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Léon Bakst. L'art du théatre et de la danse , livre ebook

65

pages

Français

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2024

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Le début du XX° siècle connaît une explosion sans précédent de créativité artistique: arts plastiques, littérature, musique. Venus conquérir l'Europe et les Amériques, les Ballets russes révolutionnèrent la scénographie par des décors et des costumes, lumineux et raffinés, imprégnés d'orientalisme et influencés des miniatures persanes. Accompagnant Diaghilev, Léon Bakst s'imposa comme le plus talentueux décorateur de théatre de son temps. Avec un goût exquis, il imagina des costumes aux mille couleurs. Jean Cocteau, conquis par tant d'imagination, lui consacra un livre “Bonjour Monsieur Bakst” et les plus grands musiciens , tels que Tchaïkovski, Rimski-Korsakov et Stravinski, ont fait appel à son génie créatif. Aujourd'hui encore ces créations sont accueillies, sur les scènes du monde entier, par un public toujours enthousiaste.
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Date de parution

27 juillet 2024

EAN13

9798894050270

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

22 Mo

Elisabeth Ingles




Léon Bakst
L’art du Théatre et de la danse
Directeur d'édition: Jean-Paul Manzo
Editeur associé: Cornélia Sontag
Texte: Elisabeth Ingles
Traduction: Laurence Larroche
Maquette: Oliver Hickey
Assistantes éditoriales: Barbara Vignaux, Peggy Cambier, Amélie Marty
Mise en page française et couverture: Cédric Pontes
© 2024, Confidential Concepts, Worldwide, USA
© 2024, Parkstone Press USA, New York
© Image-Bar www.image-bar.com
Tous droits d’adaptation et de reproduction réservés pour tous pays.
Sauf mention contraire, le copyright des œuvres reproduites se trouve chez les photographes qui en sont les auteurs. En dépit de nos recherches, il nous a été impossible d’établir les droits d’auteur dans certains cas. En cas de réclamation, nous vous prions de bien vouloir vous adresser à la maison d’édition.
ISBN: 979-8-89405-027-0
Sommaire
Introduction
Influences formatrices : Enfance, Jeunesse et Débuts Professionnels, 1866-1890
Russie et France : La Création du Monde de l'Art, 1890-1909 "Etonnez-moi !" – Serge Diaghilev
Vers un Univers Coloré, 1910-1913 : "Je recherche des nuances riches, d'une magnificence aveuglante" Bakst
L'éminence grise, 1914-1924 : "Je voudrais être l'artiste le plus célèbre du monde" Bakst
Bibliographie
Liste des illustrations
Notes
1. Bakst , Photographié par Choumov, Paris
Introduction
" Un merveilleux décorateur doté d'un goût exquis, d'une imagination infinie, un homme d'un raffinement extraordinaire, un aristocrate " : c'est ainsi que son amie et collègue Anna Ostroumova-Lebedeva décrit Léon Bakst (ill. 1 ). Bakst fut l'un des principaux acteurs du bouillonnement culturel russe du début du siècle et, avec son proche collègue Alexandre Benois, il révolutionna le concept de scénographie et joua un rôle prédominant dans la formidable explosion de talents orchestrée par le grand Serge Diaghilev (ill. 2 ).
Le groupe créé par Diaghilev, le Monde de l'Art, fut au centre de la production artistique du début du vingtième siècle dans ce qu'elle avait de plus original. On peut dire en effet que c'est en grande partie grâce aux expositions organisées à son initiative que la perception esthétique de la culture russe prit un nouveau tournant. L'un des principaux artisans de ce changement fut Lev Rosenberg, un homme calme, timide et pauvre plus connu sous le nom de Léon Bakst (ill. 3 ).


