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Français
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Publié par
Date de parution
08 mars 2017
Nombre de lectures
1
EAN13
9782374534435
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
L'Intégrale de Lys en Val de Loire regroupe les 6 tomes de la saga médiévale de Jocelyne Godard. L’époque est celle d’un moyen-âge où les enluminures et les millefleurs des tapisseries médiévales mêlées aux licornes, aux vierges, aux anges et aux démons, sont à leur apogée.
C’est aussi l’époque où les Bourguignons et les Armagnacs s’entre-tuent sous les yeux ravis des Anglais tandis que les riches et puissantes maisons d’Anjou et de Bourgogne rivalisent de luxe et d’opulence dans une France affamée et dévastée par les Anglais.
Les personnages historiques s’articulent tout au long de la saga en alimentant la fiction comme tout roman historique peut le faire en utilisant les grands évènements de l’Histoire.
La reine Isabeau de Bavière a fait signer le traité de Troyes qui laisse la France aux Anglais. Mais Yolande d’Aragon, duchesse d’Anjou, s’attache à sauver le royaume en mariant sa fille Marie au Dauphin Charles, le fils d’Isabeau.
Jeanne, qu’on appelle la pucelle, se bat farouchement à la tête de son armée pour délivrer la ville d’Orléans et conduire le petit roi de Bourges à Reims pour y être sacré roi de France.
Après l’interminable guerre de Cent Ans, la paix revenue, la belle Agnès Sorel, qui fut la première favorite officielle d’un roi de France, étale à la Cour son charme insolent, effaçant ainsi Marie, la pudique reine de France.
Puis, la très célèbre Christine de Pisan fait publier ses livres. Et les dames érudites qui lisent ses œuvres reconnaissent en elle une grande féministe qui ose être la première femme jusqu’alors à vivre de sa plume.
Plus tard, après le règne de Louis XI, sa fille Anne de Beaujeu qui élève son jeune frère, le futur Charles VIII, mettra tout en œuvre pour le marier avec la petite duchesse Anne de Bretagne dans le but d’annexer son duché à la France.
Enfin, quand le roi Charles VIII entamera les guerres italiennes suite à des conflits menés par les souverains français en Italie pour faire valoir ce qu’ils estimaient être leurs droits héréditaires, le royaume de Naples est aux mains de la maison d’Anjou. La sulfureuse Lucrèce Borgia fera une entrée très remarquée avec un personnage non moins important, le sombre Ludovic le More.
Quant à l’histoire fictive, Clarisse, fille de lissiers, cherche à sauvegarder les acquis de ses aïeuls ayant autrefois travaillé à la confection de l’éblouissante tapisserie L’Apocalypse de Saint-Jean, une œuvre spectaculaire exposée au château d’Angers comprenant plus de 80 grands panneaux dont le travail, dans son intégralité, avait duré vingt ans.
Bien des barrières s’élèveront devant la jeune lissière qui devra quitter le Val de Loire pour se rendre à Bruges où sont regroupés tous les grands tisserands et les membres de la Toison d’Or. Elle devra réaliser une œuvre parfaite réclamée par le compagnonnage des Lissiers du Nord afin de lui permettre d’ouvrir son atelier.
De nombreuses rencontres l’aideront et d’autres l’anéantiront. Mais Clarisse est consciente qu’elle doit se battre pour vaincre, dans son travail, dans ses amours et dans sa vie.
Publié par
Date de parution
08 mars 2017
Nombre de lectures
1
EAN13
9782374534435
Langue
Français
Poids de l'ouvrage
1 Mo
Jocelyne Godard
Lys en Val de Loire
L'INTÉGRALE
LES ÉDITIONS DU 38
Présentation
L’époque est celle d’un moyen-âge où les enluminures et les « millefleurs » des tapisseries médiévales mêlées aux licornes, aux vierges, aux anges et aux démons, sont à leur apogée. C’est aussi l’époque où les Bourguignons et les Armagnacs s’entre-tuent sous les yeux ravis des Anglais tandis que les riches et puissantes maisons d’Anjou et de Bourgogne rivalisent de luxe et d’opulence dans une France affamée et dévastée par les Anglais.
Les personnages historiques s’articulent tout au long de la saga en alimentant la fiction comme tout roman historique peut le faire en utilisant les grands évènements de l’Histoire, l’héroïne fictive restant Clarisse Cassex et sa famille.
La reine Isabeau de Bavière a fait signer le traité de Troyes qui laisse la France aux Anglais. Mais Yolande d’Aragon, duchesse d’Anjou, s’attache à sauver le royaume en mariant sa fille Marie au dauphin Charles, le fils d’Isabeau.
