Europe centrale et orientale depuis 1989
216 pages
Français

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Europe centrale et orientale depuis 1989 , livre ebook

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Description

La transition de 1989 en Europe de l'Est, redevenue ainsi "Europe centrale et orientale, a bouleversé le continent européen et les visions de l'histoire. Les changements ont influencé la langue, l'histoire et la littérature des différents pays. Il existe un avant et un après-1989 de la langue, qui devient plus riche, parfois anarchique, plus précise et surtout plus joyeuse. La littérature est là pour le prouver. Elle se réapproprie le passé de façon ludique et dévoile la complexité du présent.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 février 2013
Nombre de lectures 45
EAN13 9782336289922
Langue Français
Poids de l'ouvrage 1 Mo

Informations légales : prix de location à la page 0,0850€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Couverture
4e de couverture
Copyright

© L’Harmattan, 2013
5-7, rue de l’École-polytechnique ; 75005 Paris

http://www.librairieharmattan.com
diffusion.harmattan@wanadoo.fr
harmattan1@wanadoo.fr

EAN Epub : 978-2-336-28992-2
Titre
sous la direction de
Brigitte GAUTIER






L’Europe centrale et orientale depuis 1989

Changer le monde avec des mots
Du même auteur :
Un humanisme subversif : lectures polonaises de Camus, Malraux et Saint-Exupéry , Paris, L’Harmattan, 2006.
Herbert – poète polonais , dir. Brigitte Gautier, Paris, L’Harmattan, 2009. Mémoire perdue, mémoire volée – investigations littéraires en Europe Centrale et Orientale , dir. Brigitte Gautier, préface de Danièle Chauvin, Paris, L’Harmattan, 2005.
En Hommage à Zbigniew Herbert, réd. Danuta Knysz-Tomaszewska, Brigitte Gautier, Ania Ciesielska, in Les Nouveaux Cahiers franco-polonais, Paris, n°5/2005.

Traductions du polonais :
Zbigniew Herbert, Monsieur Cogito et autres poèmes , Œuvres poétiques complètes II, édition bilingue, Paris, Le Bruit du temps, 2012.
Zbigniew Herbert, Corde de lumière et autres poèmes, Œuvres poétiques complètes I, édition bilingue, Paris, Le Bruit du temps, 2011.
Zbigniew Herbert, Le labyrinthe au bord de la mer , Paris, Le Bruit du temps, 2011.

Nous adressons nos plus sincères remerciements au ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche à l’ambassade de la République de Pologne en France au conseil scientifique de l’Université Charles de Gaulle-Lille 3 et à l’ambassade de la République tchèque en France

Photo de couverture © Andrzej Iwańczuk
www.reporterpoland.pl
Avant-propos
Il y a un peu plus de vingt ans, en 1989, le statu quo politique et économique européen était remis en cause de manière spectaculaire par l’effondrement du système communiste dans les pays satellites de l’URSS. Pour d’autres pays, comme l’Ukraine qui faisait partie de l’URSS ou comme la Yougoslavie qui en était indépendante, les changements devaient intervenir plus tard et plus douloureusement.
Toute la presse internationale fit des photos des Berlinois détruisant une portion du mur, l’on s’enchanta qu’un auteur de théâtre devienne président de la République (Havel), puis un électricien (Wałęsa). Après cela, le silence retomba sur l’Europe, redevenue « centrale et orientale », après avoir été reléguée à « l’Est » pendant quarante-cinq ans. Cela explique l’étonnement que d’aucuns ressentir à la voir intégrer l’Union européenne, au bout de quinze ans de transformations économiques, sociales et politiques.
Pour cerner ce phénomène, autrement que par des statistiques ou des études économiques, il vaut la peine de reprendre les choses au début, c’est-à-dire en 1989. La clé de la transition réussie est à chercher dans des mentalités qui évoluèrent rapidement, parce que la langue changea considérablement. Il ne s’agit pas de résoudre ici le vieux débat sur la prééminence de la langue ou de la pensée, simplement de l’alimenter. La langue fut le premier vecteur des revendications politiques : droits de l’homme, libertés fondamentales, démocratie… et c’est par le biais de la langue que l’histoire qui avait été occultée et censurée, fut réécrite. Il fut parfois suffisant de rééditer des ouvrages anciens pour lever la chape de plomb qui pesait sur le présent et le passé. La langue libérée explique aussi le nouvel essor de la littérature, émerveillée par le champ des possibles. Il fut désormais permis de tout écrire et de tout publier, y compris des choses scandaleuses, au nom de la liberté créatrice.
Les populations qui avaient été soumises pendant des décennies au newspeak ou novlangue, selon la remarquable synthèse de George Orwell dans 1984 , trouvèrent enfin la possibilité de s’exprimer par leurs propres moyens et de transmettre leur image de la réalité, ainsi que leur désir de la modifier. Il y a un avant, et un après 1989, de la langue. Elle devint plus riche, parfois anarchique, souvent plus précise et surtout plus joyeuse. Et la littérature est là pour le prouver. Elle se réapproprie le passé de façon ludique et dévoile la complexité du présent sans concession. De même que la profusion des recherches et des ouvrages historiques permet d’envisager les événements dans leur profondeur et leur plurivocité. Egalement parce que les individus sont devenus auteurs de leur propre vie.
Les différents articles de ce volume montrent l’Europe centrale et orientale dans sa diversité, même si une expérience historique commune a régulièrement fait naître des sentiments et des réactions similaires. Et ce sont les choix, individuels et collectifs, qui sont au cœur de ce nouveau monde multiple.

