Darkness

Juliette Pierce, Chlore Smys

Description

Elle ne le lâcherait pour rien au monde. Il irait au bout des enfers pour la sauver.

Et les enfers, Cassius et Ellie les traversent, le jour où leur camarade Derek Rowley décide d’ouvrir le feu sur les élèves de leur lycée. Quand il pose son Glock-19 sur le front d’Ellie, Cassius n’hésite pas une seconde : il neutralise la menace. Quitte à les détruire au passage.

La presse érige alors Cassius en héros. Pourtant, lui ne se pardonne pas d’avoir failli à sa mission : protéger la petite sœur de son meilleur ami, qu’il aime en secret depuis toujours. Torturé par ses démons, anciens et nouveaux, il s’enfuit, abandonnant Ellie sur son lit d’hôpital.

Dix ans plus tard, déchirés et tourmentés, Ellie et Cassius doivent à nouveau s’affronter. Lui est fiancé. Elle est morte ce jour-là. Car même si la balle n’a pas traversé son crâne, le départ de Cassius a brisé un morceau de son âme. Cette fois, Ellie est bien décidée à forcer le destin. Elle pactiserait avec le diable pour obtenir des réponses... il se damnerait pour un seul de ses baisers.

Mais le sort s’acharne à les séparer. Et si leur amour n’était né que pour mourir ?

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Informations

• Publié par: Black Ink Editions
• Date de parution: 24 juin 2022
• Nombre de lectures: 3
• EAN13: 9782379933189
• Langue: Français

Extrait

DARKNESS
 
Chlore Smys & Juliette Pierce


 
 
Les auteures sont représentées par Black Ink Éditions. Tous droits réservés, y compris le droit de reproduction de ce livre ou de quelque citation que ce soit, sous n’importe quelle forme.
 
Nom de l’ouvrage : Darkness
Auteur : Juliette PIERCE & Chlore SMYS
Suivi éditorial : Sarah Berziou
 
© Black Ink Éditions
Dépôt légal juin 2022
 
Couverture © Black Ink Éditions
Réalisation: Juliette Bernaz
Crédit photo : Istock
ISBN 978-2-37993-318-9
 
Black Ink Éditions
27 rue Vivonne - 17220 La Jarne
Numéro SIRET 840 658 587 00026
 
Contact : [e-mail]
Site Internet : www.blackinkeditions.com
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Aux victimes de la tragédie de Roquemaure
 
« Il ne se passe rien avant notre naissance, rien après notre mort. Nous n’avons qu’une seule chance d’être heureux. »
Pierce Brown, Morning Star
 
 
 
Table des matières
Avertissement
Prologue
01. Je n’aurais pas dû
02. Drapée de rouge
03. Tu me gonfles, Ellie Price
04. My dear
05. En boucle
06. Comme un orgasme contenu
07. Tu as demandé une artiste, non ?
08. N’importe qui sauf toi
09. Nous deux, c’est à la vie, à la mort
10. Une partie de lui m’appartient
11. Bonne journée, my dear
12. Ça ne sert à rien
13. Les chroniques de Bridgerton
14. Range tes fantasmes, Cassius
15. La représentation artistique de la sexualité
16. Les Terrible Three
17. Je t’ai attendu tant de temps
18. Un vrai show
19. Les fantômes se sentent bien ici
20. Nous avons été amis
21. Kaplan a l’habitude
22. Mad Ellie
23. Ma capacité à endurer la douleur
24. Combien de ginger macchiatos
25. Joyeux anniversaire !
26. La vie en rose
27. Boire du vin dans un Jacuzzi
28. C’était une connerie, hein ?
29. Comme on est beaux
30. Mon cœur cesse de battre
31. Pour l’instant, ça me suffit
32. Respirer, enfin
33. Nous les arbres
34. Il y aura des nus
35. Je t’arracherai la langue avec mes dents
36. Ma normalité
37. Aujourd’hui n’est pas un bon jour
38. Cette chambre anonyme
39. Tu m’as moi
40. Rien ne va
41. Plaqué
42. Retrouver mes premières amours
43. Très malin, Cass
44. Elle a une peine de cœur
45. Lui résister
46. Je te hais
47. Comme un réflexe avant de mourir
48. Boum, boum, boum
49. Tout ce qu’il mérite
50. Vous êtes ridicules
51. Je n’ai pas dit ça
52. Désormais, je ne crains plus rien
53. Toute la vérité sur les amants maudits de Clover High
54. Je préfère être heureux
55. La séquence émotion
56. Ce n’est que du sexe
57. La Belle au bois dormant
58. Il est temps d’avancer
59. Mauvais calcul, Cassius
60. Parfois, je me demande à quoi tu penses
61. Un cadeau que tu ne mérites pas
62. Allons affronter le dragon
63. Elles ont le goût de la vie
64. Seulement avec toi
65. La vie prend des détours
66. De la couleur de notre amour
Épilogue
Remerciements

