171
pages
Français
Ebooks
2015
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Ebook
2015
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Publié par
Date de parution
14 mai 2015
Nombre de lectures
26
EAN13
9791091580007
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
5 Mo
Léopold Mwana Malamu est membre, dans son pays d'origine situé au cœur de l'Afrique centrale, d'un mouvement clandestin qui s'oppose à la dictature du régime en place. Il est arrêté, puis torturé. Il finit par gagner l'Europe : l'Italie d'abord, ensuite la Suisse puis la France. Reste pour lui à obtenir le statut de réfugié politique. Cet ouvrage met en évidence la flagrante contradiction entre l'image de marque de la France et le labyrinthe dans lequel s'engage le candidat au statut d'asile politique après s'être enfui de la dictature corrompue que soutiennent avec immoralité certains pays occidentaux.
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Date de parution
14 mai 2015
Nombre de lectures
26
EAN13
9791091580007
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
5 Mo
Contenu Hors-Texte 1 Hors-Texte 2 Hors-Texte 3 Hors-Texte 4 Hors-Texte 5 Chapitre I Chapitre II Chapitre III Chapitre IV Chapitre V Chapitre VI Chapitre VII Chapitre VIII Chapitre IX Chapitre X Chapitre XI Chapitre XII Chapitre XIII Chapitre XIV Chapitre XV Chapitre XVI Chapitre XVII Chapitre XVIII Chapitre XIX Chapitre XX Chapitre XXI Chapitre XXII Chapitre XXIII Chapitre XXIV Chapitre XXV Chapitre XXVI Ouvrages parus Atelier Égrégore
DU MÊME AUTEUR :
- La chasse au léopard – L’Atelier de l’Égrégore, collection Roman – Paris, 2015 – ISBN : 979-10-91580-04-5 ;
- Dans l’œil du léopard – L’Atelier de l’Égrégore, collection Roman – Paris, 2015 – ISBN : 979-10-91580-03-8 ;
- Ma vision pour le Congo-Kinshasa et la région des Grands Lacs, Éditions de l’Harmattan – Paris 2013 – ISBN : 978-2-343-02079-2 – EAN Ebook format Pdf : 9782336330327 ;
- Congo-Kinshasa : le degré zéro de la politique , Éditions de L’Harmattan – Paris, avril 2012 – ISBN : 978-2-296-96162-3 – ISBN13 Ebook format Pdf : 978-2-296-48764-2 ;
- La vie parisienne d’un Négropolitain – L’Atelier de l’Égrégore, collection Roman – Paris, 2012 – ISBN : 979-10-91580-06-9 ;
- Mitterrand l’Africain ? – L’Atelier de l’Égrégore, collection Arbre à Palabre – Paris, 2012 – ISBN : 979-10-91580-02-1 ;
- Drosera capensis – L’Atelier de l’Égrégore, collection Roman – Paris, 2005 – ISBN : 979-10-91580-01-4 ;
- Le demandeur d’asile – L’Atelier de l’Égrégore, collection Document/Réalité – Paris, 2012 – ISBN : 979-10-91580-00-7 ;
- La République Démocratique du Congo, un combat pour la survie – Éditions de l’Harmattan – mars 2011 – ISBN : 978-2-296-13725-7 – ISBN Ebook format Pdf : 978-2-296-45021-9 ;
- Socialisme : un combat permanent – Tome I – Naissance et réalités du socialisme – L’Atelier de l’Égrégore, collection Arbre à Palabre – Paris, 2008 – ISBN : 978-2-916335-04-9 (coécrit avec Jacques Laudet) ;
- Un nouvel élan socialiste , Éditions de L’Harmattan, collections Question contemporaine, Paris, mai 2005 – ISBN : 2-7475-8050-4 – ISBN Ebook format Pdf : 978-2-296-39177-2.
Collection Document/Réalité
Le demandeur d’asile
Gaspard-Hubert LONSI KOKO
ISBN: 979-10-91580-00-7 – EAN: 9791091580007
© L’Atelier de l’Égrégore, février 2016
Courriel : atelieregregore@gmail.com
En France, le code de la Propriété intellectuelle du 1 er juillet 1992 interdit expressément la photocopie, voire l’impression et l’envoi par mail, à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Cette pratique s’est généralisée au point que la possibilité pour les auteurs de créer des œuvres nouvelles est aujourd’hui menacée.
Selon une légende congolaise, le crocodile s’était caché, un jour, dans le fleuve dans l’espoir d’éviter la pluie. Cette anecdote symbolise la situation dans laquelle se trouve une personne qui, fuyant le danger, finit par tomber, malgré elle, dans un piège. En France, on dit tomber de « Charybde en Scylla ». Mais à Kinshasa, les gens se contentent de la fameuse phrase « Bozoba esala ngando » (la sottise qu’avait commise le crocodile) tandis que dans le Kongo central, ou Bas-Congo, on dit « Mvula itina ngandu » (la pluie qu’avait fuie le crocodile).
À Mama Wumba, celle qui reste à mes yeux « Madame Gentille » ; à Maître Koko, « Type connu » pour les intimes. Peut-être qu’il lira cet ouvrage quelque part au ciel.
À mes frères et sœurs ; à ma femme, Françoise G. de l’Arnerie. Que cette épopée leur permette de déceler mon penchant pour l’humanité, en dépit de mon intransigeance.
