Le Festival de Wight 70 vu par 2 Frenchies

Gaelle Kermen, Jackez Morpain

Description

Le Festival de Wight 70 vu par 2 Frenchies est un document d’archives, illustré de nombreuses photographies, sur le festival de musique du 23 au 31 août 1970 à Afton Down dans l’île de Wight en Grande-Bretagne.
Gaelle Kermen, 24 ans, était étudiante à l’Université de Paris-8 Vincennes en sociologie. Diariste depuis les années 60, elle se baladait partout avec un cartable en vinyle jaune qui contenait son Journal ou son Carnet de voyage. Elle a noté ses impressions au fil des heures du Festival. Le texte ici publié a conservé la version d’origine transcrite sans majuscule ni ponctuation dans les cahiers de l’année 1970. Son premier article dans la revue Esprit en novembre 1970 était tiré des notes du carnet de voyage du Festival 70.
Jakez Morpain, 23 ans, était étudiant à l’université de Paris-Dauphine en économie. Il a photographié les vues du festival au fil des jours et des nuits.
Bruno le Doze, 12 ans, dernier d’une fratrie de six enfants, était assez passionné de musique pour que sa grande sœur l’emmène dans cette aventure exceptionnelle. Il n’est plus là pour se rappeler les bons moments du Festival. Il est mort le 10 septembre 1997.
Il reste un peu vivant dans les notes et photos prises au cours du festival qui transcrivent en direct l’ambiance particulière qui régnait sur ces jours hors du temps, avec la poésie et la magie du lieu et de la musique.

Sujets

• Île de Wight
• Pop (musique)

Informations

• Publié par: Iggybook
• Date de parution: 10 septembre 2017
• Nombre de lectures: 4
• EAN13: 9791091577243
• Langue: Français

Extrait

Le Festival de Wight 70
Vu par 2 Frenchies



Gaelle Kermen & Jakez Morpain

Archives inédites

ACD Carpe Diem 2017
Copyright

Couverture : Adam Molariss pour Infographics
Photo de couverture : Jakez Morpain

Copyright 2017 Gaelle Kermen & Jakez Morpain

ACD Carpe Diem
ISBN 979-10- 91577-24-3
Édition numérique
Kerantorec France Bretagne Europe
Crédits

Les photographies ont été prises par Jacques Morpain entre le vendredi 28 août après-midi et le lundi 31 août 1970 lors du Festival de Musique de l’Ile de Wight 70.

Le texte a été écrit par Gaelle Kermen dans son Carnet de voyage et son Journal 70. Il est extrait de Clandestine 70 ou Le cartable en vinyle jaune , cahiers parisiens des années 70, ACD Carpe Diem, à paraître en 2018.

Une partie du texte a été publiée dans un article de la revue Esprit en novembre 1970, signé Gaelle le Doze, désormais en archives sur le site de la revue  :
Rien que pour ça, novembre 1970

L’ebook a été créé sur Word en 2010 et 12, revu sur Pages, abandonné cinq ans, repris et structuré sur l’application Scrivener for iPad, enfin illustré et formaté sur le logiciel Scrivener pour Mac.

Important

Pour apprécier au mieux les photographies illustrant cet ouvrage, il est recommandé de le lire sur une tablette en couleur permettant la disposition en paysage.
Présentation

Le Festival de Wight 70 vu par 2 Frenchies est un document d’archives, illustré de nombreuses photographies, sur le festival de musique du 23 au 31 août 1970 à Afton Down dans l’île de Wight en Grande-Bretagne.
Gaelle Kermen, 24 ans, était étudiante à l’Université de Paris-8 Vincennes en sociologie. Diariste depuis les années 60, elle se baladait partout avec un cartable en vinyle jaune qui contenait son Journal ou son Carnet de voyage. Elle a noté ses impressions au fil des heures du Festival. Le texte ici publié a conservé la version d’origine transcrite sans majuscule ni ponctuation dans les cahiers de l’année 1970. Son premier article dans la revue Esprit en novembre 1970 était tiré des notes du carnet de voyage du Festival 70.
Jakez Morpain, 23 ans, était étudiant à l’université de Paris-Dauphine en économie. Il a photographié les vues du festival au fil des jours et des nuits.
Bruno le Doze, 12 ans, dernier d’une fratrie de six enfants, était assez passionné de musique pour que sa grande sœur l’emmène dans cette aventure exceptionnelle. Il n’est plus là pour se rappeler les bons moments du Festival. Il est mort le 10 septembre 1997.
Il reste un peu vivant dans les notes et photos prises au cours du festival qui transcrivent en direct l’ambiance particulière qui régnait sur ces jours hors du temps, avec la poésie et la magie du lieu et de la musique.


bruno et le cartable en vinyle jaune
Dédicace


En Hommage à Bruno le Doze
(10 novembre 1957 à Lorient - 10 septembre 1997 à Kerantorec)


Sur la plage de galets de l’île de Wight le dimanche 30 août 1970, Bruno porte une casquette de l’armée sudiste   avec l’insigne du MCAA de nos Marches de la Paix des années 60 à Taverny (Val d’Oise) © Jakez Morpain 70  
Brothers in Arms

