La lecture à portée de main
63
pages
Français
Ebooks
2013
Écrit par
Brandon-Maurice De Moliere
Publié par
Les Éditions du Net
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2013
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Publié par
Date de parution
29 octobre 2013
Nombre de lectures
1
EAN13
9782312017822
Langue
Français
Publié par
Date de parution
29 octobre 2013
Nombre de lectures
1
EAN13
9782312017822
Langue
Français
Du rififi chez les Dieux
Brandon-Maurice de Moliere (dit Mo-Mo)
Du rififi chez les Dieux
Amphitryon 49bis
LES ÉDITIONS DU NET 22, rue Édouard Nieuport 92150 Suresnes
© Les Éditions du Net, 2013 ISBN : 978-2-312-01782-2
Prologue
ZEUS : Roi des Dieux, sous la forme d’Amphitryon
MERCURE : Son rejeton et son porte-voix
LA NUIT : Quand c’est pas le jour
AMPHITRYON : Général des Thébiens
ALCMÈNE : Femme d’Amphitryon et super canon
SOSIE : Valet d’Amphitryon
CLÉANTHIS : Femme de Sosie et suivante d’Alcmène
HAFONLÉGAS : capitaine Thébien
BUROCRATÈS : capitaine Thébien
POCHÉMIDAS : capitaine Thébien
POZTÉCLÈS : capitaine Thébien
La scène se passe à Thèbes (alors que la Seine passe à Paris), devant la maison d’Amphitryon.
MERCURE, sur son nuage ; LA NUIT, au volant de son Hot-Rod propulsé par 500 chevaux.
Mercure a été chargé par son papa, le roi des dieux, d’une bien étrange mission. Mais bien sûr, à quoi bon la discuter. Quand on est le big chief des dieux, on peut tout se permettre, un peu comme en étant Chief Executive Officer dans une multinationale.
Et puis, Mercure n’a pas très envie, en fait, de discuter les ordres de son papa à lui. Parce que quand il aura besoin de quelque chose, il sera bien content de le trouver, avec une oreille attentive son papa à lui, qui est le plus beau de tous les papas d’abord, puisque c’est son papa à lui. Et puis, il savait que son papa à lui, le bon Zeus, n’aimait pas trop se faire titiller, rapport à son titre et aux prérogatives qui en découlaient.
Après tout, c’était bien compréhensible. Quand on est aussi haut perché dans la hiérarchie, on n’aime pas trop se faire emmerder, même par son fils, qui pourtant n’était plus un ado.
Alors, voilà : Zeus avait croisé la belle Alcmène, femme d’Amphitryon et, ce faisant, il n’avait pas pu s’empêcher de lâcher :
Tonnerre de moi-même ! Quel canon !
Ca tombait bien, il avait envie de tirer un coup avec un canon, mais sans que ça s’entende et sans que ça s’ébruite, bien sûr. Mais comment faire ? Elle venait de convoler en justes noces avec Amphitryon et devait être très amoureuse. Il fallait ruser. Elle ne voulait que coucher avec son bel étalon, bien sûr. Alors soit ! C’était la solution ! Il serait Amphitryon, y-avait que ça à faire !
Les dieux ont quelques pouvoirs surnaturels qui ne sont pas donnés à tous et en particulier pas à nous, misérables mortels et c’est bien dommage parfois, vous en conviendrez.
Parmi ces superpouvoirs, figurait celui de pouvoir prendre l’apparence de qui ou quoi il voulait : un autre dieu ou un mortel, un animal, un objet, ce qu’il voulait quoi, sans limite.
Wouuaaiiiih, c’est trop génial !
Alors, c’était dit ! Il prendrait les traits d’Amphitryon dès ce soir et alors à lui la belle Alcmène ! Mais il voulait prendre son temps, ne pas avoir à se jeter sur la besogne en ayant l’impression de devoir courir le 100m des jeux olympiques. D’accord pour les jeux et d’accord pour l’Olympe, puisque l’Olympe, c’était sa demeure. Mais pas pour le sprint. Il voulait laisser au temps sa longueur et sa langueur. Pouvoir contempler et aimer Alcmène à souhait. Et multiplier la longueur par la langueur, lui donnerait la surface sur laquelle il allait s’étendre…
Mais alors, avait-il le pouvoir de rallonger le temps ? Il ne le savait plus vraiment et puis, ça le fatiguait de chercher le mode d’emploi. Alors, il eût l’idée d’un subterfuge : seule la nuit l’intéressait alors il décida de chercher à rallonger la nuit.
Il appela son fils Mercure et lui tint à peu près ce langage :
« Retiens la nuit,
Pour nous deux jusqu’à la fin du monde.
Retiens la nuit,
Pour nos cœurs dans leur course vagabonde.
