Le soleil noir du rock français
212 pages
Français

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Le soleil noir du rock français , livre ebook

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Description

"Olivier Caudron, dit Olive de Lili Drop, est le soldat inconnu du rock français. Pure découverte de Philippe Constantin, il est le gamin adorable, l'enfant électrique, il est également la conscience rock de Téléphone, l'indispensable copain des débuts qui raccorde à la rue. Reconnu artiste, Olive explose en 1979 avec le 45 tours Sur ma mob, fantastique rock song, produit par Louis Bertignac, chantant les avatars d'un coursier lancé dans Paris comme une boule de flipper". Philippe Manoeuvre

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 octobre 2012
Nombre de lectures 31
EAN13 9782296984134
Langue Français
Poids de l'ouvrage 7 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0800€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Titre
Jean-François Jacq






LE SOLEIL NOIR
DU ROCK FRANÇAIS


Olivier Caudron, de Lili Drop à Olive








L’Écarlate
Du même auteur
Hémorragie à l’errance (Genèse)
L’Harmattan, 2012

Hémorragie à l’errance (première version)
La Nef des fous/Kaléidoscope Bleu, 2008

Heurt Limite (Récit incantatoire)
L’Harmattan, 1998, coll. « Écriture »

Les enfants de Paul Eluard
CICEP, 1995, livre collectif

Théâtre

Nada , 2001, Création Kaléidoscope Bleu
Loft, etc. , 1999, Création Kaléidoscope bleue
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

ISBN : 978-2-296-98413-4
EAN : 9782296984134
Sommaire Couverture 4e de couverture Titre Du même auteur Copyright Sommaire Lili Drop, quèsaco ? PARTIE 1 PARTIE 2 PARTIE 3 PARTIE 4 PARTIE 5 PARTIE 6 PARTIE 7 PARTIE 8 DISCOGRAPHIE BIBLIOGRAPHIE REMERCIEMENTS L’Ecarlate Adresse
Lili Drop, quèsaco ?
La mémoire flanche, puis se souvient. Lili, Olive. Un sang neuf allié à une classe trop rare dans le paysage musical français. Un groupe de rock mal digéré ayant sévi entre 1979 et 1983, juste le temps de graver trois 45 tours et deux albums encensés par la critique.
Le groupe est composé de deux filles, à la batterie et à la basse, et d’un garçon au chant et à la guitare. Soit Olive, de son vrai nom Olivier Caudron, Lili Olimao pour les accrocs, d’où le premier jet du nom du groupe : Lili. Ces trois-là forment un triangle magique initié par Olive, un garçon frêle mordant à pleines dents la vie dans sa part belle de féminité, ambigüité et mise à nu ayant le plus grand mal à soulever les foules sous nos contrées, comme le souligne Christophe Nick, en mars 1982, dans la revue Rock & Folk :
« Je comprends qu’on n’aime pas Lili Drop. Faut oser l’émotion. Et la tendresse. Et la pudeur. Sans retenue. Y’a des gens, pour eux, ce truc c’est pire que l’urticaire. Ils ne supportent pas. Peut-être que ça les met à nu, peut-être que ça fait gonzesse (…), ça les ennuie, l’émotion. Lili Drop est le rock le plus anti beauf qui existe chez nous. Ça a de quoi mettre mal à l’aise ».
Les deux filles, musicalement vierges, sont formées au projet sexy de leur mentor, véritable mac-musicien, Olive. Le second jet du nom de la formation, Drop, situe très clairement l’univers d’Olive. Lili et la drogue ne font qu’un, depuis son plus jeune âge. Il est considéré comme un génie, mais bon nombre de ses proches s’échinent à penser qu’il a gâché ses chances en se prenant les pieds, pour ne pas dire le nez, dans la poudre ; et autres substances.
Ami d’enfance de Jean-Louis Aubert, Olive est l’un des rouages essentiels ayant mené à la création du groupe Téléphone. Les années quatre-vingt, la fin de l’aventure de son groupe sabordé par lui-même, sur scène, signent son refus d’être marqué au fer rouge du showbiz. Il se découvre alors séropositif, passe par la case prison, s’essaie en solo tout en poursuivant sa descente à travers la dope, au point, en 1991, d’être jeté par-dessus bord par sa maison de disques. S’ensuit une décennie de déshérence artistique, marquée par l’avortement d’un projet d’album en duo avec Jean-Louis Aubert. Il se marie et tente de tourner la page, se soigne, renie Olive au profit de son rôle de père, s’installe dans le sud de la France avant de revenir en 2005, lors d’un retour tardif, à la seule chose qu’il sait vraiment faire, soit la musique via la reformation de Lili Drop, donnant ainsi lieu à une poignée de concerts de très haute volée.
Pour Géant-Vert, journaliste à Rock & Folk , cet « éternel outsider du rock qui, toute sa vie, aura eu en main une des plus belles quintes flush pour réussir un carton dans la musique » semble, cette fois-ci, prendre musicalement les choses au sérieux. Montrant de quoi il est encore capable, la remise en selle de son groupe doit lui permettre de reprendre ses marques avant de rebondir en solo. Las. Rattrapé par la maladie, alors qu’il fourmille de projets, Olive s’éteint le dix-sept janvier 2006, rongé par la tuberculose, une maladie d’un autre temps, en laissant derrière lui un goût amer d’inachevé…

