Francophonie et indépendance culturelle
114 pages
Français

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Francophonie et indépendance culturelle , livre ebook

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Description

L'espace francophone, soit les Etats et les peuples qui ont en commun la langue française, se donne comme devoir de lutter contre une suprématie culturelle unipolaire. Son institution, la Francophonie, s'attache à préserver l'indépendance de chaque culture, minoritaire ou non, ainsi que des valeurs communes, dont les droits humains fondamentaux. La valorisation des différences culturelles est donc à l'ordre du jour dans cet espace, de même que l'interculturalité.

Sujets

Informations

Publié par
Date de parution 01 juin 2006
Nombre de lectures 95
EAN13 9782336271699
Langue Français

Informations légales : prix de location à la page 0,0424€. Cette information est donnée uniquement à titre indicatif conformément à la législation en vigueur.

Extrait

Collection Points de Vue
Couverture  :
‘Etats’ de Mickaël Molinié (2005) techniques mixtes sur toile 130 x 110
Francophonie et indépendance culturelle
Des contradictions à résoudre

Alice Ellenbogen
L’AUTEUR
Alice Ellenbogen est née en 1981. A vécu à Bouaké (Côte d’Ivoire) de 1992 à 1994, puis voyagé en Afrique de l’Ouest notamment en Côte d’Ivoire et Niger. Maîtrise d’Histoire à la Sorbonne, diplômée en D.E.A. de Science Politique - Etudes Africaines, ainsi qu’en Communication.
AUTRES OUVRAGES PUBLIÉS
La succession d’Houphouët-Boigny — Entre tribalisme et démocratie , L’Hannattan, Paris, 2003, 174 p.

Ecole primaire et citoyenneté en Côte d’Ivoire aujourd’hui, L’Harmattan, Paris, 2004, 184 p.
Copyright L’HARMATTAN, 2006
Site internet : http://www.editions-harmattan.fr www.librairieharmattan.com harmattan1@wanadoo.fr
9782747598521
EAN : 978 2747 598 521
Sommaire
Page de titre L’AUTEUR AUTRES OUVRAGES PUBLIÉS Page de Copyright Remerciements Dedicace INTRODUCTION 1. LA FRANCOPHONIE : UNE INSTITUTION POUR LA DIVERSITE CULTURELLE
A. Etat des lieux de la Francophonie B. La diversité culturelle un Droit devenu universel
II. FRANCE ET F/fRANCOPHONIE
A. La Francophonie : un instrument diplomatique B. France, développement et coopération culturels et francophonies
CONCLUSION ANNEXES BIBLIOGRAPHIE
Je remercie ceux qui ont cru et croient en moi, me donnant le courage de croire aussi au « mieux »
Aux voyageurs de l’échange
INTRODUCTION
Depuis le début du XX è siècle, par l’évolution de la société et des conditions de travail, la culture devient progressivement une culture de masse, liée à la nouvelle industrie des « loisirs ». Elle échappe dès lors à sa définition d’origine qui est l’acquisition individuelle de connaissances et le développement personnel de facultés intellectuelles. Avec le développement des loisirs et des moyens de communication, la mondialisation des biens et des activités devient plus uniforme et se généralise. Les activités culturelles deviennent l’objet d’une concurrence économique, et tendent à devenir aussi des marchandises.
En outre, dans le contexte d’une mondialisation économique et quasi culturelle anglophone dominée par Disney/Mac Do’, un espace francophone existe et s’attache à préserver non seulement une diversité culturelle mais aussi des valeurs communes à travers les continents. Cet espace s’unit depuis les années des indépendances au sein de la Francophonie institutionnelle et de la francophonie humaine. Celles-ci sont les fondements d’une nouvelle interculturalité entre des individus, des institutions et des nations, dans la mesure où le mélange, l’échange, la compréhension et l’acceptation des cultures sont « deux choses simultanément: la reconnaissance de l’irréductible importance des identités culturelles dans le monde de demain ; la nécessité de relier cette diversité aux principes généraux de la communauté internationale. » 1
Il s’agit donc de mettre en valeur des différences et des cultures, de reconnaître l’existence de la multiplicité et de la diversité dans l’union. Le but devient depuis lors de construire une union internationale des diversités culturelles en tant que valeurs humaines universelles.

