Sociologie de la chanson congolaise

Gaston M'Bemba-Ndoumba

Description

Dans les sociétés de tradition orale, rien de tel que les chansons pour comprendre l'évolution de la société. La rumba congolaise en est le meilleur exemple. Analyser les paroles de cette musqiue née dans les années trente sur les deux rives du fleuve Congo, à Brazzaville et Kinshasa, permet de mieux comprendre les transformations nées de la révolution urbaine: rapports hommes-femmes et Blancs-Noirs, où l'argent tient une place de plus en plus grande.

Sujets

• Beaux arts
• Chanson
• Musique
• Sociologie

Informations

• Publié par: L'Harmattan
• Date de parution: 01 juin 2013
• Nombre de lectures: 20
• EAN13: 9782296539426
• Langue: Français
• Poids de l'ouvrage: 2 Mo

Extrait

Sociologie Gaston M’Bemba-Ndoumba
de la chanson congolaise
Cours expérimental sur la rumba congolaise
Dans les sociétés de tradition orale, rien de tel que les chansons pour Sociologie comprendre l’évolution de la société. La rumba congolaise en est le
meilleur exemple. Analyser les paroles de cette musique née dans
les années trente sur les deux rives du feuve Congo, à Brazzaville et de la chanson congolaise
Kinshasa, permet de mieux comprendre les transformations nées de
la révolution urbaine : rapports hommes-femmes et Blancs-Noirs, où Cours expérimental sur la rumba congolaise
l’argent tient une place de plus en plus grande.
Après la lecture de ce livre, vous ne danserez plus de la même
façon sur la rumba congolaise.
Gaston M’Bemba-Ndoumba est essayiste. Il est
l’auteur de plusieurs ouvrages consacrés notamment à
la pratique de la dépigmentation de la peau chez les
Noirs, à la sorcellerie, à l’école d’expression française en
Afrique, à la musique congolaise mais aussi à la gare
d’Austerlitz.
Il a écrit des romans pour enfants et adolescents comme Ma première
colo, Mes toutes premières règles ou L’écureuil de Montréal. Il
travaille pour la mairie de Paris.
Illustration de couverture : photo de l’auteur.
ISBN : 978-2-343-00424-2
20 e
Sociologie de la chanson congolaise
Gaston M’Bemba-Ndoumba
Cours expérimental sur la rumba congolaise Études africaines
Collection dirigée par Denis Pryen et François Manga Akoa

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du Gabon, 2013.
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Noël Bernard BIAGUI, Le gúbaher - parler baïnouck de
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description linguistique : phonologie et classes nominales,
2013.
Erick CAKPO, Art chrétien africain, Caractéristiques et enjeux,
2013.
José KAPUTA LOTA, Révolution culturelle et développement en
Afrique, 2013.
Jérémie TOKO, Rivalités ethniques mimétiques en Afrique. Déficit
démocratique et sous-développement au Cameroun, 2013.



Sociologie
de la chanson congolaise


























© L'Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-Polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
[e-mail]
[e-mail]

ISBN : 978-2-343-00424-2
EAN : 978234300424-2 Gaston M’bemba-Ndoumba



Sociologie
de la chanson congolaise

Cours expérimental sur la rumba congolaise

















A Gloria Fanny
et Claire


Merci à Matondo Kubu Turé

Du même auteur
Ces Noirs qui se blanchissent la peau : la pratique du
« maquillage » chez les Congolais. Éd. L’Harmattan, Paris, 2004.
Les Bakongo et la pratique de la sorcellerie : ordre ou désordre
social. Éd. L’Harmattan, Paris, 2006.
La femme, la ville et l’argent dans la musique congolaise :
regard sociologique sur l’imaginaire urbain. Éd. L’Harmattan,
Paris 2007.
Un coup de théâtre : histoire du théâtre congolais. Éd.
L’Harmattan, Paris 2008.
La folie dans la pensée Kongo. Éd. L’harmattan, Paris 2010.
Ma première colo. Éd. Bénévent, Nice 2010.
Transports urbains publics et privés au Congo : Enjeux et
pratiques sociales. Éd. L’Harmattan, Paris 2010.
La Gare d’Austerlitz dans les yeux d’un Africain. Éd. Bénévent,
Nice 2011.
L’École d’expression française en Afrique : Histoire inachevée
de domination et d’émancipation sociale. Éd. L’harmattan, Paris
2012.
Mes toutes premières règles. Éd. Bénévent, Nice 2012.
L’Écureuil de Montréal. Éd. Bénévent, Nice 2012.
Introduction
Dans les pays de tradition orale, rien de tel que les chansons
pour comprendre l’évolution de la société. La rumba congolaise
en est un exemple vivant. Étudier les paroles de cette chanson
urbaine, née sur les deux rives du fleuve Congo, à Brazzaville et
Kinshasa dans les années 30 met en lumière la transformation de
la société congolaise. La ville elle-même a modifié les rapports
entre les gens. La ville, héritée de l’époque coloniale, où l’argent
tient une place de plus en plus grande et où la femme est un
véritable enjeu de pouvoir. Les paroles de la rumba congolaise
valent tous les grands discours et toutes les analyses à condition
justement de les décortiquer.
C’est tout l’objet de ce livre. Quand vous l’aurez lu, vous
n’écouterez plus la rumba de la même façon. Vous ne danserez
plus dessus sans penser à ce qui se cache derrière : les rapports
hommes-femmes, les rapports d’argent et les rapports entre les
noirs et les blancs. C’est toute une histoire urbaine des deux
Congo qui se cache dans les paroles de ces chansons.
Début du cours
Ce cours expérimental s’intitule « sociologie de la chanson
congolaise ». Il ne concerne pas toute la chanson congolaise,
mais essentiellement ce que l’on appelle la « rumba congolaise »,
c’est-à-dire cette chanson qui est née au vingtième siècle, à partir
des années 30, dans deux villes : Brazzaville et Kinshasa. Il s’agit
d’une chanson urbaine.
Pour l’étudier, je vais procéder en posant un certain nombre
d’hypothèses à commencer par des hypothèses théoriques que je
vais développer pour introduire mon sujet.
Première hypothèse : la société est un objet d’étude. Cet objet
d’étude possède des limites déterminées. Cet objet a un contenu
saisissable. On ne peut pas l’appréhender immédiatement. C’est
un objet vague, fourre-tout. Cet objet se confond avec l’individu.
Deuxième hypothèse : la société est un objet d’étude
complexe. Il n’est pas saisissable facilement. On ne peut pas
l’appréhender immédiatement.
Ce n’est pas avec la conscience du commun des mortels qu’on
peut l’expliquer. Cet objet se présente masqué et il est déroutant.
Donc il est à révéler.
Troisième hypothèse : cet objet est conflictuel. Il n’est pas
unilatéral, mais plutôt pluridimensionnel. Il est composé de
comportements contradictoires, d’intérêts énormes, multiformes
et divergents. Les pratiques conflictuelles peuvent prendre des
formes vécues ou silencieuses. Elles peuvent également prendre
des formes concrètes ou imaginaires.
Quatrième hypothèse : cet objet développe des conflits. À
côté des conflits s’organisent simultanément des initiatives
régulatrices. À côté des dissensions s’expriment des alliances, des
ententes, des compromis, des conventions, des consensus. Ces
convent