Pauline Carton
173 pages
Français

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Pauline Carton , livre ebook

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Description

Pauline Carton, amie fidèle de Guitry qui la fit jouer dans 24 films, n'est pas seulement la bonne péremptoire à l'accent parisien et au chignon pointu qui fait un peu partie de notre patrimoine. Lauréate du prix Fémina de poésie en 1903, elle joua au cinéma de 1907 à 1970. Ses 220 films témoignent des problèmes de son époque : la guerre de 1914, l'affairisme de l'époque Stavisky, la seconde Guerre mondiale, le débarquement, la guerre froide et la fin du colonialisme.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 401
EAN13 9782336261324
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0000€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Champs visuels
Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi, Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez
Une collection d’ouvrages qui traitent de façon interdisciplinaire des images, peinture, photographie, B.D., télévision, cinéma (acteurs, auteurs, marché, metteurs en scène, thèmes, techniques, publics etc.). Cette collection est ouverte à toutes les démarches théoriques et méthodologiques appliquées aux questions spécifiques des usages esthétiques et sociaux des techniques de l’image fixe ou animée, sans craindre la confrontation des idées, mais aussi sans dogmatisme.
Dernières parutions
Bernard LECONTE, La télé en jeu(x), 2009.
Gilles REMILLET, Ethno-cinématographie du travail ouvrier, 2009.
Jean-Paul AUBERT, L’Ecole de Barcelone. Un cinéma d’avant-garde en Espagne sous le franquisme , 2009.
Thibaut GARCIA, Qu’est-ce que le « virtuel » au cinéma ? , 2009.
Yannick MOUREN, Filmer la création cinématographique. Le film-art poétique, 2009.
Raphaëlle MOINE, Brigitte ROLLET et Geneviève SELLIER (sous la dir.), Policiers et criminels : un genre populaire européen sur grand et petit écrans , 2009.
Françoise LUTON, Peter Blake et Sergeant Pepper , 2009.
Dominique CHATEAU, Philosophie d’un art moderne : le cinéma, 2009.
Simon LAISNEY, Le jeu de Harvey Keitel dans les films de Martin Scorsese, 2009.
Christophe CORMIER, Contre-culture et cinéma : Dennis Hopper à l’œuvre, 2008.
Elena V. K. SIAMBANI, Humphrey Jennings. Le poète du cinéma britannique , 2008.
Isabelle MARINONE, André Sauvage, un cinéaste oublié. De La Traversée du Grépon à La Croisière jaune , 2008.
Eric SCHMULEVITCH, Un « procès de Moscou » au cinéma. Le pré de Bejine d’Eisenstein, 2008.
Pauline Carton
Itinéraire d'une actrice éléctique

Yves Uro
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’Ecole polytechnique, 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1 @wanadoo.fr
9782296105706
EAN : 9782296105706
Sommaire
Champs visuels - Collection dirigée par Pierre-Jean Benghozi, Raphaëlle Moine, Bruno Péquignot et Guillaume Soulez Dernières parutions Page de titre Page de Copyright Remerciements Introduction Chapitre I - L’actrice Pauline Carton Chapitre II - Pauline Carton et le cinéma Chapitre III - Le foyer du théâtre Chapitre IV - Avec Sacha Guitry Chapitre V - Pauline caricaturiste Chapitre VI - Travaux d’écriture Conclusion Bibliographie Filmographie
Remerciements
Je remercie mon maître récemment disparu, Francis Ramirez, dont la bonté et l’immense culture m’ont tellement aidé pendant mes premières années d’études de cinéma.
Je remercie Raphaëlle Moine dont la patience, l’énergie et la compétence sont bien connues, qui m’a tout appris sur le « genre et le gender » que je connaissais très mal auparavant.
Je remercie ma compagne Rosmarie Fischer et mon fils Christophe qui m’ont soutenu sans relâche et grâce auxquels j’ai pu mener à bien ce travail.
Je remercie tous mes professeurs de Censier et d’ailleurs, particulièrement Jacques Aumont, Alain Bergala, Jean-Louis Bourget, Nicole Brenez, Michel Chion, Michel Marie, Jacqueline Nacache, Geneviève Sellier et Ginette Vincendeau.
Je remercie la bibliothèque de Berne qui m’a fourni les caricatures dues à Pauline Carton.
Je remercie les services de l’iconothèque de Bercy qui m’ont fourni gracieusement la photo de couverture prêtée par Gaumont.
Je remercie la Bibliothèque nationale Richelieu (Département des arts et spectacles), particulièrement Madame Causse et Noëlle Giret.
Introduction
NB : Sauf indication contraire, les citations sont presque toutes extraites du dossier Pauline Carton au Département des arts et spectacles de la Bibliothèque nationale de France (site Richelieu). Malheureusement les lettres sont rarement datées.

