Jazz manouche
144 pages
Français

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Jazz manouche , livre ebook

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Description

Spécialiste reconnu de la question tsigane, Louis de Gouyon Matignon retrace ici l'histoire du jazz manouche depuis sa création dans les années 30 jusqu'à ses expressions les plus récentes. Le lecteur y côtoiera, au gré d'une discothèque de 100 albums, une galerie de personnages hauts en couleur dont Django Reinhardt, les frères Ferré, le trio Rosenberg ou encore Biréli Lagrène et Christian Escoudé, et découvrira des talents méconnus ou aujourd'hui oubliés. Tous, à leur manière, ont contribué à écrire cette histoire.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 15 février 2015
Nombre de lectures 56
EAN13 9782336370088
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0700€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre

Louis de Gouyon Matignon





Jazz manouche

La discothèque idéale
Copyright

Du même auteur

Dictionnaire tsigane – Dialecte des Sínté , L’Harmattan, 2012
Gens du voyage, je vous aime , Michalon, 2013
Apprendre le tsigane , L’Harmattan, 2014





















© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-72019-7
Citation

« Django est le héros d’un peuple, celui du peuple tsigane. »
(Alain Antonietto, musicologue)
Remerciements
Je tiens à remercier Sébastien Légé, Christophe Pilot et Francis Couvreux de m’avoir autorisé à reprendre certaines de leurs chroniques tirées du site web www.djangostation.com dans cet ouvrage.
Je tiens à remercier Jean-Baptiste Tuzet qui, grâce à son ouvrage Jazz manouche : La grande aventure du swing gitan de Django Reinhardt à Tchavolo Schmitt…, me permit de découvrir le jazz manouche et ses musiciens.
Enfin, je tiens à remercier tous les musiciens que j’eus la chance de rencontrer à mes débuts et plus particulièrement Chriss Campion, Serge Krief, Biréli Lagrène, Gaiti Lagrène, Ninine Garcia, Potzi, Jeannot Malla, Steeve Laffont, Stochelo Rosenberg, Christophe Astolfi, Yorgui Loeffler, Adrien Moignard, Amati Schmitt, Christian Escoudé, Denis Chang, Angelo Debarre, Aurore Voilqué, Boulou Ferré, Brady Winterstein, David Reinhardt, Mike Reinhardt, Mondine Garcia, Mundine Garcia, Costel Nitescu, Tchavolo Schmitt, Daniel John Martin, Dorado Schmitt, Noé Reinhardt, Gismo Graf, Ludovic Beier, Rodolphe Raffalli, Samson Schmitt, Matcho Winterstein, May Bittel, Moreno, Mozes Rosenberg, Patrick Saussois, Paulus Schäfer, Rocky Gresset, Samy Daussat, Romane, Frangy Delporte, Serge Camps et Wawau Adler.
Introduction
Le jazz manouche, swing gitan, gipsy swing ou French jazz est un mouvement musical né dans le Paris des années 30 grâce à Django Reinhardt et le QUINTETTE DU HOT CLUB DE FRANCE.
Avant-gardiste dès l’époque du musette vers la fin des années 20, grand auditeur de Bach et Debussy, doté d’une mémoire auditive phénoménale, désireux d’écrire une messe pour les Tsiganes sous l’Occupation, fervent utilisateur de la guitare électrique depuis son séjour aux États-Unis en 1946, éveilleur de tous les musiciens depuis soixante ans, affectionnant peindre et pêcher dans son village de Samois-sur-Seine où il décède en 1953, Django Reinhardt invente avec le QUINTETTE DU HOT CLUB DE FRANCE dans les années 30 ce que l’on appelle aujourd’hui « jazz manouche » . Avant lui, pas de musique de ce style. Seul Européen ayant marqué l’histoire du jazz, il inspira bon nombre de musiciens qui, pour lui rendre hommage, jouent aujourd’hui ses compositions et interprétations. Voici l’histoire de cette musique.
« Django est le héros d’un peuple, celui du peuple tsigane » – Alain Antonietto, musicologue et spécialiste du jazz manouche.
Né le 23 janvier 1910 dans une roulotte stationnée près de Luttre et non loin de Pont-à-Celles sur la route de Charleroi, dans les faubourgs de Liberchies en Région wallonne (Belgique), Jean « Django » Reinhardt est un Manouche ou Sínto selon le terme endonyme. Ce surnom de Django (dont personne ne connaît l’origine et qui signifie en romani « je réveille » ) lui est attribué, comme le veut la tradition manouche, dès sa naissance par Jean-Eugène Weiss et Laurence « Négros » Reinhardt, les parents du jeune Manouche. Déclaré fils de « Jean-Baptiste et Laurence Reinhart » , le père de Django ne signera pas de son vrai nom le certificat de naissance du futur prodige de la guitare afin d’échapper à la conscription militaire française ; Django portera donc le nom de sa mère. Baptisé le 26 janvier 1910 en l’église Saint-Pierre de Liberchies, une grande fête fut alors organisée dans un café (situé en face du cimetière de la ville) appartenant à Adrien et Isabelle Borsin : « Chez Borsin » . Restant tout au long de sa vie très attaché à Liberchies, s’y rendant régulièrement pour visiter sa marraine Isabelle Borsin, le village natal de celui qui invente le jazz manouche organise chaque année au mois de mai un festival en sa mémoire.