 
 
 
 
Avertissement
 
Darkness aborde des thèmes sombres pouvant heurter la sensibilité de certains, entre autres une fusillade de masse et des jeux de sang.
Nous vous demandons de prendre ce trigger warning en considération avant d’entamer votre lecture.
L’objectif de ce roman n’est pas de vous mettre mal à l’aise, mais bien de vous faire voyager à travers les ténèbres de Cassius et Ellie.
Nous espérons que vous trouverez leur histoire belle malgré l’âpreté de certains passages.
 
Chlore & Juliette
 
 
 
 
Prologue
 

 
Cassius
Dix ans plus tôt
Je vais mourir.
Aujourd’hui.
Dans ce foutu lycée.
Sans avoir dit à Ellie que je l’aimais.
Ça n’a pas d’importance, parce qu’Ellie se meurt aussi.
Là, tout mon contre mon cœur.
J’essaie de la retenir, mais je sens sa respiration s’amenuiser, son sang imbiber mes vêtements. Alors, je la serre fort. Du plus fort que je peux.
Je ne comprends pas.
Je ne comprends pas l’odeur de poudre, les pleurs dans mes oreilles, l’alarme qui déchire mes tympans.
Surtout, je ne comprends pas le canon de l’arme pointé sur mon crâne.
Je n’ai pas peur.
Je n’ai pas mal.
Je vais mourir aujourd’hui, et je veux juste partir après elle. Je ne veux pas qu’elle soit seule. Qu’elle ait peur au moment de fermer ses grands yeux si bleus.
Le moment s’étire au ralenti. Les pupilles dilatées du tireur. Je l’ai déjà croisé, il est en dernière année, Devon, ou un truc comme ça.
Il sourit.
Son doigt sur la gâchette.
J’ai menti.
Je ne suis pas prêt à mourir, pas sans me battre . À regret, je libère Ellie pour me précipiter sur cette ordu re. Je le plaque au sol comme s’il était un de mes opposants sur le terrain de foot, le cogne comme s’il était un sac de sable.
C’est faux, ce qu’on raconte, sur l’énergie du désespoir. Parce que mes membres me lâchent, et il est au-dessus de moi, et je deviens le sac de sable. Ma paume cherche à l’aveugle un des flingues échoués au sol.
Une gerbe de sang m’explose à la figure, dans une déflagration assourdissante.
Je bondis sur mes pieds, dérape dans le liquide visqueux.
Ellie gît, inerte. La tache écarlate grignote peu à peu sa silhouette immobile, si blanche dans cette flaque si rouge.
Elle ne peut pas. Elle ne peut pas me quitter, pas maintenant, pas comme ça. Il lui faut un médecin. Tout de suite !
Mes bras l’emportent, mes lèvres entament une vaine litanie.
Et je cours.
Jusqu’à la lumière.
 
 
 
