Dark Angel, tome 1 : Bridgelight

Gwen Delmas

Description

Rockstar adulée, Theon Moon se méfie de tous ceux qui approchent de trop près ses secrets.

Ses yeux et son âme sont aussi sombres que ses chansons. Autour de lui, les ombres s’épaississent et menacent de l’engloutir.

Mickaela Perkins a un don pour aider les autres, et apporter bien-être et apaisement. Elle en a fait son métier, sa passion, comme une revanche sur son passé.

Il y a cinq ans, c'est la voix du taciturne et solitaire Theon Moon qui lui a donné l'énergie pour s'en sortir. Aussi, lorsque l'équipe de la star engage Mickaela pour prendre soin de lui, elle décèle là un signe un destin.

Entre ces deux êtres, l'attraction devient irrésistible mais menace de les conduire à leur perte.

Si garder le contrôle est primordial, le céder semble inéluctable.

Jusqu'où ira-t-elle pour le chanteur ? Quel risque est-il prêt à prendre pour celle qui l'obsède ?

Sujets

• Romance
• Romance contemporaine
• Toute la romance
• Littérature
• Fiction
• Secret
• Époque contemporaine
• Rock Star
• Secrecy
• Contemporain
• Romans de genre
• Nouvelles de genre
• Romans d'amour
• Romans sentimentaux

Informations

• Publié par: Black Ink Editions
• Date de parution: 15 juillet 2022
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782379933387
• Langue: Français

Extrait

Dark Angel
 
Gwen Delmas
 
 
Tome 1: Bridgelight
 
 

 
 
 

L’auteur est représenté par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Dark Angel, tome 1 : Bridgelight
Auteur : Gwen Delmas
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal juillet 2022
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation : Juliette Bernaz
Crédit photo Stocksy
ISBN 978-237993-338-7
 
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
 
Contact : [e-mail]
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
TABLE DES MATIÈRES
Prologue
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Prologue
 
 
T u étais ma lumière
Tu étais mon avenir
J’attends plus qu’un éclair
Un éclair pour partir.
Mes yeux sondent le ciel
J’y cherche un signe de toi
Mais pour moi rien de tel,
Il n’y a que moi, moi, moi,
Tu étais ma lumière
T’as laissé que du vide
Plus moyen d’être fier
Comme un cœur sous acide
 
La voix rauque de Theon Moon envahit tout mon espace.
Et dire qu’avant d’être enfermée entre ces quatre murs, je le connaissais à peine. Quelques images du télé-crochet dans ses jeunes années. Le souvenir d’une énergie confinant au désespoir. Un regard d’un noir de nuit sans lune, un maquillage à l’avenant et une tenue à l’unisson.
Mais jamais je n’aurais pensé que ses musiques, ses paroles et sa voix rauque feraient partie de mes rares ancrages. Aujourd’hui, je ne peux même plus envisager de poser mes écouteurs quand ce n’est pas absolument nécessaire.
Si je n’avais pas déjà toutes les raisons d’aimer Steffy, ma meilleure amie, comme une sœur, ce serait le cas pour m’avoir offert cet album lors d’une des visites autorisées.
Une musique aussi sombre dans la période que je traverse, ça peut paraître déplacé. C’est parfaitement le contraire. Le chanteur à la voix écorchée montre que je ne suis pas la seule dans mon gouffre sans espoir. Certains, comme lui, savent juste l’exprimer mieux que moi. Ses mélodies pourraient m’emporter vers l’abîme. Elles apaisent mes plaies à vif. Elles tirent le drame vers une beauté sublime, comme unique moyen d’y survivre.
Sa voix, au bord de la rupture, ne creuse pas plus loin dans les abysses qui déchirent ma poitrine. C’est tout le contraire, elle me tend vers une lumière interne. Ce n’est pas de l’acceptation, même si ça s’y apparente. C’est bien plus efficace, en tout cas, que les médicaments et les discours lénifiants qui échouent lamentablement depuis des semaines à réparer mon cœur brisé.
Je sais comment Theon Moon accomplit ce miracle. Sans me connaître, c’est comme si cet homme parlait directement à mon âme.
La chanson devient plus poignante. Mon corps anticipe déjà. Mon souffle s’adapte. Il s’apaise au fur et à mesure que la musique se saccade. Un riff de guitare signe l’emballement. La batterie suit, mais c’est surtout la voix grave qui déchire tout sur cette dernière strophe, presque scandée.
 
