Domination et Soumission s'éteignent

Nicolas Coronel

Description

Un lieu hors de notre monde.
14 personnages font partie de cette pièce de théâtre contemporain de science-fiction.
Le futur de notre planète est en marche. De toute apparence, c’est dans le futur que la Terre sera angélique. Un surprenant colloque d’intellectuels étranges a lieu sur scène. La Terre deviendra-t-elle angélique ? Toutes et tous s’agitent dans un malelstrom d’idées, de craintes, de doutes, et de convictions. Les cauchemars du concepteur vont-ils cesser à son réveil ? Nos cœurs seront-ils sauvés ?

Informations

• Publié par: Les Editions Chapitre.com
• Date de parution: 07 mai 2019
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9791029009563
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Domination et Soumission s’éteignent
Nicolas Coronel
Domination et Soumission s’éteignent
Le Futur de la Terre
Les Éditions Chapitre.com
123, boulevard de Grenelle 75015 Paris
© Les Éditions Chapitre.com, 2019
ISBN : 979-10-290-0956-3
Avant-propos
16 années ont été nécessaires à la création de cet ouvrage. Par la-même une grande période de maturation entre la première mouture achevée en 20003 et la finalisation en 2019.
Avant-gardiste de la première heure, j’ai préféré prendre le temps de laisser mes idées théâtrales contemporaines évoluer au fil de mes expériences. Le résultat, Domination et Soumission s’Éteignent , n’en est que meilleur.
Le futur de notre planète agite moult fantasmes plus ou moins fantasques, plus ou moins contradictoires ou erronés : nous ne pouvons au jour d’aujourd’hui prévoir le futur. Cette pièce de théâtre l’évoque sans pour autant affirmer une vérité.
J’ai étudié le théâtre contemporain à Aix-en-Provence de l’année 2000 à 2001 incluse. Cette période m’a permis de découvrir des auteurs français et étrangers. Des bribes de pièce sont immédiatement apparues dès les premiers mois.
J’ai voulu faire de mon cursus d’acteur de théâtre contemporain un témoignage.
Personnages
L’Homme en Noir, Visage Livide, Sans Âge
La Femme en Noir, Visage Livide, Sans Âge
La Vieille Femme Aveugle, Vêtements Sobres
Le Programme, Incarné par une Jeune Femme Élégante
La Jeune Fille en Noir, Visage Livide
L’Ombre, Incarnée par un Jeune Homme Élégant
Le Vieil Homme Aveugle, Vêtements Sobres
Le Jeune Homme Loqueteux
Le Jeune Homme Habillé Élégamment
Lui, Jeune Homme de 25-30 ans, Vêtements Sobres
Dégoût, Fétiche, Homme Habillé de Vinyle
L’Humanoïde, Homme aux Vêtements Sobres
Elle, Jeune Femme de 25-30 ans, Vêtements Sobres
La Compagne, Jeune Femme, Visage Livide, Habillée Élégamment
Une scène, avec deux fauteuils, installés symétriquement.
P REMIÈRE PARTIE : Révélation
Scène 1
Noir.
Douche sur l’Homme en Noir.
À l’avant scène droite, l’Homme en Noir, agenouillé, se recueille.
L’H OMME EN N OIR
Concepteur, père des hommes, guérissez-moi.
Absolution. j’ai mérité. Les forces obscures. J’ai peur. La morale inter temporelle {1} est implacable.
Je me suis dégradé. J’ai été jugé. Je le sais.
Je suis habité. Je suis habité.
Je veux guérir.
Concepteur {2} , guérissez-moi, je vous en supplie.
J’ai peur. Des gens. Très célèbres. C’est terrifiant, ça fait peur. Hypeizm {3} .
J’ai peur du mal terrestre. J’ai peur d’un univers qui gravite tout en haut des sphères de l’esprit. J’ai peur comme dans une hallucination malsaine.
Un éclat de rire. Des éclats de rire. Partout. Tout en haut.
C’est un palier juste avant la mort. Des visages, des flashs, des visages, des flashs.
Une porte interdite. Des attitudes empruntées. Une porte interdite.
Des bonheurs feints. Des bonheurs absolus.
Des bonheurs ultra.
Des dollars. Ha ! Ha ! (des gens se suicident au passage de la limousine).
Des crises d’hystérie feintes.
Des fascinations malsaines. Des fonctions malsaines.
Un art totalitaire.
Des crises de démences = des cœurs brisés.
Un procès de conscience diabolique. Un sur effet de conscience.
L’existence est corruptrice. La corruption est corruptrice.
Comme cette tour est maléfique et inaccessible.
Je ne suis pas pervers.
Ils me font peur. Ils donnent leur avis : des couvertures de magazines qui parlent.
Je ne suis pas cynique.
Et surtout elle, elle, c’est le plus méchante, la plus barrée. elle est cruelle, par son absence.
Je suis pacifiste. Je ne suis pas comme elle. Je sais tout.
