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Le Tableau , livre ebook

201

pages

Français

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2018

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Je veux toute ta passion et toutes tes émotions dans cette toile. Ton désir sera ta muse ; il t’ouvrira les yeux.

Tu devras diluer tes couleurs avec le nôtre, travailler à la lumière du plaisir charnel, faire une caresse de chaque coup de pinceau, de chaque nuance et de chaque ligne, de chaque touche un souffle levant le voile sur moi. Je veux un tableau décent et immoral à la fois.

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Publié par

Date de parution

16 février 2018

EAN13

9782374473765

Langue

Français

Le TABLEAU Roman
 
 

 
Frédérique de Keyser
 
 
 
 
 
 
 
LE TABLEAU Roman
 
 
 
 


  Collection Valmont
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ISBN papier 978-2-37447-377-2
ISBN numérique 978-2-37447-376-5
Dépôt Légal - Février 2018
© Erato–Editions
Tous droits réservés
Cette œuvre est protégée par le droit d’auteur et strictement réservée à l’usage privé du client. Toute reproduction ou diffusion au profit de tiers, à titre gratuit ou onéreux, de tout ou partie de cette œuvre, est strictement interdite et constitue une contrefaçon prévue par les articles L 335-2 et suivants du Code de la Propriété intellectuelle. L’éditeur se réserve le droit de poursuivre toute atteinte à ses droits de propriété intellectuelle devant les juridictions civiles ou pénales
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 
 
Du même auteur :
 
Aux Editions Erato-Editions
Siana Vampire Alchimique (4 tomes + 1 bonus)
Rayon de Lune
Luxuria ( 3 tomes)
Les Luxurieux (5 nouvelles)
Le Psyché d’Antéros - L’ombre de Thanatos
Le tableau
Auxc Editions J’ai Lu pour elle - Collection Crépuscule
Elle
Le sommeil des Dieux
La panthère de l’Amour
Superbia
Aux Editions J’ai Lu
La morsure d’Eros
Aux Editions Pygmalion
Le jardin d’hiver
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
«  La femme est le chef-d’ œuvre de Dieu , surtout quand elle a le diable au corps.  »
 
