L Art audio-visuel de David Lynch
256 pages
Français

L'Art audio-visuel de David Lynch , livre ebook

-

256 pages
Français

Description

Elephant Man, Blue Velvet, Sailor et Lula, la série Twin Peaks, Mulholland Drive : David Lynch a marqué de son génie le panorama contemporain du cinéma et de la télévision. Longtemps, son oeuvre a suscité le scandale sinon la perplexité avant de recevoir la consécration du public et des critiques. Cet essai, par une "mise en situation" culturelle, esthétique et philosophique, nous invite à suivre le parcours créatif du cinéaste.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 janvier 2010
Nombre de lectures 254
EAN13 9782296247222
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

L'Artaudio-visuel de David LynchChamps visuels
Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi,
Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soutez
Une collection d'ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des
images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs,
auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.).
Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et
méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages
esthétiques et sociaux des techniques de l'image fIXe ou animée, sans
craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.
Dernières parutions
Geneviève CORNU, L'art n'est pas un langage. La rupture créative,
2009.
Yves DRO, Pauline Carton, itinéraire d'une actrice éclectique,
2009.
Bernard LECONTE, La télé enjeu(x), 2009.
Gilles REMILLET, Ethno-cinématographie du travail ouvrier,
2009.
Jean-Paul AUBERT, L'Ecole de Barcelone. Un cinéma
d'avant-garde en Espagne sous le franquisme, 2009.
Thibaut GARCIA, Qu'est-ce que le «virtuel» au cinéma ?,
2009.
Yannick MOUREN, Filmer la création cinématographique. Le
film-art poétique, 2009.
Raphaëlle MOINE, Brigitte ROLLET et Geneviève SELLIER
(sous la dir.), Policiers et criminels: un genre populaire
européen sur grand et petit écrans, 2009.
Françoise LUTON, Peter Blake et Sergeant Pepper, 2009.
Dominique CHATEAU, Philosophie d'un art moderne: le
cinéma, 2009.
Simon LAlSNEY, Le jeu de Harvey Keitel dans les films de
Martin Scorsese, 2009.
Christophe CORMIER, Contre-culture et cinéma: Dennis
Hopper à l'œuvre, 2008.
Elena V. K. SIAMBANI, Humphrey Jennings. Le poète du
cinéma britannique, 2008.Jean Foubert
l'Art audio-visuel de David lynch
L'Htmattan@
L'Harmattan, 2009
5-7, rue de l'Ecole polytechnique; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan l@wanadoo.fr
ISBN: 978-2-296-10798-4
EAN : 9782296107984Remerciements
Le Department of Film Studies and Rhetoric de l'université
de Berkeley et sa directrice Linda Williams pour avoir orienté
et stimulé avec attention et gentillesse ce projet d'écriture à
l'occasion d'un séjour de recherche post-doctorale ; la Terra
Foundation for the Arts, sa présidente Elizabeth Glassman, Ewa
Bobrowska (Vous avez dit Hopper...) et Veerle Thielemans pour
un soutien et une confiance régulièrement manifestés au fil
des années; John Atherton, Francis Bordat, Jean-Loup Bourget,
François Brunet, Michel Ciment, Jean-Pierre Naugrette et
Philippe Rouyer pour avoir guidé avec clairvoyance et cordialité
cette réflexion à différents instants de sa conception; Véronique
Ha Van, relectrice attentive d'une thèse consacrée à David
Lynchsoutenue en 2002 à l'université Paris VII; Mehdi Guenni
pour sa contribution visuelle et graphique; les différents lieux
et institutions qui m'ont permis de tester en public certaines
des hypothèses exposées dans ce livre, l'université du Havre et
l'institut Charles V, l'Institut national de l'histoire de l'art et
l'École normale supérieure/Ulm, la Maison de la culture de la
ville du Havre et le cinéma L'Eden.
Certains passages de cet essai ont paru sous une première forme
dans Positif,la Revue française d'études américaines et l'ouvrage
collectif, Sociétés coloniales et sociétés modernes aux éditions
LeManuscrit.
À mes parents M.&J. Foubert.Ouverture
Le monde de ces êtres est fini et cependant sans bornes1.
Albert Einstein.
David Lynch naît le vingt janvier 1946 à Missoula, ville de l'état
américain du Montana située 200 miles à l'est de la ville imaginée
de Twin Peaks. Héritier, selon la légende, du nom donné par un