Très tôt, Django est attiré par la musique. Alors que la famille voyage à partir de 1913 – 1914 (afin de fuir la Première Guerre mondiale) entre l’Italie, la Corse, la région du Midi et l’Algérie, le jeune Manouche écoute beaucoup son père, violoniste itinérant. En 1919, les Reinhardt (depuis que l’attaché municipal Henri Lemens en charge de la rédaction de l’acte de naissance de Jean « Django » Reinhardt rajouta un d correspondant à la prononciation française du nom alsacien Reinhart ) reviennent en France et s’installent du côté de la barrière de Choisy à Paris. Avec son frère Joseph « Nin-Nin » Reinhardt né en 1912 à Paris, Django, à l’abri de la Première Guerre mondiale, grandit dans un espace insalubre et bouseux réservé aux Bohémiens, Romanichels et autres nomades que l’on appelle la Zone (nous parlons depuis des zonards ), immense bidonville où s’entasse toute la misère parisienne. Cette zone périphérique soutenait jadis l’enceinte de Thiers ou les fortifications « fortifs » .
Django, s’initiant dès son plus jeune âge à la musique grâce au violon (entre 6 et 10 ans), découvre rapidement (grâce à son oncle Guiligou ) le banjo (vers 1922). C’est une révélation. Jouant toute la journée sur les cordes rouillées de l’instrument, observant les musiciens de passage et acquérant rapidement une technique hors du commun, il commence vers l’âge de 12 ou 13 ans à jouer dans les cabarets parisiens avec des artistes tels que l’accordéoniste français d’origine italienne Vétese Guérino ; il s’avère être un véritable prodige de l’instrument. Avec son frère Nin-Nin, les deux Manouches vont alors rapidement proposer leurs services aux accordéonistes jouant dans les bistrots aux alentours pour gagner de l’argent.
Introduit à Paris grâce aux Italiens, l’accordéon règne au rythme de la valse et de la java dans un style musical qui fera la gloire d’une France d’opérette pour des décennies : le musette. Tandis que les femmes manouches vont vendre aux Gadjé, les hommes jouent de la musique et c’est ainsi qu’au milieu des années 20, s’organise un incroyable métissage musical aux portes de Paris : les Manouches apprennent à accompagner les accordéonistes, s’initiant dans le même temps aux joies de la valse à trois temps, alors que les accordéonistes, au contact des Manouches, jouent des airs traditionnels comme LES YEUX NOIRS ; le mode majeur de la valse devient ainsi parfois mineur avec la composition de valses manouches signées Django Reinhardt comme GAGOUG, CHEZ JACQUET…
Parmi les ancêtres du jazz manouche, deux musiciens du Paris des années 20 : un banjoïste nommé Gusti Malha et un joueur de bandurria nommé Jean « Poulette » Castro. L’un et l’autre influenceront Django à ses débuts. Gusti lui permettra de perfectionner sa manière de jouer du banjo et Poulette l’initiera à la technique du médiator, ce morceau d’écaille qui permet de frapper les cordes et plus tard, de donner du swing à l’instrument. Le 20 juin 1928, Django enregistre son premier disque avec l’accordéoniste français Jean Vaissade ; sa virtuosité d’adolescent éblouit. L’adolescent ne sachant ni lire ni même écrire son propre nom est alors présenté comme « Jiango Renard, banjoïste » . En cette même année, le célèbre chef d’orchestre anglais Jack Hylton viendra un soir l’écouter à « La Java » où il accompagne l’accordéoniste Maurice Alexander. Hylton proposera à Django de l’accompagner dans le cadre d’une tournée à Londres et de signer un contrat le lendemain dans un bistrot de la rue Blanche.
Cependant, en cette soirée du 26 octobre 1928, Django Reinhardt, dix-huit ans, rentrant chez lui dans sa roulotte installée à Saint-Ouen (près de la rue des Rosiers) en banlieue nord de Paris, du côté de la porte de Clignancourt, renversa une bougie allumée par sa première femme Bella Baumgartner qui l’attendait pour le repas. Les fleurs en celluloïd (matière très inflammable) que cell

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