Pourquoi ? Suis-je égaré ? Cette fonction est corruptrice. Je le sens.
Suis-je naïf ? Je désire la transformation des humains.
Silence.
Est-ce que je vais mourir ? Est-ce parce que je vais mourir ?
Concepteur.
Le satyre stratosphérique* va périr.
*Satyre stratosphérique : intendant divin, stimulant le désir de réussite chez les êtres humains.
Les plus habités sont voués à une perte complète de dignité, notamment à travers la fonction de soumission arriviste. Pour les carrières artistiques, le satyre stratosphérique réserve certains avilissements (sexuels en particulier), destinés à faire augmenter l’orgueil de la perversité chez les sujets. les liens entre hypeizm et le satyre stratosphérique sont évidents.
Les actes d’avilissements sont observés dans une salle spéciale réservée à cet effet. Les spectateurs, généralement tous morts ou non nés, ont accès à la salle de projection. Le satyre stratosphérique y parle dans un micro spécial (un micro de conscience) et lance des invectives sarcastiques selon les situations. Ainsi les destins de certaines célébrités terrestres sont commentés, et le plus frappant est généralement la contradiction constante entre la dignité apparente des célébrités et leur vie réelle : les acteurs de hypeizm sont tous soumis à une forme d’observation omnisciente. La jouissance des spectateurs (surtout celle des plus détraqués) réside dans la surenchère de cruauté dans les situations montrées. Le sexe est évidemment, éminemment montré. La salle de projection du satyre semble manifestement située quelques part dans la stratosphère. Le proto écran est relié aux caméras omniscientes (appelé omniscient ultralogique). Les séances de projections ont lieu régulièrement, et constituent le divertissement principal des spectateurs de l’au-delà. Un montage préliminaire, mélangeant son et image, est généralement effectué.
Exemple d’invective (pour un futur suicidé observé sur l’écran).
Le satyre stratosphérique (ton sarcastique) : je vais mourir !
Au secours ! Du sang ! Du sang dans ma baignoire !
Comment chasser une bête universelle ?
Je canalise mes forces.
Je craque. Je sens parfois le mal terrestre.
Une obsession (visuelle) : les trois dimensions (éminemment satyriques dans leur fonction), une métaphysique du mal. Un phénomène scientifique universel, un silence universel, sur la nature même des émotions humaines ; factices ; les sciences sont corruptrices.
Morale inter temporelle : venges-moi : tout cela n’est qu’une hallucination : une hallucination céleste.
L’univers des humains : 3D. Satyricon au XXI e siècle,
(une baignoire, et un jeune homme qui se pose des questions, rasoir en main).
Que meure le satyre. Que cessent les projections.
Le concepteur est bienveillant. J’ai confiance.
Le concepteur est bloqué dans son rêve.
Naissance des créatures synthétiques ; angéliques.
Des créatures infinies.
Une nuit éternelle.
Des larmes.
Les choses changent (aux brigands de l’origine je ne donnerai pas ma loi)
Proto écran, tu me terrifies.
Des créatures angéliques. Le monde entier sera pacifiste.
Le futur de la terre, et des questions posées à un standard céleste :
Nos cœurs seront sauvés.
Bien que nous soyons que des corps dans l’espace,
Je ne vois pas pourquoi nous serions habités par le mal,
Indéfiniment. Le remplacement est programmé.
J’entends à présent la voix du Programme.
J’entends à présent la voix de l’histoire :
Le remplacement est programmé.
Le standard me parle :
Nos âmes habiteront les créatures synthétiques angéliques.
Silence.
Et la guerre temporelle va cesser.
Et l’angélisme universel va régner.
Un remplacement imperceptible et silencieux, un changement dans nos âmes, un silence, et
Nous posséderons enfin l’ultime point de vue ; celui de l’archange :
Silence.
Et le cauchemar humain va cesser.
Silence
Le standard : une explosion.
Je prie pour la mort des souffrances contradictoires.
Bonheur universel.
Explosion.
Je prie pour la mort des contradictions (la tour sera détruite)
Un temps.
La voiture file. C’est beau. Elle est autonome.
Elle conduit. Comme les épreuves de la sensualité contrariée.
C’est fini. Un accompagnement. Je l’accompagne.
La voiture file. Elle conduit. Le bonheur est universel.
Un accompagnement. Une voiture. Elle conduit. La nuit.