Raymond Depardon et la philosophie
74 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Raymond Depardon et la philosophie , livre ebook

-

74 pages
Français

Vous pourrez modifier la taille du texte de cet ouvrage

Description

Cet ouvrage porte sur les rapports que l'oeuvre depardonienne entretient avec la philosophie, mais aussi sur la création photographique et l'embryologie du projet en train de se faire. Depardon, sous sa triple identité de photographe, cinéaste et écrivain, passe d'un projet à l'autre avec une facilité étonnante dans un mouvement perpétuel de transcendance ; il articule sans cesse une poïétique de convergence à une poïétique de divergence, combinant fini et infini, phronesis et aisthesis, en quête d'un « moi acceptable », d'un moi meilleur, d'un meilleur eautos ou bien d'un projet décisif qui saurait mettre en oeuvre le Tout du sujet percevant. Cette réflexion interroge son oeuvre ainsi que le mystère de toute poïétique.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 05 février 2020
Nombre de lectures 0
EAN13 9782336893174
Langue Français
Poids de l'ouvrage 2 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0750€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Ce livre est le 147 ème livre de la

dirigée par François Soulages & Michel Costantini
Comité scientifique international de lecture
Argentine (Silvia Solas, Univ. de La Plata), Brésil (Biagio D’Angelo, Univ. de Brasilia), Chili (Rodrigo Zuniga, Univ. du Chile, Santiago), Corée du Sud (Hyeonsuk Kim, Chung-ang University, Séoul), Espagne (Pedro San Ginés, Univ. Granada), France (François Soulages, Univ. Paris 8), Grèce (Panayotis Papadimitropoulos, Univ. d’Ioanina), Japon (Kenji Kitamaya, Univ. Seijo, Tokyo), Hongrie (Anikó Ádam, Univ. Pázmány Péter, Egyetem), Luxembourg (Paul di Felice, Univ. de Luxembourg), Malte (Thierry Tremblay, Univ. de La Valette)
Série ARTISTE
17 Manuela de Barros, Duchamp & Malevitch. Art & Théories du langage
44 Bertrand Naivin, Roy Lichtenstein, De la tête moderne au profil Facebook
50 Marc Giloux, Anon. Le sujet improbable, notations, etc.
52 Alain Snyers, Le récit d’une œuvre 1975-2015
104 Raphaël Yung Mariano, Scènes de la vie familiale. Ingmar Bergman
106 François Py (dir.), De l’art cinétique à l’art numérique. Franck Popper
118 François Soulages & Sophie Armache Jamoussi, (codir.) Masques & identités. Bernard Kœst
128 François Soulages (dir.), Temps & photographie. A partir de Bernard Kœst
141 Hwamin Shin, Sophie Calle. Regard sur autrui : du déséquilibre à l’imaginaire
147 Panayotis Papadimitropoulos, Raymond Depardon & la philosophie
Série PHILOSOPHIE
11 Michel Gironde (dir.), Les mémoires de la violence
12 Michel Gironde (dir.), Méditerranée & exil. Aujourd’hui
49 Dominique Chateau, Théorie de la fiction. Mondes possibles et logique narrative
60 François Soulages & Aniko Adam (codir.), Les frontières des rêves
62 Michel Godefroy, Chirurgie esthétique & frontières de l’identité
63 Thierry Tremblay, Frontières du sujet. Une esthétique du déclin
64 Stéphane Kalla Karim, Les frontières du corps & de l’espace. Newton
66 Vladimir Mitz, La transgression des frontières du corps. La chirurgie esthétique
67 Bernard Salignon, Frontières du réel où l’espace espace
68 Dominique Chateau, L’art du fragment. Frontières apparentes & frontières souterraines
69 Pierre Kœst, Aux frontières de l’Humain. Essai sur le transhumanisme
71 Gabriel Baudrand, Mathématiques & frontières
73 Philippe Boisnard, Frontières du visage (analogique-numérique)
74 Aniko Adam, Aniko Radvanszky & François Soulages (codir.), L’homme qui rêve
77 Alain Milon & Shu-Ling Tsai, Figures de l’homme. Au croisement des différences
81 François Soulages (dir.), Les frontières des langues
101 François Soulages (dir.), La crise du visage
129 Leon Fahri Neto, Masse & multitude. A partir de Freud, Canetti & Spinoza
131 I-ning Yang, Blanchot-Lao Tseu : l’acte de nomination
132 François Soulages & Leon Fahri Neto (codir.), Masse & sujets. Philosophie & art
137 Gabriel Baudrand, Des discours contemporains à la lumière de Lacan
145 F. Soulages (dir.), La crise de la représentation. Photographie, Média & capitalisme, 3. Corée / France
Les autres titres de la Collection Eidos sont donnés à la fin de ce livre
Titre


Panayotis Papadimitropoulos







Raymond Depardon & la philosophie
Copyright

Relecture-correction : Christine Avgeris
Toutes les photos du livre sont reproduites avec l’aimable autorisation de Raymond Depardon.