T’as brisé mes rêves, ma vie, mes ailes
T’as éteint ma lumière, bouffé mon oxygène
T’as brûlé mon cœur, mes tripes, ma cervelle,
Tu sais qu’y a plus rien, même plus d’place pour la peine.
T’as tout cassé, broyé, piétiné, disloqué,
S’il reste un peu de nous quelque part,
Sois clémente, dissipe le brouillard,
J’ai plus peur, je suis prêt, je pars
 
La voix meurt dans un dernier souffle qui télescope mon sanglot.
Vidée de toutes mes forces, mais étrangement apaisée, je laisse retomber ma tête et la pression, enserre ma poitrine de mes bras. Mes boucles auburn me masquent aux autres. Mes cheveux sont fins, secs, sans éclat. Avant, je les aurais soignés pendant des heures pour retrouver ma crinière de lionne. Aujourd’hui, je me contente d’y passer les doigts. Peut-être devrais-je les couper ?
Sur ma peau, l’étroit bandage me démange. Il me rappelle un peu plus tout ce que j’ai perdu, et le peu qu’il me reste. La tentation est forte d’exhiber mes stigmates, de les mettre à nu. Je donnerais tellement pour arrêter de masquer cette souffrance qui me bouffe de l’intérieur et assumer pleinement le vide abyssal qui a manqué m’engloutir.
Presque malgré moi, mes doigts dessinent les sillons qui marquent ma peau. Je les connais par cœur   ; je peux en calligraphier la carte malgré les bandages qui les camouflent aux yeux des autres comme une maladie honteuse.
Peu à peu, je retrouve l’extérieur. La musique referme sa parenthèse, m’expulse vers le monde dont je ne veux pas, le seul qu’il me reste, désormais.
Face à moi, alors que le réel reprend sa substance, je devine le regard avide de Damon. Il n’a rien raté de mon repli sur moi-même.
Il n’a pas encore dit un mot. Ce n’est pas la peine. Sévère, il scrute chaque détail jusqu’au plus infime. Je me recompose à la hâte un visage plus conforme à ses attentes.
Depuis des semaines, je ne fais plus que cela. Endosser un rôle pour atteindre mes buts au plus vite.
— Mickaëla, si vous enleviez vos écouteurs qu’on puisse discuter un peu, vous et moi ?
— C’est Mike.
Je grommelle pour la forme, mais je me le reproche aussitôt. Personne ne m’appelle Mickaëla, à part ce médecin prétentieux qui persiste à utiliser ce qu’il nomme mon identité profonde. Avec sa manie de décortiquer chaque trait de ma personnalité, Dieu sait ce qu’il en déduit  !
Phyllis non plus n’a jamais validé Mike.
En pensant à elle, tout mon corps se crispe jusqu’à la limite de la rupture. Le sang pulse dans mes veines, bout sous ces cicatrices qui lui doivent tant.
Je n’imaginais pas que j’étais capable de détester quelqu’un sur cette terre. Mais si la haine avait un nom, ce serait celui de Phyllis Whitewater  !
— Vous écoutiez quoi ?
Je reviens à Damon Foster et le sonde du regard. À force de le fréquenter tous les jours, je les connais par cœur, lui et sa carrure de jockey, sa barbe taillée au poil près, la façon dont il cherche vainement à cacher le début de sa calvitie et ses yeux trop attentifs qui ne laissent pas filtrer la moindre bienveillance.
— Alors, qu’écoutiez-vous  ?
Je hausse les épaules. Il n’y a pas de bonne réponse. Si je suis honnête, il va recommencer à disserter sur son inquiétude à me voir me complaire dans cette attraction morbide.
Si je lui mens…