Jean-François Jacq
Quel conseil donner à ceux qui ne connaissent pas encore Lili Drop sinon celui de les inviter à découvrir d’urgence ce groupe qui occupe une place unique dans le vaste champ du rock français ! Et pour cela, ce ne sont pas les arguments qui manquent : des parties de chants sexy et ultras charmantes, des textes osés, voire subversifs, une réelle et constante qualité d’écriture, des instrumentations minimalistes, des éléments dansants, des climats urbains, un look cool et original. À l’évidence, Lili Drop se démarque par son image personnelle et intemporelle.

Oberst Gregor, Jean-Luc Belling. Décembre 2005



« Lili Drop appartient à cette génération de nouveaux groupes qui offrent au rock français plus qu’une raison d’être, une option sur l’avenir à l’échelle internationale ».

Alain Wais, Le Monde . Novembre 1979
PARTIE 1
1955 /1970

« Pourquoi t’amoches ta caboche l’enfant ?
Gâté d’amertume, ça t’pique les yeux. Pourquoi ? »

Lili Drop, Soleil noir (1982)

Olive (vers 1967)
Olive. Olivier Caudron pour l’état civil. Naissance à Londres, le quatre décembre 1955, où sa jeune maman, Mireille, âgée de vingt-trois ans, vient de s’installer.
Olive a une sœur, Anita, d’un an son ainée. Quant à Roger, leur père, vietnamien d’origine, surnommé Roger le barbouze, il s’en est allé. Une première déchirure qui va fortement marquer Olive.
Au bout de six mois de pérégrinations dans la capitale anglaise, Mireille décide de rentrer en France avec ses deux enfants, sans autre alternative que de devoir retourner à Reims où vivent ses parents.
Ces derniers viennent d’acquérir un appartement à Neuilly-sur-Seine, et lorsque Mireille suggère de l’investir avec ses deux enfants, son père se montre alors d’une rigueur indéfectible face à laquelle elle ne peut que se plier. Si elle part pour Neuilly, ce sera sans son fils. Celui-ci stipulant, en sa qualité de grand-père, que le petit garçon a absolument besoin d’une autorité paternelle.
Il ya urgence, pour Mireille, de se trouver un travail, de reconstruire sa vie. La précarité de sa situation l’empêche de s’opposer à sa famille. Son petit garçon restera donc chez ses grands-parents tandis qu’elle rejoint Neuilly avec sa fille. Un compromis qu’elle accepte tout en considérant que cette situation ne peut être que provisoire.
Les premiers mois à Neuilly s’avèrent extrêmement difficiles. Mireille a le plus grand mal à accepter la séparation d’avec son fils et pour s’en sortir, elle prend le premier emploi qui se présente.
Cette situation va durer trois ans. Olive aime à raconter qu’elle a duré plus longtemps tant cette déchirure de la séparation lui paraît, sur le plan affectif, insurmontable. Mireille en est évidemment consciente, mais comment aurait-elle pu s’y prendre autrement ?
Dès qu’on l’interroge à ce sujet, Olive n’en démord pas. Et le temps n’y fait rien. Dans un article de Gilles Van Kote paru dans le quotidien Le Monde , en juin 2005, il identifie ce traumatisme comme ayant eu une importance capitale tant sur sa façon de mener sa carrière que sur son comportement d’adulte :
« D’avoir été séparé de ma mère très jeune, ça m’a rendu jaloux, violent, excessif. Le rock, la junkie attitude vont avec ça ».
Il y a aussi ce père absent, intrigant, fascinant, perpétuellement présent à travers sa couleur de peau et les traits fins de son visage.
Quant à son grand-père, il se montre totalement dépassé par ce petit garçon s’opposant systématiquement à son autorité. Il se rebelle sans cesse et s’évertue à en faire voir de toutes les couleurs à ses grands-parents.
En 1959, la situation de Mireille s’améliore. Cette stabilité lui permet enfin de récupér

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