C’est en 1880 que le géographe français Ounésime Reclus emploie pour la première fois le terme de francophonie, représentant un espace géographique au sein duquel la langue française s’implante et évolue progressivement au rythme des mélanges culturels, des métissages d’un monde colonial en pleine expansion. Ounésime Reclus évoque à l’époque l’ensemble des pays et des populations utilisant pour une raison ou une autre, la langue française, ce qu’il développe alors dans son ouvrage sur l’expansion coloniale « France, Algérie et colonies » de 1880.
Ce n’est qu’en 1930 que l’adjectif « francophone » apparaît dans les dictionnaires, sous la définition ceux dont le français est la langue maternelle , tandis que le terme même de francophonie n’y apparaît pas. En revanche, la francité semble le remplacer. Terme inventé par Léopold Sédar Senghor, il signifie l’ensemble des caractères propres à la civilisation française.
En 1962, la revue Esprit, met à nouveau le mot « francophonie » en avant, et lui en donne sa définition actuelle. Plus qu’une simple définition, c’est un véritable concept qui se crée, mêlant l’ensemble des évocations précédentes. La francophonie devient ainsi, suivant l’interprétation qu’en a donnée Maurice Druon, « l’ensemble de ceux qui ont le français en partage » . Elle est en outre une « géopalitique », ce qui lui confère à la fois sa réalité, sa dualité et son ambiguïté.
Pour autant, la création d’un ensemble francophone culturel et politisé n’est pas français. L’Agence de la Coopération Culturelle et Technique naît à Niamey en 1970, par la décision conjointe des chefs d’Etats du Sénégal, du Niger, de Tunisie et du Cambodge : Léopold Sédar Senghor, Hamani Diori, Habib Bourguiba et Norodom Sihanouk. Leur objectif est avant tout de pérenniser la langue française par la « collaboration de grands espaces culturels et linguistiques. » 2 Ainsi, « d’un Empire [français] qui se voulait monolithique, on est passé, avec de nouveaux invités, à une communauté d’égaux : la communauté des pays francophones. Un groupe d’Etats et de gauvernements » dont les cultures sont des « antidotes à la résistible expansion d’un univers standardisé et homogène ». 3
La langue est le pôle unificateur à travers la diversité culturelle des premiers Etats membres. Ces derniers se réunissent dès 1986 en Sommets biennaux, permettant l’augmentation des membres et des décisions. En 1997, le Sommet de la Francophonie à Hanoi adopte la Charte de la Francophonie dotant l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) d’un secrétaire général. L’année suivante, l’ACCT devient l’Agence Intergouvernementale de la Francophonie, opérateur principal de l’OIF.
Suivant la Charte, les principaux objectifs de l’OIF sont de développer la démocratie, prévenir les conflits, soutenir l’état de droit et les Droits de l’Homme ; d’intensifier le dialogue entre les cultures ; rapprocher les peuples et leurs connaissances ; renforcer la solidarité et la coopération multilatérale, qu’elle soit culturelle ou économique. La Francophonie a pour but de servir ainsi la paix et le développement durable.

La dynamique de la F/francophonie repose sur un paradoxe: née de la propagation d’une langue et d’une culture unique — la culture française -, elle est devenue le terrain d’édification de la diversité en raison de la variété des lieux où elle s’est implantée et des cultures qu’elle y a rencontrées. Elle devient progressivement un espace d’échanges et de dialogue entre les cultures, au delà des frontières géographiques, politiques et culturelles, qui permet aux membres de redécouvrir leurs traditions, leurs patrimoines, leurs habitudes propres et celles de leurs partenaires. Ce principe d’échange, de reconnaissance, d’interculturalité, est celui même de la Francophonie associée à celui de la convention sur la diversité culturelle de l’Unesco. Par ailleurs, ce paradoxe fonde la volonté de définir la francophonie comme solidarité autour d’une langue, comme un espace d’éducation, de démocratisation et de concertation.
L’interculturalité, toujours sous l’acceptation officielle de diversité culturelle, est d’abord le fait d’admettre la pluralité des cultures du monde, et en particulier de celles qui cohabitent dans l’espace de la Francophonie. De plus, elle signifie la valorisation de l’hétérogénéité des cultures. Si elles n’ont pas entre elles de point commun, leurs différences deviennent une force. Ainsi, des liens peuvent s’avérer existants ou possibles. Afin de rencontrer une culture différente, un effort apparaît. La notion d’interculturel est aussi une prise de risque dans le sens d’une rencontre avec l’inconnu. Sans effort de distance à l’égard des présupposés et des habitudes de sa propre culture pour prendre connaissance, voire conscience

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