La Maison Gaveau
289 pages
Français

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La Maison Gaveau , livre ebook

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Description

Des trois grandes marques françaises de pianos, avec Erard et Pleyel, la Maison Gaveau était fondée la dernière et c'est avec elle que la grande tradition du piano français s'est éteinte. Ceci s'est produit à une époque où un rejet de la culture musicale française a entraîné sa quasi-disparition en France. Cette étude retrace l'histoire de la Maison Gaveau, son envol au début du vingtième siècle et sa chute dans les années 60.

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Informations

Publié par
Date de parution 01 décembre 2009
Nombre de lectures 1 080
EAN13 9782336259239
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,1100€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Du même auteur
Chronologie des Pianos de la Maison Pleyel, Éditions L’Harmattan, 2000. Édition augmentée en 2005.
La Maison Erard, Manufacture de Pianos, 1780-1959, Éditions L’Harmattan, 2005.
© L’Harmattan, 2009
5-7, rue de l’École polytechnique ; 75005 Paris
http://www.librairieharmattan.com diffusion.harmattan@wanadoo.fr harmattan 1@wanadoo.fr
9782296106239
La Maison Gaveau
Manufacture de Pianos 1847-1971

René Beaupain
Sommaire
Du même auteur Page de Copyright Page de titre AVANT-PROPOS INTRODUCTION MATERIEL et METHODE RESULTATS des RECHERCHES de DOCUMENTS CHRONOLOGIE GENERALE de la MAISON GAVEAU CHRONOLOGIE DE MODELES - Leurs Tailles et le Nombre d’Exemplaires construits depuis 1908 FIGURES DES PIANOS CATALOGUE DE L’ANNEE CATALOGUE DE L’ANNEE CATALOGUE DE L’ANNEE GAVEAU Programmes de concert mentionnant les marques de pianos utilisés Programmes de concert mentionnant les marques de pianos utilisés Fonds du Compositeur Nombres de pianos Gaveau – Pleyel – Erard utilisés pour des concerts à Paris de 1910 à 1932 Publicités de la Maison GAVEAU OU ENCORE Rapport sur les instruments de musique exposés à l’Exposition Universelle de Liège en 1905 - Pianos de GAVEAU FRERES Achats de pianos par les Ecoles nationales de Musique par année La Manufacture de Pianos de la Maison GAVEAU La Salle GAVEAU a cinquante ans Statuts Juridiques de la Maison Gaveau Les Brevets d’Invention de la Maison Gaveau BREVET de 1858 BREVET de 1871 BREVET de 1880 BREVET de 1883 BREVET de 1912 - OFFICE NATIONAL DE LA PROPRIETE INDUSTRIELLE BREVET de 1922 - OFFICE NATIONAL DE LA PROPRIETE INDUSTRIELLE DISCUSSION BIBLIOGRAPHIE DISCOGRAPHIE REMERCIEMENTS ANNEXE - Nombres de Pianos produits par année Dates de Fabrication des Pianos Gaveau Dates de Fabrication des Pianos MAG
AVANT-PROPOS
La musique française, le piano français, choses « qui datent » ? Certes, ils ne datent pas d’hier mais d’avant-hier. Et avant-hier on avait fait aussi de belles choses en France que l’on peut aimer sans pour autant être chauvin ou encore nationaliste car on apprécie sans réserve les merveilles venues d’ailleurs.
Mais le propos de cette étude est l’histoire d’une grande marque de pianos, de pianos français, justement, qui s’est déroulée au cours de sa dernière partie de son existence dans un climat musical étrange où le rejet du passé, de l’héritage musical français allait en croissant pour finir par tout balayer en peu de temps. Ainsi peut-on constater sur une très courte période la disparition du son français des orchestres ; du chant français, de la diction française, du style français et des chanteurs français de l’opéra ; de la technique française du toucher pianistique et du son du piano français des salles de concert ; et, pire encore, le répertoire français est devenu quasi-inexistant dans des salles de concert et des théâtres lyriques, pour être remplacé par un tout venant de loin.
Ira-t-on chercher pour retrouver une certaine identité musicale propre, maintenant que le premier élan du rejet est passé ? Des habitudes ont été prises, l’oreille n’y est plus réceptive, l’esprit est ailleurs et, surtout, ce n’est plus à la mode, c’est du passé, c’est dépassé, « ça date ».
En faisant les recherches sur l’histoire de la Maison Gaveau en particulier, nous avons été confronté rudement à cette liquidation de l’héritage musical français en France et le naufrage de Gaveau y avait naturellement sa place. Dès lors une présentation de quelques éléments concernant cette liquidation nous a paru nécessaire pour tracer l’environnement culturel dans lequel évoluait la Maison Gaveau et ceci s’ajoute aux données recueillies sur son histoire et sur les développements de ses instruments.
