L Art de terre chez les Poitevins - Suivi d une étude sur l ancienneté de la fabrication du verre en Poitou
216 pages
Français

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L'Art de terre chez les Poitevins - Suivi d'une étude sur l'ancienneté de la fabrication du verre en Poitou , livre ebook

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Description

L’ENQUÊTE, ouverte depuis quelques années par la science sur les origines du genre humain, a constaté, d’une manière irrécusable, que l’invention des vases de terre cuite a suivi d’assez près l’apparition de l’homme dans le monde. Leur présence, à l’état de débris, au milieu de certains dépôts géologiques, est même l’un des arguments les plus solides en faveur de l’opinion qui fait remonter les commencements de notre race à des temps infiniment plus reculés que ceux assignés par les récits bibliques.Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.

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Nombre de lectures 8
EAN13 9782346133864
Langue Français

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Extrait

À propos de Collection XIX
Collection XIX est éditée par BnF-Partenariats, filiale de la Bibliothèque nationale de France.
Fruit d’une sélection réalisée au sein des prestigieux fonds de la BnF, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes classiques et moins classiques de la littérature, mais aussi des livres d’histoire, récits de voyage, portraits et mémoires ou livres pour la jeunesse…
Édités dans la meilleure qualité possible, eu égard au caractère patrimonial de ces fonds publiés au XIX e , les ebooks de Collection XIX sont proposés dans le format ePub3 pour rendre ces ouvrages accessibles au plus grand nombre, sur tous les supports de lecture.
 
 
SOUS PRESSE pour paraître du 10 au 15 juin prochain :
L’ART DE TERRE
CHEZ LES POITEVINS
SUIVI D’UNE
 
ÉTUDE SUR L’ANCIENNETÉ DE LA FABRICATION DU VERRE EN POITOU
 
PAR BENJAMIN FILLON.
 