Pourquoi publier maintenant ce livre qui attendait depuis des années que je veuille bien le finaliser ?
Il n’est pas facile de faire son deuil.
Nous avions vécu à trois le Festival de Wight : deux étudiants de 23 et 24 ans, Jakez Morpain et moi, et un jeune garçon de 12 ans, mon petit frère.
Wight avait été un repère essentiel de nos vies. Filtrant nos souvenirs, nous avions gardé la beauté du site vu de la colline et le sentiment d’avoir vécu quelque chose d’exceptionnel, le « best ever organised festival in the world » comme nous l’avait dit le chauffeur de taxi qui nous raccompagnait vers Portsmouth au retour. Nous avions partagé le quotidien de 600 000 personnes pendant trois jours incroyables. Nous gardions au cœur certaines images particulièrement fortes.
Les photos prises pendant le festival étaient restées enfouies dans les archives de Jakez Morpain. Mon texte était classé dans mes cahiers et carnets de voyage qui m’avaient accompagnée dans tous mes déménagements depuis les années 70.

Quand mon jeune frère est mort le 10 septembre 1997, deux mois avant ses 40 ans, Jakez m’a proposé de rechercher les photos qu’il avait prises lorsque nous étions ensemble à Kerfany chez nos cousins communs en 1967, puis au festival de Wight en 1970.
Je suis allée à Paris aux vacances de la Toussaint 1997 avec mes trois filles, les emmenant sur les lieux de ma jeunesse, la Sorbonne, Shakespeare & Company, le Pot de fer, chez Féraud en face de l’Élysée, boulevard Poissonnière. Je retournais pour la première fois à Paris depuis mon départ en 1975 pour vivre en Ariège, puis en Haute-Savoie, enfin en Bretagne sur ma terre natale.
Jakez et sa femme Marion nous ont reçues dans leur maison de Nanterre et nous avons assisté à une séance de diapositives prises au festival.
C’était incroyable de revoir ces vues, la foule, les gens, la colline, la mer, la campagne. Bruno avait déjà vu ces diapos lors d’une première séance à Saint-Leu-la-Forêt l’été 1972 chez nos parents. En fait, nous ne les avions jamais oubliées, elles s’étaient inscrites en nous comme témoins des moments les plus extraordinaires et hors du temps que nous ayons vécu.

Jakez a pris son temps pour trouver un scanner permettant de récupérer les diapositives. Il me tenait au courant de ses avancées technologiques. De mon côté, je faisais le récolement de mes cahiers en 2009 et 2010 et commençais la publication des années 60.
Enfin, un jour, les photos sont arrivées sur une clé USB par courrier. Le temps passait. L’émotion restait. On ne guérit jamais de la perte d’un plus jeune que soi. Le deuil se faisait lentement.
Je tenais à publier nos impressions d’alors, gardées dans mon texte et illustrées par les photos de Jakez.
Ce mois d’août, en voyant les cérémonies à l’intention de la princesse Diana, vingt ans après son décès, j’ai pensé à mon jeune frère Bruno. C’est lui qui m’avait annoncé la mort de Lady Di, le dimanche matin au soleil, sur le chemin où nous devisons encore entre voisins certains moments ensoleillés, là où j’aime accueillir les rares visiteurs acceptés en mon ermitage. Bruno nous avait quittés quelques jours après la princesse des cœurs. Nous l’avions pleuré au milieu des torrents de larmes universelles. Les bras chargés de fleurs des champs ou de nos jardins, nous l’avions accompagné dans la splendeur de la lumière du mois de septembre 1997. Il y a vingt ans.
Chaque 18 septembre depuis 1971, nous avions une pensée commune pour Jimi Hendrix, décédé à Saint-Mary Abbots Hospital, l’hôpital de Londres où j’avais dû me rendre la veille du départ pour l’île de Wight pour une crise d’asthme. C’était notre connivence d’Anciens de Wight. Sur le piano de Bruno, le matin de sa mort, j’ai trouvé sa dernière partition étudiée, celle d’ All Along The Watch Tower , quelques jours avant l’anniversaire de Jimi . Bruno venait de le rejoindre.
Bruno aimait la musique, c’était une grande partie de sa vie, il aimait les plantes, il les cultivait avec amour. Dans sa serre, il mettait des disques pour mieux faire pousser ses légumes. Ce qu’il avait entendu à Wight avait formé sa jeune esthétique musicale.
Il est mort trop tôt. Mais il reste présent dans mes notes impressionnistes et sur deux photos de Jakez Morpain prises au festival. Que ce livre lui rende hommage !

Gaelle Kermen,
Kerantorec, le 10 septembre 2017
28 août 1970 île de wight vendredi fin d’après-midi

le bus a traversé la campagne ensoleillée de l’île et nous a dégueulés au milieu d’un immense camp de tôles

première surprise dans la chaleur de la poussière les terrains de camping sont dégueulasses les tentes nagent dans les détritus les boîtes de coke de whitney ou de beans éventrées sont jetées là sur place après usage les journaux déchirés tout et n’importe quoi
à un endroit près de l’entrée la pisse qui descend des chiottes fait une mare de boue

les toilettes sont sommaires mais nombreuse