INTRODUCTION
Fondée à Paris en 1847 par Joseph Gaveau (1824-1903) la Maison Gaveau était une des trois grandes marques françaises de piano – avec la Maison Erard (fondée en 1780) et la Maison Pleyel (fondée en 1807) - qui ont dominé la vie musicale française jusqu’au milieu du 20 e siècle. Elle était arrivée la dernière, elle a pris son envol à partir du début du 20 e siècle et c’est avec elle que la grande tradition nationale de piano a pris fin, un peu plus de cent vingt ans plus tard.
A l’époque de la fondation de la Maison Gaveau, les grandes inventions qui ont façonné l’instrument ont été déjà accomplies. En effet, c’est dans les années 1820 que furent déposés les brevets les plus importants qui ont déterminé la structure de l’instrument moderne.
Ainsi le principe du mécanisme utilisé actuellement dit « à double échappement » fut breveté par Erard à la fin de l’année 1821 à Londres et en début 1822 à Paris.
Ensuite venait en 1825 le brevet du cadre métallique coulé d’une seule pièce déposé par Babcock à Boston aux Etats-Unis.
Pape est l’inventeur d’un élément essentiel du piano moderne : les marteaux recouverts de feutre au lieu de cuir comme auparavant et le brevet fut déposé en 1826 à Paris.
Le croisement des cordes des pianos actuels était une idée déjà fort ancienne. Le piano à ses origines - appelé pianoforte pour avoir la possibilité de jouer doucement ou fort contrairement au clavecin - avait comme ce dernier, dont il avait hérité le dispositif harmonique (mais non pas la mécanique !), des cordes disposées parallèlement les unes aux autres. L’idée de faire passer les cordes des graves par dessus du médium pour leur donner un peu plus de longueur (et donc un peu plus de volume sonore) était appliquée dans des petits pianos carrés déjà tout au début du 19 e siècle : on la trouve dans des pianos à bon marché qui étaient un peu méprisés pour leur sonorité alors considérée comme pauvre. Le brevet fut déposé par Pape en 1828, également à Paris, cette fois-ci pour son application dans des petits pianos droits.
Une trentaine d’années plus tard, en 1859, Steinway allait breveter aux Etats-Unis l’idée d’une combinaison du cadre métallique coulé d’une seule pièce et du croisement des cordes destinée maintenant au grand piano à queue de concert et on l’a appelée la « nouvelle technologie ». Elle allait concurrencer l’ancienne méthode des cordes parallèles soutenues par un cadre composite que l’on pourrait alors appeler la « technologie classique ». La « nouvelle technologie » allait s’imposer et déterminer l’avenir du piano et profondément modifier la sonorité de l’instrument, la technique d’exécution ainsi que l’interprétation pianistique.
La Maison Gaveau n’était donc pas pionnière dans le développement du piano comme l’étaient ses aînés Erard et Pleyel ; elle appartenait à cette deuxième vague de grands facteurs de pianos qui se sont installés à la seconde moitié du 19 e siècle pendant laquelle l’industrialisation prenait le pas sur l’artisanat.
Outre le chef de file de la « nouvelle technologie », Steinway, cette vague comportait des facteurs très importants tels que Bechstein et Blüthner en Allemagne (par un curieux trait du hasard, ces trois sociétés ont été fondées en 1853). Les deux facteurs allemands ont adopté assez rapidement cette « nouvelle technologie » de Steinway et ensemble ils en ont fait une promotion d’une telle force et efficacité que la « technologie classique » (surtout défendue par Erard en France, par la firme Broadwood [fondée en 1769] en Grande-Bretagne et par la firme Chickering [fondée en 1823] aux Etats-Unis) était progressivement poussée dans une situation d’infériorité qui a fini par l’éliminer totalement.
Les deux technologies ont leurs points forts et leurs faiblesses. La « nouvelle technologie » donne aux instruments une solidité exceptionnelle qui permet une tension des cordes extrême donnant une puissance sonore inégalée mais au détriment des harmoniques, du timbre. Avec sa sonorité homogène et immédiatement jolie, plus percutante mais moins personnelle, le piano moderne est aussi plus passe-partout que l’instrument classique : il peut servir (et il sert) pour exécuter la musique de Bach jusqu’au Jazz.
La sonorité produite par les instruments construits selon la « technologie classique », même dans son état le plus évolué, a des qualités plus variées : elle est plus riche en harmoniques, plus chantante, plus délicate mais ayant besoin d’une technique pianis

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