2. Jean Cocteau , Serge Diaghilev et Bakst. Caricature parue dans " Dessins ", Paris, Stock, 1923


3. Bakst , Autoportrait , 1906
Entre les années 1870 et 1917, c'est la Russie tout entière qui connaît une extraordinaire série de changements. Un large éventail de facteurs contribue à l'effervescence de cette époque, non seulement dans le domaine culturel mais aussi dans celui de la politique. La littérature les encourage tout en reflétants ces différentes tendances : Dostoïevski (ill. 4 ) et Tourgueniev (ill. 5 ) ont beaucoup à dire sur l'injustice sociale, et Gorki, se joignant à la ferveur révolutionnaire grandissante de ce début de siècle, écrit en 1901 un poème en prose qui deviendra le cri de ralliement du mouvement réformateur. Les tentatives de la classe paysanne d'obtenir plus de liberté, plus de droits et une plus large représentation au gouvernement se heurtent à la rigidité du pouvoir en place qui, craignant les conséquences de ces revendications, cherche à les étouffer. Tous ces facteurs contribueront aux terribles bouleversements politiques de 1905 et à ceux, dramatiques et irrévocables, de 1917. Le changement est en marche et rien ne pourra l'arrêter, ni dans le domaine politique ni dans celui de la culture.


4. Vassili Perov , Portrait de l'écrivain Feodor Dostoïevski , 1872. Huile sur toile, 99 x 80,5 cm. Galerie Trétiakov, Moscou


5. Vassili Perov , Portrait de l'écrivain Ivan Tourgueniev , 1872. Huile sur toile, 102 x 80 cm. Musée Russe, Saint-Pétersbourg
Dans les années 1890, le principal mouvement culturel russe, dont les adeptes étaient connus sous le nom d'"Ambulants" en raison des expositions itinérantes qui leur permettaient de montrer leurs œuvres à travers tout le pays, avait atteint sa pleine maturité (ills. 6 , 7 , 8 ). Tel un fruit mûr encore savoureux, il était néanmoins au bord de la décomposition. Comme cela est souvent le cas dans l'histoire de l'art, l'académisme alors en faveur auprès de l'establishment russe rendait impossible le surgissement de toute innovation artistique ou de toute pensée nouvelle. C'est ainsi que, malgré des progrès très nets dans la voie de l'affranchissement par rapport à l'académisme, et malgré de splendides peintures de genre, œuvres à thème historique et portraits qui encore aujourd'hui parlent à notre imagination, les Ambulants commençaient à perdre de leur originalité, devenant de moins en moins audacieux et exigeants.


6. Ilia Repine , Sur le Banc en mottes , 1876. Huile sur toile, 36 x 55,5 cm. Musée Russe, Saint Petersbourg


7. Ivan Chichkine , Au Milieu de la Plaine , 1883. Huile sur toile, 136,5 x 203,5 cm. Musée d'Art Russe, Kiev


8. Isaac Levitan , Lac. Première variante du tableau Lac, 1898-1899. Huile sur toile, 26 x 34 cm. Galerie Trétiakov, Moscou
Dans ces conditions, il était presque inévitable que le Monde de l'Art et ses forces nouvelles reprissent le flambeau de l'avant-garde. Bien qu'il n'avançât aucune théorie nouvelle, ce mouvement privilégiait avant tout l'individualisme et la personnalité de l'artiste. Rappelons qu'il s'était largement inspiré du groupe des Ambulants, et que la jeune génération d'artistes reconnut par la suite avec gratitude son rôle dans le développement de leur mouvement.
Le ballet, qui connaissait depuis 1738 une popularité grandissante à Saint-Pétersbourg en raison de l'admiration de Pierre le Grand pour la culture française et italienne, et qui s'était par la suite implanté également à Moscou, resta l'une des formes de spectacle les plus populaires tout au long du dix-neuvième siècle. Il atteignit de nouveaux sommets avec les créations de chorégraphes tels que Marius Petipa (1822-1910) et de compositeurs tels que Piotr Ilitch Tchaïkovski (1840-1893), dont la collaboration donna naissance aux trois classiques immortels que sont Le L ac des C ygnes, La Belle au B ois dormant (ill. 11 ) et Casse-noisette (ill. 12 ). L'opéra commençait lui aussi à sortir de l'obscurité où il s'était trouvé relégué au début du siècle. Grâce aux efforts de mécènes éclairés tels que Savva Mamontov, les œuvres de Tchaïkovski, Balakirev, Borodine, Moussorgski et Rimski-Korsakov connurent un succès considérable, et la voix de basse du grand Chaliapine fut reconnue au niveau international. Les créations de l'époque sont d'ailleurs toujours applaudies avec enthousiasme sur les scènes du monde entier.
Cette merveilleuse créativité artistique, qui demeure capable de toucher un très large public, était toutefois, dans de nombreux cas, frappée au coin de la tradition, voire du conformisme. Il n'y avait rien de réellement novateur qui fasse réagir le public et qui remette en question sa perception de l'art, à l'exception peut-être de La Dame de pique , où Tchaïkovski aborde le domaine du surnaturel.