Le projet de cette étude est à la fois simple et complexe. Il s’agit de prendre la mesure d’une des actrices françaises les plus connues dont on pourrait dire paradoxalement que sa notoriété la masque. La comédienne fétiche de Sacha Guitry est l’une de ces actrices de second plan dont la densité, la maîtrise professionnelle, l’intelligence aussi, assurent auprès d’un public populaire une fonction d’amitié exceptionnelle.
Notre enquête cherchera donc, à travers une étude historique précise et méthodique, à retrouver l’artiste sous le personnage, le talent sous la caricature et, pour tout dire, l’âme sous le masque du bouffon. Cette entreprise est rendue difficile par la variété des genres dans lesquels s’illustre le talent multiforme de Pauline Carton. Mais il faudra, pour cela, ôter ses bandelettes à la momie et retirer les masques des images fausses ou trop partielles.
Le personnage de Pauline Carton est en effet traditionnellement celui de la bonne ou de la concierge comiques, donc d’une actrice de seconds rôles et cette définition est également celle d’un certain nombre de critiques.
Raymond Chirat, parlant des acteurs qui lui ressemblent, déclare en effet : « Chaque acteur affiche sa spécialité et s’en pare, fier de ses effets. Ils se méfient du contre-emploi qui brouille leur image de marque et préfèrent cuisiner des recettes qui ont assuré leur fortune. » 1
Jacqueline Nacache semble être également de cet avis qui, dans L’Acteur de cinéma , considère l’actrice comme un character actor , à l’image de Ward Bond, acteur récurrent des films de John Ford, « qui provoque, comme elle, un mécanisme de réminiscence primaire qui arase, aplanit la question de la réalité » 2 . La silhouette rassurante de Pauline Carton devrait-elle alors être toujours la même, afin qu’on puisse la reconnaître ?
Pauline Carton est en effet un peu comme un de ces protagonistes de la commedia dell’arte que décrit Renoir dans Le Carrosse d’or (1952) et qui ne jouent jamais que Pierrot ou que Colombine. Elle, elle joue la bonne et c’est ce que le spectateur attend d’elle. On souhaite retrouver son chignon noir, ses bottines et son tablier et, lorsqu’elle modifie son style comme dans Courrier Sud (Billon, 1936) où ses cheveux blanchissent, elle nous met mal à l’aise.
Le philosophe Edgar Morin déclare lui aussi, dans Les Stars , que « les acteurs comme Carette, Tissier, Dalban, Georgette Anys et Pauline Carton, soit titi parisien, efféminé, inspecteur de police, matrone, vieille fille, n’arrivent qu’aux frontières de la starité et interprètent des types secondaires, pittoresques et non des héros de films puisqu’ils ne sont pas soumis à la dialectique d’interpénétration qui associe certains acteurs à leurs personnages » 3 . Ses analyses portant sur la star ne concernent donc que partiellement Pauline Carton qui n’est effectivement qu’une actrice de seconds rôles – et c’est dommage.
Ginette Vincendeau, pourtant, nous permet d’oublier cette vision un peu réductrice de Pauline Carton. Dans son livre sur Jean Gabin, elle explique en effet que cet acteur est une star parce qu’il a « absorbé une partie de ses personnages, et, en retour, les a enrichis de sa personnalité » 4 . Or, c’est très exactement ce que fait Pauline Carton quand elle joue, particulièrement avec Guitry chez qui la vie et le théâtre s’interpénètrent systématiquement. Dans ses films, elle est parfois beaucoup plus qu’une actrice, elle est sa confidente comme dans la vie. Au cours de ses conversations avec elle, surtout dans Je l’ai été trois fois ou dans Le Comédien , Guitry évoque presque familièrement leur vie commune fondée sur l’amitié profonde qui les unit depuis 15 ou 20 ans. « Mes épouses se succèdent, lui dit-il, mais vous, vous restez » ! Le théâtre de Guitry consistant souvent en une mise en scène, parfois joyeuse mais souvent mélancolique, de ses amours et de ses amitiés, Pauline fait nécessairement partie de la pièce ou du film en tant qu’actrice et parfois en tant que critique de cinéma. Elle enrichit donc ses personnages de sa propre personnalité.
C’est sans doute cette capacité à enrichir ses personnages qui explique qu’elle attira certains metteurs en scène de talent comme L’Herbier, Cocteau, Gance, Ophüls et Pabst, qu’elle tint tête aux plus grands acteurs comme Raimu et Michel Simon, qu’elle fut aussi la gouvernante pétillante et chanteuse de Danielle Darrieux, la bienfaitrice de Peter Lorre, la partenaire de Pierre Fresnay, d’Edna Purviance, d’Adolphe Menjou, de Cla

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