La musique baroque et son diapason
230 pages
Français

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La musique baroque et son diapason , livre ebook

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Français

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Description

L'auteur fut parmi les tout premiers rebelles au rouleau compresseur baroque. Il s'efforce, depuis quarante ans, de démontrer l'outrecuidance, la voracité et la nocivité de cette "révolution baroque". Il prouve aisément qu'on profère un non-sens, voire une injure, en traitant de baroques Bach, Rameau, Haedenl, Purcell - entre-autres. Ces génies créateurs sont les Premiers classiques. Confisquer leur musique pour la "baroquiser" est à la fois une absurdité esthétique et une odieuse mauvaise action. Gérard Zwang a ici écrit son "J'accuse".

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juillet 2014
Nombre de lectures 11
EAN13 9782336351445
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0900€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Du même auteur
Aux éditions l’Harmattan :

– Guide pratique des cantates de Bach (avec Philippe Zwang), 2005.
– Mémoires d’une chanteuse française , 2008.
– Préface du livre de Louisiane Doré Le drame de l’excision , 2012.
*
Chez d’autres éditeurs

– Á Contre-bruit , éditions Jean-Claude Simoën, 1977.
– Le Diapason , éditions Sauramps médical, 1998.
– L’Oreille absolue et le diapason dit baroque , La Revue Musicale, nos 368-369, 1984.
*
– Ouvrages de Sexologie, Éthologie, Histoire, Critique.
*
Compositions musicales
déclarées à la SACEM

– Danses pour flûte, clarinette et piano, op. 3 et 5
– Divertissement pour trio à cordes, op. 19 a
– Quatuor à cordes, op. 23
– Rhapsodie pour violoncelle et piano, op. 16
– Sonate pour piano, op. 30
– Sonate pour violon et piano, op. 28
– Trio d’anches, op. 19
– Trio pour flûte, clarinette et piano, op. 31

pièces pour piano, pour petit orchestre, mélodies, etc.
Titre
GÉRARD ZWANG






La musique baroque et son diapason

Le Classique confisqué
Copyright

© L’HARMATTAN, 2014
5-7, rue de l’École-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr
EAN Epub : 978-2-336-70155-4
Dédicace

Á la mémoire d’Émile Leipp (1913-1986)
qui nous a tout enseigné du diapason,
et qui sut unir dans la même vénération
la Science et la Musique
PRÉLUDE
La volonté des maîtres, J.-S. Bach en tête,
crée le classicisme
Maurice Emmanuel 1