Brigitte Gautier
Changer la langue
Le lexique tchèque depuis 1989
Martin Petras

La langue tchèque a évidemment réagi aux bouleversements politiques, survenus entre le 17 novembre 1989 et à la fin de la même année, soit la sametová revoluce , « la Révolution de velours », selon l’expression consacrée depuis. Loin d’être uniquement le reflet d’une situation nouvelle, la langue a contribué puissamment aux changements des mentalités, à tel point que nous pourrions presque dire que la fameuse « réalité », dans laquelle sont plongés les sujets parlants, est en grande partie une « réalité » langagière. A nouvelle époque, nouvelles expressions.
Ces mutations ont accru l’attention que les utilisateurs de la langue accordent à celle-ci. Après la chute du mur et le retour vainement désiré pendant des années, de la libre circulation des personnes, la mobilita a fait son entrée dans le vocabulaire. Parallèlement, l’intérêt pour les langues étrangères a logiquement augmenté. Elles quittent la sphère de passe-temps privé et se mettent enfin à jouer leur rôle normal de communication à usage pratique. Et l’intérêt s’est accru pour le tchèque lui-même, comme en témoigne le succès dans la presse quotidienne des chroniques consacrées à la langue, de tradition ancienne. Même si s’y substituent de plus en plus les conseils de l’Institut de la langue tchèque de l’Académie des sciences qui sont consultables en ligne. Quant aux jugements sur l’état de la langue, on observe deux tendances.
Il y a d’une part la « démocratisation » (mot nouveau, né après 1989) qui oblige les usagers du tchèque à une plus grande maîtrise de leur idiome et de ce fait, à une vigilance plus grande à l’égard du bon usage. Une plus grande liberté de parole en public conduirait à devoir s’exprimer plus exactement, à argumenter, à convaincre. A l’inverse, d’autres constats mettent l’accent sur un plus grand laisser-aller. Le tchèque de ces dernières années serait constitué de davantage de clichés, le contenu sémantique des mots se serait vidé ou décalé, d’où des transgressions et contresens dans l’emploi des termes. Le niveau de l’orthographe, celui de la langue de la presse écrite ou parlée, des hommes politiques, voire de la langue littéraire, fait l’objet de critiques. En deux décennies, le tchèque serait devenu plus grossier et il faudrait faire un effort pour restaurer la valeur de la politesse, pour maintenir un niveau de culture et veiller à la manière dont l’on parle avec des enfants, des amis et des partenaires. Ces débats sur l’état de la langue ont pris une place certaine dans la société.
František Daneš, linguiste de renom, qui a dirigé un ouvrage collectif publié en 1997, propose de replacer ces nouveautés de la langue actuelle, entrée dans la société « euro-atlantique », comme il la nomme 1 , dans un contexte historique bien plus long que celui des dernières années, bien plus long aussi que celui qui débute en 1948 avec le communisme. Pour saisir l’évolution de la langue et en dégager certains traits spécifiques, il faudrait remonter, d’après lui, à tous les événements plus ou moins dramatiques que la langue tchèque a connus depuis le XVII e siècle, en passant par le danger de germanisation forcée au XVIII e siècle et le travail des « éveilleurs » et du « renouveau national » au XIX e siècle, réhabilitant la langue nationale. Les Tchèques ont en effet

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