Quand la musique prend corps , livre ebook

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2014

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La musique entretient des liens indissociables avec le corps. Toutefois, les recherches portant sur ce couple fondateur sont rarissimes. Point de départ et d’arrivée de la médiation musicale, le corps est un lieu d’expression et de communication, de techniques, de production de sons et de mouvements et mérite toute l’attention que les auteurs de ce livre – musicologues, interprètes et philosophes – lui prêtent.
Du timbre vocal à la chorégraphie cultuelle, en passant par la position des doigts sur un clavier ou sur des cordes, cet ouvrage aborde plusieurs thèmes qui intéresseront grandement les musiciens, les danseurs et tous ceux que la question du corps dans l’art interpelle.
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Date de parution

22 mai 2014

Nombre de lectures

0

EAN13

9782760633827

Langue

Français

Poids de l'ouvrage

1 Mo

Mise en pages: Yolande Martel Epub: Folio infographie Catalogage avant publication de Bibliothèque et Archives nationales du Québec et Bibliothèque et Archives Canada Vedette principale au titre: Quand la musique prend corps (PUM) Comprend des références bibliographiques. ISBN 978-2-7606-3380-3 1. Musique - Aspect physiologique. I. Desroches, Monique, 1948- . II. Stévance, Sophie, 1977- . III. Lacasse, Serge. ML3820.Q36 2014 781.1 C2014-940708-4 Dépôt légal: 2 e trimestre 2014 Bibliothèque et Archives nationales du Québec © Les Presses de l’Université de Montréal, 2014 www.pum.umontreal.ca ISBN (papier) 978-2-7606-3380-3 ISBN (epub) 978-2-7606-3382-7 ISBN (pdf) 978-2-7606-3381-0 Les Presses de l’Université de Montréal reconnaissent l’aide financière du gouvernement du Canada par l’entremise du Fonds du livre du Canada pour leurs activités d’édition et remercient de leur soutien financier le Conseil des arts du Canada et la Société de développement des entreprises culturelles du Québec (SODEC). IMPRIMÉ AU CANADA
Introduction
Monique Desroches, Sophie Stévance et Serge Lacasse
Ce livre aborde un thème qui peut sembler une évidence comme objet d’étude en musique, du moins en ce qui concerne la musicologie et l’ethnomusicologie; pourtant, il a rarement été analysé de façon systématique: le corps 1 . Pour y parvenir, nous avons réuni des chercheurs en musique qui s’intéressent à ce sujet selon diverses perspectives. Lieu de tensions, d’idéologies et de valeurs qui souvent s’opposent de manière radicale: condamné (de Platon à Derrida) ou célébré (d’Épicure à Onfray), le corps est pourtant incontournable en musique. Lieu d’expressions, de techniques, de productions sonores et de mouvements, il est ici envisagé comme le point de départ et d’arrivée de la médiation musicale. Les modalités de cette rencontre entre corps et sons musicaux constituent l’objet de cet ouvrage collectif.
Les auteurs s’appuient sur le principe suivant: toute musique est plus qu’un ordonnancement de données à caractère sonore. Elle est également geste vocal ou instrumental, communication entre musiciens et avec le public, et dans bien des cas, elle intègre la danse. Animés par la volonté d’approfondir la place du corps dans l’analyse musicale et son incidence dans la compréhension des musiques, notamment en matière de stylistique et d’esthétique, les trois laboratoires organisateurs – le Laboratoire d’ethnomusicologie et d’organologie (LEO), le Groupe de recherche-création en musique (GRECEM) et le Laboratoire audionumérique de recherche et de création (LARC), trois laboratoires membres de l’OICRM –, ont d’abord tenu des Journées d’étude qui se sont déroulées en janvier 2013 à l’Université de Montréal et à l’Université Laval. Ces journées ont rassemblé une vingtaine de chercheurs d’horizons divers – ethnomusicologues, musicologues, interprètes, philosophes –, qui partageaient un intérêt pour cette thématique. Cet ouvrage regroupant vingt contributions représente l’aboutissement de ces journées.
À cette fin, les auteurs de ce collectif explorent notamment différents volets du corps musiquant. Les regards posés sur la thématique sont multiples. Certains chercheurs examinent le timbre vocal d’un répertoire spécifique; d’autres s’intéressent à la position des doigts et des mains sur le clavier ou sur les cordes de luths ou de vièles; d’autres encore se penchent sur la gestuelle ou la chorégraphie de la danse. Réunir tous ces regards tend à dépasser, sans toutefois l’omettre, le niveau formel de l’œuvre-objet – celui de l’harmonie, de la mélodie, de la structure des pièces musicales, par exemple – pour atteindre la performance ou la mise en acte du texte musical. En ethnomusicologie, cette approche se distingue des analyses des premiers chercheurs de la discipline qui, en s’appuyant sur une conception de la musique en tant qu’objet sonore (notamment les chercheurs de l’École de Berlin de la fin du XIX e siècle), transformaient les enregistrements de terrain en objets de transcription musicale à partir desquels on édifiait un système musical. Envisagée comme une performance, la musique ouvre l’objet d’étude en reliant de manière indissociable et dynamique l’objet sonore, les stratégies de production, les conduites d’attentes et d’écoute, la gestuelle et les agents humains, de manière à faire de la performance une pratique et un évènement.