Jeanne, qu’on appelle la pucelle, se bat farouchement à la tête de son armée pour délivrer la ville d’Orléans et conduire le petit roi de Bourges à Reims pour y être sacré roi de France. Après l’interminable « guerre de Cent Ans », la paix revenue, la belle Agnès Sorel, qui fut la première favorite officielle d’un roi de France, étale à la Cour son charme insolent, effaçant ainsi Marie, la pudique reine de France.
Puis, la très célèbre Christine de Pisan fait publier ses livres. Et les dames érudites qui lisent ses œuvres reconnaissent en elle une grande féministe qui ose être la première femme jusqu’alors à vivre de sa plume.
Plus tard, après le règne de Louis XI, sa fille Anne de Beaujeu qui élève son jeune frère, le futur Charles VIII, mettra tout en œuvre pour le marier avec la petite duchesse Anne de Bretagne dans le but d’annexer son duché à la France.
Enfin, quand le roi Charles VIII entamera les guerres italiennes suite à des conflits menés par les souverains français en Italie pour faire valoir ce qu’ils estimaient être leurs droits héréditaires, le royaume de Naples est aux mains de la maison d’Anjou. La sulfureuse Lucrèce Borgia fera une entrée très remarquée avec un personnage non moins important, le sombre Ludovic le More.
Quant à l’histoire fictive, Clarisse, fille de lissiers, cherche à sauvegarder les acquis de ses aïeuls ayant autrefois travaillé à la confection de l’éblouissante tapisserie « l’Apocalypse de Saint-Jean », une œuvre spectaculaire exposée au château d’Angers comprenant plus de 80 grands panneaux dont le travail, dans son intégralité, avait duré vingt ans. Bien des barrières s’élèveront devant la jeune lissière qui devra quitter le Val de Loire pour se rendre à Bruges où sont regroupés tous les grands tisserands et les membres de la « Toison d’Or ». Elle devra réaliser une œuvre parfaite réclamée par le compagnonnage des Lissiers du Nord afin de lui permettre d’ouvrir son atelier. De nombreuses rencontres l’aideront et d’autres l’anéantiront. Mais Clarisse est consciente qu’elle doit se battre pour vaincre, dans son travail, dans ses amours et dans sa vie.
Née dans la Sarthe, Jocelyne Godard a longtemps vécu à Paris. Depuis quelques années, elle vit dans le Val de Loire. Les sagas et biographies romancées qu’elle a publiées au fil du temps ont toujours donné la priorité à l’Histoire et aux femmes célèbres des siècles passés. Ces femmes qui ont marqué leur temps, souvent oubliées ou méconnues, et qui, par leurs écrits, leurs œuvres, leurs engagements, leurs talents, leurs amours, ont signé l’Histoire de leur présence qu’elle n’a cessé de remettre en lumière. L’Égypte ancienne et le Japon médiéval l’ont fortement influencée. Puis elle s’est tournée vers l’époque carolingienne, le Moyen-Âge et la Renaissance. Et, plus récemment, elle a mis en scène, avec l’éclairage qui leur revient, une longue saga sur l’investissement des femmes durant la Grande Guerre.
Lorsque ses héroïnes sont fictives, elles ont toujours un lien étroit avec les femmes qui ont fait la Grande Histoire. Dans ses plus jeunes années, elle s’est laissé guider par la poésie et elle a publié quelques recueils. Puis elle s’est tournée vers le journalisme d’entreprise auquel elle a consacré sa carrière tout en écrivant ses romans.
Depuis son jeune âge, l’écriture a toujours tenu une grande place dans son quotidien. Un choix qui se poursuit.
À Berthe, ma mère.
Tome 1 Les Millefleurs de l’Apocalypse
I
Jean le Flamand se retourna. Le mas au toit de tuiles roses et plates qu’il venait de dépasser ne lui avait offert qu’un bien maigre gîte. Une belle maison pourtant, en pierres du pays, avec une écurie immensément haute de plafond où il avait dormi toute la nuit, recroquevillé dans la paille qu’on entassait en grosses meules dans la loggia fermée par des barreaux de bois, au-dessus des chevaux.
Et Jean le Flamand avait fermé les yeux dans une odeur qu’il aimait, chaude et rassurante, une odeur de suint, d’haleine forte et de crottin comme celle qui l’avait bercé dans son enfance.
Le groupe de pèlerins qu’il accompagnait encore la veille avait poussé sa marche jusqu’à l’hospice Sainte-Claire pour y trouver un asile avant de poursuivre sa route vers la frontière italienne et suivre le chemin de Sienne. Jean le Flamand, lui, se distinguait des autres par le chemin différent qu’il suivait à présent. Un singulier périple qui l’amenait en Avignon pour y raviver d’amers souvenirs que la présence d’un garçonnet lui rappelait cruellement.