Belle lectrice, brave lecteur, peut-être jouis-tu de l’oreille absolue. Les notes de musique te parlent et te disent leur petit nom. Depuis le temps qu’on inonde tes oreilles avec la cacophonie baroque, cette marée noire de fausses notes devant laquelle s’extasient snobs et ignorants, j’espère t’apporter un peu de réconfort. Tu n’es pas seul(e) à pâtir de souffrances que ton entourage considère imaginaires, tout juste bonnes à te faire jouer l’intéressant – la princesse outragée. Mais il est plus probable que tu ne possèdes pas cette faculté, voire que tu n’en aies jamais entendu parler ; comme la grande majorité de nos congénères. Il n’y a là aucune honte. Le génial Arthur Honegger n’a jamais possédé ce don, alors que sa falote épouse en bénéficiait. Comme 20% – seulement – des musiciens professionnels 2 – décidément bien peu de gens. Tu pourras donc t’étonner que l’on consacre tant d’énergie à la défense d’un avantage dont ne peut se targuer que la minorité d’une minorité… Je pense néanmoins ne pas plaider dans le vide.
Voilà quasi un demi-siècle qu’on bassine les mélomanes, comme tous les auditeurs de bonne foi, et leurs enfants hélas, avec la musique baroque, le style baroque, les compositeurs baroques, les instruments baroques, les opéras baroques, les festivals baroques, la danse baroque, le chant baroque. Etc... Baroques donc foireux, « d’une bizarrerie choquante », pourrait croire un cœur simple, s’en remettant à notre bon Littré. Mais non ! Désormais, les margoulins qui vendent ces denrées baroques ont réussi à transformer le vice en vertu, le blâme en éloge, le baroque en valeur. Après avoir mis la main sur deux siècles d’une musique, celle de Bach, Rameau, Vivaldi, et autres créateurs de génie, qui est un des plus solides fondements de notre art musical occidental classique . L’antithèse même du baroque.
Tout ce qui paraît hic et nunc sous l’étiquette baroque n’est donc que camelote, tromperie sur la marchandise, pacotille qu’on te fait parfois payer très cher, belle lectrice, et tu me remercieras, brave lecteur, de t’avoir ouvert les yeux ; pour éviter de vous faire gruger. Vous incitant à réserver vos sous aux musiciens de bon aloi. Ceux que les marchands de baroque tentent de faire disparaître, pour éliminer toute concurrence… loyale. Interdisant pratiquement de jouer Haendel, Purcell et Lulli avec des instruments corrects, un style correct, et… au diapason. Car pour bien marquer le territoire occupé, ces messieurs-dames du baroque se refusent à jouer au diapason des honnêtes gens. Avec une première conséquence : le sabotage de précieuses orgues, faisant partie de notre patrimoine, accordées de façon défectueuse.
Mais peut-être le monopole abusif sur la musique de Heinrich Schütz et Clément Janequin vous laisse-t-il froids, comme l’accord frauduleux des orgues, dans des églises où vous n’allez pas chanter le dimanche – c’est votre droit. J’ai néanmoins l’espoir de vous faire prendre en pitié ces enfants possédant la prédisposition génétique à l’éclosion de l’oreille absolue, et qui ne pourront jamais développer leur don natif. Puisque les baroqueux de tout poil, polluant l’environnement sonore avec un déluge de notes inconvenantes, feront périr dans l’œuf leur si précieuse faculté.
Oui, depuis mai 68 il est mal vu de défendre les surdoués, les premiers de la classe… sauf s’il s’agit de gamins prometteurs pour un jour courir le 100 mètres, ou taper dans un ballon 3 . Par contre le compassionisme télévisuel ne manque toujours pas d’émouvoir très fort, à juste titre, devant ces malheureux enfants victimes des génocides sévissant en Afrique… c’est loin ! Or c’est ici, chez nous, dans la tête et le cœur d’innocents enfants, que la fourberie diapasonique du baroque est en train de commettre un génocide… culturel. En faisant disparaître une merveilleuse capacité humaine, sacrifiée sur l’autel du snobisme… et du fric. Ce sera la mort de l’oreille absolue. Un crime contre l’humanité. Indignez-vous, et attaquez les responsables là où ils sont les plus vulnérables : au porte-monnaie.
*
Découvreur de lune comme tous ses pareils l’Harnoncourt s’est aperçu qu’il existait un « discours musical ». Suivant son glorieux exemple, je compose ici mon discours selon les sept mouvements de l’emblématique Première suite pour orchestre de J.-S. Bach 4 . Cette innocente suite écrite dans l’ ut majeur le plus candide, que ces messieurs-dames du baroque accablent malicieusement 5 de cinq dièses, la faisant sonner en véritable-faux si majeur, pour faire endêver les innocentes oreilles absolues.

Saint Clément de Rivière, février 2014
1 Maurice Emmanuel : L’Histoire de la langue musicale , o.c ., p. 5.
2 Claude-Henri Chouard : L’Oreille musicienne , o.c ., p. 264.
3 Signe des temps : le pied est plus adulé que la tête.
4 BWV 1066. Oui, je sais, le titre initial des « Suites » de Bach était Ouverture , auf französich. Mais sœurs orchestrales des Ordres et des Suites claviéristes dont certaines de J.S.B., fondant une forme musicale fructueuse, elles eurent une abondante postérité – jusqu’à Bartók, Milhaud, Prokofiev, Honegger, Poulenc, etc. On rend hommage à leur maternité en leur laissant leur titre traditionnel.
5 Malice : inclination à mal faire. Tumeur maligne : qui peut entraîner la mort.
PREMIER MOUVEMENT. OUVERTURE COMMENT LE GEAI BAROQUE A PLUMÉ LE PAON CLASSIQUE
*
Une erreur phénoménale
*
Barroco , c’est du portugais. Terme apparu en 1563 6 pour qualifier une perle irrégulière, imparfaite – barroca . Un adjectif qualificatif péjoratif. Puisque la perle baroque n’a pas la bonne conformation sphérique, régulière, permettant de l’utiliser pour confectionner bague ou collier. Francisé en baroqu e, le terme apparaît en 1684 dans le Dictionnaire de Furetière. Il s’agit toujours de perle défectueuse. En 1711 sous la plume de Saint-Simon baroque montre qu’il a amplifié son champ sémantique, étendu au figuré (la nomination baroque d’un simple abbé à la succession d’un évêque !). Le Dictionnaire de l’Académie français e de 1740 confirme : « baroque se dit aussi pour irrégulier, bizarre, inégal ».
Désormais, et jusqu’à nos jours, baroque qualifie tout ce qui va de travers, diverge, surcharge, déforme, déconcerte, déséquilibre, rapetisse, inflige le biscornu le désordonné, l’embrouillé, le boiteux le maniéré et l’illogique. Baroque peut donc être la coiffure, l’habillement, la démarche,

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