Un voyage de classe inattendu

Lola Kygryf

Description

Pas facile d'entrer en sixième! Entre les cours, les exposés, et parfois des évènements tragiques, Lohan, Sandy, Cerise et Tim attendent avec impatience leur voyage de classe en Angleterre. Vont-ils vraiment y rencontrer des extra-terrestres?

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Informations

• Publié par: editions-mlk
• Date de parution: 25 décembre 2014
• Nombre de lectures: 0
• EAN13: 9782958579258
• Langue: Français

Extrait

Un voyage de classe inattendu




Lola KYGRYF
                  La marelle
 
   — Ho, le bébé qui joue à la marelle ! 
   Cerise lève les yeux. Elle ne voit pas pourquoi en sixième on ne jouerait plus à la marelle. Mais certains camarades semblent d’un autre avis. Elle se hausse de toute sa petite taille et siffle :
— Je fais ce que je veux. 
Les autres ricanent.
Lohan aperçoit l’attroupement et s’avance.
— Je peux jouer ? Les gars, vous avez un problème ?  
Lohan est beaucoup plus grand et plus costaud que Cerise. Les autres s’éloignent en criant :
— On vous laisse, les bébés. 
   Lohan connait Cerise depuis la maternelle. Il l’a toujours vu jouer à la marelle. Quand elle les dessinait, elle écrivait « Ciel » dans toutes les cases.
« Comme ça, je peux toujours gagner » expliquait-elle.
— Maintenant qu’ils sont partis, tu peux me dire pourquoi tu joues encore à ce jeu, dit Lohan  Ce n’est plus de notre âge. 
— Il n’y a pas d’âge pour jouer. Mais je te remercie. 
Lohan n’insiste pas. Cerise n’a jamais rien fait comme tout le monde. Elle lui dit :
— Je n’avais vraiment pas envie de rentrer en sixième.
— Moi non plus. Mais le pire, c’était Tim. Le jour de la rentrée, il pleurait presque. C’est moi qui l’ai forcé à entrer dans l’école !
— Forcé, vraiment ?
— Franchement, oui. Il a failli rentrer chez lui, il habite à côté. Disons que j’ai beaucoup insisté.
— Maintenant, ça va mieux. Le prof d’anglais est vraiment génial. Et on voit tellement de trucs sympas en arts plastiques… 
   Lohan ne répond pas. Il n’aime pas beaucoup les arts plastiques, qui le lui rendent bien. Le professeur a dit cruellement qu’il n’a jamais vu un élève aussi nul. Bien sûr, ce n’est pas une chose à dire à un élève. Mais les artistes ont souvent un caractère difficile, surtout ceux qui sont devenus professeurs d’arts plastiques.  
 
— Il y a surtout le voyage de classe en Angleterre. Ça va être super.
 
Ce projet plaît bien à tout le monde. Aux professeurs aussi : ils rappellent souvent aux élèves indisciplinés que s’ils continuent, ils ne seront pas du voyage. Et ça fonctionne, le plus souvent.
Cerise soupire.
 
— Le voyage, c’est bien, mais c’est au mois de juin, tandis que l’exposé, c’est dans deux semaines. Il faudrait vraiment trouver un sujet. Le problème, c’est qu’il y en a trop.
 
Le problème pour Lohan, c’est plutôt le manque d’idée. Un sujet de deux pages concernant l’Angleterre, avec dix mots de vocabulaire anglais.
 
— Harry Potter ?
 
— Déjà pris ! Et il nous faut de vrais mots, pas comme « moldus » ou « quidditch ».
 
— Le mur d’Hadrien ?
 
— Bonne idée ! Comment en as-tu entendu parler ?
 
— Dans « Astérix chez les Pictes ». Et « Picte », c’est un vrai mot.
 
— Oui, mais on ne s’en sert pas tous les jours !
 
Le sujet de l’exposé est trouvé. Lohan se met en quête d’infos sur internet, et  apprend des tas de choses passionnantes. Par exemple, les Romains appelaient les Britanniques de l’époque  Britum culi , ce qui veut dire…Bref.  Ç a ne sera peut-être pas du meilleur effet dans un exposé.  
 
Par contre, la mise en page va finir par me rendre dingue, enrage-t-il. Toutes ces images qui sautent là où je n’ai pas envie, sans parler des interlignes qui s’installent tout seuls !
 
Leur présentation est un vrai succès. Cerise a récupéré un carton d’emballage pour peindre un grand tableau inspiré d’une photo. Le tableau représente le mur d’Hadrien aujourd’hui. Malgré la chaleur, elle a gardé une petite veste jusqu’au moment de l’exposé. Elle dévoile alors des bras peints selon le modèle d’« Astérix chez les Pictes. »
 
Cerise dit :
 
— On se débrouille bien tous les deux, pour les exposés.
 
— Tu veux qu’on reste ensemble, pour celui d’allemand ? 
 
Le soir de l’exposé sur les Pictes, pardon, sur le mur d’Hadrien, Lohan se détend comme d’habitude avec son jeu préféré « Minecraft ». Il joue dans le salon, sur l’ordinateur familial. Il mène avec Tim et Sandy un raid fructueux quand son père intervient.
 
— Tu as fini ton D.M. de maths ?
 
— Bien sûr, papa.
 
— Montre moi. 
 
Pour Lohan les maths ne sont pas un problème ; la concentration, si. Il découvre, avec son père, qu’après la question a) venaient b) et c) auxquelles il n’a pas vraiment répondu.
 
— Et utilise une règle pour faire tes droites, quand même.
 
—J’ai utilisé une règle ! Arrête de m’embêter tout le temps ! 
 
«  Ce n’est pas  ma  faute  », pense-t-il, «  si ma règle n’est pas vraiment droite . »  
 
 — A plus tard !  dit-il brièvement au micro à ses amis. 
 
   Il donne rarement plus d’explications, ce qui fait que ses amis ne savent pas s’il les rejoindra sur le jeu dans cinq minutes, dans deux heures ou pas du tout. Ils semblent s’en accommoder.
 
   Pour ce soir, plus de raid, il a juste le temps de se préparer pour le handball L’entraînement a lieu de dix-huit à vingt heures.
À onze ans, c’est un créneau un peu rude, mais Lohan aime le hand et n’a pas de besoins exceptionnels en sommeil. Heureusement.
 
   Il se fait même tirer l’oreille, comme les copains, pour s’interrompre à l’heure dite. Encore un tir au but, ou une défense de ce même but, disent-ils tous, et Noël, leur entraîneur, doit leur arracher les balles au fur et à mesure.
 
— Allez les gars, c’est l’heure. On se voit samedi pour le match. 
  Un match difficile
...