© L’Harmattan, 2020 5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.editions-harmattan.fr
EAN Epub : 978-2-336-89317-4
Remerciement

Je remercie François Soulages pour ses conseils. Sans son aide cet ouvrage n’aurait pas pu être réalisé.
Introduction
La philosophie n’est autre chose que l’application de la raison aux différents objets sur lesquels elle peut s’exercer.
D’Alembert 1
Raymond Depardon est un artiste à multiples facettes : photographe, écrivain, cinéaste, il combine toutes ces activités avec une facilité étonnante, ce qui le rend quelque peu inclassable dans le panorama de la photographie contemporaine. Ses photographies n’enregistrent pas les moments décisifs de la réalité, les événements importants de l’actualité journalistique, mais plutôt les « temps faibles de la photographie », les instants modestes et insignifiants de la quotidienneté. Dans ses images, l’événement n’est pas extérieur à la vie intime du photographe ; l’événement c’est la prise même de l’image, intrinsèque au regard, liée à la recherche de soi, à la recherche de la photographie-en-tant-qu’art. Quant aux textes qui accompagnent ses images, ils agissent comme un complément au fait de voir, comme révélateurs de leur contenu intrinsèque ; il semble que pour Depardon, penser et voir forment un Tout indissociable.
Durant son parcours, Depardon ne cesse de s’interroger à travers ses livres, ses films et ses textes sur le sens de son travail et sur la portée philosophique de la prise des images, mais aussi sur les questions spécifiques de la bonne distance par rapport au sujet, sur la question du voyeurisme, sur la question du respect du sujet photographié, sur les rapports ambigus que la photographie entretient avec l’art. Les réponses qu’il apporte à ces questions sont édifiantes pour tout l’univers de la photographie et notamment pour les jeunes photographes qui puisent dans ses écrits le courage et la volonté de continuer à pratiquer l’art difficile et paradoxal de la photographie. Ses textes contiennent une énergie en puissance qui arme tous ceux qui se sentent photographes et s’intéressent à définir avec plus d’acuité ce qu’est la photographie « en soi », par quels traits essentiels elle se distingue de la communauté des images.
À la sortie de la Correspondance new-yorkaise (1981), j’étais étudiant d’une école de photographie et me souviens encore très fortement des critiques qu’on lui adressait du fait qu’il accompagnait ses images de légendes autobiographiques. Ce qui m’avait frappé à l’époque c’était l’incompréhension, ou pour être plus juste, le refus, surtout de la part de ses collègues, d’accepter sa manière de combiner texte et image dans un projet photographique.
Les critiques des photographes se focalisaient non pas tant sur les textes que sur la faiblesse des images. Ils disaient que les images ne pouvaient pas tenir sans les textes. Ils ne pouvaient pas concevoir que le dispositif image­texte mis en œuvre par Depardon fonctionnait comme une monade indivisible et qu’ils n’avaient pas à les séparer, tellement étaient-ils habitués à fonctionner comme photographes, faiseurs d’images, sans s’occuper des textes qui les accompagnaient. L’écriture n’était pas leur affaire. Ils déléguaient aux autres ce souci.
Cette incompréhension à son égard m’est restée dans la mémoire. Puis, lorsqu’il s’est agi de faire un travail théorique sur la photographie afin de voir on ne peut plus clair dans ma propre pratique de photographe, et ne sachant par où commencer, je me suis tourné vers les photographes écrivant sur leur art, parmi lesquels figurait Depardon ; j’ai pu ainsi étudier son œuvre en profondeur. Je me suis appuyé sur ses textes, ses écrits, ses interviews pour essayer de comprendre on ne peut mieux ce qu’est la poïétique photographique.
Ses textes constituent, en effet, à mes yeux une « photographologie », c’est-à-dire un logo s portant à la fois sur l’auteur photographe, sur le sujet photographié et, en dernier lieu, sur la photographie considérée comme un champ épistémologique nouveau qui nécessite une toute nouvelle approche comparée aux autres arts de l’image. Depardon, selon le propos de d’Alembert mis en exergue, ne cesse d’essayer d’appliquer les deux sens du logos, à savoir raison et parole, aux projets qu’il entreprend. Ses textes sont importants pour la cause de la photographie et l’on peut les considérer comme une véritable extension de son activité de photographe. En d’autres termes, son écriture fait partie de son œuvre, elle est aussi œuvre ; il suffit de lire La ferme du Garet ou bien l’ Errance.
Mais Depardon, n’est pas seulement photographe écrivant sur ses images ; il est aussi cinéaste. C’est la deuxi&#

  • Univers Univers
  • Ebooks Ebooks
  • Livres audio Livres audio
  • Presse Presse
  • Podcasts Podcasts
  • BD BD
  • Documents Documents