9. Marius Petipa , La Belle au Bois dormant . Cette scène représente les fées conduites par la Fée des Lilas


10. Photographie des danseurs du Théâtre Mariinsky Mise en scène de Petipa dans la scène Les Ombres


11. Bakst , La Belle au Bois dormant. Peinture murale sur le thème "le Réveil". Huile sur toile, 210 x 82 cm. Collection privée


12. Constantin Ivanov , Esquisse de décors pour Casse-noisette , 1892. Saint-Petersbourg
Avec Diaghilev tout allait changer. C'est en tant que promoteur d'autres artistes que cet homme lui-même immensément doué, musicien de bon niveau, doté d'un grand sens critique pour la peinture, allait acquérir une renommée encore vivante aujourd'hui. Il eut l'idée de rassembler une multitude d'artistes aux talents fondamentalement divers pour observer ce qui aller en résulter. Tout en suivant l'exemple du généreux Mamontov, qui encourageait la collaboration entre artistes de premier plan pour la création d'opéras nouveaux et originaux, Diaghilev poussa le concept beaucoup plus loin et, avec ses co-fondateurs de Mir Iskoustva (le Monde de l'Art), il réunit des peintres, des musiciens, des danseurs et des chanteurs dont les noms sont aujourd'hui synonymes d'éclat, de prestige et de pittoresque, mais aussi d'une approche radicale et stimulante de l'art. Les Ballets russes de Diaghilev, directement issus du Monde de l'Art, permirent à de nombreux artistes de laisser s'exprimer leur génie : des peintres (Benois, Picasso, Bakst), des compositeurs (Ravel, de Falla, Debussy, Stravinski), un chorégraphe (Fokine) et des danseurs (Pavlova, Karsavina, Nijinski) (ill. 13 ). Léon Bakst trouve tout naturellement sa place dans cette impressionnante brochette d'artistes prestigieux.


13. Photo de Vaslav Nijinski
Influences formatrices : Enfance, Jeunesse et Débuts Professionnels, 1866-1890
Bakst (ill. 14 ) était issu d'une famille juive aisée ; son père avait réussi dans les affaires et son grand-père gagnait déjà confortablement sa vie en tant que tailleur. Bakst, de son vrai nom Lev Samuilovitch Rosenberg, naquit le 27 avril (ou le 9 mai selon le nouveau calendrier) 1866, à Grodno, dans la région qui correspond aujourd'hui au Belarus. Les Bakst déménagèrent à Saint-Pétersbourg (ill. 15 ), la capitale russe, alors que Lev n'avait que quelques mois. Cette ville allait rester sa patrie durant près de trente ans.
Lev était un enfant maladif et difficile, aux humeurs extrêmement changeantes. La fragilité de son équilibre mental préfigurait déjà la dépression dont il serait victime des années plus tard. Il était le cadet de la famille, plus gâté, comme c'est souvent le cas, que ses frères et sœurs Sophie, Rosa et Isaïe, et aimant à se faire remarquer.


14. Bakst dans son atelier à Saint-Pétersbourg en 1900
Sa mère l'encou

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