Alphonse Allais
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Chapitre 1



Le Dandy Jean Béraud
Paris, 25 juillet 1900
 
— Lucifer !
Les trois syllabes impies brisèrent la quiétude du grand hall de l’h ôtel Regina , choquant l’assistance, faisant taire les conversations chuchotées.
L’interpelé ouvrit les yeux et les leva vers sa maîtresse. Son regard sombre était empli d’amour. Sentiment loin de briller dans ceux désormais braqués sur la jeune femme. La plupart étaient outrés, quelques-uns intéressés, à l’affût d’un croustillant scandale à venir. Un seul passa rapidement de stupéfait à attentif.
Séraphine se leva avec raideur et baissa les yeux sur Narcisse. Faisant fi des convenances et même de la courtoisie la plus élémentaire, son vis-à-vis ne prit pas la peine d’abandonner son fauteuil. N’eut pas même la politesse de lui accorder son attention, préférant se plonger dans l’étude de ses propres mains impeccablement manucurées.
Le regard que la jeune femme posa sur lui conjuguait mépris avec rancœur.
Si d’aventure elle avait pu ressentir un quelconque penchant pour l’individu, ses dernières bribes venaient de se consumer, soufflées par l’insupportable suffisance de l’homme. À la place ne subsistait que l’indifférence.
Même les quelques galipettes auxquelles tous deux avaient pu se livrer ne lui avaient pas laissé de souvenir impérissable. Séraphine ne pouvait pas plus dire qu’elles avaient été plaisantes. Tout chez Narcisse était tiède et fade, sa personnalité, sa passion... Hormis peut-être l’image, mensongère, qu’il exposait et l’amour qu’il se portait à lui-même. Narcisse le bien nommé n’aimait que lui et prenait grand soin de sa petite personne. Pour ne rien arranger, l’arrogant personnage ne s’y connaissait pas plus en femme qu’en peinture.
Rompre là et passer à autre chose était le mieux à faire. Séraphine aurait dû s’en charger beaucoup plus tôt, du reste.
— Viens, mon chéri, articula-t-elle à l’adresse de son compagnon , assez haut pour que tous ceux qui l’observaient et la jugeaient l’entendent. Nous partons.
Le très élégant Lucifer se redressa, la soie gris anthracite qui l’habillait laissant deviner sa musculature puissante lorsqu’il déploya sa haute silhouette pour se hisser sur ses longues pattes. Il s’étira et s’assit sur son arrière-train, puis attendit. Sa maîtresse ne bougeait pas.
— Voyons, Séraphine, tenta mollement Narcisse. Ne vous f âchez pas pour si peu.
Si son intention était de calmer sa maîtresse, il s’y prenait très mal et le comprit avant même d’avoir fini de parler, à la manière dont la colère enflamma son regard. En dix minutes de temps, il était parvenu à la fâcher à deux reprises. Une première fois avec sa remarque sur sa robe, une seconde fois par ses commentaires sur sa toile.
Ces deux bévues traduisaient sans doute un désir inconscient de mettre un terme à leur liaison. Si la belle avait les plus remarquables yeux du monde, un corps ravissant et accueillant, il ne voyait rien qui l’incite à pousser plus avant une relation comme celle qu’ils avaient entretenue  : très dispersée et surtout ne remplissant pas ses promesses. Séraphine avait d’autres occupations que lui. C’est-à-dire autres que celles de l’admirer et se languir de lui entre chacune de ses visites. Intolérable  !
— Si peu ? répéta Séraphine outrée et d’autant plus fort que son désir de contrarier Narcisse prenait des proportions dramatiques.
Un tel gandin ne goûterait guère faire l’objet de l’attention d’une assistance huppée dans de pareilles circonstances. À savoir, vu en compagnie d’une femme n’appartenant pas à son monde. Oh, elle était suffisamment bien pour lui ouvrir son lit, mais pas assez pour qu’il supporte un esclandre à cause d’ elle.
— Vous venez de qualifier mon tableau de cro û te ! fit encore Séraphine, plus humiliée par les remarques sur son travail que celles concernant sa mise.
— C’est faux, protesta faiblement le jeune homme. J’ai seulement dit qu’il n’était pas le meilleur que vous ayez...
— Il était pourtant suffisamment bon pour me conseiller de le signer d’un pseudonyme masculin afin de le présenter au Salon ou à un marchand d’art, le coupa-t-elle, arquant un sourcil afin de souligner l’insupportable sous-entendu.
Qu’allait-il répondre à cela ?
— Vous savez bien comment sont les choses, Séraphine, se défendit Narcisse. Vous n’allez pas refaire le monde.
Évide mment ! L’éternelle rengaine. L’argument ultime de la supériorité masculine. Celui expliquant toujours tout et mettant fin à n’importe quelle discussion.
De quel droit ce qui pendait entre les jambes de ces messieurs leur conférait le pouvoir de régner sur les femmes en toutes choses, sur leurs corps, leurs vies, leurs biens si elles en avaient. Sur leur liberté   ? Parce que cela se dressait  à l’occasion  ? É tait-ce vraiment une preuve irréfutable d’une supériorité intellectuelle et morale sur elles les autorisant à les traiter comme d’éternelles mineures ?
Figée dans le marbre, incrustée au plus profond de la société, cette suprématie étai t aussi inscrite dans le plus abject des alinéas du Code Civil et gravée dans l’esprit des hommes, cette caste dominante dont pour une fois la frontière ne s’arrêtait pas au seul statut social.
Révoltant. Séraphine en aurait hurlé. Si cela avait pu faire évoluer les choses …
— Je sais tout cela, fit-elle avec sècheresse. Mais ça ne signifie pas que je doive me laisser faire.
— Même par moi ? suggéra Narcisse d’un ton soudain grivois.
L’insinuation lui faisant brusquement monter le rose aux joues, Séraphine se raidit. Jamais elle n’aurait imaginé le jeune homme capable d’une allusion sexuelle en public. Et encore moins se servir de ce qui avait pu se passer entre eux pour tenter de la déstabiliser.
— M ême par vous, répondit -elle tout aussi froidem

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