01. Je n’aurais pas dû
 

 
Cassius
Bloody hell , qu’est-ce que je fous dans ces coulisses ?
Du coin de l’œil, je jauge l’immensité menaçante de l’estrade vide, puis le technicien qui vérifie les derniers branchements lumière et son. Sous mon smoking noir, le col de ma chemise blanche m’étrangle.
À quel moment ai-je cru que rentrer aux États-Unis était une bonne idée ? Moins de quarante-huit heures depuis que j’ai foulé le sol de ma Floride natale, et je n’ai qu’une envie : remonter dans un avion, direction Londres. Retrouver mon relatif anonymat, mon poste de conseiller financier et l’appartement de Marylebone.
Un soupir résigné m’échappe. Impossible, évidemment. J’ai démissionné, et un jeune loup me remplace déjà auprès de mes anciens clients. Un pédiatre a racheté notre duplex ; cadeau à sa femme enceinte jusqu’au cou.
Surtout, la mienne, enfin la future mienne, ne comprendrait pas. Rendre Serena heureuse n’est pourtant pas compliqué : seul le statut social compte à ses yeux. Je crois que je l’ai conquise juste en prononçant mon nom de famille.
«   Superficielle   » jugeront certains, mais d’où je viens, on éduque encore les filles à devenir de bonnes épouses. Ni plus ni moins. Serena van der Meiren, comtesse de Belgique, n’a pas d’autre ambition, sauf, peut-être, celle d’être la meilleure épouse. La plus célèbre. Celle dont on attend avec impatience l’invitation à dîner, que l’on n’ose décliner de peur d’être mis au ban de la haute société. Bref, Serena veut être la reine des abeilles. Nous avons donc décidé que le mariage aurait lieu en Amérique, où je peux lui offrir la côte est, de Tallahassee à Raleigh.
À condition que je devienne roi, et que j’obtienne le poste de directeur financier que je convoite au sein de Lionwood Estates, job que mon père m’a refusé. D’abord, il veut que je prouve ma valeur. Mes compétences.
Connard.
Je suis injuste. Je devrais être rassuré que le népotisme ne fonctionne pas. Et puis, j’aurais dû le prévoir. Bien sûr que mes parents n’allaient pas m’accueillir comme si nous nous étions quittés la veille.
Une décennie de l’autre côté de l’océan, ça distend les liens. Nous ne nous connaissons plus, plus assez pour se faire une confiance aveugle. À moi de leur prouver que l’héritage Blackwell coule toujours dans mes veines.
Dommage que cela commence par accepter de prendre la parole ce soir.
Dix ans que le monde attend mon fichu témoignage.
J’aurais pu refiler la corvée à Persie ou Silas. Mais je suis revenu pour reprendre ma place dans l’arbre généalogique, alors j’ai ravalé mes protestations et noirci des pages d’un ramassis de conneries qui ne froisseront personne. Évitons de vexer les donateurs, maintenant que je suis prêt à leur offrir une information inédite, un morceau oublié par la version officielle. Qu’ils en aient pour leur argent grâce à l’héroïque Cassius Blackwell !
J’aimerais haïr ma mère de m’infliger cette épreuve. Je ne peux pas : elle consacre toute son existence à sa fondation, et la justesse de la cause est inscrite dans ma chair.
Dans un tourbillon de taffetas noir, Perséphone, la maîtresse de cette joyeuse cérémonie, déboule. Ses ongles couleur sang s’empressent d’arranger mon nœud papillon.
— Prêt ? s’enquiert-elle, une certaine tension dans la voix. Pas trop nerveux ?
— Parler en public ne m’effraie pas, Persie.
Malgré mon bras dévoré par un milliard d’aiguilles, je fixe les prunelles dubitatives de ma petite sœur, impavide. Elle arque un sourcil, secoue ses boucles brunes attachées en un amas volcanique au-dessus de son crâne.
— Si tu le dis… Il ne s’agit pas d’acheter un hôtel, ou de convaincre un politicien de nous vendre un terrain. Il s’agit de toi, de ton histoire. J’arrive pas à croire que ça ne te touche pas.
Elle me scrute, espère quelque chose que je ne peux pas lui donner. De l’empathie, peut-être. Ou l’ombre de celui qu’elle a connu, avant la tragédie et ma fuite.
Ça me touche, Persie. Comme le canon d’une arme pointée vers la tête de celle que vous aimez. Comme une balle qui transperce votre épaule, à la fois trop loin et trop près de votre cœur.
Ces mots-là ne sortent pas. Non, je ne réplique rien à ma sœur inquiète. Me contente de la fixer, telle une statue de marbre silencieuse, jusqu’à ce qu’elle renonce dans un soupir.
— OK, t’as oublié de mettre ta langue dans tes bagages, s’agace-t-elle. Tant que tu la retrouves sur scène, moi, je m’en fiche. On a vraiment besoin que ce gala soit un succès, et besoin