De manière globale, les auteurs tentent de répondre aux questions suivantes: existe-t-il des syntaxes corporelles qui caractérisent tout particulièrement certaines pratiques, certaines interprétations de répertoires? Dans l’affirmative, comment procéder pour les mettre en exergue? Et en fin de compte, que révèle de nouveau cette insertion du corps dans les analyses?
Dans cette phénoménologie de la production et de la réception, il revient au chercheur de mettre en lumière des opérateurs relatifs au corps et qui interviennent directement dans les définitions stylistiques. Pour saisir la stylistique et l’esthétique d’une pratique, l’analyste doit donc impérativement tenter de comprendre les modalités de mise en acte ou, si l’on veut, les composantes de la performance. Le regard systématique sur le corps nous apprend beaucoup, par ailleurs, sur la mise en relation à l’espace, sur la relation aux autres et, bien entendu, sur le genre musical lui-même. Pratiquer une musique suppose en effet la mise en place d’un espace relationnel entre les divers acteurs. La création de cet espace singulier et dynamique permet non seulement l’émergence d’une relation entre les différents intervenants, mais elle favorise aussi la création in situ de la signature du groupe ou de l’artiste singulier. Cette signature est produite en grande partie par des modalités particulières de recours au corps. Pour cette raison, nous avons jugé important, voire essentiel, de joindre à notre publication des hyperliens (sonores et multimédias) en vue d’illustrer le rôle du corps dans l’esthétique et la stylistique musicales.
Ce livre convie donc le lecteur à une musicologie et à une ethnomusicologie incarnées, qui sont axées sur le sujet musiquant ou dansant dans sa relation spécifique à l’objet musical et orientées vers les modalités de création et d’interprétation musicales, c’est-à-dire sur la mise en acte de la musique. Plus précisément, et comme l’illustre l’organisation thématique des chapitres, l’ouvrage explore au moins quatre volets du corps musiquant: le corps comme outil du musicien, la voix comme incarnation sonore du corps, le corps comme lieu et enjeu de la performance musicale et le corps en mouvement avec la musique.
Corps musiciens
Les chapitres de la section «Corps musiciens» rendent compte de ce rapport intime que le joueur de musique entretient avec son instrument: le fait de jouer d’un instrument revient à s’engager physiquement, corporellement envers celui-ci. Cela revient à donner aux sons produits par le corps une envergure d’expressivité et de créativité qui dépasse le stade restrictif d’un geste essentiellement effecteur, accompagnateur et désincarné. Invisible et silencieux le plus souvent, le corps musical de l’instrumentiste est porteur de sens. Car si l’on se place à l’extérieur du contexte musical pour ne considérer que le discours, seulement 7% du sens d’une communication orale serait issu des mots; 38% proviendrait de la qualité de la voix (volume, hauteur, rythme); et 55% des mouvements corporels (Koneya et Barbour 1976). Une dimension considérable du sens d’un message proviendrait donc de l’extérieur du monde verbal. De même, l’ensemble de ces composantes ou de ces mouvements corporels nous aiderait à saisir ce sens, comme le démontrent les chapitres consacrés au corps performanciel. Pour ce qui concerne les chapitres de la section consacrée au «Corps musicien», ils s’intéressent plus particulièrement aux interactions entre le corps physique du musicien et son instrument en tenant compte des différents facteurs qui régissent leurs interactions, qu’elles soient culturelles, symboliques et sociales ou plutôt techniques, esthétiques et expressives. Somme toute, ces interactions débuteraient dès le niveau sensori-moteur. Quel est le rôle du corps dans l’élaboration de la pensée musicale? Permet-il d’extérioriser les intentions musicales et si oui, de quelles manières? En outre, existe-t-il un lien entre un geste et les sons produits simultanément? Quelle est la nature de ce rapport? Comment celui-ci s’élabore-t-il et comment peut-on l’observer? Si la fonction du corps consiste à favoriser la production du son ou à l’accompagner, quelles seraient les conséquences potentielles du corps sur le processus de création de l’interprétation musicale, de même que sur l’exécution et la réception de la musique?
La section «Corps musiciens» s’ouvre sur une observation générale: Isabelle Héroux et Marie-Soleil Fortier, dans leur chapitre intitulé «Le geste expressif comme indicateur du processus créatif dans le travail d’interprétation musicale», proposent un état de la recherche scientifique sur le geste en tant que moyen de communication, ainsi qu’une observation éloquente visant à confirmer l’hypothèse selon laquelle les gestes musicaux, foncièrement incarnés et incorporés, sont directement reliés au processus de création dans le travail d’interprétation d’une pièce musicale. Ce premier chapitre révèle ainsi la dimension culturelle, sociale et symbolique du corps musicien, laquelle sera développée plus avant par Luc-Charles Dominique. Dans «Gestes et attitudes corporels chez les violoneux français d’hier et d’aujourd’hui», l’ethnomusicologue montre toute l’importance de la gestuelle chez le violoneux. Ainsi, les reproches adressés à ce musicien par rapport à la manière dont il tient l’instrument attestent, selon les tenants des règles, de l’ignorance de cet instrumentiste, de son mépris des règles, voire de la décadence dans laquelle il entraîne le violon, instrument noble par excellence; un violoneux est un violoniste médi

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