Mes remerciements à toutes celles et tous ceux qui se dévouent, parfois au détriment de leurs proches, pour que triomphe la Paix dans le monde. Ce récit est, d’une manière ou d’une autre, le fruit de leurs diverses actions.
Un grand merci à Marie-Hélène Simonin qui m’a toujours encouragé dans la voie de l’écriture, aussi militante soit-elle.
CHAPITRE PREMIER
L’été parisien était particulièrement étouffant, cette année-là. La Mitterrandie faisandée réfléchissait à la manière dont il fallait s’y prendre pour s’assurer un second septennat. La ruse et l’expérience de François Mitterrand seraient, sans conteste, déterminantes face à la légendaire improvisation de Jacques Chirac.
Debout non loin de la fenêtre grande ouverte, en train de me tamponner le front à cause de la chaleur torride, je m’ennuyais chez moi, dans une quelconque cité-dortoir vers Mantes-la-Jolie dans les Yvelines, quand le téléphone sonna. Deux enjambées permirent à mon corps semblable à celui d’un pilier de basket-ball d’atteindre cet appareil. Laurence de Luzarches était joyeuse au bout du fil. Elle m’annonça la bonne nouvelle : Léopold Mwana Malamu se trouvait à Paris.
– Depuis quand ? demandai-je, surpris, en laissant tomber le mouchoir complètement trempé de sueur.
– Avant-hier soir. Son état de santé a nécessité qu’il soit hospitalisé d’urgence à l’Hôtel-Dieu.
– C’est très sérieux ?
– Oui ! Il est très mal en point. Mais le médecin m’a confirmé qu’il s’en sortirait.
– On peut lui rendre visite ?
– Seulement à partir de ce soir.
– Je passerai le voir demain dans l’après-midi. Je m’arrangerai pour quitter le travail plutôt.
– Il sera très content de te revoir.
Le lendemain, je me rendis à l’établissement hospitalier sis aux alentours de Notre Dame de Paris, cette église métropolitaine, située dans l’île de la Cité, dont les premiers travaux avaient été entrepris par l’évêque Maurice de Sully en 1163. Une descente à Paris me ferait oublier la morosité de ma banlieue. Deux vendredis par mois, pour des raisons personnelles, je quittais mon travail avant seize heures. Docteur ès sciences économiques, contrairement à toute logique, je travaillais en qualité de vigile dans un supermarché de la banlieue parisienne. Voilà comment j’avais fait la connaissance de Léopold. C’est le sort de beaucoup d’étrangers originaires des pays pauvres du Sud vivant malgré eux en Occident. Triste constat.
On m’orienta, à l’accueil, vers le service où mon ami était soigné. Dans la chambre, allongé sur le lit, Léopold suivait un instructif documentaire sur les bâtisseurs de cathédrales que l’on passait à la télévision. Son état physique me troubla. Le choc ! Le visage boursouflé, il n’était pas beau à voir. Une force surnaturelle m’aida à maîtriser l’émotion qui faillit me pétrifier.
– Salut, Prosper ! dit-il péniblement.
– Salut, Léopold ! Mais dis donc, tu as frôlé la mort !
– Sans doute… Assieds-toi… Tu as… bien fait… de venir… J’ai besoin… de comprendre… ce qui m’est arrivé. C’est très dur… pour moi.
Je pris donc place sur la chaise qu’il eut du mal à me montrer du doigt et poursuivis la conversation. Une relance pas franchement fougueuse.
– Ça risque de te perturber encore plus. Tu dois plutôt te reposer.
– C’est sûr, mais ça me… permettra de ne pas oublier ! J’ai l’impression que… ma mémoire occulte certains faits. Disons que j’ai… du mal à les situer… dans le temps ou dans l’espace…
– C’est dû peut-être aux mauvais traitements qu’on t’a fait subir à Ngoma-Ngoma.
– Je ne sais pas. Il ne faut pas… que cet état d’amnésie partielle dure longtemps. Le seul remède, c’est que tu m’expliques… ce qui s’est réellement passé.
– Tu es la seule personne à pouvoir rassembler les bribes de la trame d’un pan de ta vie.
– J’ai besoin d’aide. Il me faut… un déclic pour rassembler… comme tu le dis, ce qui… est épars.
– On n’est pas dans un cabinet de réflexion, Léopold.
– Toujours le même. Sacré Prosper...
– Tout le monde me reconnaît comme tel. Je ne peux rien y faire !
Sur le petit écran, le commentateur évoquait avec passion Maîtres Jacques et Soubise, à propos du compagnonnage, tout en embrayant sur le roi Salomon, Hiram de Tyr et l’architecte Hiram Abif. Il ne manquait plus que la reine de Saba.
J’essayai de bien me caler sur la chaise. Après quelques secondes de concentration, la tristesse commençait à se manifester dans le regard évasif de Léopold. Les souvenirs, occultés par l’inconscient, se mirent à envahir peu à peu son esprit comme la fumée d’un cigare, tenu par la main tremblante d’un insomniaque, en train de se consumer. Miracle psychique ! Je devais l’aider à retrouver, en quelque sorte, « le mot perdu » en vue de la reconstruction du Temple intérieur. La réactivation de l’initiation serait douloureuse. Ce processus fut le prix à payer pour retrouver la sérénité.
*