 
L’histoire de la céramique française n’est étudiée que depuis quelques années. Commencée dans l’ouvrage de M. Brongniart, elle a eu depuis, à son service, la Description méthodique du musée de Sèvres, et celui-ci, grâce au classement et à la bienveillante érudition de M. Riocreux, est devenu le centre de toutes les études sur la matière et le fonds commun de tous les travailleurs. D’un autre côté, les anciennes sépultures ont donné leurs trésors aux fouilles passionnées de M. l’abbé Cochet et de ses émules ; des découvertes récentes de documents ont jeté un peu de jour sur l’origine des poteries de l’époque moderne, à commencer par celles de la Renaissance. De ce premier ensemble de faits et du résultat des recherches de quelques hommes intelligents sont nées plusieurs publications intéressantes. La porcelaine en général, les produits des fabriques spéciales de Nevers et de Moustiers, viennent d’avoir leurs historiens, et l’on attend le livre de M. Pottier sur les faïences de Rouen. Le travail de M. Benjamin Fillon, que nous annonçons, est à la fois une monographie du même genre et quelque chose de plus.
C’est d’abord une étude d’histoire provinciale, et l’auteur s’est tenu strictement aux faits et aux monuments qui lui sont fournis par les provinces de l’Ouest, auxquelles il consacre depuis longtemps une moitié de ses travaux. Originairement même, ce ne devait être qu’un des articles de son livre de Poitou et Vendée. La nécessité d’appuyer de toutes ses preuves l’attribution inattendue et définitive de la fameuse faïence dite de Henri II, à la fabrique particulière du château d’Oiron, l’a entraîné au delà. L’importance de cette partie de son œuvre lui en a fait donner aux autres. L’esquisse s’est changée en tableau et le chapitre est devenu livre.
Par cette extension naturelle et pour ainsi dire obligée, en face d’un sujet qu’agrandissaient à mesure des découvertes successives, ce livre est plus que de l’histoire provinciale : il entre dans celle de l’art. La faïence d’Oiron et les premiers travaux de Palissy lui donnent un intérêt général. De plus, comme au lieu de s’en tenir à une seule époque, il traite chronologiquement de toutes les poteries qui se sont successivement produites en Poitou, ou qui y ont été importées, tout le monde y peut apprendre, la même suite existant partout avec les mêmes grandes lignes. L’exécution d’un pareil plan a naturellement amené M. Fillon à sortir de ce chaos de banalités morcelées où se tiennent trop complaisamment les simples collectionneurs, et il a transporté dans l’étude de la céramique de la France ce qu’il a si bien appliqué à celle de sa numismatique ; c’est-à-dire la recherche et les formules des lois de filiation, de dégénérescence et de transformation, d’action et de réaction qui, à travers les siècles, ont régi chez nous les ouvrages de terre.
Les faïences d’Oiron et celles de Bernard Palissy ont été surtout étudiées avec un soin scrupuleux. Les pages qui leur sont consacrées sont le complément indispensable des belles publications graphiques faites à Paris par M. Delange. Le reste du texte n’est ni moins important ni moins nouveau. S’il n’y a plus rien à dire désormais sur les faïences d’Oiron, les autres parties ouvrent la voie en des matières encore bien obscures, et, par leur variété et leur unité, sont destinées à servir de guide et de base aux travaux subséquents, soit de détail, soit surtout d’ensemble. On en jugera par l’indication sommaire des chapitres.
Après une courte introduction sur le passé de notre céramique, sur les conditions de sa nouvelle renaissance et sur l’importance des collections de poteries françaises, M. Fillon commence par déterminer les caractères de la poterie primitive et de celle des temps gaulois, qu’on ne distinguait pas autrefois l’une de l’autre. Dans l’étude de la période romaine, il l’a très judicieusement divisée, et cette classification sera désormais suivie, en période gallo-romaine, où la forme de la vaisselle de terre est encore à demi celtique, et en période romano-gauloise, où le type est devenu tout latin. Les lieux de fabrication, indiqués avec soin, et les marques de potiers trouvées en Poitou, apportent ensuite la lumière de leur classement et de leur certitude géographique. L’examen des produits céramiques si peu nombreux du moyen-âge, dont la chronologie présente encore beaucoup d’incertitude, est par cela même forcément plus rapide ; pourtant les indications de l’auteur sur les poteries des IV e et V e siècles, sur les poteries mérovingiennes et carlovingiennes, sont importantes, parce qu’elles sont aussi judicieuses que nouvelles. A leur suite, les poteries romanes, celles fabriquées de saint Louis à Louis XI, celles qui font le passage du moyen-âge à la Renaissance, et les débuts de celles-ci, nous amènent aux faïences d’Oiron.
La revue des opinions émises sur ces curieuses faïences, et l’histoire de la découverte du lieu de leur fabrication, servent d’entrée en matière au chapitre qui les concerne. Dans les paragraphes suivants, M. Fillon indique avec soin leurs origines et leur caractère composites, ce qui l’amène à en faire un classement tout nouveau et à les partager entre trois périodes bien distinctes : l’une, où le bibliothécaire et le potier d’Hélène de Hangest en créent les chefs-d’œuvre ; la seconde, où domine l’imitation de l’architecture ; la troisième, où les derniers faïenciers d’Oiron subissent l’influence des rustiques figulines de Palissy. Connaissance des alentours, recherche de la source des imitations, explication des procédés particuliers employés, analyse des matières, classement chronologique, attribution de tous les chiffres et de tous les signes énigmatiques, mise à néant de tous les doutes, rien ne manque à cette monographie, qui est complète et définitive.


Le cadre de l’ouvrage ne comportait pas une étude aussi étendue sur Palissy ; mais ce que dit l’auteur des origines artistiques et industrielles de cet homme illustre, de ses premiers essais, de ses emprunts au Songe de Polyphile, de la valeur qu’il lui faut attribuer comme artiste, du caractère de ses œuvres, de leur ordre chronologique, de ses collaborateurs (parmi lesquels il se faut étonner que personne n’ait encore reconnu Barthélemy Prieur, cité par Palissy lui-même), de ses rivaux, de ses continuateurs, apporte bien des rectifications aux erreurs qui ont fait jusqu’ici le fond de sa biographie, et mettent la question sur le vrai terrain de la critique et de la vérité.
Les derniers faïenciers d’Oiron ne sont pas les seuls, dans les provinces de l’Ouest, qui se soient mis à la suite du potier de Saintes ; les découvertes de M. Fillon sur ce point, sur les fabriques de la Chapelle-des-Pots, de Brinzambourg, de Fontenay-le-Comte, sur celle établie près d’Apremont par Julien Mauclerc, l’architecte, sur la fontaine et la grotte rustiques du Veillon, le prouvent surabondamment et de la façon la plus péremptoire.
A partir du commencement du XVII e siècle, le livre s’éparpille davantage, et satisfera d’autant plus les amateurs, curieux surtout de la distinction des fabriques et de la connaissance de leurs marques respectives. Rigné, Thouars, Ardelais, l’Ile-d’Elle, ont donné la vaisselle de terre qui appartient en propre à la province ; mais il y ajoute ce que les manufactures de Nantes,

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