Construire le savoir musical
388 pages
Français

Construire le savoir musical , livre ebook

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388 pages
Français

Description

Comment se construisent les savoirs musicologique et ethnomusicologique ? A partir que quelles sources et quelle lecture en fait-on ? S'intéresser non seulement à la musique elle-même mais aussi à ceux qui la font et qui l'écoutent, c'est considérer la musique non seulement comme un objet, mais aussi comme une pratique, voire, un enjeu. Il apparaît aussi important de poser la question de l'affect, de l'émotion dans la construction des savoirs. Comment concilier le cognitif et le sensible, l'individuel et le collectif ? Tels sont les axes majeurs abordés dans cet ouvrage collectif.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2003
Nombre de lectures 271
EAN13 9782296325562
Langue Français
Poids de l'ouvrage 11 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,1250€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

CONSTRUIRE LE SAVOIR MUSICAL
Enjeux épistémologiques, esthétiques et sociauxCollection Logiques Sociales
dirigée par Bruno Péquignot
Série Musiques et Champ Social
dirigée par Anne-Marie Green
Les transformations technologiques depuis cinquante ans ont bouleversé la place
de la musique dans la vie quotidienne. Celle-ci est actuellement omniprésente tant
dans l'espace que dans les temps sociaux, et ses implications sociales ou
culturelles sont si fortes qu'elles exigent d'être observées et analysées. Cette série
se propose de permettre aux lecteurs de comprendre les faits musicaux en tant que
symptômes de la société.
Dernières parutions
Yannis RUEL, Les soirées salsa à Paris. Regard sociologique sur un
monde de fête, 2000.
Julien BESANÇON, Festival de musique. Analyse de la
programmation et de l'organisation, 2000.
Michèle ALTEN, Musiciens français dans la guerre froide, 2000.
Philippe BIRGY, Le mouvement techno, 2001.
Chantal CHABERT, Lafin de l'art lyrique en province ?, 2001.
Marianne FILLOUX-VIGREUX, La danse et l'institution: genèse et
premier pas d'une politique de la danse en France (1970-1990),2001.
Marianne La Politique de la danse, 2001.
Catherine DÉCHAMP-LE ROUX, l'Emprise de la technologie médicale
sur la qualité sociale, 2002.
Béatrice MABILLON-BONFILS et Anthony POUILL Y, La musique
techno, art du vide ou socialité alternative ?, 2002.
Emmanuel PEDLER, Entendre l'Opéra, 2003.
Muriel TAPIE-GRIME (textes réunis par), Les recompostions locales des
formes de l'action publique, 2003.Sous la direction de
Monique DESROCHES et Ghyslaine GUERTIN
CONSTRUIRE LE SAVOIR MUSICAL
Enjeux épistémologiques, esthétiques et sociaux
L'Harmattan L'Harmattan Hongrie L'Harmattan ltalia
5-7, rue de l'École-Polytechnique Hargita u. 3 Via Bava, 37
75005 Paris 1026 Budapest 10214 Torino
FRANCE HONGRIE ITALIE@ L'Harmattan, 2003
ISBN: 2-7475-4632-2Introduction
Monique Desroches
Ghyslaine Guertin
Université de Montréal
L'idée de cet ouvrage découle d'un travail collectif
« Construire le savoir musical, enjeux épistémologiques, esthétiques et
sociaux ». La réunion de chercheurs sur ce thème nous est apparue
d'autant plus nécessaire, que, pilotant un projet depuis 1994 joignant
l'ethnomusicologie à l'esthétique, nous avons été à même de constater
que les notions d'esthétique, d'identité, d'authenticité de pratiques
musicales renvoyaient à des constructions symboliques. S'intéresser
non seulement à la musique elle-même mais aussi à ceux qui la font et
qui l'écoutent, c'est aussi considérer la musique comme objet,
pratique et enjeu. Tel fut au XXe siècle un virage méthodologique et
théorique important, un défi qui a fortement marqué nos champs
disciplinaires.
Un regard historique critique de l'ethnomusicologie et de la
musicologie laisse entrevoir que pour bon nombre de chercheurs, la
compréhension du savoir musical s'est édifiée en grande partie, pour
ne pas dire, presque exclusivement, sur le mode cognitif. Sans nier
l'importance de ce niveau qui occupe et occupera toujours une place
fondamentale dans l'analyse, il apparaît tout aussi important de poser
la question de l'affect et de l'émotion dans la construction des savoirs,
dimensions que l'on a trop souvent gommées, éradiquées au profit
d'un regard rationnel axé largement sur la recherche des systèmes et
des structures, des règles et des procédés de composition. On réalise
maintenant combien les attitudes et les conduites d'écoute sont nonseulement des paramètres révélateurs des cultures musicales, mais