Je ne sais pas faire ça. Ce n’est pas dans mon ADN. Je dis ce que je ressens, même si c’est déplacé, même si ça choque, même si ça me fait tout perdre.
Je retiens de justesse un ricanement. Pour ce qu’il reste…
— Candy s’inquiète. Il paraît que vous vous isolez beaucoup avec cet appareil. Vous vous rappelez notre deal. Je vous l’ai rendu pour vous féliciter de vos progrès. Mais s’il vous empêche d’avancer…
Damon ne va pas au bout de sa phrase qui sonne comme une menace. Oh non  ! Pas ça  !
Je ne le laisserai pas me prendre le fil ténu qui me raccroche à un sentiment, sinon agréable, du moins apaisant. J’ai besoin, après ces mois de brouillard et de chute sans fin, de quelqu’un qui sait mettre des mots sur ce qui me ronge.
C’est bien simple, Fallen Angel , le dernier album de Theon Moon, a fait plus pour ma guérison que les heures de groupes de parole et les interminables séances avec Damon.
Et ce crétin voudrait me priver de ça   ?
La rage se déploie dans mon sang. Elle y bat comme un délicieux poison.
Si j’étais libre de mes actes, comme j’aimerais la laisser s’épanouir  ! Mais je ne peux pas.
Je n’ai aucune chance dans une confrontation. Je l’ai compris à mes dépens. Alors, il me faut gruger, tricher, camoufler tout pour avancer et me débarrasser de ce carcan.
Je deviens plutôt habile à ce jeu, depuis que je le pratique.
Je suis arrivée ici il y a plus de cinq mois, au faîte du désespoir. Mais s’il y a une chose que ces semaines m’ont apprise, c’est qu’il reste en moi une étincelle de vie. Celle-ci n’a qu’un objectif à court terme   : partir, fuir l’ambiance pesante et aseptisée de ce centre, me fermer aux cris qui jalonnent mes journées et surtout mes nuits, rayer de ma mémoire Damon, Candy et les autres.
Ils sont les geôliers de ma détresse, les témoins de ma déchéance, les complices de mon bourreau.
Je plaque donc sur mon visage un sourire aussi faux que son empathie.
— Vous avez raison de me le signaler, Damon. Je ne pensais pas que c’était à ça que ça ressemblait. Je voulais juste m’isoler, pas des autres. Enfin, pas vraiment, mais Belinda, ses dernières crises, ses cris… ça a rappelé des choses difficiles. Mais je vais être plus attentive.
Plus attentive à ne pas me faire choper, oui  !
— Pourquoi ne pas aussi changer de style musical   ? Je sais que vous aimez beaucoup ce chanteur, que vous croyez, bien à tort, que ses paroles vous sont destinées. Mais je les ai écoutées. Et il représente tout ce que nous voulons chasser de notre esprit, n’est-ce pas ?
Tout ce que vous direz pourra être retenu contre vous . Malgré moi, ces mots mille fois entendus dans les séries policières me reviennent en tête. Je pourrais y ajouter, déformé, galvaudé par ce connard prétentieux.
Je ne suis pas tarée au point de penser que Theon Moon écrit pour moi. Je suis juste touchée que chacune de ses paroles traduise si bien ce que je peux ressentir. C’est quand même pas compliqué à comprendre . Quant à la foutue manie de ce médecin qui s’incruste dans mes réflexions, ou moi dans les siennes, je ne sais même plus, ça me colle la nausée.
Pourtant, à nouveau, je biaise.
Pense à tes objectifs, Mike. Ne te focalise que là-dessus.
Je glousse, comme une fichue midinette. Ce qu’il faut pas faire quand même  !
— Vous avez raison, Damon. Ma playlist est un peu monochr