquérir leur vérité individuelle en échappant, paradoxalement, au décor. La contribution de Jacqueline Nacache, consacrée aux acteurs et à la théâtralisation particulière de leur jeu, « Pour un observateur lointain: une lecture épique de Casque d’Or », se fonde sur une réflexion préalable sur le réalisme que les écrits théoriques de Bertolt Brecht sur le théâtre permettent fortement d’éclairer; le film travaille dans le temps et l’article met à jour ses effets de résonance. Enfin, à partir d’une étude qui démontre l’usage spectaculaire de la musique de Georges Van Parys, Marguerite Chabrol part à la recherche des différentes formes du tragique dans le film de Becker, au sein d’une réflexion – « Théâtralité(s) de Casque d’Or  : le sens du tragique » – qui pourrait faire office de conclusion – provisoire – de l’ouvrage.
La gloire de Casque d’Or
Alain Kleinberger
Vous le souhaitez trop pour me persuader
Racine, Bérénice

À l’occasion de l’Exposition Universelle de Bruxelles de 1958, la Cinémathèque de Belgique invita cent dix-sept historiens du cinéma à établir leur liste de films préférés. Seuls six d’entre eux apportèrent leur voix à Casque d’Or en plaçant le film de Becker non pas en tête mais parmi les trente films qu’ils considéraient comme les plus importants de l’histoire du cinéma. Feyder obtenait 37 voix, Carné 74, René Clair 135. En 1990, les six cents professionnels du cinéma présents à la soirée du Zénith, « La plus belle nuit du cinéma », organisée par Canal-plus, et invités à se prononcer sur le titre du meilleur film français de tous les temps désignèrent Casque d’Or à la quatrième place.
Sur le mode du remords (Bazin), de l’interrogation sans réponse (Queval), du silence ! (Doniol-Valcroze), les critiques, et après eux les exégètes de l’œuvre de Becker,