aussi des entrées privilégiées pour une meilleure compréhension des
musiques.
Comment alors construire les savoirs musicologique et
ethnomusicologique en conjuguant à la fois les structures, les
systèmes, les sémantiques, les symboliques, les particularités
pragmatiques et contextuelles qui en dessinent les formes et les
contours? À partir de quelles sources, et quelle lecture doit-on en
faire? Comment passer de la description ethnographique à une
interprétation des faits de terrain? Comment intégrer dans une
approche dynamique, le champ des valeurs et celui du savoir musical
proprement dit, ou, si l'on veut, comment concilier le cognitif et le
sensible, l'individuel et le collectif?
Cet élargissement des angles d'observation et d'analyse a
ainsi complexifié l'édification du savoir musical. Car en définitive, le
savoir musicologique ou ethnomusicologique, celui du chercheur, se
construit lui-même à partir d'un autre savoir, celui du musicien, du
compositeur, de l'auditeur, de l'amateur de musique, du critique. Dans
cette foulée, comme l'illustre d'ailleurs l'ensemble des collaborations
à ce collectif, il renvoie davantage à une re-construction du savoir
qu'à une simple construction de celui-ci.
Nous avons délibérément choisi de présenter ici les
participations en privilégiant les problématiques et les
questionnements de recherche afin d'éviter le piège d'une présentation par
trop statique et axée sur la seule dimension disciplinaire. Certains ont
mis l'emphase sur les enjeux sociaux dans la démarche, d'autres l'ont
placé sur les enjeux esthétiques ou encore épistémologiques ou
strictement musicologiques. Les textes ont été regroupés avec le souci
d'alterner des thématiques musicologiques et ethnomusicologiques.
Ainsi, un premier groupe (Smoje et Pinson) traite de l'importance des
signes dans la compréhension du travail du scribe, en mettant en scène
la mémoire musicale de ce dernier, les archives, les témoignages
d'époque, les textes officiels et les livres de chants. Caron, pour sa
part, tout en demeurant dans le contexte liturgique, se pose plus
spécifiquement la question du fondement épistémologique de la
musique liturgique. Le contexte devient ici le critère déterminant de la
valeur musicale.
6Chang et Bouissou soulèvent quant à elles le problème de
l'authenticité de la source écrite en décalage historique ou culturelle
avec les praticiens actuels, la première se référant à œuvre baroque,l'
et l'autre à la musique cubaine. Genest et Berthiaume-Zavada
interrogent l'impact des modalités de transmission musicale sur la
construction des savoirs.
Si De Médicis examine le beau, le vrai et l'utile sous les
angles théoriques et analytiques de la musicologie historique, Trottier
pose, quant à lui, le problème de l'autonomie de la musique dans son
arrimage avec la vie sociale et culturelle. Bélair tente de comprendre
comment la philosophie participe à la construction du savoir musical.
Il se réfère notamment à cette fin à l'examen des systèmes de Rameau
et de Rousseau.
Desjacques interroge pour sa part l'ambiguïté du sens attribué
au terme « ethnomusicologie» due à la position de la discipline dans
le champ de la science, entre ethnologie et musicologie. Parlant des
musiques rituelles, Desroches questionne le statut des musiques et se
demande si le caractère sacré de certaines musiques et les conditions
qui prévalent sur leur pratique nous permettent de les appréhender de
la même manière que les musiques profanes. Green nous oblige de son
côté de sortir de la conception de la musique comme objet autonome;
elle propose dans cette foulée une analyse des faits musicaux à partir
d'un regard sociologique. La «séduction arithmologique dans le
processus compositionnel de Bach» est au cœur de la réflexion de
Corten. 11soulève dans un même temps la question du sens et de
l'interprétation de l'œuvre. Guillard, pour sa part, traite de la valeur
authentique de «l'Art de la Fugue» à travers sa découverte d'une
copie de Boëly effectuée en 1833. Guertin montre combien la remise
en question des concepts d'imitation et d'expression chez Chabanon
(1785) contribue au développement d'une nouvelle esthétique.
Goldman soulève le problème de l'analyse de la musique
contemporaine qui doit utiliser un système de signes sans antécédents
tant du côté de la création que de celui de l'herméneutique de celle-ci.
Fournier développe une réflexion sur les notions de traditionalisme et
d'innovation musicales qui la conduit à la légitimité même d

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