prospecteur de la région de Pikes Peak à un village de pionniers
du Colorado effacé des cartes de la géographie et du souvenir, le
Montana, que borne au nord la frontière canadienne, au sud celle
du Wyoming, est une province forestière et pluvieuse de l'Ouest
septentrional américain parcourue par la chaîne montagneuse
des Rocheuses. Sur son bord occidental, non loin de l'état voisin
d'Idaho, Missoula, malicieusement renommée « Merriwether»
dans les romans noirs de l'écrivain James Crumley, est une
petite ville de 40000 habitants maintenant reconnue pour être
devenue l'un des épicentres de la création littéraire du Nouveau
Monde. Du temps de la naissance de D. Lynch, toutefois, le gros
bourg qu'est Missoula ne se démarque guère des autres villes
de l'Amérique profonde qu'au fll de son enfance, le réalisateur
traversera: Sandpoint (Idaho), Spokane (état de Washington),
Durham (Caroline du Nord) et Boise (Idaho).
Nomades, les jeunes années du réalisateur, de son frère et de sa
sœur (John le puîné, Martha la cadette) n'en ont pas pour autant
été le temps d'un choc qu'aurait pu occasionner l'adaptation à la
vie citadine en métropole (cela viendra plus tard à Philadelphie) :
évoquées par D. Lynch, elles semblent, au contraire, s'être
....................................
1 Albert Einstein, La Relativité, Petite Bibliothèque Pavot, 1963 [Gauthier-Villars,
1956], p. 127 (traduction: Maurice Solovine). Dans cet ouvrage, chaque première
référence est indiquée de manière complète par la création d'une note de bas de page.
Lecas échéant, une nouvelle occurrence fait l'objet d'une présentation abrégée située
dans le corps de texte à la suite de la citation (nom de l'auteur, titre, pagination).
7L'Art audio-visuel de David Lynch
déroulées sur le fond idyllique et passablement immuable d'une
ville calme et coquette habitant une vaste forêt, comme un écho
curieux au voyage sans mouvement, ni bouleversement des
vaisseaux navigants de la Guilde dans le fIlm Dune (1984) -
« travelling without moving ».
L'auteur de Blue Velvet (1986) a toujours ainsi raconté avoir
connu l'existence bienheureuse d'un enfant béni de la classe
moyenne américaine des années 1950. Sa mère est une femme
au foyer, son père, qu'elle a rencontré à Duke University, un
chercheur attaché au ministère de l'agriculture, un scientifIque qui
conduit des recherches sur l'écosystème des milieux sylvestres.
En accompagnant son père sur le terrain de ses expérimentations,
D. Lynch se découvre la passion des forêts et du bois qui fait
actuellement de lui un ébéniste de talent, seulement il découvre
également, fasciné, la belle horreur des principes vitaux du
pourrissement et de la décomposition organique. Le jardin
idéalement remembré de la maison familiale se donne lui-même
comme le lieu de l'observation de la menaçante étrangeté et de
l'inconsistance « infamilière » de la réalité et de son quotidien:
enfant, raconte D. Lynch, «j'ai vu la vie à la fois en très gros plans
(par exemple de la salive mêlée à du sang) et en plans d'ensemble,
celui de mon environnement paisible. J'avais beaucoup d'amis
mais j'aimais rester seul pour observer les insectes qui grouillaient
dans le jardin2 ».
Au début des années soixante, D. Lynch et sa famille
quittent Boise et l'Idaho pour se fIxer à Alexandria dans l'état
de Virginie. Le jeune homme achève là ses études secondaires
avant de commencer à fréquenter la Corcoran School of Art de
Washington DC,puis la Boston Museum School du Massachusetts.
Du cinéma, le futur réalisateur ne connaît à cette époque que les
fIlms proposés à l'affIche des drive-ins et des cinémas de quartier
de son adolescence (fIlms fantastiques et de science- flCtion et
teenage-movies qui « mettent en vedette» les idoles de lajeunesse
américaine, Elvis Presley notamment). Cet amour d'un cinéma
....................................
2 David Lynch dans Chris Radley, David Lynch. Entretiens avec Chris Radley, Paris,
Cahiers du cinéma, 1998, p. 15 (traduction: Serge Grünberg).
8Ouverture
populaire de divertissement ne faiblira pas au fIl du temps. Le
milieu des écoles d'art l'expose toutefois progressivement à
l'influence du cinéma d'auteur et de ses réalisateurs (Ingmar
Bergman, Federico Fellini, Alfred Hitchcock, Stanley Kubrick
ou Jacques Tati) ainsi qu'à cel

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