Ce n’est pas que le couvent des dominicains l’attendait, car Jean le Flamand ne s’était pas manifesté depuis six longues années au cours desquelles s’étaient déroulés de bien tumultueux événements.
Après le passage de six papes en Avignon, de Clément V le Gascon jusqu’à Urbain V le Marseillais, le prestige de Rome n’avait fait que décliner sans pour autant rehausser la grandeur et la qualité de ceux que le conclave nommait parmi les cardinaux qui se présentaient aux élections pontificales.
Le pape Grégoire XI ‒ un Limousin, paraît-il ‒, arrivé en Avignon en 1370, était reparti à Rome huit ans plus tard dans l’agitation la plus complète. Grand moraliste, à l’inverse de son oncle Clément VI qui avait tenu le siège pontifical en Avignon pendant dix ans, le pape Grégoire avait remis de l’ordre ‒ ou du moins avait tenté de le faire ‒ dans les affaires de l’Église qui se traitaient depuis trente ans au gré des fantaisies de la classe religieuse dont les dominicains et quelques autres ordres ecclésiastiques avaient largement profité.
Au milieu de ces excès liés à la remise en état du véritable siège pontifical et visant à relever le défi, Grégoire XI avait même parlé d’organiser une nouvelle croisade jusqu’à Jérusalem. L’évêché d’Avignon, auquel s’ajoutait tout le clergé du comté de Provence, que les vexations de ce retour à Rome avaient passablement excité, haussait les épaules et murmurait avec mépris que les piètres finances pontificales de Rome l’en empêcheraient.
Mais, de cela, Jean le Flamand n’en avait cure et seul comptait le visage de Mathieu, qu’il n’avait pas revu depuis que Catherine était morte. Comment pouvait-il se pencher sur le sort des papes alors qu’il n’avait en mémoire que cette terrible peste de 1374 ? Dans tout le comté, et remontant sur la France, elle n’avait laissé que désolation, ravages, mort, et la famine engendrée par ce fléau avait durci plus encore les tristes conditions de vie.
Oui, Jean le Flamand se souvenait comment les pauvres gens, dont il faisait partie, frappaient aux portes du palais, à celles des couvents, des monastères et des hospices, parfois même à celles des résidences seigneuriales ou des simples mas qui se pressaient au bord des villages. Mais les greniers étaient vides, et jusqu’à l’eau du Gard et de la Durance, qu’il ne fallait pas boire par crainte de la contamination, absorbée par la terre, qui manquait.
C’est bien avant la porte d’Orange que Jean s’était mêlé à la file des pèlerins, juste avant Valence, là où les bras de l’Isère et du Rhône se séparent. On annonçait la crue du Rhône et l’on disait que, parfois, quand le fleuve grossissait trop, le bas de la ville était inondé. Mais Jean, qui venait des plats pays du Nord, appréciait ce temps doux et chaud, et, depuis qu’il avait abordé les côtes de Provence, sa houppelande ne lui servait plus que la nuit lorsqu’il dormait sous les étoiles, la tête calée contre une pierre ou une racine d’olivier.
Aux pèlerins, que Jean le Flamand avait quelques jours suivis, s’était joint un évêque qui, disait-on, se rendait en Avignon pour parlementer avec la reine Jeanne de Naples à qui la ville, attachée au comté de Provence, appartenait. Mais, Avignon n’étant pas son port d’attache, Jeanne n’y avait fait que de brèves apparitions, dans toute sa vie agitée, et la visite qui motivait ce passage-là devait se révéler plus courte encore.
À Valence, Jean le Flamand n’avait pas vraiment cherché à se faufiler parmi les pèlerins, mais on lui avait offert une si franche cordialité qu’il n’avait pu faire bande à part et s’était naturellement joint à eux. À ce groupe de gens qui, âprement, la foi dans l’âme, sillonnait les routes jour après jour, s’ajoutaient souvent des caravanes de marchands, des ecclésiastiques, des nobles désœuvrés et des bourgeois enrichis que la promiscuité des pèlerins rassurait.
Les mendiants et les miséreux, eux aussi, profitaient de cette aubaine, grappillant les miettes, les croûtons et les os mal léchés laissés par les moins fortunés ou les reliefs plus conséquents des festins que prenaient les plus riches. Bref, depuis Valence, toute une troupe de gueux avait suivi Jean le Flamand, qui, lui-même, était resté dans le sillage bruyant et malodorant des plus dépourvus.
Le mistral avait soufflé quelques jours puis s’était brusquement arrêté, dégageant le ciel et laissant flotter l’odeur du thym et des olives. À l’approche d’Avignon, le trafic s’était intensifié. Des cris provenaient des qua