Pour le bonheur de nos deux cœurs,
Arrête le temps et les heures
Je t’en supplie, à l’infini, retiens la nuit. {1} »
Mercure s’était d’abord mépris et demanda à son papa :
Mais que veux-tu que nous fassions tous les deux en rallongeant la nuit ?
Bougre d’âne ! lui répondit Zeus, de sa voix gutturale.
Ce n’est pas avec toi que je veux passer la nuit mais avec Alcmène !
Tout s’éclaira alors dans la tête de Mercure qui n’avait rien d’un thermomètre alors que son papa à lui voulait mettre un terme au jour…
Alcmène ! Bloody hell! For sure !!
S’entendit-il dire dans un demi-sommeil et dans la langue de Shakespeare.
Mais alors, la nuit ? Ah oui c’était à Mme La nuit qu’il devait probablement s’adresser et lui demander de prendre son temps, de prolonger sa course afin que son papa à lui puisse profiter plus longtemps de la couche de son nouveau béguin, de cette Alcmène dont il s’était entiché. Cette fois, il savait ce qu’il lui restait à faire.
OK papa, je te reçois 5 sur 5. Je vais aller voir Nighty et lui expliquer de quoi il retourne.
Et, joignant le geste à la parole, il se dirigea vers l’endroit où il avait le plus de chance de rencontrer celle-ci à condition que cela soit à la bonne heure.
Il se percha donc sur son nuage et n’eut plus qu’à attendre qu’elle vint.
Elle ne s’attendait pas à voir qui que ce soit et fut surprise :
– Holà, qui va là ? Quo vadis gaulois ?
– Du calme, ma toute belle. Ce n’est que le Mercure qui monte à toi. Vu que j’aurais un message de la part de mon papa à moi, le bien nommé Zeus.
– Boudiou, c’est vous, seigneur Mercure !
De Zeus, la progéniture
Que diable faites-vous ici?
– Ma foi, me trouvant las et ici,
Sur mon nuage, je me suis assis.
– Comment cela est-il donc possible ?
De la fatigue vous n’êtes point passible.
– Crois-tu donc les dieux faits de fer ?
– Un Dieu défait ne peut rien faire.
– Certes, certes, mais en tant que fils de Dieu
Je dirais même plus du roi des Dieux
Double travail, il me faut faire
Et je turbine depuis des ères.
– Bien, bien, mais dites-moi seigneur,
Que me vaut l’extrême bonheur
De vous voir ce soir sur votre nuage
Etes-vous seulement de passage ?
– Que nenni, bonne nuit.
D’une étrange mission, je suis investi.
Et là, tout de go, Mercure lui balance tout le paquet : Zeus s’est amouraché d’une simple mortelle, épouse d’Amphitryon, il est vrai mais il ne pense plus qu’à elle, n’en ferme plus l’œil et enfin, bien sûr, ce qu’il attend d’elle. Qu’elle consente à laisser ses ailes ouvertes le plus longtemps possible afin que les amours de Zeus durent, non pas ce que vivent les roses mais plutôt ce que vivent les séquoias.
La nuit n’en revient pas et laisse tomber :
– Eh bien voilà un bel emploi que l’on attend de moi
Ce métier porte un nom, je le crois.
– Pour une jeune déesse
Soyez de votre temps,
N’y voyez point bassesse
Ni drame pour autant.
Ce n’est qu’une histoire de fesses
Comportez-vous en altesse.
– Vous avez raison, seigneur Mercure,
De Zeus, ne prenons pas la température.
Il est le grand maitre des Dieux
Et nous regarde depuis ses cieux.
S’il aime à s’humaniser pour des beautés mortelles,
De ces créatures, laissons-le récolter le miel.
– Merci La Nuit de votre compréhension
Mais il me faut poursuivre ma mission.
Abandonner prestement ma forme de Mercure
Et du valet d’Amphitryon revêtir la figure.
– De rien et Ciao Mercure
– Salut, belle dame obscure.
Mercure descend alors de son nuage pour atterrir et La Nuit repart au volant de son hot.
Acte I
S CÈNE 1
S OSIE
Sosie, le valet d’Amphitryon, a été chargé par son maître d’annoncer à sa tendre épouse, Alcmène, son retour victorieux, plus rapide que prévu, de la campagne menée contre Télèbe la Grande, capitale des télétubbies. Cependant, Amphitryon, se trouvant fort pressé de faire annoncer cette bonne nouvelle à sa douce moitié, a impérativement demandé à Sosie d’y aller, sans perdre le moindre temps. Comme qui dirait sur les chapeaux de roues.
L’ordre lui parvint alors que la chute inexorable du jour aurait permis au père Fouras d’aisément pronostiquer qu’il aurait les plus grandes difficultés à passer la nuit.
Et comme disait fort justement Confucius, la plus grande gloire n̵